FIIFO GEOMETRIE BARYCENTRE Dans toute la suite on se placera dans l’espace affine E de dimension 3. Tous les résultats s’appliquent au plan affine P. 1. FONCTION VECTORIELLE DE LEIBNIZ Soient n points Ai affectés des coefficients i avec 1 i n. ( Ai, i ) est un point pondéré, i est le poids ou coefficient du point Ai. La suite ( A1, 1 ), . . . , ( An, n ) est appelée système de n points pondérés. On la note ( Ai, i )i[1,n]. Le nombre réel = n i 1 i est le poids du système. Définition La fonction vectorielle de Leibniz du système de points pondérés ME l’application f de E dans E définie par : ( Ai, i )i[1,n].est n f(M)= i MA i i 1 Propriété ( M, M’ ) E2 f ( M ) = f ( M’ ) + MM ' Preuve : n En effet f ( M ) = i MA i = i 1 Conséquences : 1. Si = 0 2. Si 0 n i MM ' + i 1 n n i M' A i = ( i ) MM ' + f ( M’ ). i 1 i 1 f est constante f est une bijection de E dans E . Preuve : 1. Si = 0 ( M, M’ ) E2 f ( M ) = f ( M’ ) 2. Si 0, soit O un point de E. Si u est un vecteur quelconque de E , cherchons l’ensemble de ses antécédents par f. Soit M tel que f ( M ) = u ,on a f ( M ) = f ( O ) + MO . 1 Donc OM = ( f ( O ) - u ), ce qui prouve que M est déterminé de manière unique et que f est bijective. J.P. LENOIR PAGE 5 CHAPITRE 2 FIIFO 2. GEOMETRIE BARYCENTRE D’UN SYSTEME DE POINTS PONDERES 2.1. THEOREME ET DEFINITION Pour tout système de points pondérés ( Ai, i )i[1,n] dont le poids n’est pas nul, il n existe un point G, et un seul, tel que : = GA 0 i i i 1 G est appelé barycentre du système ( Ai, i )i[1,n] ou barycentre des points A1, . . . ,An affectés des coefficients 1, . . . ,n. Ceci provient du fait que f est bijective et on a f ( G ) = 0 . On a donc ME Ce qui s’écrit encore ME f ( M ) = MG n i MA i = MG i 1 En particulier si O est un point du plan on a OG = 2.2. 1 n i OA i i 1 PROPRIETES DU BARYCENTRE 1. Commutativité : Le barycentre est indépendant de l’ordre des points. 2. Si on multiplie les coefficients i par un même réel 0 le barycentre des points A1, . . . ,An n’est pas modifié. On peut donc supposer dans la définition du barycentre que la somme des coefficients 1 est égale à 1 ( il suffit de multiplier les coefficients par ). 3. On appelle isobarycentre des n points Ai le barycentre des points Ai affectés de coefficients égaux. Exemple : L’isobarycentre de A, B est le milieu du segment [ A, B ]. 4. Associativité du barycentre : On ne change pas le barycentre de n points en remplaçant k d’entre eux dont la somme ’ des poids n’est pas nulle par leur barycentre affecté du poids ’. Preuve : Soit G’ le barycentre de ( A1, 1 ), . . . , ( Ak, k ) avec 1 + . . . + k 0. k On a donc i GA i = ’ GG ' . i 1 n D’où k i GA i = i GA i + i 1 i 1 n i GA i = ’ GG ' + i k 1 n i k 1 i GA i = 0 , ce qui prouve le résultat. J.P. LENOIR PAGE 6 CHAPITRE 2 FIIFO GEOMETRIE 2.3. COORDONNEES DU BARYCENTRE L’espace affine étant rapporté au repère ( O, e1 , e 2 , e 3 ), soit ( xi, yi, zi ) les coordonnées du point Ai et (x , y, z ) celles du barycentre G. 1 n OG = i OA i d’où : On a i 1 x= 1 2.4. n x i 1 i i y= 1 n y i 1 i 1 z= i n z i 1 i i CONSTRUCTION DU BARYCENTRE Quitte à modifier l’ordre des points on peut supposer que 1 + 2 0. Si G1 est le barycentre de ( A1, 1 ) et ( A2, 2 ), par associativité G est donc le barycentre de ( G1, 1+2 ) et ( A3, 3 ), . . . , ( An, n ). On peut donc ensuite associer G1 à A3 à l’aide du barycentre G2 et de proche en proche on n 1 montre ainsi que G est le barycentre de ( Gn-2, i 1 i ) et ( An, n ). On voit donc que la recherche du barycentre de n points se ramène toujours à celle du barycentre de 2 points. Barycentre de 2 points distincts : 1 GA 1 + 2 GA 2 = 0 Donc G ( A1 A2 ). Si la droite ( A1 A2 ) est munie d’un repère on a : GA 1 1 GA 1 + 2 GA 2 = 0 d’où =- 2 . 