DIU MEDECINE HYPERBARE ET DE PLONGEE Rôle de l’oxygénothérapie hyperbare dans les radionécroses du système nerveux central A propos de 8 cas traités dans le service de Médecine Hyperbare du CHU de NICE HOPITAL PASTEUR Docteur Gravière Jean-Paul 26/03/2010 REMERCIEMENTS AUX DOCTEURS LAPOUSSIERE GAMAIN FORNERIS KAUERT SIMON L’UTOH HOPITAL PASTEUR CHU DE NICE Qui m’ont tous soutenus chacun à leur façon,mais avec efficacité,compétence ,rigueur et gentillesse ,ils ont su gagner mon amitié . Remerciements à Marianne LEQUETTE , Betty CAIN-ROSSOW ,D’ ISIS MEDICAL L’OXYGENE LA « LONGUE » HISTOIRE DE L’OXYGENE SOMMAIRE : Atmosphère Oxygène Oxygène normobare Oxygène hyperbar Indications thérapeutiques ATMOSPHERE Il y a 4.5 milliards d’années, la terre se forme, enveloppée d’une atmosphère primitive issue du dégazage intensif de la planète. Un milliard d’années plus tard, des algues rudimentaires produisent de l’oxygène (O²) par photosynthèse, en captant l’énergie solaire. Ainsi, l’oxydation apparaît à son tour et le gaz en excédent s’accumule progressivement dans l’atmosphère. Il permet l’apparition d’une vie aérobie. La vie s’est développée, utilisant l’oxygène comme principale source d’énergie. Il y a un milliard d’années, la concentration atmosphérique en oxygène est de 5% et une vie animale apparaît à son tour. Il y a 400 millions d’années, la composition de l’air atmosphérique est celle que nous connaissons aujourd’hui (hormis la pollution !) : de l’oxygène dilué dans un gaz inerte, l’azote, sous pression de l’atmosphère. L’HISTOIRE DE L’OXYGENE s’écrit ensuite de manière plus contemporaine : -En 1602,l’oxygène est découvert par le médecin et chimiste belge, JeanBaptiste Van Helmont (1577/1644), qui révéla d’une façon scientifique l’existence des différents gaz et en particulier « l’oxygène. -En 1772, le chimiste suédois Carl Wilhelm SCHEELE découvre l’existence de ce « gaz » par décomposition thermique du bioxyde de mercure et du nitrate de potassium dans les années 1771/1773, mais il tarde à publier ses résultats (vers 1777) en 1774 il communique ses études à Antoine Laurent de LAVOISIER qui nommera ce gaz « oxygène. - En 1774, le chimiste et théologien anglais Joseph PRIESTLEY (1733/1804) alors qu’il chauffait du « salpêtre » au soleil avec une lentille, le nom donné à ce gaz fut « air déphlogistiqué » Les auteurs anglo-américains rappellent volontiers que Priestley, ayant découvert l’air déphlogistiqué, avait ressenti un certain bien-être en l’inhalant. « Ma respiration me sembla particulièrement légère et facile durant quelque temps. » Il revenait cependant à Lavoisier de nommer ce gaz « oxygène » et de décrire ses propriétés vitales.. - En 1777, l’oxygène est identifié comme élément par le chimiste français Antoine Laurent de LAVOISIER (suite aux travaux du chimiste anglais J. PRIESTLEY et du chimiste suédois CW. SCHEELE. mais son mémoire ne fut publié qu’en 1782, il découvrit que l’oxygène était l’un des deux constituants de l’air - En 1785,LAVOISIER disait que l’O² constituait une arme à double tranchant : il est source de vie mais peut aussi la détruire. Il observa qu’un animal, soumis à une atmosphère enrichie en O² développait une maladie grave, privé de cet O² il mourait presque instantanément. Il doit ainsi exister une pression en O² correspondant à une activité biologique optimale. - En 1837 : l’oxygène est inscrit à la pharmacopée française, recueil des produits utilisés en thérapeutique. - En 1860 : l’oxygène est choisi comme base de référence des masses atomiques (O=16). En 1929, c’est le carbone qui le remplacera. - En 1864 : un pharmacien français, Euphrasie