Syndrome de l’X fragile
(syndrome de Martin-Bell)
Épidémiologie
Le syndrome de l’X fragile est la première cause de déficience intellectuelle héréditaire
avec une fréquence de l'ordre de 1 sur 4000 chez les hommes et 1/7000 chez les femmes.
Le syndrome de l’X fragile est une maladie à transmission dominante liée au chromosome
X (transmission verticale et pas de transmission père fils) avec quelques particularités
(hommes vecteurs, expression incomplète chez la femme, augmentation du nombre de cas au
fur et à mesure des générations (paradoxe de Sherman)).
Diagnostic postnatal
Les signes cliniques ont été initialement rapportés par Martin Bell : triade déficience
intellectuelle, dysmorphie faciale et macroorchidie (post pubertaire).
Actuellement le diagnostic est souvent fait dans l’enfance chez des garçons présentant une
déficience intellectuelle légère à modérée (retard de langage) associée à des troubles du
spectre autistique et une hyperactivité.
Diagnostic biologique
Initialement (1977) un site fragile au niveau des bras longs d’un chromosome X, en Xq27.3,
dans des conditions particulières de culture, a été émis en évidence sur le caryotype.
Découverte du mécanisme moléculaire en 1991 : expansion de triplets CGG en 5’ UTR du
gène FMR1 au locus FRAXA. Le nombre de triplets est variable d’un individu à l’autre. En
fonction de nombre de triplets, on définit différents allèles :
- normal : entre 6 et 49 répétitions. Transmission stable du nombre de triplets, pas de
phénotype
- intermédiaire : entre 50 et 54 répétitions : instabilité possible lors de la méiose. Pas
de phénotype
- prémutés : entre 55 à 200 répétitions : les hommes transmettent leur prémutation à
toute leur fille de manière stable. Les femmes transmettent l’allèle prémuté dans 50%
des cas avec augmentation du nombre de triplets. Le risque de transition vers une
mutation complète augmente avec la taille de la prémutation et est supérieur à 99%
lorsque la prémutation maternelle comporte plus de 100 répétitions CGG
- mutés : > 200 répétitions : méthylation du gène FMR1, absence de protéine.
Expression de la maladie chez les garçons et chez environ 50 % des filles.
Dans de rares cas (< 1%), le syndrome est causé par une mutation ponctuelle ou une délétion
du gène FMR1.
En cas de suspicion de syndrome de l’X fragile il est recherché une expansion de triplets CGG
et une anomalie de méthylation du gène FMR1, par PCR, méthyl-PCR et ou Southern blot
avec ou sans étude la méthylation.
En pratique, le médecin doit informer le patient et ses parents (si enfant) de l’analyse
génétique qui sera réalisée, recueillir le consentement signé et faire prélever un tube sur
EDTA pour extraction d’ADN et recherche d’une expansion de triplets.