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1 - Les troubles de la personnalité antisociale chez les délinquants sexuels :  Parmi plusieurs 
études  réalisées  auprès  de  communautés  estudiantines  hétérosexuelles  (  LIM,1163,  428  / 
KOSS  /  LALUMIERE,  1995  ),  le  comportement  antisocial  évalué  par  le  questionnaire  de 
psychopathie de Hare ( PCL-R, Hare, 1992 ) apparaît comme un haut facteur de risque du 
comportement agressif sexuel vis à vis des femmes.  
 
Ce comportement antisocial semble relever plus d'une tendance antisociale générale que 
d'une tendance spécifique au domaine sexuel et l'on ne trouve pas de différence significative 
entre les populations de délinquants sexuels et non sexuels.  
Notons que le niveau de psychopathie est également considéré par plusieurs auteurs comme 
un facteur prédictif de récidive des agressions sexuelles.  
 
Dans une étude ( FIRESTON, 303, 708 ) comparant trois groupes distincts de délinquants 
sexuels : violeurs hétérosexuels, pédophiles extra-familiaux et incestueux, Fireston compare les 
liens entre psychopathie et déviance sexuelle ( évaluée par des mesures phallométriques en 
réponse à différents stimuli audiovisuels ).  
 
Il  trouve  une  corrélation  significative  entre  déviance  sexuelle  et  indice  de  psychopathie 
exclusivement dans le groupe des agresseurs sexuels pédophiles extra-familiaux. Alors que 
l'indice de déviance sexuelle est le principal facteur prédictif de récidive dans ce groupe, la 
combinaison avec un haut niveau de psychopathie augmente encore plus le risque de récidive. 
Le  groupe  des  violeurs  hétérosexuels  est  celui  qui  comporte  les  plus  fortes  tendances 
psychopathiques alors que l'indice de déviance sexuelle n'apparaît pas important. Le score de 
psychopathie  des  violeurs  hétérosexuels  reste  cependant  inférieur  à  celui  rapporté  dans 
d'autres études chez les "violeurs en série" ou "violeurs sadiques" qui peuvent aller jusqu'à tuer 
leurs victimes après l 'agression sexuelle.  
 
Certaines études ( HOLT, 1999, 355 / BERGER, 175, 497 ) ont tenté d'établir empiriquement 
l'association clinique et théorique évoquée fréquemment entre sadisme et psychopathie. Dans 
ces études les traits de personnalité sadiques ( mesurés par l'échelle PDE et l'inventaire multi-
axial  de  Millon  )  et  antisociales  sont  corrélés  positivement  et  de  manière  significative. 
Cependant, le niveau de sadisme n'apparaît pas plus important chez les délinquants sexuels 
comparativement aux délinquants non sexuels. Le sadisme défini comme le plaisir éprouvé à 
infliger la douleur ou dans la domination d'autrui  pourrait correspondre à une sous dimension de 
la personnalité antisociale.  
Les auteurs supposent l'existence de deux profils de personnalité antisociale : un premier 
type sadique avec une tendance plus marquée pour la cruauté et le besoin de domination, et, un 
second type moins violent avec une tendance à agir uniquement pour son propre compte. Chez 
le premier  type une motivation sexuelle du  registre sadique expliquerait l'agression sexuelle 
alors que le second type serait mû par des motivations de nature plus opportuniste.       
 
2 - Les troubles psychotiques chez les délinquants sexuels:  La faible proportion de patients 
psychotiques impliqués dans des agressions sexuelles a peut-être contribué au nombre limitée 
d'études en rapport avec ce sujet. Plusieurs chercheurs ont récemment tenté d'identifier les 
motivations  qui  sont  à  la  base  de  l'agression  sexuelle  parmi  cette  population  psychiatrique 
particulière.   
 
Chesterman et Sahota ( CHESTERMAN, 150, 494 ) ont réalisé une étude sur un échantillon 
comportant  20  malades  mentaux,  agresseurs  sexuels,  incluant  12  hommes  schizophrènes 
diagnostiqués  comme  psychotiques  au  moment  de  leurs  agressions.  7  de  ces  12  hommes 
admettent avoir expérimenté des symptômes psychotiques comme des hallucinations ou des