Stanislas Limousin, produit de l’oxygène par décomposition de chlorate de potassium. Il ouvre la voie à l’oxygénothérapie. - En 1874 : premiers récipients résistant à la pression destinés à l’anhydride carbonique pour les boissons gazeuses. - En 1878 : Paul Bert explique le rôle physiologique de l’oxygène. Père de la médecine aéronautique et de la médecine sub-aquatique, il étudie les effets toxiques de la pression et de la concentration de l’oxygène dans l’air respiré. Quelques années après, Thomas Beddoes ouvrait à Bristol un Pneumatic Institute pour le traitement des asthmatiques et des cardiaques, où l’oxygène était administré grâce à un masque facial en soie huilée. Si Brown Séquard proposa dès 1867 de traiter des malades dans des chambres à oxygène, ce n’est qu’à la fin du XIXème siècle que l’oxygénothérapie fut couramment mise en œuvre à l’hôpital et à domicile. - En 1889 : J. Lorrain-Smith décrit les symptômes pulmonaires de la toxicité de l’oxygène pur, déjà observés par Lavoisier. - En 1905 : fabrication de l’oxygène par liquéfaction de l’air, selon les travaux de Georges Claude et de Karl von linde. Alors que l’O² est connu depuis 1774, suite aux travaux de PRIESTLEY et LAVOISIER, il n’est utilisé pour les traitements médicaux que depuis la première guerre mondiale. L’Oxygénothérapie de longue durée d’action (OLD) a été préconisée aux EtatsUnis dès 1967 dans le traitement de l’insuffisance respiratoire chronique et a été justifiée par la meilleure qualité de vie et une augmentation de la durée de vie. OXYGENOTHERAPIE NORMOBARE L’oxygénothérapie est le fait d’apporter un supplément de dioxygène à un patient. Le dioxygène est le comburant qui permet de libérer l’énergie contenue dans les nutriments via la respiration cellulaire. Il est normalement extrait de l’air par les poumons lors de la ventilation, puis est transporté dans le corps par le sang (fixé par l’hémoglobine contenue dans les globules rouges ou hématies) pour être distribué aux organes. L’air contient normalement 21 % de dioxygène. Lorsqu’une personne souffre de certaines affections, il peut être nécessaire de lui apporter un complément de dioxygène. OXYGENOTHERAPIE A BAS DEBIT Consiste à ajouter une certaine quantité de dioxygène à l’air ambiant que le patient respire spontanément. Elle peut se réaliser au moyen : d’une canule nasale (aussi appelée lunette nasale) d’un masque simple d’un masque sans réinspiration avec une seule valve. OXYGENOTHERAPIE A HAUT DEBIT Consiste à fournir au patient un débit d’air avec une concentration augmentée en dioxygène (de 21 à 100%), suffisamment grand pour couvrir entièrement sa ventilation/minute, autrement dit, pour qu’il ne respire pas d’air ambiant. Les principaux dispositifs utilisés à cette fin sont : un masque à 100% avec ses deux valves un masque avec bague de Venturi un dispositif à haute humidité avec bague de Venturi une croupette et cagoule pédiatrique un ventilateur artificiel Les 3 sources actuelles d’oxygénothérapie sont : -concentrateur d’oxygène -bouteille d’oxygène gazeux(200 bars) -cuve d’oxygène liquide(à –183°C) OXYGENOTHERAPIE HYPERBARE Illustrer le passé de l’oxygénothérapie hyperbare (OHB), c’est tracer l’historique de la plongée en milieu aquatique. L’approfondissement et le perfectionnement des théories de la plongée sous-marine ont amené les scientifiques au fil des siècles passés, à créer et construire un système permettant la compression de l’Homme à la surface de la terre. Les activités liées au monde sous-marin ont commencé avec le début de notre histoire, mais ce n’est qu’au VXIIème siècle que les premiers développements