1 GA 2 On a aussi pour tout point M E D’où si M = A1 on a si M = A2 on a 1 ( MA 1 + MA 2 ) A1G = 2 A1A 2 A 2 G = 1 A 2 A1 MG = 1 GA 1 + 2 GA 2 + 3 GA 3 = 0 Si 2 + 3 0, soit G1 le barycentre de ( A2, 2 ) et ( A3, 3 ). G est donc le barycentre de ( G1, 2+3 ) et ( A1, 1 ) et est situé sur la droite (A1G1). Si 1 + 3 0, soit G2 le barycentre de ( A1, 1 ) et ( A3, 3 ), A1 G est donc aussi sur la droite (A2G2). A2 Si 1 + 2 0, soit G3 le barycentre de ( A1, 1 ) et ( A2, 2 ), G G est donc également sur la droite (A3G3). G2 G est donc l’intersection des 3 droites (A1G1) (A2G2) et (A3G3). A3 Cas particulier : L’isobarycentre des 3 points A1, A2 et A3 est l’intersection des 3 médianes du triangle A1A2A3 ( centre de gravité ) Barycentre de 3 points distincts : J.P. LENOIR PAGE 7 CHAPITRE 2 FIIFO GEOMETRIE 2.5. COORDONNEES BARYCENTRIQUES Définition Le quadruplet ( A0, A1, A2, A3 ) est un repère affine si le triplet ( A 0 A1 , A 0 A 2 , A 0 A 3 ) est une base de l’espace vectoriel E . Soit M un point de l’espace. Cherchons les coefficients xi avec 3 x i0 i =1, tels que M soit le barycentre des points ( Ai, xi ). A 0 M = x1 A 0 A 1 + x2 A 0 A 2 + x3 A 0 A 3 On a en prenant A0 comme origine : Ce qui détermine x1, x2 et x3 de façon unique. On obtient ensuite x0 = 1 - x1 - x2 - x3. Les coefficients x0, x1, x2, x3 s’appellent les coordonnées barycentriques du point M dans le repère affine ( A0, A1, A2, A3 ). 2.6. ENSEMBLES CONVEXES Définition Un ensemble F de points de E est dit convexe s’il contient tout segment dont les extrémités sont dans E. Exemples : Un segment, une droite, un plan, l’intérieur d’un triangle ou plus généralement d’un polygone convexe sont des ensembles convexes. Remarques : 1. L’intersection de deux ensembles convexes est un ensemble convexe. 2. En revanche la réunion de deux ensembles convexes n’est pas en général convexe ( par exemple la réunion de deux droites sécantes ). Théorème Un ensemble F est convexe si et seulement si le barycentre de tout système de points de F, affectés de coefficients positifs, appartient à F. Preuve : Condition suffisante : Soient A1 et A2 deux points de F. Tout point M du segment [A1, A2] est tel que A1M = A 1 A 2 avec 0 1. D’où A1M = ( A1M + MA 2 ) ou encore ( 1 - ) MA1 + MA 2 = 0 . M est donc le barycentre des points ( A1, 1 - ), ( A2, ) et par conséquent M F. J.P. LENOIR PAGE 8 CHAPITRE 2 FIIFO GEOMETRIE Condition nécessaire : Soit F un ensemble convexe, nous allons prouver la propriété par récurrence. Montrons d’abord qu’elle est vraie pour deux points A1 et A2 de F. Soit M le barycentre des points ( A1, 1 ) et ( A2, 2 ). 2 1 On a A1M = ( 1 A 1 A 1 + 2 A 1 A 2 ) = A 1 A 2 = A 1 A 2 avec 0 1, 1 2 1 2 d’où M appartient à [A1, A2] donc à F. Supposons maintenant que la propriété est vraie pour tout système de p points de F. Soient A1, A2, . . . , Ap+1, p+1 points de F affectés des coefficients positifs 1, 2, . . . , p+1. Par hypothèse de récurrence le barycentre G’ de ( A1, 1 ), . . . , ( Ap, p ) est un point de F. De plus G barycentre des p+1 points pondérés ( A1, 1 ), . . . , ( Ap+1, p+1 ) est aussi par associativité le barycentre des 2 points ( G’, 1+…+p ) et ( Ap+1, p+1 ), donc G est dans F puisque la propriété est vraie pour 2 points. J.P. LENOIR PAGE 9 CHAPITRE 2 FIIFO J.P. LENOIR GEOMETRIE PAGE 10 CHAPITRE 2