Sommaire
1. L’identité professionnelle définitions ................................................................................. 3
2. Construction de l’identité infirmière .................................................................................. 5
3. Le role propre en question .................................................................................................. 6
4. Une redéfintion du role propre ........................................................................................... 6
5. Un bref rappel de l’évolution de la profession infirmière .................................................. 7
6. Un volume horaire en baisse .............................................................................................. 9
7. Le changement de 2009 et son paradigme.......................................................................... 9
8. La réflexivité..................................................................................................................... 10
9. Mutations des organisations soignantes ........................................................................... 13
10. Un groupe à part ? ......................................................................................................... 14
Manque la méthodo et la construction de l’objet de recherche et la présentation du plan de
l’exploration, présentation des soignants
Quelles sont les compétences du role propre fondamentales de l’infirmier en psychiatrie ?
3
1. L’identité professionnelle définitions
La notion d’identité renvoie à ce qui permet de caractériser un individu, un groupe. La
principale problématique est sur la définition de ces caractéristiques. Quant à la profession,
cela revient à accepter qualifier une activité exercée comme fondement d’un processus de
caractérisation. Pour DUBAR une identité est : « le résultat à la fois stable et provisoire,
individuel et collectif, subjectif et objectif, biographique et structurel, des divers processus de
socialisation qui, conjointement, construisent les individus et définissent les institutions ».
1
2002. Cette identité est donc le résultat d’interactions entre des individus, des groupes. Les
individus pouvant modifier le groupe et réciproquement. Ce plus cette identité n’est pas figée
mais dynamique, elle change en fonction des périodes, des personnes constituant les groupes.
Parler d’identité professionnelle revient à mêler une activité codifiée, régie par des règles
imposées à la personne, à une perception de soi dans son exercice professionnel et le regard
que l’ensemble de la société porte sur un groupe professionnel. Ce même groupe pouvant ne
pas être homogènes dans sa propre perception de ce qui fait ses caractéristiques identitaires.
La notion d’identité professionnelle est une notion sociologique française. Les anglo saxons
par lent de role, de missions, définissent les métiers en occupation.
Différentes écoles sociologiques ont établis des critères permettant de caractériser des
professions. Nous travail s’effectuant dans un cadre français avec comme objet d’étude une
population française il nous paraît important de retenir une définition française définissant un
groupe professionnel identifié et identifiable.
Groupe professionnel « ensemble des travailleurs exerçant une activité ayant le même nom et
par conséquent dotés d’une visibilité sociale, bénéficiant d’une identification et d’une
reconnaissance, occupant une place différenciée dans la division sociale du travail, et
caractérisés par une légitimité symbolique ( demazière, gadéa, 2009, page 20)
Une approche dite fonctionnaliste qui caractérise l’individu par le rôle et le statut que lui
donne l’ensemble de la société. A chaque statut (avocat, médecin, infirmier) est associé non
seulement des compétences, des savoirs mais aussi des attributs, un rôle. Ce rôle est un
ensemble de comportements attendus de la part d’une personne par la société. Toute la société
pousse chaque personne à intégrer un rôle, des comportements attendus. Dans cette vision
c’est la culture commune, la société qui va permettre la construction d’une identité. La limite
de cette approche est que l’individu ne fait que se conformer à une norme. Il n’a de choix que
dans l’acceptation des attributs que ceux que la société lui confère. En parlant des infirmières,
FERONI en 2000 dit qu’elles refusent « d’être appréciées en fonction de qualités attendues
comme le dévouement ou la gentillesse, elles ne veulent plus être considérées comme des
subordonnés et réclament une réelle acceptation de leur professionnalité ».
2
Jean françois BLIN dans son ouvrage sur les représentations professionnelles et identité
reprend 3 dimensions spécifiques du rôle professionnel mêlant normes sociales et valeurs
culturelles définies par PARSONS
3
:
Un savoir pratique qui articule une double compétence celle fondée sur le savoir théorique
initial et celle qui s’appuie sur la pratique acquise par l’expérience.
1
DUBAR (C.), La socialisation. Construction des identités sociales et professionnelles. Armand
Colin, Paris, 1991.p 111
1.
2
CARRICABURU (D.), MENORET (M.) ,Sociologie de la santé : Institutions, professions et
maladies ,armandcolin,2004,collection U sociologie 236 pages, p82
3
BLIN (J.F.), Représentations, pratiques et identités professionnelles, Collection : Action et savoir, L'Harmattan,
1997, p50-51
4
Une compétence spécialisée reposant sur spécificité technique qui limite et légitime le
professionnel sur ce domaine de spécialité.
Les professions forment des communautés unies autour des mêmes valeurs et de la même
éthique et leur statut professionnel se fonde sur un savoir scientifique et pas seulement
pratique.
