Enseigner à un enfant ayant des troubles du comportement

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Animation pédagogique
« Enseigner à un enfant ayant des troubles du comportement »
Mercredi 14 novembre 2007
Présentation : Marie-Jo Miguet (psychologue SESSAD La Ribambelle)
Carle Gachet (éducatrice SESSAD La Ribambelle)
Sylvie Lathoud (enseignante spécialisée)
I)
Parler des troubles du comportement :
1. Objet de la « commande ». Trouver des pistes de travail pour les enseignants.
2. Définition : c’est une entreprise complexe, riche de réponse que l’on trouve uniquement dans les manuels de psychopathologie. Il
n’y a pas de définition précise, mais plutôt un éventail de troubles associés ; vol, fugue, instabilité, agressivité…
C’est un symptôme psychopathologique qui met en cause la relation de l’enfant avec son entourage et perturbe son environnement. Il crée une
intolérance de l’environnement, une stigmatisation.
3. Que dire des « troubles »… Ils remettent souvent en cause l’école (dans le discours des parents : « ils ne sont pas assez cadrés à
l’école…. »).
On peut oublier l’enfant en tant que tel en ne voyant plus que ses troubles. Même l’enfant ne parle de lui qu’à travers ses troubles (Ce sont des
fonctionnements humains)
On peut aussi être tenté d’en rester au constat.
On peut aussi oublier certains troubles du comportement car il ne font pas forcement de « bruits » (les enfants éteints que l’on oubli facilement).
Trois types de trouble  instabilité
 inhibition
 comportements agressifs
4. Critères à prendre en compte :
C’est sur le terrain, au quotidien, que l’on se rend compte des troubles.
Différents critères :
- l’âge : on n’exige pas la même chose d’un enfant de deux ans que d’un de douze ans,
- le lieu,
- l’intensité des troubles,
- à quel moment de la journée,
- la répétition,
- depuis combien de temps
Est-ce que c’est agréable à l’école ?
Il faut avoir une image positive de l’enfant.
Il est important de travailler collégialement pour savoir ce que l’on va pouvoir mettre en place pour gérer ces types d’enfants.
II)
Que dire du développement de l’enfant ?
1. Notions de développement de l’enfant.
0 à 1 an
2 à 3 ans
3 à 5 ans
5 à 7 ans
7 à 11 ans
- Maternage. Stimulation
fonction contenante.
Sécurité
- Continuité. Fiabilité.
Importance des repères :
Espace – Temps – Corps
- Nourrissage (oralité).
Dépendance. Symbiose.
Indifférenciation. Rêverie.
Attachement
- 1ers interdits. 1ères
limites (notion de danger –
propreté)
- Interdit de nuire à autrui
et à soi-même.
- Non (15 mois)
- Formation du caractère.
- Stade de la maîtrise.
- Développement du
langage
- Interactions fortes entre
le développement cognitif
et le développement
affectif.
- Début de la triangulation
oedipienne.
- Découverte de la
différence des sexes
(altérité)
- Relation fratrie ou égaux
(jalousie)
- Apogée complexe
d’Œdipe et déclin.
- Interdit oedipien
- Identification
- Adaptation progressive à
un groupe de pairs.
- Phase de présocialisation.
- Période de latence
- Mise à distance des
affects
-Décentration/moi.
- Régression de la pensée
intuitive et égocentrique.
- Règles et loi.
- Sublimation par les
apprentissages scolaires et
les loisirs.
Marche
Passage verticalité
Autonomie motrice
- Période sensori-motrice
- « Age de grâce »
- Sensation/émotion
- Développement de la
- Langage infra-verbal
motricité.
- Naissance du langage
- Début de la motricité fine
- Jeu symbolique ou
moteur
- Autonomie motrice et
psychique
Consolidation de la personnalité
- Stade pré-opératoire
- Pensée intuitive et
égocentrique
- Animisme
- Pas de raisonnement
logique
- Représentation du monde
subjective (adualisme)
- Eveil culturel. 1ers
apprentissages
- Vie sociale et adaptation
à un groupe (CP)
- Morale hétéronome
- Age de raison
- Pensée opératoire
concrète.
- Développement des
performances motrices
- Important développement
malgré l’apparence
tranquille.
