
Article : « L’athérosclérose » 
 
1/ Qu'est-ce que l'athérosclérose ? 
 
C'est une lésion anatomique touchant les grosses et moyennes 
artères dont la tunique interne, l'intima, subit des remaniements 
consistant en une accumulation locale de lipides, de 
polysaccharides, de sang et de produits sanguins, de tissu 
fibreux et de dépôts calcaires, associés à des modifications de la 
tunique intermédiaire (la média). 
 
L'athérosclérose est un processus pathologique qui peut parfois 
affecter des individus très jeunes (hypercholestérolémie 
familiale), à la différence de l'artériosclérose qui est un 
phénomène naturel lié au vieillissement physiologique des 
artères, cette dernière touchant aussi bien les grosses que les 
petites. L'athérosclérose accélère le vieillissement normal des 
artères.  
L'athérome est le dépôt lipidique, riche en cholestérol, qui se 
forme au tout début du processus et qui donne son nom à la 
maladie : athéromatose = athérosclérose. Les artères les plus 
touchées par les plaques athéromateuses sont l'aorte, les 
artères coronaires, les artères carotides, les artères fémorales, 
les artères rénales et les artères des membres inférieurs. 
Première cause de mortalité dans les pays industrialisés, 
l'athérosclérose évolue silencieusement pendant plusieurs 
décennies avant d'être révélée à l'occasion d'un accident grave, 
dû à l'une de ses complications : infarctus du myocarde, embolie 
pulmonaire, accident vasculaire cérébral. Moins grave mais tout 
aussi handicapante, l’ahérosclérose peut se développer dans les 
membres inférieurs et provoquer des artérites pouvant aller 
juszqu’à la gangrène... 
 
2/ Le processus athéroscléreux 
 
Dès l'enfance, de petits dépôts graisseux apparaissent sur 
l'intima : les stries lipidiques, qui forment des traînées jaunâtres 
étirées dans le sens du courant sanguin. Celles-ci peuvent 
ensuite être recouvertes de nouvelles stries lipidiques disposées 
perpendiculairement aux premières. Les stries lipidiques sont 
une lésion pré-athéromateuse qui peut être réversible. 
Des lipides s'accumulent sur cet épaississement fibromusculaire 
de l'intima et forment une plaque fibreuse. Celle-ci va s'étendre 
progressivement à la média, en provoquant la migration de 
cellules musculaires lisses vers la plaque. La plaque augmente de 
volume, devient fibro-lipidique, et fait davantage saillie dans la 
lumière artérielle, entraînant un risque de sténose et d'ischémie. 
Avec le temps, la plaque durcit et se calcifie. La média calcifiée 
perd son élasticité et devient fragile : la paroi peut se dilater 
(anévrisme) et risque de rompre. 
Des circonstances favorisantes qui ne sont pas encore bien 
identifiées, entraînent l'ulcération de la plaque fibrolipidique 
calcifiée : on évoque notamment les contraintes mécaniques 
liées à la sténose artérielle et l'agression par les LDL oxydées, 
entraînant une inflammation (également incriminée dans le 
processus de formation de la plaque d'athérome) et la sécrétion 
d'endothéline par les macrophages, substance fortement 
vasoconstrictrice. 
Les conséquences de l'ulcération de la plaque sont de plusieurs 
types :  
  formation d'emboles constituées de fragments lipidiques 
mélangés à des agrégats plaquettaires. Ces emboles vont être 
entraînées dans la circulation et boucher des artères plus 
petites. Les plaques athéromateuses ulcérées situées dans les 
membres inférieurs sont ainsi à l'origine d'embolies 
pulmonaires... 
  formation d'un hématome pariétal : le sang s'engouffre dans 
l'ulcération entraînant une augmentation de volume rapide et 
importante. En quelques instants, une occlusion peut survenir, 
entraînant un accident ischémique. 
  formation d'un thrombus : en raison de l'ulcération, le sang 
entre en contact avec les substances thrombogènes présentes 
dans le sous-endothélium. Les plaquettes interviennent pour 
colmater la lésion, créant un thrombus. Si le caillot formé est 
trop volumineux, il peut obstruer l'artère : c'est la thrombose 
artérielle, provoquant la nécrose du territoire qui n'est plus 
irrigué (infarctus). 
Dans le meilleur des cas, le plaque ulcérée cicatrise, mais son 
volume a augmenté, accentuant la sténose : le sang circule mal, 
le cœur doit fournir plus d'efforts. De plus, la plaque est prête 
pour un nouveau cycle d'ulcération-thrombus-cicatrisation. 
Au fur et à mesure du processus, la plaque finit par boucher 
complètement l'artère. 
 
