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 Le numérique peut-­‐il contribuer au développement du jeune enfant ? Sophie JEHEL MCF Sciences de l’informa9on et de la communica9on Université 8-­‐ Vincennes-­‐ Saint Denis-­‐ CEMTI-­‐ EA3388 Cadre d’analyse Recherches sur les jeunes et les médias   Thèmes de recherche: rela9on enfant-­‐médias, socialisa9on des enfants par les médias, rôle de la régula9on publique, éduca9on aux médias   Approche pluridisciplinaire : sociologie; analyse des médias; droit   Enquête auprès de 1000 préadolescents et leurs parents (2009), pra9ques média9ques, média9ons parentales, régula9on publique (comprendre la boite noire de la rela9on parents/enfants/médias)   Nouvelles recherches: médias et jeune enfant; impact des images trash sur les mineurs délinquants avec C. Aiguesvives, pédopsychiatre   Expérience de la régula9on de l’audiovisuel (TV et radio) au CSA (1991-­‐2006)   Coopéra9on régulière avec les associa9ons préoccupées de l’éduca9on : Enjeux e-­‐médias, CIEME (notamment sur TV BB) 1. L’environnement numérique de plus en plus présent dans la vie des enfants Des enjeux différents selon les points de vue:  Industriels, diffuseurs, producteurs, annonceurs  Enfants  Éducateurs Les enjeux industriels Pour les producteurs, diffuseurs •  Conquête d’un nouveau marché (précocité + nouveaux supports) : tablebes vs ordinateurs •  Croissance éco repose sur les TIC •  Fidélisa9on au plus tôt (logique des marques) •  Implica9on des jeunes consommateurs (iden9fica9on) •  Concurrence entre les médias : 25 chaînes TNT; concurrence entre les supports, internet/TV/ tel portable •  Chaînes jeunesse : canal Satellite (15), Free (16) Numéricable (17) Orange (5) •  Concurrence interna9onale •  Stratégies transmédias / jeux vidéos/ télévision connectée/ hypermédia (tablebes) + produits dérivés La dynamique propre des annonceurs •  Industries culturelles = marché biface •  Annonceurs médias (TV) : alimenta9on, hygiène-­‐beauté, automobile, médias-­‐ informa9que, jouets (enfants) •  Trouver de nouveaux supports de publicité (fragmenta9on de l’audience TV , baisse sur les chaînes historiques) •  Individualiser la publicité •  Tracer les consomma9ons et les consommateurs (données personnelles) pour rentabiliser la pub et le marke9ng •  Annonceurs + diffuseurs : développer des marchés de niche DM Kids et la pub •  Cebe plateforme de vidéo gratuite rémunère ses partenaires de deux manières. Les ins9tu9onnels gagnent une visibilité jugée précieuse. En revanche, pour les partenaires médias, c'est un partage de revenus qui a été négocié. Car Dailymo9on dispose d'une régie publicitaire qui va démarcher les annonceurs tournés vers la cible jeunesse. Une stratégie payante car la législa9on publicitaire à la télévision pour les publics les plus jeunes ne cesse de se durcir alors qu'elle bénéficie encore d'une certaine souplesse sur Internet. •  Avec ce nouveau service, Dailymo9on entre dans une nouvelle phase. «Nous avons l'inten9on de développer cebe logique de théma9ques dédiées à des cibles par9culières et cohérentes. Nous nous dis9nguons de nos concurrents anglo-­‐saxons car nous sommes capables de raconter des histoires éditorialisées et ciblées à nos annonceurs», conclut Mar9n Rogard (DG Dailymo9on France). (le Figaro 15/12/2008) •  Depuis déc. 2012, nouvelle plateforme SVOD payante (abonnement mensuel) Les enjeux pour les enfants  Sociabilité: construc9on de cultures communes (en parler à la récréa9on), la rela9on avec les pairs, avec les frères/sœurs  Ludicité: plaisir de l’image; interac9vité mécanique  Autonomisa9on vis-­‐à-­‐vis des parents  Absence d’appréhension (rela9on « naturelle » aux objets numériques) Enfants quelques chiffres de consomma?on •  11-­‐14 ans : 2h /jour devant la TV +50 min devant ordi (INSEE 2013) •  97% des 12-­‐17 ans ont un téléphone portable (46% un smartphone); 31h / semaine sur écran (4h30/j) •  Les 6-­‐11 ans passent plus de la ½ de leurs loisirs avec des écrans (Obs. Gulli 2008) •  Pas de chiffre en France sur les