de la médecine hyperbare font parler d’elle. Je cite ici les évènements clés de son histoire par ordre chronologique : 1662 : un anglais, Herishaw, construit et utilise une chambre hyperbare pour des traitements aigus et chroniques ; 1775 : la découverte de l’O² par Priestley ouvre la porte à l’utilisation des gaz à but thérapeutique ; 1830 : la France utilise les bains d’air comprimé, précurseurs de nos chambres hyperbares actuelles ; 1834, Junod construit une sphère de deux mètres de diamètre, et comprime des patients à des atmosphères allant de 2 à 4 ATA ; 1841 : Triger est le premier à décrire les conditions de séjour en hyperbarie, posant ainsi les bases physiologiques de la médecine d’hyperbare ; 1854 : Paul Bert établit un lien entre les barotraumatismes et une décompression trop rapide. Il conseille la recompression en cas de problèmes ; 1878 : P. Bert élabore les bases physiologiques de l’OHB et décrit les effets toxiques de l’O², notamment les crises comitiales. Aujourd’hui, de nombreux centres fonctionnent dans le monde entier, que ce soit à but expérimental ou thérapeutique. La recherche en médecine hyperbare est en constante évolution et toujours d’actualité. QUELQUES INDICATIONS THERAPEUTIQUES Le Dr Neubauer de Floride semble avoir été un pionnier de l’utilisation des caissons hyperbares pour le traitement des problèmes neurologiques et plus particulièrement pour ceux reliés à la sclérose en plaques. En Angleterre, au début des années 80, plusieurs études portant sur les personnes atteintes de cette maladie ont entraîné l’ouverture d’une centaine de centres où ont été traitées 16000 personnes. C’est aussi en Angleterre qu’on a tenté un traitement en chambre hyperbare pour les enfants atteints de paralysie cérébrale (ou d’autres déficits neurologiques. Mis à part les quelques études mentionnées plus haut ou d’autres trop limitées par le nombre de sujets (Dr Paul Harch, Louisiane)jamais on n’avait entrepris d’études systématiques pour vérifier l’effet des chambres hyperbares sur ces différentes pathologies.Par ailleurs, le Dr Marois précise qu’à travers le monde, l’utilisation de la chambre hyperbare aurait eu des effets reconnus dans le traitement de certaines affections telles que, en Allemagne, les acouphènes (bourdonnements dans les oreilles) et en Chine, l’épilepsie chez les adultes (encore au stade de la recherche). Il fait aussi mention d’une étude menée en 1987-1988 par un médecin brésilien auprès de 230 enfants présentant une paralysie cérébrale et chez qui on a constaté une réduction de la spasticité dans 94% des cas. Malheureusement, cette étude ne put être reconnue par la communauté scientifique en raison de problèmes déontologiques (médecin propriétaire du centre) et de lacunes observées dans le protocole d’évaluation. (1-2-3-4) LA RADIONECROSE CEREBRALE ET L’ OXYGENOTHERAPIE HYPERBARE La radiothérapie dont l’efficacité et l’intérêt n’est plus à remettre en cause provoque des lésions chroniques tissulaires liées à une endartérite oblitérante avec fibrose progressive des tissus. L’hypoxie tissulaire,la disparition du gradient de pression entre la zone lésée et la zone périlésionnelle occasionne dans le territoire irradié un arrêt de la néoangiogénèse Le but de l’oxygénothérapie hyperbare est de retablir un gradient de pression en O2 dans un territoire hypovasculaire afin de restaurer une néoangiogénèse.(5) Ce travail a pour objectif d’étudier les 8 cas recensés dans le service durant ces 3 dernières années. Afin de completer les études ayant montrées l’efficacité de ce type de traitement.