
d'expulsion grâce, semble-t-il à des interventions du président GBAGBO lui-même.
Les menaces d'expulsion se transforment progressivement en menaces plus directes :
divers témoignages concordants font état de menaces de mort, la dernière ayant été
proférée publiquement dans un restaurant d'Abidjan par un proche du ministre de l'économie
ivoirien ("On aura ta peau...") peu de temps avant son enlèvement.oooooooooooooooooooo
Au cours des mois qui ont précédé cet enlèvement GAK avait notamment travaillé sur les
sujets suivants :
Le financement des ventes d'armes en Côte d'Ivoire
Le deal « pétrole-cacao-armement »
Le financement des groupes rebelles du Libéria
Le montage de la Banque Nationale d'Investissement
Le paiement occulte des salaires de Guinée-Bissau par la Côte d'Ivoire
L’enrichissement personnel des hauts dignitaires du régime, parmi d'autres sujets
éminemment sensibles.
Dans les jours qui ont précédé son enlèvement, les personnes qui l'ont côtoyé l'ont décrit
comme se sentant directement menacé, traqué. De toute évidence, GAK se savait en
danger. Il a néanmoins poursuivi son travail de journaliste sur place, avec courage et
détermination, jusqu'à la date fatidique du 16 avril 2004. Depuis ce jour, GAK n'a plus
donné aucun signe de vie.
Le 16 avril 2004, vers 13 h30, GAK est enlevé par un commando, sur le parking d’un
supermarché d’Abidjan, alors qu’il avait rendez-vous avec le beau-frère de Simone GBAGBO
(l'épouse du président ivoirien).
Depuis le 16 avril 2004, malgré les innombrables difficultés auxquelles elle se heurte,
l’enquête judiciaire, conduite par les juges d’instruction français Patrick RAMAEL et
Emmanuelle DUCOS, a très rapidement permis de mettre en cause l’entourage du couple
présidentiel ivoirien et du ministre de l’économie et des finances, Bohoun BOUABRE.
Les juges détiennent actuellement la liste précise des commanditaires et opérateurs
présumés de la disparition de GAK, mais leur conviction repose davantage sur des faisceaux
de présomption que sur des preuves définitives. Ils n’ont pas pu interroger sur place certains
témoins-clés du dossier et n’ont pas eu l’autorisation de faire venir en France, pour
l’interroger loin des pressions politiques, le principal suspect (beau-frère de Mme GBAGBO).
Nul ne sait en outre ce qu’est devenu GAK depuis le 16 avril 2004.
La difficile mobilisation des medias et de l’opinion publique : GAK était journaliste
indépendant et n’avait donc pas derrière lui une rédaction puissante comme c’était le cas
pour Florence AUBENAS, Christian CHESNOT ou Georges MALBRUNOT. Un grand
nombre de ses confrères sont néanmoins mobilisés et suivent de prés cette affaire, mais ils
le font à titre personnel. Par ailleurs, GAK n’est pas « otage », prisonnier du pouvoir ou des
« rebelles » ivoiriens. Nul n’a demandé de rançon et il n’a pas été enlevé pour des raisons
crapuleuses.
Plusieurs villes de France se sont mobilisées : en particulier Chambéry, Paris (qui affiche
GAK place de la Nation), Lyon qui a affiché GAK sur les grilles de l’hôtel de Ville.
Reporters sans frontières, Otages du Monde, le Club de la presse de Lyon, parmi
d’autres, soutiennent activement cette cause. La Fédération des Comités de soutien à
Ingrid Bétancourt nous accompagne également depuis le début de cette affaire.