moins de 4 ans •  Conso régulière 40% des 3 mois (USA) et 90% des moins de 2 ans (Christakis 2007) Équipement Tv en France préadolescents ZEP TV dans la chambre Pas de TV dans la chambre Total TV dans la chambre Pas de TV dans la chambre Total NON ZEP Total 53 34 42 47 100 CM2 66 100 6ème 58 100 Total 38 45 42 62 100 55 100 58 100 Source S Jehel Parents ou médias: qui éduque les préadolescents? Eres 2011 Les enjeux pour les éducateurs Quelques inquiétudes •  Violence et vulgarité (1ères inquiétudes des parents) •  Standardisa9on des univers imaginaires (pas la vraie vie) •  Immédiateté/ pulsionnel; difficulté à se séparer des objets média9ques •  Envahissement par la publicité (placement de produit dans les jeux) •  Traçabilité/ exposi9on de soi. Beaucoup de ques?ons •  Les adultes n’ont pas reçu de forma9on •  Les parents ont des expériences inégales (contexte culturel; professionnel) •  Comment choisir les contenus? •  Comment définir les 9mings ? •  Où placer les supports média9ques (chambre de l’enfant) 2. Spécificité de la pe9te enfance  Le développement du jeune enfant : enjeux psycho-­‐affec9fs ; développement sensorimoteur  Controverse autour des bienfaits des chaînes pour BB  Controverse autour des tablebes « adaptées aux 2 ans »  Spécificité des enfants vulnérables ou handicapés Le développement du jeune enfant  Enjeux psycho-­‐affec9fs: rôle de la rela9on avec l’adulte (abachement); avec les autres enfants (sociabilité, intersubjec9vité)  Nécessité de la découverte du corps et de la matérialité des objets; par le corps ; par la motricité  Importance cruciale de la pe9te enfance ds le développement intellectuel (développement du cerveau) Controverse autour des chaînes pour BB •  Un débat lancé en 2007: Baby TV et Baby first, 24h/24 (autorisées par l’OFCOM en GB pour l’UE) •  Encore accessibles en français (Baby TV) malgré recommanda9ons du ministère de la santé et du CSA (2008) •  Un discours marke9ng : chaîne sans violence et performante « muscler le cerveau des bébés » •  Un désir parental de donner toutes ses chances à l’enfant •  Un besoin (pour les parents) d’occuper l’enfant pendant leurs ac9vités perso Obliga9on de diffusion d’un aver9ssement •  Ceci est un message du Conseil supérieur de l’audiovisuel et du ministère de la Santé : Regarder la télévision, y compris les chaînes présentées comme spécifiquement conçues pour les enfants de moins de 3 ans, peut entraîner chez ces derniers des troubles du développement tels que passivité, retards de langage, agita9on, troubles du sommeil, troubles de la concentra9on et dépendance aux écrans. Controverse autour des tablebes tac9les •  L’avis de l’Académie des sciences •  Les raisons de douter •  Pas de recherche spécifique (voir les 3 tribunes, Le Monde, Nouvel Observateur, UNAF) •  Pas d’ac9vité spécifique: jeu vidéo, dessin animé, 71 % des Français pensent que la place prise par les écrans dans la vie quo?dienne nuit à la qualité des rela?ons. 75 % des femmes et 67 % des hommes sentent que les liens par écrans interposés ne peuvent remplacer les rela9ons réelles et font courir des risques à la qualité des échanges au travail, en famille ou en couple. Même les plus jeunes ont ce sen9ment (75 % des 18-­‐24 ans). 69 % sont préoccupés par la place prise par les écrans dans la vie de leurs enfants. Ce niveau de préoccupa9on bat des records chez les diplômés (90 % des bac + 5), les plus âgés (100 % des plus de 65 ans) et les catégories sociales favorisés (77 % des professions libérales et cadres supérieurs). 59 % se sentent dépendants de leurs ou?ls numériques (ordinateurs, Smartphone, tableWes). Les plus jeunes et les plus équipés se déclarent logiquement les plus accros (74 % des moins de 35 ans et 73 % des possesseurs de Smartphone). 