RESUME
Depuis la disparition de l'Union soviétique, la Russie est un Etat en recomposition. Après dix
années de transition marquées par des avancées en matière de démocratie (adoption d'une nouvelle
constitution en 1993, instauration du multipartisme, tenue d'élections libres), la Russie a entamé
une deuxième phase de réformes sous l'impulsion de Vladimir Poutine. Etant donné l'intense
activité législative de 2001, on peut considérer que sa formule-programme, "la dictature de la loi",
a été suivie à la lettre.. Les tentatives de réforme du judiciaire, les efforts de décentralisation, la
refonte de l'Etat sont autant de chantiers auxquels le président Poutine est attaqué. Selon des
analystes, la Russie poutinienne présente un double visage. En son sein, les droits de l'homme ne
sont pas toujours respectés, l'exemple le plus significatif étant le conflit tchétchène qui s'éternise.
On peut aussi déplorer la significative diminution de la liberté d'expression.
A l'échelle internationale, en revanche, la Russie a choisi le camp occidental dans la lutte contre le
terrorisme et s'est rapprochée avec un relatif succès d'organisations internationales: la création du
'format 20' de l'Otan et l'obtention du statut de membre à part entière du G8, en juin 2002,
l'attestent. Le différend qui l'oppose aux Etats-Unis concernant la question irakienne ne devrait pas
remettre en cause le rapprochement Russie/'monde occidental'.
Les mutations dans l'organisation de l'économie sont aussi profondes que contradictoires. La Russie
s'est remise de la crise d'août 1998. Grâce à la politique mise en œuvre, la croissance économique a
atteint 8% en 2000, 4,5% en 2001, ce qui témoigne d'un spectaculaire rebond et pourrait enfin
augurer d'un développement durable permettant l'amélioration des conditions de vie de la
population.Toutefois, la libéralisation sauvage a fait naître des éléments d'incertitude au sein de la
societé. Des exemples en sont les écarts entre nouveaux Russes et les couches marginalisées et une
dégradation des services publics. Le budget 2003 se veut optimiste et est non déficitaire pour la
deuxième fois depuis la fin de l'URSS
. La situation économique reste néanmoins fragile puisque la
croissance russe est étroitement liée aux cours énergétiques mondiaux.
A l'époque de la Guerre Froide, la Communauté européenne et l'Union Soviétique n'ont pas
entretenu de relations étroites. Cependant, depuis 1991, la CEE puis l'UE et la Russie ont enfin
compris qu'il était de leur intérêt mutuel de mettre en place un véritable partenariat. Un Accord de
Partenariat et de Coopération a donc été signé en 1994 et est entré en vigueur en 1997. Une
"Stratégie Commune" sur la Russie a également été adoptée par le Conseil européen en 1999. Elle
vise à instaurer une plus grande cohérence de la politique de l'UE envers la Russie en combinant les
politiques des Etats membres et celle de l'Union. Des sommets bi-annuels au plus haut niveau sont
aussi l'occasion de renforcer les liens en train de se mettre en place et d'échanger un certain nombre
d'idées. L'UE est un partenaire majeur de la Russie. Elle est en effet son principal partenaire
commercial et son plus large fournisseur d'aide. Le programme Tacis demeure le principal
instrument pour soutenir les réformes économiques et techniques. La situation en Tchétchénie reste
cependant un point d'ombre dans les relations entre les deux partenaires. L'autre source de tensions
provient de la question de Kaliningrad, pour laquelle les deux parties ont beaucoup travaillé depuis
la présidence suédoise du premier semestre 2001. D'autres défis vont prochainement servir de test
au rapprochement UE/Russie: l'élargissement de l'UE, le partenariat énergétique, la création d'un
Espace Economique Commun, l'architecture de la sécurité européenne... Etant donné l'importance
Le premier budget excédentaire a été présenté en 2002.