
- une importante substitution du capital au travail, ce qui entraînait une augmentation
naturelle de la productivité du travail (Y/L) et a contrario, une baisse de la productivité du capital
(Y/K) ;
- un phénomène de rattrapage technologique des pays européens par rapport aux Etats-
Unis, qui s'est achevé au début des années 80 ;
- des difficultés d'embauche pour les travailleurs non qualifiés, engendrant une exclusion
massive de cette population du marché du travail.
Toutefois, depuis 1990, on constate une tendance à la baisse de la croissance annuelle de
la productivité du travail en France, à l'origine de créations d'emplois plus nombreuses. Il
convient de noter que cette baisse de la productivité du travail ne veut pas dire que l’économie
française est moins productive et moins compétitive. Le surcroît d’emploi permet en effet
d’accroître l’utilisation du capital et sa productivité : la productivité totale des facteurs est
préservée. La baisse de la croissance de la productivité s'expliquerait par :
- le développement du temps partiel qui concentre désormais plus de 15% des actifs en
France (proportion plus élevée aux Etats-Unis : 18% ; Royaume-Uni : 24% ; Pays-Bas : 35 %).
- l'allégement des charges sur les bas salaires qui a permis le développement des emplois
dans les services et l'embauche de travailleurs peu qualifiés. La majeure partie des créations
d'emplois a concerné depuis 1993 le tertiaire marchand (en particulier les services aux
particuliers) et dans une moindre mesure le tertiaire non marchand (emplois publics, par
exemple). Simultanément, les effectifs de l'industrie et du BTP (surtout du BTP) diminuaient
légèrement.
A la fin des années 90, la reprise de la croissance économique à un niveau élevé a permis
d’amplifier le retour à de fortes créations d’emplois. L’emploi total a ainsi progressé de 700 000
unités au cours des années 1999 et 2000. On peut noter que la création de 200 000 emplois
s’explique par le dispositif d’emplois aidés du secteur non marchand (emplois jeunes, emplois à
domicile, etc) et 500 000 postes de travail ont été créés dans le secteur marchand. Sur ces
500 000 emplois salariés, l’impact des allègements de charge est estimé à 80 000 unités, celui de
la réduction du temps de travail à 40 000 unités, le reste (plus de la moitié des créations) étant
imputable à la croissance économique.
En résumé, si une croissance forte de la productivité du travail a des effets négatifs sur
l'emploi à court terme, en revanche à long terme, cette réalité est plus nuancée. En effet, les gains
de productivité sont redistribués par les firmes, notamment sous la forme de baisse des prix ou de
hausse des salaires, ce qui conduit à une augmentation de la demande et des salaires réels. La
production est alors appelée à se développer. A long terme, l'impact des gains de productivité sur