CARACTERISTIQUES DE L’ELEVAGE PASTORAL DANS
LA ZONE D’ACTION DE L’ORMVA DE OUARZAZATE
Caractéristiques de l’élevage pastoral dans la zone d’action de l’ORMVA
1/ l’étendue des terrains de parcours qui occupent une superficie totale de 4.4
millions d’hectares
2/ la dominance des petits ruminants ovins et caprins de races locales dont
l’effectif total est estimé à un million d’UPB
3/ la diversité floristique et écologique des terrains de pâturage qui offre une
possibilité de diversification des ressources fourragères disponibles et la
pratique de l’élevage extensif basé sur la mobilité du cheptel.
Les formations végétales existantes se présentent comme suit :
Formations à base de pelouses graminéennes et de xérophytes épineux dans les
hautes altitudes (2500- 3000 m)
Formations à base d’armoise blanche et d’alfa dans les moyennes altitudes
(2000- 2500 m).
Formations dégradées à base de Hamada scoparia dans les pâturages
présahariens et de plaines et plateaux.
Les pâturages de basse altitude, quoiqu’ils soient les plus étendus en
superficie, sont les moins productifs et les plus soumis à une dégradation
avancée résultant à la fois des effets du milieu physique (climat) et humain
(prélèvement du bois et mises en culture non contrôlées).
4/ la diversité des modes d’exploitation des ressources pastorales dont le mode
le plus dominant et la transhumance qui s’effectue des basses altitudes en hiver
vers les pâturages de haute montagne en été. Le nomadisme est une pratique
également courante. Elle est limitée aux grands éleveurs disposant de moyens
matériels et financiers suffisant pour effectuer de grands déplacements dans la
direction est- ouest des turages présahariens à la recherche des meilleurs sites
de pacage.
Le maintien de l’activité pastorale en tant que système le plus adapté aux
ecosystèmes fragiles de la zone se heurte aux effets des aléas climatiques et de
changement dans les pratiques d’exploitations du milieu.
Ainsi, la succession des périodes de sécheresse et l’imprévisibilité des
phénomènes climatiques qui constituent l’une des caractéristiques du climat de
la zone rendent ce type d’élevage plus fragile. Ces facteurs se traduisent à l’aval
par une grande fluctuation au niveau des effectifs du cheptel exploité.
Par ailleurs, sous l’effet de la pression démographique et de facteurs d’ordre
socio- économique, nous assistons au niveau des pâturages de basse altitude, à la
prolifération des opérations non contrôlées de mise en culture en faveur des
meilleures terres de pâturage. Ce type d’opération constitue un danger
permanent pour l’écosystème à deux principaux niveaux :
- Au niveau des pratiques d’exploitation des ressources naturelles
liées à ce type d’installation dont les principales sont le
prélèvement des ligneux des parcours à des fins domestiques et
la conduite d’un élevage sédentaire qui exerce une pression
permanente sur des ressources végétales déjà fortement
perturbées.
- Au niveau de la limitation de la zone de mobilité du cheptel
transhumant ; ce qui se traduirait à moyen et long termes par une
avancée du front de dégradation vers les pâturages de moyenne
et haute montagnes.
L’émergence des mises en culture sur les terrains de parcours constitue un
phénomène très ancien dont l’essor n’a été remarquable qu’à partir du début des
années 80.
De ce fait toute action visant le maintien de l’intégrité des écosystèmes doit
s’articuler sur :
- un contrôle rigoureux des opérations de défrichement en vue de
la mise en culture
- l’encouragement de la mobilité du cheptel par un choix
minutieux des sites nécessitant des aménagements en points
d’eau, abris et autres infrastructures pastorales
- la sensibilisation des éleveurs et leur organisation en vue d’une
meilleure gestion des terrains de parcours.
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