L`immigration en Côte d`Ivoire

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La Côte d'Ivoire
Le thème de mon exposé aujourd’hui est la Côte d’ivoire. Alors, la Côte d’ivoire fut
appelé initialement Côte des Dents (par rapport au commerce de défenses des
éléphants) par les navigateurs Dieppois, jusqu’au XVIII e siècle).L'explorateur
Portugais Soeiro da Costa redécouvre cette terre en 1496.
Il faut savoir que l’Afrique est réellement entrée dans l’histoire européenne au
moment de sa soumission, c’est-à-dire à sa colonisation. La colonisation a
bouleversé les structures politiques et sociales du continent et est également à
l’origine de mouvements nationalistes qui bien qu’ils ne soient pas toujours
pacifiques ont conduit à l’accès à l’indépendance.
Cet État de l’Afrique occidentale fait environ 323.000 km², la population est estimée
à 23 millions (2014). Abidjan est sa capitale économique et Yamoussoukro sa
capitale politique. La grande partie de la population habite au sud, zones plus
denses. Il y a une diversité culturelle puisque une soixante de groupes ethnique et
une part importante d'étrangers vivent sur ce territoire. Au Nord, majorité
musulmane et au Sud chrétienne.
La Côte d'Ivoire en tant que colonie
La Côte d'Ivoire est devenue une colonie française le 10 Mars 1893, lorsque le
gouvernement Français regroupe les comptoirs français situé au golfe de Guinée
fondés un demi-siècle plus tôt par Kerhallet (officier de marine) et Fleuriot de Langle
(officier de marine et aristocrate). Pour rappel, un comptoir « est un territoire en
pays étranger destiné à favoriser le commerce du pays gouvernant ce territoire, avec
les régions avoisinantes ». On y cultive essentiellement des matières premières tel
que le cacao et le café.
Suite à la défaite à la guerre franco-prussienne, en 1871, Jules Ferry et Charles de
Freycinet ont pour objectif de compenser cette perte et de mener « une mission
civilisatrice ». Progressivement, La Côte d'Ivoire devient un territoire appartenant à
la France comme convenu au congrès de Berlin de 1885 qui traite du partage de
l'Afrique. La colonisation a duré soixante ans. L’indépendance de la Côte d’Ivoire
s’est faite de manière pacifique,le 7 août 1960 contre la volonté de HouphouëtBoigny. La décolonisation a eu lieu suite à la signature le 23 juin 1956, de la loi-cadre
Defferre donnant l'autonomie aux colonies africaines. une élection territoriale est
organisée en Côte d’Ivoire le 3 mars 1957. le PDCI fait campagne pour le « oui » lors
du référendum pour la Communauté franco-africaine(fédéralisme), proposé par de
Gaulle le 28 septembre 1958 et remporte l'élection avec une majorité écrasante.
Cependant , la communauté franco-africaine s'écroule peu de temps après, poussée
par la fédération du Mali qui souhaite l’indépendance.
La Politique depuis l'Indépendance :L'accès au pouvoir de Houphouët-Boigny
Houphouët accède au pouvoir sans réelle difficulté le 1 mai 1959, même si certains
membres de son parti lui reproche une politique francophile, ceux-ci seront par la
suite exilés. Au lendemain de cette épreuve, la CI affichait plusieurs signes de
développement sur le plan économique, de réseau routier, de croissance urbaine, de
taux et niveaux de scolarisation. Tous les ingrédients étaient donc favorable à
l’instauration d’une « démocratie apaisée ».
