elle-même une tradition, si ses propres principes, ses concepts de base, son fondement étaient
en voie de dissolution ?
La rationalisation de la rationalisation signifie qu’il va nous amener à réfléchir sur les propres
fondements de nos sociétés pour en venir au constat que la modernité d’aujourd’hui se
déroule dans un contexte de production industrielle sans les fondements de la société
industrielle. Ces fondements comme les classes sociales ou la famille sont des concepts qui
n’ont plus de réalité empirique et qui sont en train de se dissoudre.
La théorie de Beck est ainsi fondée sur une rupture au sein de la modernité, il refuse
l’approche post-moderniste. Pour lui, nous sommes dans une modernité nouvelle, voire autre,
mais toujours dans la modernité de laquelle nous ne sortons pas.
Les sociétés modernes avancées se situeraient actuellement entre deux phases de l’évolution
de la société moderne : venant de la modernité industrielle nous nous dirigeons vers une
modernité réflexive.
L’ouvrage d’Ulrich Beck, La société du risque: sur la voie d'une autre modernité, analyse
donc le post-modernisme comme une modernité réflexive qui devient elle-même l’origine de
ses propres risques et détruit les cadres sociaux de la modernisation.
Nous ne pouvons parler de modernité sans y associer le travail d’Anthony Giddens, l’alter-
ego britannique de Beck. Les thèses des deux auteurs sont en effet très proches.
- Selon Anthony Giddens
Quant à Giddens, il accuse également les analyses sociologiques de la modernité pensées
jusqu’ici, dans la même optique de simplifications. Elles ont réduit cette modernité à UNE
tendance, à un processus unique.
Il cite notamment le capitalisme chez Marx, l’industrialisme chez Durkheim, ou encore la
rationalisation selon Weber. Il s'affiche résolument contre l'idée de post-modernité.
Contrairement à ces derniers, il va « éclater » la notion de modernité en dégageant quatre
logiques institutionnelles, qui pour lui, sont partiellement autonomes. Il s’agit du capitalisme,
de l’industrialisme, de la surveillance et du militarisme. Chacune de ces logiques serait
vecteur de profils de risque.
Pour Giddens, nous ne sommes pas entrés dans cette ère nouvelle de « post-modernisme »,
mais plutôt dans une phase qu’il qualifie de « modernité avancée ». En effet, suite à la
Révolution française dans l'ordre politique et à la Révolution industrielle dans l'ordre
économique, nous sommes confrontés aux conséquences des transformations sociales qui ont
lieu, et se déploient dans toute leur amplitude.
Le diagnostic de Giddens, qui ébauche une critique de la notion de post-modernité, émet l'idée
qu’aucun savoir n'est jamais fermement établi et qu’il est nécessaire de mettre un terme au
« fameux » mythe du progrès.
Giddens d’une part, développe une théorie dite « de la structuration » où à la manière de
Parsons, (qui fait référence aux fonctions ramenées à un Tout englobant, comme la société), il
tente de rendre compte de la constitution mutuelle de l’action et de la structure sociale.