DESCRIPTION SUCCINCTE DE LA MALADIE (mise à jour du 6 mai 2003) Historique Le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), pneumonie atypique causée par un coronavirus, a été diagnostiqué pour la première fois le 26 février 2003 à Hanoi (Vietnam), mais c'est en novembre 2002 que l'épidémie s'est déclarée, dans la province de Guangdong (Chine). Du 16 novembre 2002 au 5 mai 2003, 27 pays ont déclaré un total cumulé de 6 583 cas probables (dont 461 mortels) à l'Organisation mondiale de la santé (OMS). L'OMS coordonne l'effort international d'investigation de cette flambée épidémique et travaille en étroite collaboration avec les autorités sanitaires des pays touchés afin de les aider à enrayer l'épidémie et de leur apporter au besoin un soutien clinique et logistique. Des foyers de transmission locale ont été principalement observés dans les régions suivantes : provinces de Beijing, Guangdong et du Shanxi et Région administrative spéciale de Hong Kong (Chine), Taiwan, Hanoi (Vietnam) Singapour et Toronto (Canada). De nombreux autres pays ont signalé des cas importés seulement, ou une transmission locale très limitée. Les chercheurs conviennent désormais que le principal agent pathogène est un nouveau coronavirus, le "virus du SRAS". Les principaux symptômes et signes de la maladie sont : poussée fébrile (température supérieure à 38 °C, soit 100,4 °F), toux, dyspnée ou gêne respiratoire. Environ 10 pour cent des patients présentant les symptômes du SRAS développent une pneumonie grave; certains nécessitent une assistance respiratoire. La majorité des cas signalés en date du 5 mai concernent des sujets ayant eu des contacts très rapprochés avec d'autres cas. Les agents de santé sont donc particulièrement exposés au risque d'infection. Description de la maladie Les premières manifestations consistent dans une poussée fébrile pendant un ou deux jours, suivie d'une toux sèche ou d'une dyspnée pendant deux à trois jours. Une pneumonie atypique se développe, dans la majorité des cas, le quatrième ou cinquième jour. Tout d'abord unilatérale, la pneumonie devient souvent bilatérale et évolue progressivement vers un "voile blanc" sur les radiographies thoraciques. La maladie suit alors l'un des deux cours suivants : A. B. le malade voit son état s'améliorer (dans 80 à 90% des cas) et guérit en quatre à sept jours; l'état du malade s'aggrave sensiblement à partir du sixième ou septième jour, et le patient présente des signes de détresse respiratoire (dans 10 à 20% des cas). Cinquante pour cent des cas du type B nécessitent une assistance respiratoire. Le taux de mortalité de ce sous-groupe est élevé. Au début de la flambée épidémique, près de 50 pour cent des malades du type B sont décédés, soit un taux de létalité de 5 à 10 pour cent. Les facteurs de risque d'échec ne sont pas élucidés, hormis la gravité de la maladie et la nécessité d'une ventilation assistée. Jusqu'à présent, le SRAS a surtout affecté les adultes de 20 à 70 ans. Peu d'enfants ont été touchés. Outre la fièvre et la gêne respiratoires, d'autres symptômes peuvent être associés au SRAS : céphalée, courbatures, perte d'appétit, malaise, confusion, rash et diarrhée. Certains modes de transmission restent encore à déterminer. Le SRAS semble se propager le plus souvent par contact rapproché en face-à-face, sous l'effet d'une exposition à des gouttelettes respiratoires contagieuses et par contact direct avec des liquides organiques infectés. Un isolement respiratoire, et des soins infirmiers rigoureux en isolement au niveau respiratoire et muqueux sont préconisés. Les malades doivent être traités selon les indications cliniques (voir précisions ci-dessous). Épidémiologie Agent pathogène et dose infectieuse Directives SRAS - ROSSP 06/05/03 2 Les chercheurs ont progressivement circonscrit leurs investigations sur l'agent étiologique aux familles des paramyxovirus et des coronavirus, et conviennent désormais que le principal agent pathogène est un nouveau coronavirus, le "virus du SRAS". La dose infectieuse n'est pas connue. Source À ce jour, au vu des connaissances, la source d'infection est une autre personne atteinte du SRAS. Occurrence Jusqu'à présent, tous les cas signalés en dehors des régions affectées ont concerné des personnes qui, au cours des quatorze jours précédents, avaient traversé une région touchée ou été en contact rapproché avec un sujet atteint. Mode de transmission Le germe se transmet principalement de personne à personne par les gouttelettes respiratoires expulsées pendant un accès de toux ou d'éternuement, et une transmission par contact direct avec des liquides biologiques, y compris avec des objets ou surfaces contaminés est possible. La transmission aérienne semble peu fréquente, voire inexistante . La transmission par des facteurs environnementaux est probable dans certaines conditions. L'élimination du virus du SRAS dans les selles, les sécrétions respiratoires et l'urine est désormais bien établie. À la fin du mois de mars, à Hong Kong, un important agrégat de plus de 320 cas simultanés s'est subitement déclaré parmi les habitants d'un complexe immobilier. Cette flambée a conduit à supposer que l'environnement était une source d'infection possible. D'après des investigations ultérieures, il se pourrait que la contamination par le système d'égouts ait joué un rôle. Près de 66 pour cent de ces malades souffraient de diarrhée, contre 2 à 7 pour cent des cas d'autres foyers épidémiques. À l'exception de cet agrégat et d'un épisode précédent, dans lequel les cas concernaient les clients d'un hôtel, résidant tous au même étage, le SRAS se propagerait, dans la majorité des cas, de personne à personne, par exposition rapprochée à des gouttelettes respiratoires infectées. Période de transmissibilité Elle est inconnue, mais la maladie est particulièrement contagieuse après l'apparition des symptômes respiratoires. Un risque moindre de transmission existe probablement au cours de la phase prodromique (voir figure 1). Période d'incubation La période d'incubation est estimée à deux à sept jours, exceptionnellement dix jours, au maximum de 13 jours, le plus souvent trois à cinq jours. Catégories vulnérables de la population Les agents de santé, les proches et les amis de personnes atteintes du SRAS risquent fortement de contracter la maladie. Des cas secondaires sont signalés chez des personnes ayant voyagé dans le même avion qu'un cas de SRAS. À ce stade, on ne dispose pas d'informations suffisantes sur les personnes risquant de tomber gravement malades et de décéder. Les effets les plus graves peuvent être attendus chez des sujets présentant une maladie respiratoire et cardiaque sous-jacente—asthme, maladie pulmonaire obstructive chronique, ou cardiopathie. Risque en Océanie Le principal risque encouru en Océanie est celui de l'importation du virus par des sujets en provenance de zones affectées, avec transmission ultérieure locale à d'autres personnes, notamment à des agents de santé, par contact rapproché. Directives SRAS - ROSSP 06/05/03