La Côte d'Ivoire a connu un Homme Politique présenté comme le « père de
l'indépendance » Félix Houphouët-Boigny. Né en octobre 1905, ce dernier a exercé
plusieurs métiers dont celui de médecin, de planteur mais également de chef
traditionnel (succède à la tête de la chefferie ,de son oncle chef du village). Il devient
le premier Président de la Côte d'Ivoire après sa décolonisation, de 1960 à 1993. Où
il a eu la grande majorité des suffrages aux sept élections présidentielles(parti
unique) bien sur il convient de rappeler qu'il s'agissait d'une dictature et qu'il n'y
avait pas réellement de multipartisme, les opposants nuisibles étaient soit écarté
soit exilé. Il est le fervent défenseur de la Françafrique (collaboration avec la
métropole).( Une fois arrivé au pouvoir, rédaction de la constitution en 60 en se
basant sur le système américain : président fort et le système français : limite le
pouvoir législatif)
Laurent Gbagbo incarne l'opposition, il est emprisonné avec sa femme par
Houphouët de 71 à 73. il crée le Front Populaire Ivoirien clandestinement.réfugié
politique en France jusqu'en 88. A son retour, il se présente aux élections
présidentielles du 28 octobre 1990, il obtient 18,3 % des suffrages et devient par la
même occasion le chef de l'opposition.
Le système économique est basé sur le modèle libéral, de 1960 à 70, l'économie est
prospère. Toutefois, la baisse du prix des matières premières est à l'origine de la
crise économique des années 1980 qui entraîne une réelle dégradation des
conditions de vie des ivoiriens. Ceci étant à l'origine de différentes crises sociales qui
agitent le pays contre le président et son système. Ce qui l'oblige à mettre en place
un système démocratique permettant le pluralisme politique et syndical.
Cette crise économique, sociale et politique englobe également le problème de sa
succession à la tête de la Côte d’Ivoire. Depuis l’élimination en 1980 du Président de
l'Assemblée nationale Philippe Yacé, « de plein droit président de la République » en
cas de vacance du pouvoir, Houphouët-Boigny retarde la nomination officielle de
son successeur. De plus, une fois ses problèmes de santé déclarés, ses différents «
héritiers » mènent une querelle de succession entre-eux à cause de l'ambiguité de
l'article 11 de la constitution concernant remplacement du président. Finalement, le
Premier ministre Alassane Ouattara, qui assurait le pouvoir depuis 1990 lorsque le
Président était hospitalisé à l’étranger, est écarté au profit de Henri Konan Bédié,
président de l'Assemblée nationale. Il meurt le 7 décembre d'un cancer.
Il évince le Premier ministre Alassane Ouattara, un Nordiste et musulman, et le
remplace à la tête du gouvernement par un homme du Sud.Les partisans nordistes
d'Alassane Ouattara se rassemblent alors dans un parti d'opposition, le
Rassemblement des Républicains (RDR). L'équilibre entre ethnies et religions mis en
place par Houphouët-Boigny est remis en cause. Le Nord entre en opposition
ouverte avec le Centre et le Sud. (Alassane Ouattara, pour sa part, est appelé à
Washington par Michel Camdessus en qualité de directeur général adjoint du FMI
(Fonds Monétaire International).
Le coup d’État de 1999
Le 24 décembre 1999, un coup d'État militaire renverse le président Henri Konan
Bédié qui avait succédé six ans plus tôt à Félix Houphouët-Boigny. La CI sombre dans
le chaos après quarante ans de stabilité politique, qui ont fait d'elle un modèle de
développement pour les autres États Africains.
Le régime corrompu de Henri Konan Bédié enfonce le pays dans la crise. Ce qui
oblige la communauté internationale à accueillir avec résignation le coup d'État du
général Robert Gueï. Ce dernier met en place un gouvernement de transition qui
réunit des représentants de tous les partis. Mais, en avril 2000, le général exclut du
gouvernement les représentants du Rassemblement des républicains et, pour éliminer
une nouvelle fois Ouattara de la course, Robert Gueï fait adopter par référendum
une modification de la Constitution qui impose à tout élu le principe de l'ivoirité
c'est à dire d'être de père et de mère ivoiriens.