(6)(7) Une corticothérape associée au pentoxifylline ont également été utilisés selon l’usage dans les centres hyperbar .La pentoxifylline etant connue dans cette indication thérapeutique pour avoir eu isolement une efficacité .(8) CAS CLINIQUES CAS CLINIQUE N°1 ACH.. Ginette ,née le 26/05/1940 Porteuse d’un myélome diagnostiqué en 2006,traité par thalidomine et radiothérapie Antécédents personnels : -prothèse totale de hanche,hypertension traitée par béta-bloquant,méningiome grande aile du phénoide gauche. Histoire clinique : Durant 2009 elle présente une paraparésie des membres inférieurs avec atteinte mixte sensitivo-motrice gauche . -Une IRM est réalisée le 28/09/2009 montrant une lésion en T10-T11 médullaire type myélite -Une IRM de contrôle pratiquée le 11/09/2009 ne montre aucune modification Le 22/10/2009 est décidé un traitement par oxygénothérapie hyperbar,débuté le 2/11/2009 à raison de séances hebdomadaire 5 jours sur 7 d’une durée de 60 minutes à 2,5 ATA. L’arrêt est programmé dès la huitième séance en raison d’une résistance aux antibiotiques sur infection urinaire . L’IRM de controle du 04/12/2009 objective une évolution non favorable des lésions de myélite faisant suspecter une récidive du myélome. L’oxygénothérapie hyperbarre ne sera pas reprise . CAS CLINIQUE N°2 : MME BRO …….. Andrée,née le 29/1/46 Patiente de 61 ans,ayant subie une radiothérapie en février 2007 sur méningiomatose opérée en avril 2005 et novembre 2006 . Histoire clinique : En mai 2007, la patiente se plaignait de céphalées rebelles et d’une baisse de l’acuité visuelle de l’œil gauche.Hospitalisée en octobre elle présente une cécité de son œil malgré un traitement de 10 jours par corticothérapie IV.Réhospitalisée le 12/12/2007 elle présentait cette fois-ci une amputation de l’hémi-champ visuel temporal controlatéral. Une IRM pratiquée le 28/11/2007 objectivait une radionécrose de la partie gauche du chiasma optique .Après discussion en RCP de neuro-oncologie le 18/12/2007 était commencée une oxygénothérapie hyperbarique selon le protocole suivant : 26 séances de 45 minutes à 2,7ATA ,20 minutes d’O2 ,5 minutes d’air ,20 minutes d’O2. A l’issue du cycle la stabilisation des séquelles cliniques était obtenue ,mais à l’IRM du 18/06/2008 une discrète extension des lésions au niveau du noyau amygdalien gauche signant l’échec partiel du traitement. CAS CLINIQUE N°3 Mme BRO…Stéphanie,née le 28/12/1967 patiente opérée d’un chordome de la pointe du rocher droit par voie transsphenoidale haute en 2006,puis traitée au cyberknife - -adressée par le service de neurologie du chu de Nice au service de médecine hyperbar pour radionécrose du tronc cérébral . TABLEAU CLINIQUE DES SEQUELLES : -ataxie,troubles de la marche, -deficit du membre superieur gauche , -paralysie faciale centrale droite, -hypoacousie de perception droite, -acouphènes, TRAITEMENT OXYGENOTHERAPIE HYPERBAR Est mis en route après une corticothérapie et irm cérèbrale faite le 30/06/08 confirmant le radionécrose du tronc cérèbral, selon le protocole suivant : -2séances de 70 mn ,5 JOURS SUR 7,à 2.5 ATA Dès la vingtième séance une amélioration clinique était constatée, Au 29/10/2008,une irm de contrôle montre une discrète régression de la lésion de radionécrose,la patiente continue son cycle de séances,jusqu’à la 120eme,au 30/07/09 un mois sans séances est décidé la patiente reprenant une vie sociale ,familliale normale,le sport est repris :aquagym. Le traitement est jugé comme satisfaisant. CAS CLINIQUE N°4 Mme Bru.. Angèle,née le 05/01/195 Patiente ayant présentée une tumeur du poumon au niveau lobaire inferieur droit en 2005 traité au stade pT2NoMo par lobectomie +curage