Quelques mois plus tard l'équipage d'Apollo XVII (10-11 décembre 1972) observa un
flash sur Grimaldi (321°) qui sera confirmé par des observateurs sur Terre et le lendemain
Cernan observa dans une fracture située à l'est de Mare Orientale (345°, coord. sélén. 88°O,
20°S) un flash brillant.
Grâce à ces enregistrements, la seule explication avancée à l'époque était liée à la
présence de gaz peu dense, ionisé par le rayonnement solaire qui, au sortir du sol lunaire
produisait un effet lumineux qui s'était accentué aux courtes longueurs d'ondes. Le
phénomène était donc pris au sérieux.
Analyse des sites LTP (II)
Ces phénomènes transitoires sont en fait des changements temporaires qui se produisent
sur la surface de la Lune et qui ont déjà été observés en l'an 557 avant JC, précédant
l'invention du télescope !
Parmi les 1353 cas analysés par la Dr W.S. Cameron une corrélation a pu être établie
avec certains phénomènes astronomiques. Statistiquement 201 sites furent reportés au
moins une fois; 50% des sites ont deux rapports ou plus; une douzaine de sites rassemblent
70% de toutes les observations, tandis que Aristarchus à lui seul représente 30% des
enregistrements.
Ces phénomènes temporaires apparaissent donc en certains endroits bien localisés de la
surface de la Lune et ne sont presque jamais des illusions d'optiques. Des observateurs aussi
réputés que William Herschel, Wilhelm Struve et E.Bernard ainsi que les équipages
d'Apollo XI, XIV, XVI et XVII en ont également observé. La NASA dispose également
d'enregistrements polarimétriques, photométriques et spectroscopiques qui tentent à
confirmer leur existence. Leur origine par contre fait encore l'objet de bien des polémiques.
Les observations LTP se manifestent par 5 phénomènes :
- Les phénomènes de brillances (Brightenings)
- Les assombrissements (Darkenings)
- Les dégagements de gaz (Gazeous)
- Les colorations rouges, roses, cuivre ou orange (Reddish)
- Les lueurs bleues-violettes (Bluish).
Quelques formations appartiennent à plusieurs catégories. Ainsi la montagne Piton dans
Mare Imbrium fut enveloppé dans un "nuage de brume" le 23 septembre 1958. Mais ce type
de rapport n'est pas unique. Le 11 et le 21 octobre 1981 M.B.Hobdell nota que la plaine de
Platon (183°) brilla soudainement et fut enveloppée d'une brume qui se dissipa peu de
temps après. Ce site LTP devient plus brillant au moment du coucher du Soleil sur ses
remparts, au 23e jour. Les observateurs surveillent depuis lors de telles apparitions au lever
du Soleil (colongitude 3-8° au 8e jour). Dawes est le plus instable, présentant 10.5%
d'anomalie par nuit, soit 2.6% des mesures individuelles, alors qu'un site LTP présente en
général des anomalies une fois toutes les dix nuits.
Origines des phénomènes LTP
Les missions Apollo ont établi que le volcanisme actuel de la Lune est inactif. Seuls
quelques légers dégazages se sont produits depuis lors et occasionnellement quelques
explosions plus fortes ont été mises en évidence par les détecteurs d'ions (1971) et les
compteurs Geiger (1974).
Les rapports LTP révèlent une activité très récente. Ces dégazages sont peu importants
mais ils pourraient soulever la poussière lunaire. Ils peuvent se produire à intervalles
réguliers, sporadiquement ou épisodiquement.