Les dyslexies
1 Intro
La loi sur l’avenir de l’école adoptée par le parlement le 24 mars 2005 stipule que « des
aménagements particuliers et des actions de soutien sont prévus au profit des élèves qui
éprouvent des difficultés, notamment les élèves atteints de troubles spécifiques du
langage oral et/ou écrit, telle la dyslexie.». Un rapport annexé à la loi précise que « un
dépistage systématique des élèves présentant un trouble du langage oral et de ceux
susceptibles de développer un trouble du langage écrit doit être mis en place. A cet
effet, le personnel enseignent recevra une formation ».
Concrètement, sur l’académie de Grenoble, pour l’année scolaire 2005/2006, dispositifs
amenés à se développer :
Examens :
- adaptation plus importante proposée aux étudiants concernés ( : tiers-temps
supplémentaire, assistance d’un secrétaire, … mise en place du système de dictée
à trous comme pour les sourds profonds au Brevet des Collèges, …)
- pour les étudiants ayant bénéficié d’usage d’ordinateur durant l’année scolaire,
possibilité d’utiliser un ordinateur lors des examens
- entraînement aux examens en situation, pour s’habituer à l’adaptation proposée.
Enseignants :
- mise en place de formation continue pour les enseignants qui en font la demande
Isère :
- création d’un SESSAD troubles du langage pour les enfants qui présentent des
troubles très sévères : interventions avec le support du CMPP et du centre de
référence du CHU/troubles du langage
Universités :
- nouvelles orientations pour les « étudiants à besoins spécifiques » (en
remplacement du statu actuel « d’étudiants handicapés »)
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2 Présentation
Les dysphasies sont des troubles spécifiques d’apprentissage du langage oral et écrit.
Elles distinguent :
Les dyslexies
Les dysorthographies
Les dyscalculies
Les dysgraphies
Historique : Les dysphasies ont toujours existé. Les premières dyslexies ont été
dépistées en Angleterre à la fin du XIXe siècle. De fait, la généralisation de la scolarité
a révélé la dyslexie. En 1970 le concept de « dysphasie » émerge aux USA et en 2000,
un « plan d’action » est élaboré en France.
Dyslexie = « difficulté durable d’apprentissage de la lecture et d’acquisition de son
automatisme chez des enfants intelligents, normalement scolarisés, indemnes de
troubles sensoriels et de troubles psychologiques préexistants. »
Il ne s’agit ni d’une maladie, ni d’un retard mental, ni d’un trouble affectif, mais d’un
trouble du développement du langage oral spécifique, sévère et durable,
déficit de plusieurs fonctions langagières : beaucoup de retard peut être observé
mais jamais de phénomène de régression
les fonctions non verbales sont normales
3 critères de gravité sont observables dès 3 / 4 ans : le langage est inintelligible,
agrammatique, et il existe des troubles de la compréhension
ces troubles sont durables à 5 / 6 ans et bien après.
On peut aider à mettre en place des mécanismes de compensation afin d’améliorer
l’automatisation de la lecture.
Ces troubles touchent de 5 à 10 % de la population, et ne disparaissent pas à l’âge
adulte. On observe environ 4 garçons dyslexiques pour 1 fille. Une dyslexie sur trois est
précédée d’un retard de langage.
A des degrés divers de gravité ou moins sévères, la dyslexie s’accompagne souvent de
difficultés :
d’orientation dans le temps et / ou l’espace
de discrimination visuelle et / ou auditive
de latéralisation
d’attention / concentration
de mémorisation
d’analyse séquentielle
Elle est suivie de dysorthographie et souvent de dyscalculie et de dysgraphie.
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2 Les causes de la dyslexie
Neurologiques : des observations au Petscan (images cinétiques) ont permis de
mettre en évidence l’activité du cerveau lors de la lecture. Normalement, il
existe une asymétrie des hémisphères droits et gauche. (hémisphère droit =
attention visuo-spatiale (reconnaissance des visages et de l’espace) / hémisphère
gauche (lobe pariétal et lobe frontal) : zones clés du langage)
Pour les dyslexiques, on constate une organisation différente des neurones et
une inexistence d’asymétrie des lobes temporaux ( : les spécialisations des zones
du cerveau ne peuvent pas se faire car certaines zones cérébrales ne sont pas
activées ou s’activent difficilement en raison d’une désorganisation des fibres
nerveuses ; donc, ces régions ne peuvent pas travailler en même temps. )
L’imagerie cérébrale permet de distinguer des micro-lésions correspondant à la
migration des neurones dans une couche fibreuse du cortex ( : ce qui représente
une situation anormale du corps cellulaire), au niveau de l’hémisphère gauche.