3/ Les facteurs favorisant les complications de l'athérosclérose 
(ou facteurs aggravants) 
 
Ce sont : 
* les hyperlipidémies : plus la cholestérolémie est élevée et plus 
grands sont les risques de complications cardiovasculaires.  
Hypercholestérolémie et hypertriglycéridémie favorisent 
l'accumulation des lipides dans la paroi artérielle et augmentent 
les risques de lésions inflammatoires.  
* un taux de LDL plasmatique élevé : le taux de LDL cholestérol 
est fortement corrélé à la mortalité coronarienne.  
* l'hypertension artérielle : elle augmente les risques 
d'hémorragies cérébrales, d'insuffisance rénale et d'insuffisance 
coronarienne.  
* le tabagisme : il aggrave les risques d'infarctus du myocarde et 
d'artérite des membres inférieurs, vraisemblablement en 
diminuant les taux plasmatiques de "bon" cholestérol et de 
vitamine C, mais également en "étouffant" littéralement la paroi 
artérielle par manque d'oxygène, et en favorisant la production 
de radicaux libres. De surcroît, la nicotine a un effet 
vasoconstricteur et augmente le rythme cardiaque (tachycardie).  
* l'obésité : elle est souvent liée à des troubles du métabolisme 
lipidique : hypercholestérolémie et hypertriglycéridémie. Elle 
favorise la sédentarité (voir plus loin). Enfin, l'hyperinsulinisme 
qu'elle induit favorise les remaniements de la média et de 
l'intima et est thrombogène. L'obésité androïde augmente 
fortement les risques de maladies cardiovasculaires.  
* le diabète : toujours athérogène, il favorise les 
hyperlipidémies. L'hyperglycémie est responsable d'anomalies 
au niveau de la glycosylation des LDL. Le taux de HDL cholestérol 
est abaissé.  
* la sédentarité : le manque d'activité physique est néfaste pour 
l'élasticité des artères. La sédentarité diminue le taux de HDL 
cholestérol et augmente l'agrégabilité plaquettaire (facteur 
thrombogène).  
* les erreurs alimentaires, par manque ou par excès : 
- Les acides gras saturés consommés en excès augmentent le 
taux de LDL cholestérol et favorisent l'hyperactivité plaquettaire.  
- Une consommation excessive de glucides à index glycémique 
élevé est athérogène. 
- L'abus d'alcool augmente la triglycéridémie.  
- Si l'apport en vitamines C et E est insuffisant, ces vitamines ne 
peuvent exercer suffisamment leur action antioxydante, 
notamment sur les LDL, et jouer leur rôle protecteur vis-à-vis de 
la paroi artérielle.  
- Les fibres alimentaires végétales favorisent l'élimination du 
cholestérol par l'intestin (surtout la pectine) et produisent, au 
cours de leur fermentation dans le côlon, des acides gras volatils 
qui réduisent la synthèse hépatique du cholestérol : un régime 
trop pauvre en fibres est donc un facteur aggravant de 
l'athérosclérose.  
- Enfin, des apports trop faibles en calcium augmentent 
l'absorption des graisses.