83 % disent tout de même parvenir à se fixer des limites dans leur u9lisa9on. Sondage Ifop pour Psychologies magazine, réalisé auprès d’un échan;llon représenta;f de la popula;on française âgée de 18 ans et plus de mille trois personnes, par ques;onnaire auto-­‐administré en ligne les 20 et 21 décembre 2012. Spécificité des enfants vulnérables •  Vulnérabilité face à l’image des jeunes en difficultés d’expression •  Repérée par Cl. Allard dès la pe9te enfance •  Repérée par Cl Aiguesvives sur les adolescents •  Repéré par EU Kids Online sur les 9-­‐16 ans. •  Difficultés à gérer les images + grande pour ceux qui ont des difficultés psychologiques, des carences affec9ves •  la solitude de l’enfant face à l’écran; la diminu9on des échanges verbaux et non verbaux du fait de la présence des écrans Renforcement des risques •  Créa9on d’une dépendance aux écrans •  Augmenta9on des temps de visionnage •  Isolement affec9f, refus de s’engager dans la vie •  Troubles de la concentra9on •  Retard dans l’appren9ssage du langage •  Affaiblit les capacités d’imagina9on 3. Le mythe des « digital na9ves »  Pas de compréhension égale et immédiate des contenus  Médias : acteurs de socialisa9on et facteurs de risques  Le rôle des adultes dans la rela9on aux écrans  L’aide d’ou9ls média9ques éduca9fs Pas de compréhension égale et immédiate des contenus •  « Digital na9ves » (Prensky) : fracture généra9onnelle ; compétence des jeunes/ incompétence des adultes, des parents •  habileté technique des jeunes et même jeunes enfants : u9lisa9on sans inhibi9on (sans appréhension), répé99vité des chemins employés, pas de compréhension cri9que des contenus (vérité/ fic9on), pas de compréhension du fonc9onnement des médias (publicité, moteurs de recherche) •  Différences sociales entre les ados selon PCS parents Pour les tout pe9ts •  Incapacité à comprendre le sens des images •  (même si facultés d’imita9on) •  usage des tablebes sans compréhension=> pas un appren9ssage •  Pb du rythme des images animées •  Plus le rythme est rapide, plus la diminu9on des capacités cogni9ves et de coordina9on du corps est grande (à 4 ans) Médias acteurs de socialisa9on •  Transmission des normes et des valeurs •  Vitesse, modernité, consomma9on •  Séries ados :Transmission de la « grammaire amoureuse » •  Téléréalité : élimina9on, individualisme, mise en danger, cynisme, soumission au pouvoir total de la produc9on •  Autorité média9que subs9tut aux autres autorités? Médias facteurs de risque •  Contenus violents, représenta9ons crues du corps •  Contenus publicitaires •  Les risques sur les enfants: anxiété, diminu9on du sommeil (endormissement), agressivité rela9onnelle, insensibilisa9on à la souffrance des autres, image du corps immature (dessins d’enfants) •  Affaiblit le développement de l’univers personnel ; moins de capacité à jouer; diminu9on de l’intérêt pour la vie réelle •  Les risques pour la santé repérés à mt et lt : obésité (sédentarité + pub + grinotage) •  Pour les plus grands : tabac, alcoolisme? Le rôle des adultes et des éducateurs •  Le cadrage des usages : limita9on de la durée; décision de l’équipement personnel; •  Règles d’accès aux programmes selon leur genre •  Rôle des classifica9ons de contenu (TV, PEGI) •  Malentendu sur PEGI •  Filtrage des accès à l’internet (logiciels gratuits) •  Transmission des repères de présenta9on de soi (protec9on des données personnelles, de l’image…) •  Choix des programmes (rythme et style de narra9on) Médias et éduca9on •  Des u9lisa9ons pédagogiques •  Des logiciels thérapeu9ques, dans une démarche thérapeu9que •  Des logiciels éduca9fs •  La part de la mo9va9on (dimension ludique) •  La part de la répé99on •  Les limites de l’appren9ssage par le numérique (PISA 2009) •  Appren9ssages des jeux vidéo : une u9lité contestée •  Nécessité d’un accompagnement adulte •  L’u9lité de prendre en compte la culture média9que des enfants dans la compréhension de leur personnalité Conclusion •  Peu d’études spécifiques sur les jeunes enfants •  Peu d’études scien9fiques sur les usages des enfants handicapés •  Nécessaire prudence dans l’usage des écrans •  Pas d’interdit après 3 ans •  Nécessaire accompagnement par les adultes et choix de programmes adaptés au niveau de compréhension 
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