De nombreuses théories peuvent expliquer les mécanismes de dyslexie :
o Une spécialisation hémisphérique moindre
o Un déficit de perception (visuelle, auditive, …) qui gène la coordination
sensori-motrice ( : liens avec la mémoire implicite, l’attention,
l’automatisation de certains processus - spécialisés dans le langage ou
non)
o Un déficit d’accès au traitement de l’information linguistique ( :
mémoire explicite et représentations phonologiques : conscience
phonologique, perception catégorielle de la parole)
Des études montrent une augmentation de l’activité des zones du cerveau grâce
aux effets de la éducation ( : stimulis non verbaux et entraînement
phonologique intensif)
Génétiques : on peut observer des dyslexies chez plusieurs membres d’une même
famille. (Les recherches actuelles portent sur l’existence éventuelle d’un gène
particulier.)
Prédispositions génétiques : une vingtaine de « lieux » dans le génome ont été
détectés ; mais ces prédispositions ne s’expriment pas toutes : il faut
nécessairement une condition environnementale (par exemple : le sexe masculin
est une condition importante certainement en raison du fort taux de
testostérone).
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3 Les différentes dyslexies
Apprendre à lire consiste à relier trois types d’information :
celles relatives à la forme écrite
celles relatives à la forme orale
et celles relatives au sens
(Les deux dernières sont déjà présentes dès l’entrée au CP, qui développe
essentiellement tout ce qui concerne la forme écrite).
On peut classer les dyslexies en deux groupes principaux : phonologiques et
lexicales. Il existe beaucoup de dyslexies mixtes, mais de manière générale, la
dyslexie phonologique est plus facile à rééduquer, et souvent subsistent des
difficultés liées essentiellement à la dyslexie lexicale.
dyslexies phonologiques : en rapport avec la façon dont on entend
les sons à l’oral (Ce sont les plus fréquentes)
La dyslexie phonologique se caractérise par un trouble sélectif de la lecture des
pseudo-mots alors que la lecture des mots réguliers et irréguliers est
relativement préservée. Elle s’accompagne d’un trouble similaire en production
écrite, et de troubles associés du langage oral.
La vitesse d’apprentissage de la lecture dépend du niveau et de la qualité du
vocabulaire, ainsi que de la qualité des représentations phonologiques.
Un trouble de la conscience phonologique se définit comme une difficulté à
reconnaître les sons à l’oral, incapacité à concevoir le langage oral comme
constitué de sons séparés les uns des autres et prononcés de manière successive.
( : difficulté de l’enfant à acquérir naturellement les correspondances entre
graphèmes et phonèmes.) Il s’agit très souvent d’enfants présentant des retards
de langage oral. Le niveau de conscience phonémique s’améliore parallèlement au
niveau de lecture ; l’entraînement de la conscience phonologique favorise
l’apprentissage de la lecture.
(Ces dyslexies relèvent d’une dysfonction des circuits du langage de l’hémisphère
gauche du cerveau.)
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Théorie phonologique : déficit phonologique au niveau cognitif
Biologique : anomalie génétique
anomalie
des aires du langage
Cognitif : conversion déficit phonologique
Graphèmes Phonèmes
Comportemental : Troubles Conscience Langage Mémoire
lecture phonémique oral verbale
Conséquences :
- grandes difficultés dès le début de l’apprentissage de la lecture
- difficultés en dictée dues à l’incapacité pour l’enfant à répéter l’énoncé dans
sa tête et donc ensuite à l’écrire
- lenteur du décodage
- retard du langage oral, donc faible capacité à s’exprimer (et donc à montrer
ce qu’il sait ou non)
- dysorthographie également auditive (: analyse incorrecte des sons à l’oral)
Troubles fréquents :
confusions phonémiques (f/v t/d a/an s/ch u/ou)
omissions dans la lecture d’un mot
adjonctions
inversions
dyslexies lexicales : en rapport essentiellement avec la perception
visuelle (les plus rares)
Trouble sélectif de lecture des mots irréguliers : les dyslexiques utilisent la
reconnaissance globale des mots, ce qui leur permet un accès direct au sens. Ils
sont cependant capables de lire les pseudo-mots.
La dysorthographie associée est souvent importante et se caractérise par le fait
que les mots sont écrits comme ils se prononcent sans respect de leur
orthographe. Troubles associés d’écriture sous copie.
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