médiastinale+chimiotherapie .Elle presente en juin 2006 une métastase cérébelleuse unique stade :T2NoM1,pour laquelle un radiothérapie est réalisée. Au 14/08/2008 , une lésion hémisphérique de radionécrose est trouvée dans le territoire cérébelleux inféro-interne pour laquelle une surveillance par IRM est mise en place .le 20/10/2009 au vu des résultats d’une imagerie multi-nodale PET-SCAN + IRM une oxygénothérapie hyperbare est débutée à raison de 5 séances par semaine d’une durée de 70 minutes à 2.5 ATA par séance. La patiente cessera son traitement à la 12eme séance en raison d’une chute à domicile ,malgré une reprise des séances programmée le 08/02/10 ,la patiente n’est pas revue et est perdue de vue .Le résultat est donc jugé comme non concluant. CAS CLINIQUE N° 5 Mme COL…. Marie-F….. Née le à 05/11/1974 Patiente porteuse d’une rupture sur malformation artérioveineuse du thalamus droit ayant entrainée une hémiplégie gauche en aout 2003.Elle a été traitée par radio-chirurgie stéréotaxique .En avril 2008 , elle développe une hémianopsie latérale homonyme gauche sur lésion radio nécrotique capsulo-thalamique droite allant au contact des bandelettes optiques connue depuis le 26/07/2007 (IRM ). Une oxygénothérapie est débutée le 10/06/2008 à raison de 18 séances de 70 MINUTES à 2.5ATA x2 par jour 5 jours sur 7 .Le cycle s’achevant le 30/06/2008 .L’IRM du 30/01/2009 objective une cavitation cicatricielle capsulolenticulaire droite d’allure séquellaire .Le 26/02/2009 une amélioration clinique occulaire et spastique était constatée .Le résultat obtenu étant considéré comme satisfaisant. CAS CLINIQUE N° 6 Mme PIO….. MARIE-LUISA Née le 07/03/1944 Patiente opérée le 08/10/2007 d’un cancer broncho-pulmonaire avec exerèse du lobe supérieur droit de stade PT2N2M1 avec chimiothérapie et radiothérapie par gamma knife de 2 lésions cérébrales métastatiques hémisphériques gauche l’une rolandique l’autre occipitale.En février 2008,elle présente des céphalées ,des troubles de la marche ,une hémiparésie droite du membre supérieur ,une paralysie faciale droite ,accompagnés de nausées et vomissements .Une irm est réalisée en mars 2008 objectivant une HTIC+ 2 lésions radio-nécrotiques en regard des métastases traitées. Dix séances de caisson hyperbar de 70minutes à 2.5 ATA sont réalisées ne la huitième d’une durée de 45minutes Au cours des séances sont d’associées Une corticothérapie intraveineuse : - 120MG/JOUR de solupred, Des antiagrégants plaquettaires : -250mg d’ASPEGIC, Des vasodilatateurs : -TORENTAL 300MGx2/jour en IV puis relais par Torental 400MG x2 /jour per os. Durant 5 jours sur 7 le traitement est suivi, cessant le 08/10/2008 .Les suites sont bonnes avec régression des céphalées et le déficit neurologique s’améliorant progressivement .Une irm est réalisée le 31/10/2008 soit à 3 semaines du traitement hyperbar objectivant une diminution de l’oedème hémisphérique la lésion operculaire frontale g ayant diminué de volume , la lésion occipitale gauche étant inchangée. Le résultat peut-être considéré comme satisfaisant CAS CLINIQUE N°7 Mme ROM. Annie née le 16/02/1950 Patiente opérée le 20 février 2004 d’un mélanome nasal puis radiothérapée semi-concentrée ethmoido-sinusale . En décembre 2008 l’exploration par IRM multinodale,PET SCAN ,bilan neuro-psychologique objective une radionécrose corticofrontal interne gauche évoluant lentement s’accompagnant de troubles thymiques A partir de janvier 2009, une série de 60 séances de caisson hyperbar 0 2.5 ATA ,d’une durée de 70 MINUTES par séance et ce cinq jours sur sept, est réalisée .Cette série est suivie à l’issue d’une corticothérapie et