L`histoire du vin de France

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L’histoire du vin de France
Les moines, les empereurs et la Révolution ont façonné
l’industrie vinicole. Plus récemment, les maladies l’ont ravagée
et l’avènement des supermarchés l’a transformée.
On ignorera toujours quand fut bu en France le premier vin
issu d’un cépage français cultivé sur le sol français, mais on peut
être certain que l’on buvait déjà beaucoup de vin en France plus de
cinq cents ans avant notre ère. Parmi les premiers consommateurs se
trouvaient certainement les Phéniciens et les Grecs des comptoirs
qu’ils avaient fondés sur la côte méditerranéenne. Le climat de cette
région, la présence de cépages indigènes et la difficulté du transport
en amphores depuis leur pays d’origine devaient inévitablement les
inciter à élaborer du vin sur place. A l’époque où les Romains
envahirent le nord du pays, au 1er siècle, on cultivait la vigne et on
élaborait du vin dans nombre de régions qui sont depuis devenues
célèbres pour leur production vinicole de grande qualité. Ceux qui
faisaient ce vin étaient souvent les membres de tribus ayant adopté
la manière de vivre des Romains. Ils continuèrent à élaborer du vin
et à le commercialiser après la chute de l’Empire romain. Dès le
début, les vignerons choisirent les emplacements les plus favorables
au mûrissement du raisin. Selon la tradition, au Ixe siècle
l’empereur Charlemagne aurait choisi un emplacement sur la colline
de Corton, en Bourgogne, pour y créer un vignoble: il avait
remarqué que, grâce à son exposition, c’était toujours l’endroit où la
neige était la première à fondre.
PROGRES DES VIGNOBLES
Les églises et les monastères, qui se multiplièrent dans toute
la France du Xe au XIIIe siècle, ont joué un rôle crucial dans le
développement de la viniculture. La France étant un pays assez
étendu, la difficulté du transport du vin sur de mauvaises routes
limitait les marchés que la production pouvait atteindre. Les régions
facilement accessibles jar voie fluviale comme l’Alsace ou maritime
comme le Bordelais étaient grandement favorisées. Dans les années
1790, Révolution priva l’Eglise de ses vignobles. Ceux qui avaient
été exploités par les moines furent vendus à la classe moyenne et
même aux paysans. En 1804, Le Code Napoléon spécifia que les
biens devaient être partagés à parts gales entre tous les héritiers
quels que soient leur âge ou leur sexe.
BOULEVERSEMENT DE LA VINICULTURE
La fragmentation du vignoble et l’arrivée d’une autre classe
de propriétaires fonciers donnèrent un rôle majeur aux négociants
qui achetaient les vins des petits propriétaires, les assemblaient et en
assuraient la commercialisation. Ils bénéficièrent aussi de l’accès à
de nouveaux marchés, rendu possible par l’amélioration du
transport par la voie fluviale, la route, puis le rail. Un siècle après la
Révolution, le vignoble fut ravagé par les parasites de la vigne,
mildiou, oïdium et phylloxéra, le pire de tous, qui le détruisit
presque complètement. Les vignes qui furent replantées ou, pour
être plus précis, greffées sur porte-greffe résistant au phylloxéra,
furent souvent bien différentes des précédentes. Des vignobles
autrefois célèbres et des cépages naguère familiers disparurent.
Entre les deux guerres mondiales, la falsification des vins et
l’étiquetage frauduleux prirent une grande extension. Ces pratiques
furent combattues par la promulgation de la législation de
l’appellation contrôlée.
Pendant la seconde moitie du XXe siècle, la demande des
consommateurs pour des vins de meilleure qualité suscita une
mutation de la viniculture, notamment dans le Sud où les cépages
médiocres furent progressivement remplacés et les méthodes de
vinification améliorées. La grande distribution a incité les
consommateurs à s’intéresser à des vins qu’ils avaient jusque-là
ignorés. La plupart des Français boivent maintenant moins de vin,
mais des vins meilleurs, ce, qui explique pourquoi les producteurs
s’intéressent de plus en plus au marché d’exportation.
Vins de France
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