La valeur créée : un nouveau concept 1 - développé aux EU pour indexer la rémunération des dirigeants sur un critère de performance 2 - simple variante du critère de la VAN Il y a création de valeur lorsque l’entreprise investit dans des projets qui lui rapporteront davantage que ce qu’ils ne lui coûtent rentabilité espérée > coût du capital Plan Les fondements conceptuels Le gouvernement d’entreprise Les mesures de création de valeur actionnariale Les inducteurs de valeur ou l’incidence de la structure financière sur la valeur Section 1 : Les fondements conceptuels Théorie de l’agence (Jensen et Meckling, 1976) valeur actionnariale Théorie des parties prenantes (Freeman, 1984) valeur partenariale La théorie de l’agence Hypothèses : Rationalité des individus et objectif de maximisation Asymétrie informationnelle Vision contractualiste de la firme : firme = noeud de contrats formels et informels (Alchianet Demsetz, 1972). firme = fiction légale qui sert de «noyau pour un ensemble de relations contractuelles entre des individus» -- relation d’agence ou principal / agent Firme managériale : séparation direction / propriété (Berle et Means, 1932) l’actionnaire (principal) mandate le dirigeant (agent) pour gérer son capital Rôle de l’agent = maximiser la richesse des actionnaires i.e. la valeur de la firme (capitalisation boursière sur un marché efficient) Plusieurs sources de conflits d’agence actionnaires / dirigeant : divergence d’intérêts (chaque individu cherche à maximiser sa propre fonction d’utilité) perception différente du risque (possibilité de diversification pour l’actionnaire) différence d’horizon temporel 3 catégories de coûts : coûts de surveillance ou de contrôle coûts de dédouanement coûts résiduels ou d’opportunité Deux situations de risques et de conflits : risque post contractuel : aléa ou hasard moral risque précontractuel : antisélection ou sélection adverse Section 2 : La gouvernance desentreprises Pastré(1994) «...l’ensemble des règles de fonctionnement et de contrôle qui régissent la vie des entreprises». Charreaux (1997) «...l’ensemble des mécanismes qui ont pour effet de délimiter les pouvoirs et d’influencer les décisions des dirigeants, autrement dit, qui gouvernent leur conduite et définissent leur espace discrétionnaire». Les mécanismes internes rémunération des dirigeants conseil d’administration ou structure duale (directoire / conseil de surveillance) contrôle interne, audit, CAC,… Les mécanismes externes : marché des biens & services marché du travail marché financier Les pouvoirs du CA : Pouvoir de décision= il nomme et révoque le président (loi NRE) Avril 97 Club Méditerranée Novembre 2001 Groupe Ford 2002 Vivendi Universal 2004 Eurotunnel 2006 EADS Pouvoir de contrôle= le PDG a pour obligation de demander l’autorisation du CA avant la réalisation de certaines opérations Codes de bonne conduite : Rapports Viénoten 1995 & 1999 : 3 comités comité des comptes ou comité d’audit comité de rémunération comité de nomination (sélection) Rapport Bouton en 2002 : amélioration de la transparence financière et augmentation du nombre d’administrateurs externes Commission d’enquête Douste-Blazy sur la gouvernance des entreprises publiques en 2003 La législation : Loi NRE mai 2001: limitation du nombre de cumul des mandats d’administrateur ; séparation des pouvoirs entre P/DG ; modification du pouvoir de révocation du CA Aux E-U loi Sarbannes-Oxley septembre 2002 suite aux affaires Enron, Worldcom, Tyco, ect... Loi de Sécurité Financière en 2003 Section 3 : Les mesures de création de valeur Création de valeur actionnariale si augmentation de la valeur de l’entreprise : VAE = VCP + VD Avec : VAE = valeur de l’actif économique VCP = valeur marchande des CP VD = valeur marchande de l’endettement netSection 3 : Les mesures de création de valeur 3.1 L’approche stratégique Valeur créée : fonction (croissance ; rentabilité des activités développées par l’entreprise) Mesure = M/B (ou Market to Book ratio) = VM / FP M/B > 1 -- rentabilité des capitaux > rentabilité exigée par les actionnaires (sinon mécanisme d’arbitrage et baisse de VM). Les modèles de la droite de valeur Relation entre M/B et rapport (ou écart) entre rentabilité des FP (rc) et coût des fonds propres (ra) M/B = indicateur des performances futures rc/ ra(rc-ra) = indicateur de performances passées Modèle du Strategic Planning Associates Modèle du Marakon Associates ************************** 3.2 Les modèles de calcul économique Mesures économiques : Actualisation des FTD (Recommandation COB/AMF) EVA (Stern & Steward) La méthode EVA (valeur ajoutée économique) EVA > 0 : enrichissement des actionnaires au delà de la rémunération exigée 2 méthodes de calcul : surprofit = niveau de résultat à partir duquel la valeur est créée taux de rentabilité gagné en surplus du CMPC Application 3.3 Les critères boursiers de la valeur créée Critères boursiers : MVA (Stern & Steward) Total ShareholderReturn La MVA (valeur de marché ajoutée) Mesure de performance externe ou plus-value que les actionnaires pourraient retirer de la cession de leurs titres MVA = valeur boursière -capitaux propres engagés (en valeur comptable) MVA = Valeur actualisée des EVA anticipées Le total shareholder return TSR Ou taux de rendement actuariel Pourquoi ne pas utiliser les critères comptables ? Attention à l’utilisation des critères comptables tels que le BPA !!! 