Une des limites à ce modèle est celui d’une unicité de valeurs, d’une union autour de valeurs
communes. Cette unicité est-elle artificielle, imposée par une norme sociale ou réelle,
partagée par tous ? Le groupe va créer un système lui permettant de s’identifier. Chaque
profession désigne socialement la réalisation d’activités spécifiques non réductibles à un
poste et à partir desquelles les professionnels se reconnaissent entre eux. page 15 jf blin. il est
à noter que cet auteur parle à la fois de savoirs théoriques mais aussi de savoirs acquis par
l’expérience.
L’approche organisationnelle, quant à elle va s’intéresser à la construction des modèles
professionnels en tant que groupe, leur rapport entre eux et sur l’influence que cette
construction a sur les personnes.
Pour le sociologue LIPIANSKY l’identité collective possède 5 dimensions
4
:
Subjectivement vécue et perçue par les membres du groupe
Résulte de la conscience d’appartenance à ce groupe
Se définit d’abord par opposition et différence avec d’autres
Ensemble de représentations où s’opposent traits négatifs et positifs
Attitudes et images s’expriment dans un discours révélant un système d’idées
Au delà des aspects subjectifs et caractéristiques, la partie qui me semble la plus intéressante est celle
de la définition qui se fait surtout non pas en soi mais en rapport avec les autres et surtout en
opposition. Elle sera à ne pas négliger lors des entretiens exploratoires.
Définir une identité professionnelle revient à tenter de trouver ce qui caractérise une
profession. Ces caractéristiques sont le fruit d’une vision en propre et d’une vision issue du
groupe lui même lui servant à se reconnaître ce que DUBAR décrit « ce n est pas seulement
leur diplôme ou leur formation initiale qui sert à les définir mais leur apprentissage pratique
par l expérience professionnelle et leur appartenance à un groupe professionnelle qui est bien
autre chose qu’une catégorie statistique ou un niveau de formation. il s agit, en fait, d’une
identification à une activité et à ceux qui l’exercent, à un autre mode de socialisation que
l ‘école, à un apprentissage qui ne repose pas sur une qualification juridique attestée par la
possession d’un titre scolaire mais sur la compétence acquise par l’exercice d’un métier mais
aussi par le rattachement à un groupe professionnel où à une institution dotée d’une forte
visibilité symbolique. »
5
.
Notre travail s’effectuant dans un cadre français avec comme objet d’étude une population
française il nous paraît important de retenir une définition française définissant un groupe
professionnel identifié et identifiable.
Groupe professionnel « ensemble des travailleurs exerçant une activité ayant le même nom et
par conséquent dotés d’une visibilité sociale, bénéficiant d’une identification et d’une
reconnaissance, occupant une place différenciée dans la division sociale du travail, et
caractérisés par une légitimité symbolique ( demazière, gadéa, 2009, page 20).
4
BLIN (J.F.), Représentations, pratiques et identités professionnelles, Collection : Action et savoir, L'Harmattan,
1997, p181
5
DUBAR (C.), La socialisation. Construction des identités sociales et professionnelles. Armand
Colin, Paris, 1991.p145
5
Nous sommes donc bien dans un processus d’identification à un modèle issu du groupe lui
me. Ce processus permet que les professionnels se reconnaissent entre eux et donc par
conséquent qu’ils se reconnaissent chez l’autre une partie de soi. Ce processus prend en
compte l’apprentissage par l’expérience. Cet apprentissage peut être inconscient, au sens de
non désiré, mais il peut être aussi voulu.
Une identité professionnelle est donc basée sur des caractéristiques individuelles propres qui
sont influencées par des caractéristiques du groupe d’appartenance : système de valeurs,
rhétorique, représentations du travail, définition de soi par rapport aux autres corps
professionnels. Cette définition multifactorielle repose en partie sur les questionnements que
nous nous posons sur notre travail et sa validation par soi même ou ses pairs. La réflexivité
nous permet de passer un cap, qui est celui de la validation par d’autres, au travers de
validations factuelles, d’une manière de faire dans un système de valeurs, de connaissances
mutuelles.
Un autre point commun à dégager entre ces auteurs est l’utilisation du terme de compétence ;
terme qui a fait son apparition dans le milieu professionnel dans les années 80-90. Définir la
compétence
2. Construction de l’identité infirmière
La construction de l’identité professionnelle pour les étudiants en soins infirmiers est décrite
par le sociologue F DAVIS en 1958. Il la présente en 6 étapes :
L innocence initiale qui est la phase durant laquelle l’étudiant est rempli de ses certitudes
La reconnaissance de l’incongruité : choc avec la réalité et la confrontation entre leurs
représentations et les attentes du monde professionnel
Le déclic : prise de conscience des attentes et comment répondre aux mieux à ses attentes
La simulation du rôle : la mise en œuvre du rôle attendu avec une « aliénation de soi »,
l’étudiant répond aux attentes du groupe et plus il joue à l’infirmier moins il a conscience de
jouer un rôle, il se persuade de son authenticité.
