En règle générale il ne faut pas opérer les plaques d'athérome responsables d'une sténose
inférieure à 70% car elles ont un faible risque de provoquer un accident neurologique. Des
études ont été faites, où l'on a comparé un groupe de patients opérés de la carotide et un
groupe de patients non opérés de la carotide. Ces études ont montré qu'en dessous d'un
certain degré de sténose (70% pour les sténoses symptomatiques et 80% pour les sténoses
asymptomatiques) il n'y avait pas de bénéfice pour le patient à se faire opérer. Il y a bien sûr
des exceptions à cette règle et seul votre médecin, avec l'avis éventuel de spécialistes,
pourra vous dire si dans votre cas particulier l'opération est nécessaire ou non.
Malheureusement non. La chirurgie carotidienne est préventive. Le but de l'opération est
d'éviter un nouvel accident ischémique cérébral en supprimant les caillots et les débris de
plaque et en rétablissant un flux sanguin correct vers le cerveau. Votre hémiplégie est due
à la destruction d'une partie de votre tissu cérébral et il n'est pas possible de revenir en
arrière. Par contre d'autres circuits vont se créer dans votre cerveau et si la destruction
cérébrale n'est pas trop importante, et à l'aide de la rééducation , vous allez récupérer
progressivement l'habileté de votre membre supérieur droit. Mais il n'est pas possible de
prévoir si cette récupération sera complète ou non.
Non, et cela pour plusieurs raisons:
1) Lorsqu'une carotide s'occlut (se bouche), un caillot se forme dans la carotide. Ce caillot
devient rapidement adhérent à la paroi de la carotide et se solidifie. Si l'on essaie de
l'enlever il vient par morceaux et il est impossible de l'enlever dans sa totalité. Il n'y a
donc que très peu de possibilité de désobstruer (déboucher) la carotide. Et si l'on y
parvenait, comme il n'est pas possible d'enlever tout le caillot morcelé et partiellement
adhérent à la paroi artérielle, il y aurait un risque majeur que des débris résiduels partent
vers les artères cérébrales et entraînent un accident neurologique.
2) Lorsqu'une carotide est occluse le risque pour le patient de faire une hémiplégie est
faible. La circulation étant interrompue, il n'y a plus de risque qu'un caillot parte de la
carotide vers le cerveau. Et si le patient n'a pas fait d'hémiplégie lors de l'occlusion de sa
carotide c'est que son cerveau du côté de la carotide bouchée est vascularisé (alimenté en
sang) par l'autre carotide ou les vertébrales. En conclusion on n'opère pas les carotides
occluses car le risque d'hémiplégie est faible si l'on laisse la carotide occluse et, par contre,
le risque d'une désobstruction (débouchage) chirurgicale est très élevé.La seule exception
à cette règle concerne les carotides qui viennent de s'occlure. On est, en effet, à un
moment où l'on n'est pas encore certain que le patient a les suppléances suffisantes pour
vasculariser l'hémisphère cérébral homolatéral à la carotide occluse et éviter l'hémiplégie.
Et, à ce stade, le caillot n'est pas encore fragmenté ni adhérent à la paroi carotidienne et
peut donc être enlevé en bloc.