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De même, on ne peut que se réjouir de la diminution de 1,5 million du nombre de
sans-emploi, ramenant le taux de chômage à 8,2%, soit la baisse la plus importante
en termes absolus depuis plus d'une décennie. Des progrès analogues ont été
accomplis dans des domaines tels que le chômage de longue durée et le chômage
des jeunes, bien que les chiffres absolus demeurent inacceptables. Le rapport
conclut que la stratégie européenne pour l'emploi a engendré un processus
d'amélioration des politiques des États membres, notamment en garantissant des
approches personnalisées en faveur des sans-emploi, en favorisant l'éducation et la
formation tout au long de la vie et la modernisation de l'organisation du travail, en
réduisant la fiscalité du travail et en améliorant l'accès des femmes au marché du
travail.
Il ne fait aucun doute qu'en 2001, en particulier après les tragiques événements du
11 septembre aux États-Unis, le climat économique sera moins favorable à l'emploi.
On pourrait par conséquent être tenté de reconsidérer les priorités politiques et de
ralentir le rythme des réformes. En dépit des résultats atteints par la stratégie
européenne pour l'emploi, il n'est pas permis de se reposer sur ses lauriers: de
nombreux problèmes structurels subsistent et un essoufflement de l'économie
pourrait nous éloigner de l'objectif du plein emploi. Si cette perte de vitesse de
l'activité économique devait se produire, l'Union est mieux armée qu'il y a dix ans
pour y faire face. Il suffit de comparer le récent cycle économique avec le cycle
favorable précédent de la fin des années 80 pour constater une hausse de l'intensité
en emploi de la croissance économique. Contrairement aux États-Unis, l'UE n'est
pas confrontée à une diminution de l'intensité de cette composante de la croissance.
L'Europe possède ainsi davantage d'atouts pour relever les principaux défis
auxquels elle est confrontée, à savoir l'accroissement du taux d'emploi, notamment
chez les femmes et les travailleurs âgés, la promotion du travail et de l'égalité des
chances entre les hommes et les femmes, l'investissement dans les ressources
humaines et la réduction des disparités régionales.
Le rapport de la Commission sur les performances de cette année en matière
d'emploi sera soumis à l'approbation des autorités européennes en décembre
prochain au Conseil de Laeken (Bruxelles). Il s'accompagne de recommandations
individuelles adressées à chaque État membre, qui tiennent compte de la situation
spécifique de chacun.
Quels sont les résultats de la France dans ce contexte ?
La stratégie de la France pour l'emploi s'articule essentiellement autour de trois
principes: une croissance plus forte, une croissance plus forte en emplois, et une
croissance qui profite à tous. En termes quantitatifs, les objectifs fixés en 2001 sont
de 62,8% pour le taux d'emploi total et de 55,8% pour le taux d'emploi des femmes.
Le taux d'emploi total actuel, qui s'établit à 62,2%, est proche de la moyenne
européenne, tandis que le taux d'emploi des femmes est déjà supérieur à cette
moyenne. L'emploi a progressé de 2% en 2000 et le taux de chômage a chuté de
1,7%. Des initiatives telles que le programme "nouveaux services / emplois jeunes"
et la réduction du temps de travail semblent avoir contribué à cette croissance. En ce
qui concerne la qualité de l'emploi, la priorité est accordée à la nécessité de
promouvoir les emplois stables, mieux payés et exigeant davantage de
connaissances, dans les meilleures conditions d'organisation et de sécurité du
travail.