3 difficultés : Ne prend pas en compte le coût du capital, d’où le risque Les données comptables n’ont pas une influence mécanique sur la création de valeur (ex: changement de méthode comptable) Attention aux décisions financières (ex: rachat avec annulation de titres) qui vise à augmenter le BPA pour faire croire à la création de valeur … °° !! héhéhé Section 4 : Les inducteurs de valeur ou l’incidence de la structure financière Existe-t-il une politique optimale qui maximise la valeur de l’entreprise? Existe-t-il une combinaison optimale d’endettement net et de capitaux propres qui maximise la valeur de l’entreprise ? Modigliani et Miller (1958 et 1963) 4.1 La thèse de la neutralité (MM, 58) Sur un marché en équilibre et en absence de fiscalité, la valeur de marché d’une entreprise est indépendante de la structure du capital (opérations d’arbitrage réalisés par les investisseurs) aucune incidence sur la valeur. Marché parfait ou en équilibre 3 hypothèses : pas de frais de transaction et d’émission (coût négligeable d’une augmentation de capital) neutralité de la fiscalité liquidité parfaite des marchés et information égale pour tous taux d’emprunt identique pour tous Le raisonnement de MM (58) : les possibilités d’arbitrage Soient 2 entreprises E et N identiques en tous points (même secteur, même risque) sauf en terme de structure financière E = endettée (1000 à 6%) NE = non endettée Résultat avant frais financiers = 200 On suppose que E est mieux valorisée par le marché que NE -VE= 2200 et VNE= 2000 --- Rentabilité des FP = RN / CP RE= (200-60)/1200 = 11,67% RNE= 200/2000 = 10% Face à une telle situation, et bien que le rendement de E soit supérieur à celui de NE, il est possible à un actionnaire de E de gagner davantage en réalisant un arbitrage entre E et NE. Soit un actionnaire qui possède 1% de E. Il décide : 1) de vendre ses actions pour 12 2) d’emprunter un montant de 10 au taux de 6% 3) d’investir la totalité (22) dans des actions de NE Gain de l’opération = (22*10%) -(10*6%) = 1,6 Gain sans opération = 12*11,67% = 1,4 Cet arbitrage cessera dès que les valeurs de l’actif économique seront identiques C'est-à-dire : La valeur de l’entreprise est indépendante de son mode de financement (le CMPC est constant quelle que soit la structure financière). M. Miller «La taille d’une pizza ne dépend pas de la façon dont on la coupe !» waw quel exemple, si allah yanaal dine mok . Dans l’absolu, il n’existe pas de structure financière optimale car aucune incidence sur la valeur. La valeur de l’actif économique ne dépend pas de la façon dont il est financé mais uniquement des flux futurs qu’il génère et du risque (non diversifiable) de ces flux. Cependant, il existe sur les marchés financiers des biais, tels que la fiscalité et les coûts de faillite liés à un endettement excessif, qui influencent dans la réalité le choix du financement. 4.2 L’existence de biais sur le marché financier : MM (1963) la prise en compte de l’impôt En présence d’imposition sur les bénéfices, la valeur de marché d’une entreprise endettée est supérieure à celle d’une entreprise non endettée. la prise en compte des coûts de faillite Lorsque la probabilité de faillite est élevée, l’impact positif de la dette tend à s’annuler. La prise en compte de l’impôt sur les bénéfices VE= VNE+ valeur actuelle des économies d’impôt VE= VNE+ TD Le supplément de valeur correspond à la valeur actualisée des économies fiscales dues à la déductibilité des intérêts de la dette (TkdD/kd). La prise en compte des coûts de faillite Faillite entraîne des coûts : directs (indemnités licenciement, honoraires avocats, …) indirects (annulation de commandes, effets sur la productivité, …) sans aller jusqu’àla faillite, une entreprise fortement endettée fait face àcertains coûts de dysfonctionnement (coûts d’opportunité). La prise en compte des coûts de faillite : On a donc : VE= VNE+ TD –valeur actuelle des coûts de faillite Pour ou contre la création de valeur … le débat actuel Focalisation sur l’actionnaire ? Ex : Danone ; mars 2001 annonce de la fermeture de la branche biscuits (570 emplois supprimés) en 2000 CA = 14,3 milliards de F (+7,5% par an) Vision CT au détriment du LT ?