Etre = miroir de l’Intellect : les créatures sont en tant que quid est = ce qu’elles sont
dans l’intellect, se réfléchissant dans le miroir de l’Etre.
Verbe = raison de connaissabilité des êtres ; l’être véritable des étants = dans l’intellect
divin.
Thomas : étant = quod est (essence) + quid est (être) : essence et être = 2 constituants
de l’étant.
Eckhart :
étant : dans l’Intellect divin = quiddité (essence) = esse primum, reçoit son
être :
existence extérieurement = esse secondum : essence et être = 2 niveaux
d’existence.
L’être qu’une essence reçoit pour exister extérieurement = l’être-même de Dieu
déposé au fond de l’étant.
II.
Dieu = être + penser, hors de Dieu pas d’être.
Déité = non-être, impensable, « bouillonne d’unité ».
Etant = non-être qui reçoit l’être divin en lui.
Engendrement du Verbe, des idées contenues dans le Verbe extériorisation des
idées en leur infusant l’être divin lors de la création en vue de leur retour vers dieu.
Verbe et création co-existentiels, création « nécessaire », mais Eckhart distingue les
deux : le 1er est éternel, le 2e temporel.
Pour Thomas, l’être des étants leur est conféré ontologiquement, substantiellement.
Pour Eckhart, il est déposé en eux ; création = émanation et non une décision de Dieu ;
chute = non morale mais ontologique.
Distinction des personnes de la Trinité reste immanente ; dieu = communauté d’Etre
(171) {Thomas se réfère plutôt à Aristote : substance + accident, existant = essence + être /
Eckhart se réfère à Plotin}
Péché relève pour Eckhart plus de la finitude que de la faute ; le retour vers Dieu est
conditionné par l’humilité qui conduit au détachement ; mal = privation d’Etre.
Pour augustin, se reconnaître néant = reconnaître notre petitesse et impuissance par
rapport à la seule grandeur divine. Pour Eckhart = se défaire de tout étant pour s’unir au non-
être de la Déité.
L’humilité renonçant à tout contraint Dieu à le rejoindre. En renonçant à l’Etre de
Dieu, elle entraîne ce dernier dans un « retour kenotique » au sein de la Déité »(184).
Humilité déification {a. appelle kenose le mouvement de retour, qui correspond à
l’élévation}.
Longue discussion point par point des différences entre Thomas et Ekchart et de
l’interprétation de ces différences sous la plume de différents auteurs contemporains (Alain de
Libéra, Lossky, Schürmann). Pour l’a., Eckhart est victime de son élan mystique dans la
logique de son hénologie va trop loin dans l’identification de l’homme détaché à Dieu
(224)
Etincelle (234sss) de l’Intellect divin dans l’âme = capable de saisir Dieu )-> unio,
ineffable, demande le dépassement de l’intellect pour rejoindre la Déité.
Rôle de la grâce : faciliter le détachement
Conversion : devenir soi en se dépouillant de tout soi pour se fondre dans un soi
anonyme. Unio du fond de l’âme et de la Déité : « hénologie du grunt » (246). Cette union se
réalise par le détachement, non par la grâce (qui est créée (250) Cime et abîme se
rejoignent dans la Déité. « Le fond de l’âme permet à l’un de descendre dans la dissemblance