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processus d’intégration au sein de l’Union européenne, l’évolution
au cœur de l’Europe s’affranchit de plus en plus des frontières
nationales. Comme les frontières des Etats européens ont souvent
été tracées de façon arbitraire, il est fréquent qu’elles séparent des
espaces historiquement liés. Aussi les frontières sont-elles toujours en
partie des « cicatrices de l’histoire ». Ainsi, la coopération
transfrontalière contribue à atténuer les inconvénients de ces
frontières et à compenser la position marginale de ces régions au
sein de l’Etat auquel elles appartiennent. Généralement, cela
contribue à améliorer les conditions de vie de la population. C’est
en particulier le cas dans l’Est de l’Europe où - jusque fin des années
1980 - les Etats et régions se trouvaient derrière le Rideau de fer.
Cette barrière certes révolue se traduit encore aujourd’hui par des
différences économiques et sociales sensibles.
Cela dit, même des espaces limités, par exemple les régions au
cœur de l’Europe, changent du fait des problèmes, actions et
enjeux mondiaux, qui proviennent certes d’ailleurs mais dont les
conséquences doivent être réglées sur place.
Le professeur Hans-Peter Dürr, un physicien de 83 ans lauréat du Prix
Nobel alternatif, a déclaré récemment concernant la mondialisation
« Je suis convaincu que les problèmes mondiaux ne peuvent pas
être réglés à l’échelle planétaire. De même, la nature règle les
problèmes mondiaux en modifiant quelque chose au niveau local
de telle sorte que ce changement se diffuse progressivement à
grande échelle. »
Au niveau socioculturel, on observe que les régions redeviennent un
facteur d’identification. En raison de la dissolution des communauté
locales dans le cadre du rapprochement et de la fusion des
communes, de la séparation entre lieu de travail et lieu de vie, et de
la mobilité qui en découle, la population recherche davantage des
espaces d’identification. Souvent, ces espaces ne se limitent plus à
la localité d’origine et à l’environnement direct, mais s’étendent à la
région au sens historique, géographique, économique ou social.
Après 20 années de centralisation, les régions ont à nouveau été
prises en compte dans le cadre de la loi visant à améliorer les
structures en matière de soins de santé dans le cadre de
l’assurance-maladie obligatoire. La loi sur l’amélioration de la
structure des soins de santé entrée en vigueur au 1er janvier 2012
(GKV-VStG) est une loi-cadre souple et à vocation décentralisée. Elle
redonne une partie des compétences décisionnelles aux entités
responsables des soins de santé au niveau régional. Cette loi
permettra-t-il d’atteindre tous les objectifs fixés dans les domaines
suivants : mise à disposition de soins de santé de proximité sur tout le
territoire, flexibilisation et régionalisation des honoraires des praticiens
conventionnés et mise en lien des divers secteurs de prestation ainsi
que renforcement de la concurrence en vue d’accroître la qualité
et la rentabilité ? La question reste entière. Je ne puis que souhaiter
que ces compétences spécialisées soient véritablement ancrées
dans les régions et que des garanties durables soient données pour
les moyens financiers nécessaires à cet effet.