L’intériorisation provisoire: l’intériorisation provisoire se caractérise par des périodes de
doutes sur les capacités, avec deux pivots essentiels à l intériorisation stable qui sont la
rhétorique professionnelle et l’émergence de modèles de référence infirmiers.
L’Intériorisation stable consiste à ignorer certains aspects de soi au profit sa nouvelle identité.
Donc le passage d’une identité à une autre est donc le conflit entre une représentation et la
conformation à une autre identité, pour pouvoir être accepté par le groupe auquel l’étudiant
aspire. D’après cet enchainement il y a un passage d’un état pré infirmier à un état de comme
un infirmier, or dans la situation, il y a un autre « déclic », qui correspond à la découverte de
valeurs soignantes, de références culturelles qui pour l’étudiant que j’étais comme un
« déclic » de plus. Nous pouvons supposer que cet double déclic correspond à « la prise de
conscience de nouvelles attentes ». Si nouveau déclic il y a nouvelle identité il y a. Cependant
l’identité infirmière en tant que telle est une notion en débat puisque nous sommes une
profession para médical, c’est à dire à coté du médical avec un système de valeurs qui se veut
différent, des savoirs différents et des modèles théoriques différents dans un monde qui lui
aussi évolue.
Pour obtenir une profession para médicale possédant les caractéristiques d’une profession
autonome Une profession paramédicale peut atteindre le degré d’autonomie d’une profession
à la condition de contrôler un domaine d’activité disjoint qui peut être isolé du champ global
6
de la médecine et où la pratique n’exige pas le contact quotidien avec le médecin ni le
recours à leur autorité p 82 sociologie de la santé
Cette citation met en lumière la question du rôle propre infirmier, les limites de son champ
d’action,
3. Le role propre en question
En 1978, le métier infirmier accède à une part d’autonomie avec la reconnaissance d’un rôle
propre. Ce rôle propre est un passage d’un métier à celui de profession.il permet une
autonomie de décisions, d’actions et donc d’évaluation de ses actions à l’infirmier. Il est ainsi
défini dans sa dernière mouture :
Article R. 4311-3 du code de la santé publique (CSP) : « Relèvent du rôle propre de
l'infirmier ou de l'infirmière les soins liés aux fonctions d'entretien et de continuité de la vie et
visant à compenser partiellement ou totalement un manque ou une diminution d'autonomie
d'une personne ou d'un groupe de personnes. Dans ce cadre, l'infirmier ou l'infirmière a
compétence pour prendre les initiatives et accomplir les soins qu'il juge nécessaires
conformément aux dispositions des articles R. 4311-5 et R. 4311-6. Il identifie les besoins de
la personne, pose un diagnostic infirmier, formule des objectifs de soins, met en œuvre les
actions appropriées et les évalue. Il peut élaborer, avec la participation des membres de
l'équipe soignante, des protocoles de soins infirmiers relevant de son initiative. Il est chargé
de la conception, de l'utilisation et de la gestion du dossier de soins infirmiers. »
Nous pouvons distinguer deux champs d’actions dans cette définition : un champ centré
directement sur la personne et un autre plus administratif avec la gestion du dossier de soins
Les actes du role propre en santé mentale sont définis dans l’article R. 4311-6 du CSP:
1. Entretien d'accueil du patient et de son entourage ;
2. Activités à visée sociothérapeutique individuelle ou de groupe ;
3. Surveillance des personnes en chambre d'isolement ;
4. Surveillance et évaluation des engagements thérapeutiques qui associent le médecin,
l'infirmier ou l'infirmière et le patient.
4. Une redéfintion du role propre
Cette reproduction est nécessaire. L’évolution des pratiques dans les milieux de soins
quelqu’ils soient fait qu’une majeure partie de ces soins du role propre sont aujourd’hui
assurés par des aides soignants sous la responsabilité d’un infirmier. Soins d’hygiène,
alimentation, positionnement. Les autres soins sont des actes médico-techniques (alimentation
parentérale ou des surveillances d’actes prescrits. Cette évolution est quel que soit
l’appréciation que l’on porte dessus est un phénomène décrit par HUGES. Chaque profession
possède des activités jugées comme peu valorisantes car non ou mal perçues par l’extérieur.
Ce que HUGES qualifie de dirty work ou littéralement« sale boulot ». Ce sale boulot est
délaissé au profit de taches jugées comme plus valorisantes et plus porteuses de
reconnaissance sociale Les infirmiers n’ont pas échappé à ce mouvement, une grande part des
soins du rôle propre est réalisée par les aides soignants. « Elle délègue le « sale boulot »,
c’est à dire à déprécier la qualification de garde malade qui leur vient de florence
NIGHTINGALE et à en céder les fonctions aux petits personnels, pour se consacrer aux
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