Oxygénothérapie hyperbare et oncologie prostatique

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Oxygénothérapie hyperbare et oncologie prostatique
Qu’est-ce que l’oxygénothérapie hyperbare ?
Il s’agit d’une méthode d’administration respiratoire d’oxygène pur à une pression supérieure à la
pression atmosphérique normale.
En pratique, le patient est admis dans un caisson hyperbare que l’on peut porter à une pression
d’environ 2 fois et demi celle régnant habituellement a niveau de la mer. Une fois pressurisé dans ces
conditions, généralement collectivement dans un groupe de 6 à 10 patients, chacun respire pendant une
heure à une heure trente de l’oxygène pur au masque :
Figure 2 : Installation hyperbare de l'Hôpital d'Angers
Figure 1 : Respiration d'oxygène au
masque en caisson hyperbare
Du fait de la pression accrue la quantité d’oxygène « vue » par le poumon est multipliée par la valeur de
la pression absolue, ici 3,5. le transport de l’oxygène par le sang est grandement facilité et il va atteindre
des zones où il n’avait éventuellement plus accès et les fortes valeurs d’oxygène dissous disponibles en
périphérie vont avoir un effet thérapeutique potentiel dans un grand nombre d’indication très variées,
dont les plus médiatiquement connues sont l’intoxication au monoxyde de carbone (où ce traitement est
obligatoire pour les cas graves) les accidents de décompression des plongeurs ou des travailleurs en air
comprimé (et dans cette indication non seulement l’oxygène est le médicament mais l’accroissement de
pression permet de résoudre les bulles qui sont à l’origine de la maladie de décompression.
Quel rapport avec l’Oncologie ?
Potentialisation de la radiothérapie
Il y a une première approche encore en phase d’évaluation clinique : la présence de fortes quantités
d’oxygène dans une tumeur au moment de l’exposition aux rayonnements lors de la radiothérapie
pourrait potentialiser les effets et donc en accroître l’efficacité. Cela est encore loin d’être validé en
particulier pour les atteintes prostatiques.
Applications validées
Par contre il y a des applications validées pour les nécroses d’origine radiologiques qui affectent à titre
d’effets secondaires une petite proportion des patients traités par radiothérapie.
Mécanisme d’action simplifié :
Ces radionécroses de tissus mou (notamment pelviennes, Cystites et rectites) ou osseuses
(principalement mandibulaires), sont des plaies à problèmes qui cicatrisent mal ou pas du tout. Les
facteurs de croissances nécessaires à la reconstruction tissulaire par cicatrisation sont produits dans les
zones des plaies manquant d’oxygène, par contre la reconstruction tissulaire elle-même nécessite
beaucoup d’énergie pour fabriquer le collagène et faute d’oxygène la plaie ne peut cicatriser…
L’exposition à des séances itératives d’oxygénothérapie hyperbare permet d’alterner hypoxie
(génératrice de facteur de croissance) et hyperoxie pourvoyeuse d’oxygène.
C’est ainsi que les cystites et rectites graves induites par la radiothérapie, peuvent trouver un remède
grâce à cette médecine hyperbare.
Comment procéder pour avoir accès à ce type de soins :
C’est normalement le radiologue ou le gastroentérologue qui va porter le diagnostique et confirmer
l’indication. Malheureusement ce type de médecine reste peu connu. Il existe en France métropolitaine
30 centres hyperbares parfaitement équipés pour prendre en charge ces patients. Dans les Tom Dom il
y a des centres sur chaque île ou presque (du fait de l’application aux accidents de plongée).
Faute d’une recommandation directe de l’équipe soignante, on peut s’adresser à l’un de ces centres
pour une consultation et obtenir confirmation du bien fondé de l’indication.
Il faut prévoir de 20 à 60 séances journalières (6 par semaine) selon la gravité de la nécrose pour
obtenir si non une guérison, mais ou moins une diminution significative des saignements et des
douleurs.
Quelles contre-indications ?
Il y en a très peu, la principale étant Auriculaire si la trompe d’Eustache n’est pas perméable pour
permettre une «équilibration » aisée de l’oreille moyenne, cela peut constituer une contre indication qui
peut être contournée par paracentèse.
La claustrophobie sévère peut aussi éloigner des patients.
Effets secondaires
Il en a extrêmement peu, un petit risque de douleur auriculaire lors des premières séances jusqu’à la
maîtrise des manoeuvres d’équilibration, parfois une myopie passagère et réversible pour les séances
très nombreuses…
Probabilité de succès :
L’expérience du centre hyperbare de Nice rapporte : sur 35 patients atteints de rectites radiques et
traités par oxygénothérapie hyperbare (dont 17 résultent de radiothérapie prostatique), 5 guérison, 14
améliorations (soit 73 % d’action positive), 4 stagnation et 3 continuation d’aggravation.
Pour ces patients le nombre moyen de séances a été de 46 et ils avaient reçus en moyenne ne dose de
70 Grays
Bien sûr plus ce traitement est entrepris tôt plus il a de probabilité d’être efficace.
Autres cicatrisations
La médecine hyperbare est efficace et validée sur beaucoup d’autres formes de plaies à problèmes,
notamment les « pieds diabétiques » graves et les artérites à des stades avancés.
On peut imaginer, bien qu’aucune étude n’ait, à notre connaissance, porté sur cette étiologie, qu’elle
pourrait s’avérer utile pur les nécroses liées à des médicaments prescrits pour soigner les métastases
osseuses associées à des formes avancées de cancer de la prostate. On peut pour les nécroses
osseuses de la face utiliser des cagoules pour la respiration de l’oxygène lorsque le port du masque
n’est pas possible.
Fait à Paris, le 29 avril 2010
pour informer les membres de
l’ANAMACaP
Jean Claude Le Péchon, membre et
Ingénieur Conseil en Hyperbarie
Figure 3 : Médecine hyperbare avec cagoules
Liste des caissons Civils :
http://www.medsubhyp.com/site/caissons_civils.htm
Liste des caissons militaires (acceptant les civils) :
http://www.medsubhyp.com/site/caissons_militaires.htm
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