Les territoires semblent être devenus des acteurs du changement c’est-à-dire qu’ils
interviennent en tant qu’opérateurs, vecteurs ou encore opportunités de changement. Ils ne
sont plus pensés comme seulement des résultats politiques, des objets issus des processus
historiques, des réalités sociales et culturelles ou des héritages plus ou moins administrés.
Les territoires deviennent de plus en plus dépendants des processus qui les ont vu naitre (la
territorialisation) et semblent tendre vers le souhait de permettre l’avènement de nouvelles
territorialités. En cela, les territoires mobilisent de plus en plus de ressources, d’énergies, de
potentialités de toute sorte. Et ils représentent, alors, des formes nouvelles et des
configurations de plus en plus diversifiées…
Les questions territoriales sont au cœur d’un grand nombre des questions de
l’actualité sociale, politique, culturelle et économique, comme elles sont de plus en plus au
centre de travaux scientifiques multidisciplinaires Il convient par conséquent de se pencher
sur les problèmes divers ainsi soulevés par cette montée en puissance de la dimension
territoriale…
Le processus qui sous-tendrait la construction de territorialités de plus en plus
différenciées étant appelé « territorialisation », il s’agira alors de cerner cette nouvelle
approche, d’en définir les référents théoriques et conceptuels et de voir de quelle manière
et dans quelle mesure, ce champ théorique actuellement si défriché s’arrime aux notions et
pratiques plus classiques et usuelles que sont l’analyse économique et le développement
régional et local…
Ainsi, l’un des principaux questionnements portés par cette recherche consiste à
s’interroger – et à tenter de répondre - sur ces concepts qui prennent les « territoires »
comme objet d’étude, afin de permettre de mieux comprendre les dynamiques qui les
traversent. Les questions sont alors de savoir si les territoires peuvent être eux-mêmes et en
eux-mêmes source de changements, s’ils peuvent contribuer effectivement et efficacement
au changement et non pas seulement être des forces d’adaptation aux changements qui
seraient imposés par ailleurs, comme il s ’agit aussi de déterminer les mécanismes par
lesquels les territoires entrent en compétition, les uns par rapport aux autres, les uns contre
les autres, à travers des formes, des configurations et des processus sans cesse changeants,
mais toujours mus par les mêmes leitmotivs, ceux de l’indispensable compétitivité et de son
corollaire impératif, une organisation territoriale optimale consacrant une efficience et une
efficacité économique qui ne seraient plus, dès lors, l’apanage des seules entreprises …
La question de l’organisation territoriale et des problèmes que cette dernière soulève – ou
résout -, va de pair avec la recherche d’un quasi-mythique « optimum territorial », lequel
façonnerait de manière parfaite les règles régissant la hiérarchie, la coopération/partenariat
ainsi que la distribution spatiale des sous espaces concernés. Plus prosaïquement, il s’agit
d’assurer, sur un espace de type macro-économique représenté par l’Etat, une sorte de