Période exploratrice : se stabilise à 4 ans
Développement social +++ : l’enfant est poussé à aller vers les autres
0 à 1 an
2 à 3 ans
3 à 5 ans
5 à 7 ans
7 à 11 ans
- Pas trop de ruptures ni de
changements de personnes
ni de lieu.
- Pas trop d’absences
longtemps.
- Importance de la peau –
odeur – regard – bras – du
portage.
- Importance des
stimulations langagières.
- Rêverie et créativité
maternelles.
- Prégnance de
l’attachement (pour se
détacher, il faut d’abord
s’attacher)
- L’enfant joue avec sa
motricité++
- Il s’engage dans l’espace
et parfois se met en danger
- Il bouscule les autres,
jette, tape, grimpe, saute…
- Il s’affronte à l’adulte,
par le « non » et la
résistance.
- On parle d’éducation à la
propreté (exigences
socialisées).
- Début différenciation
entre filles et garçons.
- Jeux symboliques divers
- Rêverie
- Interprétation du monde
– animisme – Age du
« pourquoi ».
- La règle est appliquée et
acceptée.
- Début des apprentissages
- Eveil à la culture
- Les enfants prennent à
leur compte la règle, la Loi
et les valeurs morales qui
les sous-tendent.
- Valeurs du « vivre en
groupe » - Démocratie
- Besoin de l’autre
-Acceptation des
différences.
- Pilier du Moi profond.
- Dépendance, sécurité,
époque des promesses
tenues.
- «Bon dormir », « Bon
manger » dans un
environnement paisible.
- Par ailleurs, favoriser la
motricité (sortir, prendre
l’air, expérimenter).
- Début de l’imitation (ex :
quand l’adulte crie,
l’enfant crie)
- Confusion des rôles et de
la place de chacun.
- Recherche de toute
puissance sur l’adulte.
- L’adulte se sent menacé,
« pris au piège »
- Confusion, symbiose.
- Début indépendance.
- Maîtrise sur l’autre.
- Limites (cadre).
- Relation de séduction –
jalousie – rivalité.
- Loi (interdit inceste).
La loi est définie et posée
comme indiscutable
-Mise en place des
mécanismes de défense.
- Raisonnement logique,
aide à la prise de distance /
à la pensée enfantine.
- Accès à la culture
(sublimation, sport, travail
intellectuel).
Loi sociale (Morale)
2. Il faut travailler l’aspect visuel, créatif, esthétique de l’enfant. On est actuellement beaucoup dans la parole. Mais qu’en est-il des
visuels (les enfants sont actuellement plutôt des visuels, mais en même temps, il ne fixent pas les images. Ils zappent) ?
Il faut travailler l’estime de soi, autour d’un projet commun (et non pas en rivalité), par exemple par l’intermédiaire des jeux de coopération par
exemple.
3. Les grandes lois.
Piaget :
 Période sensori-motrice (0 – 2 ans) : période de développement du bébé, où l’intelligence est essentiellement pratique, basée sur la
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perception et l’expérimentation par essai/erreur en présence des objets, des situations et des personnes.
Représentation symbolique (2 – 7ans) : l’enfant est capable de se représenter mentalement un objet ou d’évoquer une situation, un
objet, en son absence. Il rentre dans la pratique du langage, de l’imitation différée, du dessin, du jeu symbolique. Il accède à la pensée.
Intelligence opératoire concrète (7 – 12 ans) : l’enfant est capable d’effectuer des actions réversibles, c'est-à-dire des opérations, et
accède de ce fait au raisonnement logique.
Pensée intuitive et égocentrique : l’enfant se concentre sur l’apparence des choses plutôt que sur leur réalité logique. Il confond son
point de vue avec celui d’autrui. Tout est ramené à lui, à ce qu’il croit.
Réalisme moral (avant 9 – 10 ans) : La règle est imposée par l’adulte. Elle est intangible et sacrée. La justice est assimilée à l’autorité.
L’autorité l’emporte sur l’égalité. Le petit doit respecter le grand.
Morale autonome (après 10 ans) : La règle est la condition nécessaire à l’entente du groupe. Le respect est mutuel et traduit la
coopération entre l’adulte et l’enfant, le grand et le moins grand.
Autres définitions :
 Latent : ce qui n’apparaît pas mais qui demeure. Les conflits non résolus n’ont pas disparu mais se sont enfouis dans les profondeurs
psychiques (oubli, refoulement, …)
 Cadre : structure imposée par la nature, la réalité, les institutions.
