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Dans les pays à forte centralisation des ressources
d’origine minière comme l’Algérie (Sid Ahmed,
1988) les défis qui se posent renvoient non
seulement à l’impérieuse nécessité de revoir les
procédures d’élaboration et de mise en œuvre des
politiques publiques financées sur ces ressources,
mais aussi d’adopter les formes de gouvernance
territoriale les plus adaptées aux objectifs d’un
développement soutenable. L’idée de rechercher de
nouvelles sources de financement des projets, des
services et des actions en partenariat public-privé
de dimension territoriale s’impose aux acteurs
sociaux et institutionnels en situation de crise des
finances publiques. Encore faut-il, pour ce faire,
organiser et gérer autrement les finances locales,
favoriser les activités génératrices de ressources
pour les collectivités territoriales et associer les
acteurs locaux à la prise de décision dans le respect
des normes techniques et des principes de justice et
d’équité pour prétendre à la bonne gouvernance.
Pareille orientation passe par de nouveaux
arrangements productifs d’échelle territoriale,
animés par des entrepreneurs innovants, des
institutions territoriales créatives et des pouvoirs
publics facilitateurs pour faire des territoires des
espaces attractifs à même de libérer les énergies et
les initiatives et de rendre possible les objectifs du
développement soutenable tel que défini.
Ainsi qu’il ressort des attendus ci-dessus, la
problématique du colloque en objet est à plusieurs
entrées. Il s’agit de s’interroger sur les théories et
les pratiques ayant le territoire pour enjeux, en
relation avec l’idée de développement soutenable.
Celles-ci ont trait aux interactions/interrelations
touchant aux organisations, aux acteurs et aux
activités, aux initiatives et aux innovations ainsi
qu’à tout ce qui peut trouver place dans l’idée de
gouvernance territoriale au sens le plus étendu de
l’expression. Sans prétendre à l’exhaustivité, les
axes suivants peuvent résumer les préoccupations
que les organisateurs voudraient voir ressortir des
communications dans l’objectif de tirer des
expériences exposées, des enseignements
théoriques et pratiques à même de pouvoir être mis
en œuvre dans le cas de l’Algérie.
AXES DU COLLOQUE
Axe 1 – Territoires : espaces attractifs, espaces
répulsifs.
La littérature récente associant territoire, croissance et
développement, aborde souvent la question sous
l’angle de l’attractivité des territoires plutôt que sous
l’angle de la disponibilité des facteurs comme
l’enseigne classiquement la théorie économique.
L’émergence de pôles industriels, de bassins de
ressources et autres centres d’activité à fort pouvoir
attractif dans les pays en développement comme dans
les pays développés disqualifie en effet l’idée selon
laquelle certains territoires, peu dotés en facteurs et
restés en marge de l’industrialisation, seraient
réfractaires à l’apprentissage technologique pour
amorcer leur sortie du sous-développement. Si des
blocages peuvent néanmoins y être constatés, ce sont
souvent des blocages politiques ou institutionnels –
rarement des blocages culturels ou sociétaux – plutôt
que naturels ou technologique. Des mesures de bon
sens entrant dans les pratiques de la bonne
gouvernance peuvent parfois lever les obstacles pour
changer du tout au tout la vocation de tel ou tel
territoire dans un espace susceptible de s’élargir et
même de s’inscrire dans la mondialisation. Les
communications traitant de ces questions peuvent
aborder un ou plusieurs des thèmes suivants ou
apparentés :
1. Théories et modèles d’économie entrepreneuriale
et territoire : pour des approches
interdisciplinaires des problèmes dans l’optique
du développement soutenable.
2. Les pôles d’attractivité et leurs atouts : quelle(s)
leçon(s) pour les pays en développement ?
expériences, projets pilotes et initiatives
innovantes.
3. Les facteurs de blocage du développement
territorial : aspects technologiques et naturels,
politiques et institutionnels, culturels et sociétaux.
Axe 2 : Politiques publiques, disponibilité des
ressources et gouvernance territoriale.
La problématique de la gouvernance est liée d’une
façon ou d’une autre à celles des politiques publiques
et des ressources. S’il paraît évident que la
disponibilité des ressources doit constituer à un
horizon de moyen terme la frontière des possibilités
pour des politiques publiques saines (avec ou sans
recours à l’emprunt national ou étranger), le mode de
gouvernance peut permettre ou non de réunir les
conditions favorables à la mise en œuvre de politiques
avantageuses à l’échelon territorial. La littérature sur le
sujet a montré que, tant en raison des ambitions trop
élevées qui leur sont attachées, que des procédures et
modalités administratives de leur mise en œuvre, les
politiques publiques d’envergure nationale ont
rarement atteint le degré de performance attendu pour
couvrir les coûts induits dans le respect du principe du
développement soutenable. Elles sont fréquemment