L’école n’est pas une simple garderie, destinée à relayer la famille dans sa fonction protectrice.
Si elle protège, c’est pour enseigner… p39
Qu’est ce qui caractérise le savoir scolaire ?
- Un savoir à long terme, qui servira toujours et dans les circonstances les plus diverses. p39
- Des savoirs organisés, qui s’enchaînent de façon logique. p 40
- Des savoirs adaptés, mis par la didactique, à la portée des élèves… C’est un savoir épuré,
simplifié, et d’autant plus que le niveau des élèves est moins élevé. p 40
- Des savoirs argumentés : des savoirs qui se présentent avec leur justification et sont toujours
susceptibles d’être critiqués, ces deux activités, de justifier et de critiquer, étant sans doute plus
importantes que les savoirs eux-mêmes. p 40
- Des savoirs désintéressés, c-à-d sans finalité professionnelle ou autre, du moins dans
l’immédiat… A l’école l’élève est traité comme une fin, c’est pour lui qu’il travaille, c’est sa propre
autonomie qu’il apprend. p 41
L’école assure une formation morale spécifique, elle enseigne des valeurs qu’on ne trouve pas
dans la famille, ni sans doute dans le monde du travail : l’égalité, la justice, l’effort, l’esprit
critique… Si l’école « enseigne » ces valeurs, ce n’est pas en donnant des cours de morale, c’est en
étant elle-même. Si l’école est ce qu’elle doit être, le fait même de la fréquenter constitue une
éducation morale aussi bien qu’intellectuelle. p 41/42
4) La pédagogie et ses antinomies
La pédagogie possède au moins deux sens :
- Posséder l’art d’enseigner et d’éduquer, un savoir-faire qui s’apprend surtout par la pratique …
- « Une théorie pratique » selon Durkeim, qui se soucie d’appliquer les sciences humaines à l’art
d’éduquer. p 51
Le sophiste et les savoirs
La pédagogie est un art raisonné qui donne à ceux qu’on éduque les moyens et l’envie
d’apprendre ce qu’ils ne savent pas... p 53
Les théories pédagogiques peuvent se regrouper en trois grands courants : le courant classique,
attachés aux modèles et moins soucieux de la manière de transmettre de ce qu’il faut transmettre
(l’enfant doit être soumis à une stricte discipline et s’imposer à lui-même des efforts de tous les
instants). p 53
- Le courant novateur, qui part de l’enfant, avec ses expériences et ses désirs propres (l’effort
imposé ne peut que tuer le désir d’apprendre, au lieu de contraindre ; il faut d’abord découvrir « la
demande », « la motivation », le « désir de l’enfant »…). p 53
- Le courant fonctionnel ou techniciste (dans le genre contraire au courant novateur), qui tend à
faire de la pédagogie une science exacte, ou du moins une technique efficace et garantie. p 53
La contrainte et le désir
Le problème de l’école n’est pas qu’on s’intéresse, mais qu’on s’intéresse à ce qu’on a besoin
d’apprendre. p55
La rupture et la continuité