Chapitre 4
troisième temps, ces auteurs confirment, comme Garman, que le spread est positif. Pourtant,
sur un marché concurrentiel, ce spread a tendance à se rapprocher de zéro. Dans ce cas, le prix
« bid » et le prix « ask » deviennent le même prix : le prix d’équilibre du marché.
Le second groupe de recherches adoptant l’approche inventaire est représenté par les
études menées par Stoll (1978), Ho & Stoll (1981), O’Hara & Oldfield (1986). Simple mais
riche de résultats importants, l’étude de Stoll consiste à analyser comment un teneur de
marché décide s’il s’engage ou non dans les « affaires » d’intermédiation sur le marché. Stoll
suppose qu’un teneur de marché n’est prêt à tenir ces « affaires » que si le niveau anticipé de
son utilité, en termes de richesses, est aussi grand dans le cas de l’engagement que dans le
cas de la « retraite ». Cependant, son modèle se limite à une seule période, d’autant que le
teneur de marché ne s’engage que dans une transaction avec un client, soit sous la forme d’un
achat, soit sous la forme d’une vente. La spécification de ce modèle ne reflète donc pas
vraiment la caractéristique de « l’intermédiation » dans laquelle un teneur de marché s’engage
entre clients. Malgré cette lacune, la modélisation de Stoll met en lumière deux composants
essentiels qui constituent le coût global engendré des « affaires » d’intermédiation pour un
teneur de marché : le coût opérationnel et le coût inventaire. D’après Stoll, le coût
opérationnel est fonction décroissante de la taille (ou du volume) de transaction, facteur
affectant la position du teneur de marché, alors que le coût inventaire est fonction croissante
du même élément. La combinaison de ces deux relations implique ainsi qu’il existe une taille
optimale de transaction pour le teneur de marché. Quant au spread, destiné à compenser ces
deux coûts, il est, d’après l’analyse de Stoll, fonction croissante de la taille de transaction à
laquelle s’engage le teneur de marché, du degré de son aversion au risque, de la variabilité
du cours de la marchandise en question, mais en revanche une fonction décroissante du
fonds de roulement que détient le teneur de marché.
Ho & Stoll (1981) analysent le comportement du teneur de marché dans une dimension
temporelle plus élargie que celle de l’étude de Stoll (1978), tout en suivant la logique
essentielle de Stoll (1978). Le spread dérivé de cette étude est aussi déterminé conjointement
par le degré d’aversion au risque du teneur de marché, par la taille de la transaction, et par la
variabilité du prix de la marchandise échangée. Pourtant, leur étude montre que la taille du
spread est indépendante du niveau de la position qu’a le teneur de marché. En fait, le niveau
de la position n’influe que sur l’ajustement du prix « bid » et du prix « ask » sous forme de
réglage simultané et parallèle. Il est toutefois important de souligner que ces conclusions sont
soumises au mode relativement restrictif de spécification dans leur modèle : entre autres,
l’horizon temporel n’est pas infini, les flux d’ordres clientèles sont supposés suivre la loi de