d’un traitement par vasodilatateurs (pentoxyfilline). Au final si la patiente se trouve nettement améliorée par le traitement sur le plan psycho-comportemental ,elle décrit cependant parfaitement de discrets troubles mnésiques et la concentration persistants . L’ irm de controle quant à elle, est inchangée,la lésion post-radique étant stable . CAS CLINIQUE N°8 Mr WEN….. Jean-Pierre, né le 16/07/1940 Patient opéré en 2004 d’un cancer de la prostate ,présente fin 2007 cliniquement :des troubles de la vue ,un ptosis droit,une mydriase droite,un ulcer cornéen,une atteinte anesthésique dans le territoire du trijumeau droit (V),une atteinte auditive droite (VIII ),une hypoesthésie du (VI ) droit. Le diagnostic paraclinique confirme une atteinte ganglionnaire gasserienne et du sinus vaverneux droit sur carcinome indifférencié (irm du 3/3/2008) Une radiothérapie TH 782 est débutée en juin 2008 .Une radionécrose du tronc cérebral (zone kystique hypoperfusée) est trouvée un an plus tard sur l’irm de perfusion de controle du 8 juin 2009 .L’oxygénothérapie hyperbarique à 2.5 ATA, 5 jours sur 7,à raison de deux séances quotidiennes ,d’une durée de 70 minutes est débutée le 9/06/2009.Dix neuf séances sont pratiquées jusqu’au 8 JUILLET 2009,neuf autres du 8 au 18 septembre ,soit en tout 28 .Si une stabilisation clinique est constatée ,l’irm de contrôle réalisée en septembre de la même année est inchangée,le résultat étant considéré comme moyen le traitement est arrêté. RESULTATS Il résulte après étude de ces 8 observations,les éléments suivants : -7 femmes pour 1 homme ont été traitées,vraisemblablement liée au hasard du recrutement comme le confirme l’étude sur 9 cas faite en 2007 les équipes de carcinoradiothérapie et de radiologie de l’Institut Salah-Azaiz de Tunis où dans ce cadre il y avait 7 hommes pour 2 femmes (9). -1 problème de diagnostic ou d’échappement,une lésion considérée comme radionécrotique était en fait une récidive posant ainsi la grande difficulté du diagnostic différentiel à l’imagerie avec une récidive tumorale associée ou non à une radio nécrose.L’IRM morphologique couplée à la spectroscopie et le PET-SCAN au FDG permettraient la différenciation dans 88 et 86 % des cas (10) -1 cas d’échec franc , à la fin du traitement aggravation des lésions . -1 cas considéré comme NON CONTRIBUTIF ,la patiente ayant cessé le traitement, avant la fin sans donner de motif ni de ses nouvelles . -1 cas considéré comme insuffisant ,à noter chez le seul homme où le traitement n’a pas montré d’amélioration des lésions de même qu’il n’est pas permis de conclure à la non-efficacité du traitement les lésions n’ayant pas évoluées . -1 cas stabilisé,la patiente notant un mieux-être,se traduisant par la disparition d’une asthénie et d’une baisse des troubles thymiques.L’IRM montrant une stabilité des images à un an. -3 cas objectivant une efficacité du traitement avec diminution des lésions à l’imagerie et nette améliorations des séquelles cliniques. CONCLUSIONS DANS 3 CAS sur 8 LE TRAITEMENT PAR OXYGENOTHERAPIE HYPERBAR ASSOCIE A LA CORTICOTHERAPIE ET AUX VASODILATATEURS A ETE EFFICACE,DANS LA MOITIE DES CAS LES PATIENTES ONT ETE AMELIOREES CLINIQUEMENT TANT PHYSIQUEMENT QU’INTELLECTUELLEMENT ET ROLE NON NEGLIGEABLE LEUR QUALITE DE VIE A ETE AMELIOREE . A CE TITRE LE TRAITEMENT PAR CAISSON HYPERBAR NOUS SEMBLE JUSTIFIE DANS LE CADRE DE LA RADIONECROSE DU CERVEAU ASSOCIE A UNE CORTICOTHERAPIE ET A LA PENTOXYFILLINE POUR ETAYER CETTE AFFIRMATION UNE ETUDE PORTANT SUR UN NOMBRE STATISTIQUEMENT SIGNIFICATIF EST HAUTEMENT SOUHAITABLE . 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