en un art d’enseigner et d’éduquer un savoir-faire qui s’apprend surtout par la
pratique.
Pour éviter le dogmatisme il faut prendre conscience qu’il n’y a pas une pédagogie
mais plusieurs. D’un point de vue pratique, il est difficile pour un pédagogue
d’appréhender chez l’élève un juste milieu entre la nécessité et le désir d’apprendre.
La pédagogie du secret (motivation de l’éduqué en lui cachant des savoirs afin qu’il
fasse l’effort de chercher, de comprendre) peut s’appliquer à beaucoup
d’enseignement. Il faut également favoriser l’acquisition de compétences, compromis
plausible entre la transmission de modèles et le respect de la spontanéité de l’élève
pour éviter de faire de ce dernier un être soumis sans créativité. La pédagogie s’est
également dotée de nouveaux supports technologiques (E.A.O…) qui peuvent non
pas supprimer l’enseignant mais le libérer des tâches ingrates. Cependant le danger
est d’utiliser les nouveaux outils pour contrôler les résultats de l’éducation : or ces
derniers ne prennent nullement en compte le qualitatif qui fait partie intégrante de
l’éducation. Un résultat réellement éducatif est durable et profond, ainsi la
progression éducative est-elle faite de détours plutôt que de ruptures forcées
(prônées par le courant classique).
Le cinquième chapitre est consacré à « L’autorité » Le rapport vertical entre
éducateur et éduqué instaure une corrélation avec l’autorité. Mais cette dernière est-
elle légitime ?
Reboul distingue six cas de figures qui légitiment l’autorité : celle du contrat, de
l’expert, de l’arbitre, du modèle, de leader et enfin celle du Roi-Père. Les tenants de
l’éducation nouvelle s’opposent à ceux de l’éducation classique en ce sens qu’ils
prétendent remplacer l’autorité des modèles par celle des contrats ; mais ce qui est
surtout néfaste est l’autorité imposée par la contrainte. Le but de l’éducation est
d’être capable d’apprendre par ses propres moyens sans maître, d’aller de la
contrainte à l’auto contrainte, donc de devenir adulte.
La troisième sous partie pose des principes pertinents sur l’éducation dans une
société démocratique ; pour former des démocrates il est préférable : d’utiliser
l’autorité du contrat, que l’enseignement fondamental de tous dure le plus longtemps
possible et qu’il soit objectif.
Le chapitre six : « La rigueur », est une sorte d’approfondissement du chapitre
précédent en s’attachant toutefois davantage au concept même de rigueur : « c’est
une sévérité ou une cohérence douloureuse ou frustrante pour ceux qui la subissent,
mais qui se prétend justifié ».En éducation on la retrouve surtout dans les sociétés
« traditionnelles » ou alors il y a fort longtemps. Rousseau rejette cette rigueur
humiliante et arbitraire qu’exerce l’homme sur l’homme. Mais apprendre la rigueur,
qui est également une valeur, c’est apprendre à devenir adulte.
Le dernier chapitre s’intitule : [[« Les valeurs et l’éducation ». L’auteur pose le
postulat selon lequel il n’y a pas d’éducation sans valeur ; mais toute valeur est
relative, elle dépend du lieu et de l’ époque, et elle n’est jamais que ce que chacun
pense. Si l’on impose des valeurs on est dans l’endoctrinement. La valeur est « ce
qui vaut la peine », c'est-à-dire ce qui mérite un sacrifice, ainsi on n’apprend rien si
on ne renonce pas à quelque chose. On peut alors parler du caractère sacré de