Amaigrissement inexpliqué : comment diagnostiquer un cancer éventuel ?
Date de création : 01 août 2003
L’amaigrissement involontaire inexpliqué et isolé est révélateur de nombreuses maladies. En l’absence de
symptômes associés, le diagnostic étiologique est souvent difficile. Quel bilan faut il réaliser pour détecter un
cancer sous-jacent ? C’est à cette question que répond une étude prospective dans laquelle ont été inclus 306
malades atteints d’un tel amaigrissement. 276 d’entre eux ont été suivis pendant au moins une année.
Au sein de ce groupe, il existait 104 cas de cancer (38 %) affectant le plus souvent le système digestif (n=56, 54
%). Le premier indice en faveur de ce diagnostic est venu du bilan sanguin standard (numération complète, VS et
examens biochimiques, tels albuminémie, transaminases hépatiques, phosphatases alcalines, LDH et ?-GT) qui
a débouché sur des explorations diagnostiques plus ciblées, telles l’échographie, la tomodensitométrie et la
fibroscopie tant gastrique que colique. Ces examens ne se sont révélés normaux que chez 2 malades atteints
d’un cancer. Dans 9 cas, celui-ci a échappé au bilan initial. La durée médiane de la survie n’a pas dépassé 2
mois (n=104). Seuls deux malades ont survécu plus d’une année.
Le pronostic des cancers révélés par un amaigrissement involontaire est sombre. Une approche diagnostique
simple permet le plus souvent d’identifier la maladie causale. Elle repose sur un bilan sanguin succinct et une
échographie abdominale qui permettent de juger de l’opportunité d’une tomodensitométrie ou d’une endoscopie
digestive.
Dr Philippe Tellier
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