Ordre de travail N° 25 Formation des formateurs sur l'intégration du changement climatique dans les stratégies et politiques de développement au Burkina Faso Contexte et Justification Les négociations sur le climat à Copenhague en 2009, avaient estimé entre 200 et 400 milliards de dollars US les ressources financières pour l’adaptation des pays en développement. Après l’épopée de la phase des financements précoces, les financements à long terme dont le fonds vert climat sont en chantier pour apporter des solutions viables. Il demeure néanmoins pertinent d’examiner dans les Etats en développement quelle importance est accordée à cette problématique ? Depuis plusieurs années déjà, les préoccupations liées aux changements climatiques sont perçues comme ayant des effets néfastes sur l’économie mondiale en générale et en particulier celle des pays en développement. Touchant tous les secteurs de développement, les changements climatiques sont maintenant connus dans les pays du sud comme étant à l’origine de l’insécurité alimentaire, et contribuant au fléau de la sécheresse dans les Etats sahéliens. Quand bien même convaincus des liens indéniables entre le progrès économique et les changements climatiques, les Etats du sud éprouvent encore des difficultés à développer et à intégrer la variable climat dans les politiques de développement et leur budgétisation. Lorsque cela existe, dans la pratique, l’opérationnalisation reste difficile en l’absence de comptes environnementaux et leur lien avec la comptabilité nationale. De même, l’établissement de la situation de référence et la définition de critères et indicateurs de développement durable pour les mesures de progrès sont des défis à relever. Au Burkina Faso, le programme initiative Pauvreté-Environnement, le Programme de Partenariat pour la Gestion Durable des Terres et le programme PANA ont apporté des contributions inestimables qui restent à être cristallisées pour le bonheur des populations vulnérables d’une part, et d’autre part, pour améliorer les productivités dans les exploitations agro-sylvo-pastorales, halieutiques et fauniques ; mais dans les autres secteurs de production comme l’énergie, les infrastructures, le tourisme etc. A titre pilote, la Commune Urbaine de Pô a commencé le processus d’actualisation de son plan communal de développement depuis 2012 et dont la finalisation interviendra en juin 2013. La particularité de ce plan est qu’il doit s’assimiler à un agenda 21 local, tel que recommandé depuis le sommet de Rio de 1992 aux collectivités territoriales et réaffirmé par les autres conférences mondiales sur le développement durable. Dans la même perspective, le Projet COGEL a entrepris la révision des PLD (PCD et PRD) des collectivités territoriales de sa zone d’intervention (Est et Centre Nord) et à cette fin, des études ont été commanditées pour apprécier le degré de prise en compte des questions préoccupations comme les CC afin de mieux les intégrer dans les nouveaux plans. Des guides méthodologiques sont en cours d’élaboration à cet effet. C’est en cela que la prospection et l’inscription des activités porteuses d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre sont stratégiques. Au-delà des aspects de protection de l’environnement et du système climatique, on veillera à la création de revenus et d’emplois verts pour les populations vulnérables aux changements climatiques à travers des activités agro-sylvo-pastorales, halieutiques et fauniques, à l’exploitation durable, selon les directives 1 d’élaboration des agenda 21 locaux prenant en compte la durabilité et les autres thématiques émergentes, des ressources biologiques ainsi que celles des biens et services écosystémiques. L’organisation d’une formation des experts nationaux dans l’optique de créer une masse critique de personnes ressources rompues dans les questions aussi bien stratégiques de planification qu’institutionnelles et prenant pour socle les initiatives déjà engagées entre le SP/CONEDD et la DGAT est une opportunité à saluer. En outre, il serait très capital de monter une stratégie de plaidoyer à l’endroit du Législatif, de l’Exécutif et des Collectivités elles-mêmes pour une opérationnalité des outils obtenus. L’opportunité offerte par l’Union Européenne à travers le CILSS viendra compléter et renforcer le dispositif national déjà existant qui mérite encore des ajustements tant au niveau technique que politique. Le CILSS a bénéficié d’une assistance du CSF en deux étapes afin de (1) former un noyau d’experts au sein du CILSS dans le but d’en faire des formateurs clés en matière d’intégration du CC dans les stratégies et politiques nationales et régionales de développement et (2) préparer des formations dans les pays de la zone CILSS-CEDEAO dont notamment au Bénin, Burkina Faso, Niger, choisis comme pays pilotes. Suite à la formation du noyau