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1. L’identité professionnelle définitions
La notion d’identité renvoie à ce qui permet de caractériser un individu, un groupe. La
principale problématique est sur la définition de ces caractéristiques. Quant à la profession,
cela revient à accepter qualifier une activité exercée comme fondement d’un processus de
caractérisation. Pour DUBAR une identité est : « le résultat à la fois stable et provisoire,
individuel et collectif, subjectif et objectif, biographique et structurel, des divers processus de
socialisation qui, conjointement, construisent les individus et définissent les institutions ».
2002. Cette identité est donc le résultat d’interactions entre des individus, des groupes. Les
individus pouvant modifier le groupe et réciproquement. Ce plus cette identité n’est pas figée
mais dynamique, elle change en fonction des périodes, des personnes constituant les groupes.
Parler d’identité professionnelle revient à mêler une activité codifiée, régie par des règles
imposées à la personne, à une perception de soi dans son exercice professionnel et le regard
que l’ensemble de la société porte sur un groupe professionnel. Ce même groupe pouvant ne
pas être homogènes dans sa propre perception de ce qui fait ses caractéristiques identitaires.
La notion d’identité professionnelle est une notion sociologique française. Les anglo saxons
par lent de role, de missions, définissent les métiers en occupation.
Différentes écoles sociologiques ont établis des critères permettant de caractériser des
professions. Nous travail s’effectuant dans un cadre français avec comme objet d’étude une
population française il nous paraît important de retenir une définition française définissant un
groupe professionnel identifié et identifiable.
Groupe professionnel « ensemble des travailleurs exerçant une activité ayant le même nom et
par conséquent dotés d’une visibilité sociale, bénéficiant d’une identification et d’une
reconnaissance, occupant une place différenciée dans la division sociale du travail, et
caractérisés par une légitimité symbolique ( demazière, gadéa, 2009, page 20)
Une approche dite fonctionnaliste qui caractérise l’individu par le rôle et le statut que lui
donne l’ensemble de la société. A chaque statut (avocat, médecin, infirmier) est associé non
seulement des compétences, des savoirs mais aussi des attributs, un rôle. Ce rôle est un
ensemble de comportements attendus de la part d’une personne par la société. Toute la société
pousse chaque personne à intégrer un rôle, des comportements attendus. Dans cette vision
c’est la culture commune, la société qui va permettre la construction d’une identité. La limite
de cette approche est que l’individu ne fait que se conformer à une norme. Il n’a de choix que
dans l’acceptation des attributs que ceux que la société lui confère. En parlant des infirmières,
FERONI en 2000 dit qu’elles refusent « d’être appréciées en fonction de qualités attendues
comme le dévouement ou la gentillesse, elles ne veulent plus être considérées comme des
subordonnés et réclament une réelle acceptation de leur professionnalité ».
Jean françois BLIN dans son ouvrage sur les représentations professionnelles et identité
reprend 3 dimensions spécifiques du rôle professionnel mêlant normes sociales et valeurs
culturelles définies par PARSONS
:
Un savoir pratique qui articule une double compétence celle fondée sur le savoir théorique
initial et celle qui s’appuie sur la pratique acquise par l’expérience.
DUBAR (C.), La socialisation. Construction des identités sociales et professionnelles. Armand
Colin, Paris, 1991.p 111
1.
CARRICABURU (D.), MENORET (M.) ,Sociologie de la santé : Institutions, professions et
maladies ,armandcolin,2004,collection U sociologie 236 pages, p82
BLIN (J.F.), Représentations, pratiques et identités professionnelles, Collection : Action et savoir, L'Harmattan,
1997, p50-51