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Limite :
Ligne qui sépare deux terrains (notion de propriété, d’espace)
Point que ne peut ou ne doit pas dépasser une activité, une influence.
Interdit : Interdiction émanant d’un groupe social, tabou.
Loi :
Règles obligatoires établies par l’autorité souveraine d’une société et sanctionnées par la force publique.
Règle impérative exprimant un idéal, une norme, une éthique.
Règle dictée par l’homme, par sa conscience et sa raison.
Respect (du latin respicere : regarder) : « Capacité à percevoir une personne telle qu’elle est et d’être conscient de son individualité
unique » (E. Fromm)
Responsabilité : être « responsable » signifie être capable, être prêt à « répondre ».
QI : Il évalue beaucoup plus l’avance ou le retard d’une vitesse de croissance qu’une potentialité absolue. La vitesse de croissance est
variable d’un enfant à l’autre et chez un même enfant d’une période à l’autre.
Efficience : C’est le résultat des acquisitions et des conduites adaptatives que l’enfant a accumulées jusqu’au jour de la passation. C’est le
produit de son histoire, et non un potentiel originel qu’on pourrait atteindre de manière magique par la mesure d’un QI.
« L’intelligence est cette capacité qui permet à l’être humain d’apprendre, de connaître, d’utiliser son savoir, de créer, de s’adapter au
monde et de la maîtriser ».
La seule existence d’un déséquilibre ne peut suffire à définir la pathologie.
Quelques citations :
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« Mieux vaut une tête bien faite que bien pleine » (Montaigne)
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« Il n’y a pas de bornes, seulement des étapes successives dans le développement qu’il ne faut pas brûler » ( F. Dolto)
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« Eduquer ne se fait jamais sans souffrances, sans reproches, sans regrets de ne pas s’y être pris autrement » (M. Cefali)
-
« L’utopie est la réalité de demain » (V. Hugo)
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« La tradition et le progrès sont deux grands ennemis du genre humain » (Paul Valéry)
-
« Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait ! » (Mark Twain)
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« La taille ne fait pas tout : la baleine est en voie d’extinction alors que la fourmi se porte bien » (Bill Vaughan)
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« Qui vous fait des rapports de la conduite des autres, fait de même aux autres des rapports de votre conduite » (Proverbe oriental)
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« L’éducation coûte cher mais il en va de même pour l’ignorance » (Claus Moser)
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« Quand les hommes ne peuvent changer les choses, ils changent les mots » (J. Jaurès)
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« Le seul mauvais choix est l’absence de choix » (A. Nothomb)
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« L’espoir c’est penser que les choses peuvent s’arranger en sachant très bien que l’on ne peut rien changer » (J.L. Nattralet)
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« Les jeunes d’aujourd’hui aiment le luxe, ils sont mal élevés, méprisent l’autorité, n’ont aucun respect pour l’autorité et bavardent au
lieu de travailler » (Socrate)
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« Les jeunes gens ne seront jamais comme la jeunesse d’autrefois » (inscription babylonienne, plus de 3000 ans avant JC)
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« Notre monde a atteint un stade critique » (Prêtre égyptien , 2000 ans avt JC)
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« Tout a changé aujourd’hui…. Sauf notre façon de penser » (A. Einstein)
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« Il ne faut pas seulement penser les réformes mais réformer la pensée » (E. Morin)
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« La fourmi est un animal intelligent collectivement et stupide individuellement. L’homme, c’est l’inverse » (K. von Frich)
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« Le chat n’est pas tenu de vivre selon les lois du lion » (Spinoza)
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« L’éducation ne se comporte pas autrement que si l’on s’avisait d’équiper des gens pour une expédition polaire avec des vêtements d’été
et des cartes des lacs italiens » (S. Freud – « Malaise dans la civilisation »)
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« Es-tu fragile ? Alors méfie-toi des mains d’enfants ! L’enfant ne peut pas vivre sans rien briser… » (Nietzsche – Poèmes )
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« Avec les parents on peut faire à peu près tout, sans eux on peut faire beaucoup, mais contre eux on ne peut rien ».
III)
Quels liens avec l’école ? Comment « penser l’enfant à l’école » ?
1. L’école est un lieu de construction et d’étayage.
Importance des rythmes, des rituels. Nous sommes des êtres qui aimons la répétition.
2. Quelques idées à réfléchir pour prendre du recul.
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