d’experts du CILSS (étape 1), ces derniers ont élaboré en collaboration avec le CSF, une formation sur l'intégration du CC à adapter à chaque pays de la zone CILSS-CEDEAO. C’est dans ce cadre que s’inscrit la formation des formateurs au Burkina Faso, un des pays pilotes Objectifs: - Objectif général: Renforcer la capacité d’une masse critique d’experts nationaux capables de répliquer les enseignements et les stratégies afin de permettre une appropriation des principes de développement durable et la prise en compte de la dimension changements climatiques dans les outils de planification tant au niveau national que décentralisé. - Objectifs spécifiques: o Développer un plaidoyer autour de la promotion du développement durable et des défis liés aux impacts des changements climatiques sur les productions nationales sur les court, moyen et long terme ; o Former des formateurs nationaux sur les techniques de prise en compte des principes de développement durable et de la dimension changements climatiques dans les outils de planification o Contribuer à la consolidation/mise en place d’un environnement institutionnel favorable à une meilleure résilience des populations face aux changements climatiques. Tâches spécifiques: 2 1. Revoir les résultats et conclusions de la mission CILSS/CSF Formation de Formateurs dans l’intégration du CC (Ordre du Travail No. 20) en particulier les conclusions sur des suggestions pour une formation sur l'intégration du CC adaptée à chaque pays de l’Afrique de l'Ouest (méthodes, outils, modalités et supports). 2. En collaboration avec le coordinateur national et formateur/partenaire (CILSS), soumettre des suggestions sur les moyens d'adapter et d’offrir une formation sur l'intégration du CC adaptée au Burkina Faso dans le cadre des efforts d’intégration propres au Burkina Faso, y compris les méthodes, outils, modalités et supports. 3. Analyser (à partir des documents préalablement fournis par le coordinateur et collectés par l’expert CSF K4), le contexte institutionnel au Burkina Faso eu égard à la problématique du changement climatique (en vue d'assurer le bon déroulement de l’activité 5, et de permettre au Programme Intra-ACP de l'AMCC de mieux se familiariser avec les conditions en vigueur, en vue d’une éventuelle assistance additionnelle). 4. Organiser en collaboration avec le coordinateur national et formateur/partenaire CILSS, un atelier sur la formation sur l'intégration du CC, qui reflétera les retombées ou les enseignements tirés des tâches précédentes. 5. Préparation d’une note sur l’évaluation de l’atelier à partir du questionnaire à remplir par les participants. 5.1. Services offerts par la Facilité Climatique du Programme (CSF) à la préparation de l'atelier: Organisation d’un atelier de formation sur l'intégration du CC en concertation avec le coordonnateur national et le point focal CILSS Préparation du rapport de l'atelier, comprenant les actions de suivi et d'évaluation Sélection et nombre des participants: Afin que la formation soit efficace et bénéfique pour le Burkina Faso, le nombre de participants à la formation des formateurs devrait être limité à 20 personnes, sélectionnées par le coordinateur national en collaboration avec l’Expert CSF KE4 et les formateurs CILSS. Le coordonnateur national assurera la liaison avec l'expert principal et les formateurs CILSS dans la formation et le soutien institutionnel pour la sélection des participants Résultats attendus: Produire des supports (documentation) pour l'atelier, comprenant des présentations, la liste des participants Rapport de mission comprenant: o les principaux problèmes et des besoins de formation identifiés, avec un programme de formation sur mesure pour la formation au Burkina Faso à partir notamment des documents envoyés préalablement par le coordinateur national 3 o Une description succinte du contexte institutionnel du Burkina Faso eu égard au changement climatique sur la base de la documentation collectée avant la formation sera incluse dans le rapport. o les actions de suivi et évaluation qui découleront des discussions de l’atelier de formation. Préparation d’une note sur l’évaluation de l’atelier à partir du questionnaire à remplir par les participants. Organisation et méthodologie Lieu: à domicile/à distance et sur le terrain Durée de la mission et calendrier indicatif1: Pour la formation sur intégration du Changement climatique dans les stratégies et politiques de développement: L'expert CSF (KE4) sera accompagné par 2 autres experts CILSS formés dans le cadre de la formation de formateur CILSS par le CSF (WO 20). Phase préparatoire - à domicile/à distance Expert principal: Phase préparatoire (à domicile/à distance) (10 jours ouvrables) Durant cette phase, les documents mentionnés à la tâche 1, 2 et 3 seront examinés, toutes les formations et supports de formation seront élaborés (tâche 4). Ceux-ci devront être développés et partagés avec les formateurs CILSS et partagé/approuvés par le coordinateur national avant la tenue de la formation sur place. Sur le terrain (Burkina Faso) Expert CSF KE4 (5 jours ouvrables): Afin d’organiser les séances de formation. L’Expert CSF KE4 conduira l'atelier de formation de formateurs sur l'intégration du changement climatique dans les stratégies et politiques de développement en Burkina Faso (tâches 4 et 5) en collaboration avec le coordinateur national Burkinabé et les formateurs /partenaires CILSS Rédaction du rapport (à domicile/à distance) et débriefing (Bruxelles) (4 jours) Expert CSF KE4: A son retour, le consultant devra produire un rapport de mission. Le rapport portera sur les différentes tâches effectuées et les actions supplémentaires à effectuer, le cas échéant. Les résultats attendus (supports de formation et évaluation de la formation et le suivi des actions) seront joints au rapport de mission. 1 En cas de besoin légitime, le consultant pourrait être autorisé à continuer à travailler les week-ends et/ou jours fériés, uniquement à la suite de l’accord du CSF. Le consultant devra préalablement avoir soumis une demande écrite (courriel) à l'expert-conseil du CSF. L’accord ne sera valide qu’après réception d’une réponse écrite positive (courriel) du CSF, qui devra aviser les autres membres du BBSC, en les mettant en copie des messages. 4 Le débriefing aura lieu après la présentation du rapport de la mission et en concertation avec le Secrétariat ACP. Si l'expert CSF n'est pas basé à Bruxelles, le compte-rendu pourra être effectué par téléphone ou via Skype. Voyages internationaux Expert CSF (KE4): 2 jours ouvrables Voyages dans le pays (à préciser par le coordinateur national de Burkina Faso) Services fournis par chaque entité (CSF/Bénéficier/CILSS) Services fournis par le Facilité Climatique du Programme (CSF): (1) L’Expert principal du CSF mettra à disposition son expertise dans le cadre de la formation et de l'appui institutionnel (KE4). Elle sera accompagnée par le facilitateur CILSS : 21 jours de travail ouvrables; un billet d’avion aller-retour et des indemnités journalières selon le budget prévisionnel. (2) La langue de travail et de rédaction des rapports sera celle du pays/de la région bénéficiaire (français ou anglais). Dans ce cas, il s’agit du français. Services fournis par le bénéficiaire: (1) le Coordonateur national fournira une documentation de base et une liste de contacts pertinents et les noms des personnes qui assisteront à l'atelier de formation. (2) Il aidera par ailleurs à l’identification de trois personnes ressource après consultation avec le KE4 chargés respectivement de faire : (i) une présentation le jour 1 de l’atelier sur le contexte institutionnel au Burkina Faso eu égard à la problématique du changement climatique ; (ii) le processus de planification au niveau du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable ; (iii) le processus de budgétisation au niveau national (3) le Bénéficiaire devra gérer l’organisation de l’atelier de formation et des réunions connexes et la sélection et l’invitation des parties prenantes et personnel clés pour assister à la formation. (4) le Bénéficiaire devra fournir un transport aller-retour pour les experts de l'hôtel au lieu de la formation, un transport en dehors du lieu de formation, afin de se rendre à des réunions avec les acteurs clés ou pour participer à des discussions liées à la formation, si nécessaire. Services fournis par le CILSS: (1) Le CILSS couvrira le paiement des frais de la logistique pour l’ensemble des réunions pertinentes pour les tâches identifiées et ceux liés à l'atelier de formation comme par exemple la location de salle, divers coûts logistiques (matériel informatique, équipements, pause café et pause déjeuner, impression) et le transport local2. Un 2 A définir après concertation entre l'expert et le bénéficiaire 5 budget consensuel sera élaboré en proche collaboration avec le Coordinateur national de la formation (2) Le CILSS couvrira le paiement des frais couvrant le transport aller-retour pour les experts de l'hôtel au lieu de la formation, un transport en dehors du lieu de formation, afin de se rendre à des réunions avec les acteurs clés ou pour participer à des discussions liées à la formation, si nécessaire. Coordination et Supervision Le Secrétariat Permanent du Conseil National pour l’Environnement et le Développement Durable (SP/CONEDD)/ Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, assurera la coordination générale de l’activité avec l’identification des participants et leur pleine participation, le lieu de la formation et les équipements appropriés. Quant au CILSS, il assumera la supervision globale du programme. Pièces jointes : documents de politique et de stratégie (voir documents joints) 6