Les élections présidentielles de 2000 marque la victoire de Laurent Gbagbo
(socialiste) a déjà affronté Félix Houphouët-Boigny en 1990. Des affrontements ont
eu lieu entre les militants du vainqueur et ceux d'Alassane Ouattara, qui ne
reconnaît pas la validité de l'élection. Les immigrés africains moteur de l'économie
du pays sont la cible de persécutions de même que des Européens. Beaucoup
commencent à quitter le pays.
La crise ivoirienne de 2002 :une tentative de coup d'Etat
Tentative de coup d'Etat en septembre 2002 par Guillaume Soro, Il essaye de
renverser Laurent Gbagbo à Abidjan même. La France qui jusque-là, n'a pas réagit,
se décide à intervenir quand les rebelles commencent à progresser vers le Sud.
L'opération«Licorne» est déclenchée et choisit de s'interposer entre les rebelles et
l'armée constituée par Laurent Gbagbo. En 2007, les rebelles et gouvernement
concluent un accord à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso voisin. Guillaume Soro
(Rassemblement des Républicains de Ouattara) devient officiellement le Premier
ministre du président Laurent Gbagbo. Cette crise a un caractère xénophobe
puisqu'il y aura jusqu'en 2007, une chasse aux Blancs par les partisans de Gbagbo,
défenseur du principe de l'ivoirité. Les élections présidentielles du 31 octobre 2010
conduisent le président sortant Laurent Gbagbo à affronter pour de bon Alassane
Ouattara. ceci accentuent la division du pays.
La crise ivoirienne de 2010 (4-5 mois jusqu'en Avril)
L'élection présidentielle du 28 Novembre 2010 a généré une instabilité politique,
économique mais aussi sociale dans le pays. Effectivement, les pertes humaines sont
importantes (3000 morts, milliers de blessés), violations des droits humains à
l'origine de déplacement considérable de la population (notamment au Liberia et au
Ghana). Sur le plan économique, le sentiment d'insécurité provoque la méfiance des
investisseurs. Le pays se retrouve dans une situation chaotique à nouveau.
La crise prend fin avec l'appel à la réconciliation nationale par le Président Ouattara.
Les priorités sont la sécurisation des personnes et des biens, rebâtir la cohésion
social, le redressement économique, la création d’une Commission nationale
d’enquête je cite “pour faire la lumière sur les crimes perpétrés pendant la crise”. La
situation se stabilise grâce à la levée des sanctions de la communauté internationale
et la reprise de la coopération internationale. La crise se termine en Avril 2011.
L'immigration en Côte d'Ivoire:
L'immigration en Côte d'Ivoire a commencé pendant la colonisation, le pouvoir
colonial avait alors crée ces migrations pour une exploitation maximale de la
colonie. " La politique d’ouverture, libérale et pacifique de Félix Houphouët-Boigny
(fondateur du RDA) et de son successeur, Henri Konan Bédié, (concrétisées par des
accords de libre circulation, de libres échanges économiques,ex: celui de la
Communauté économique de l’Afrique occidentale) ont également participé à
favoriser cette immigration"
Depuis son indépendance, la côte d'ivoire est devenu progressivement l'un des
principaux Etats d'immigration de l'Afrique de l'Ouest. Toutefois, la crise politique de
2002 a changé la donne, puisque l'immigration (l'entrée dans le pays) s'est ralentit
au profit de l'émigration qui a accrue.
Selon les chiffres officiels de la DNPU (Division de la population des Nations Unies),
le taux net de migration était toujours positif depuis les années 50 jusqu’à la période
2000-2005 estimés négatifs pour la période 2005-2010. Autrement il y a eu plus de
départs que d'entrées. Ainsi, en 2005, on estime le nombre d'immigrants à plus de
12,3% de la population totale alors qu'il était de 30 % selon une édition de 1994 de
L’Atlas du XXe siècle, la majorité étant des Burkinabés, des Maliens, des Siro-Libanais
et des Européens.
La crise de 2002 a provoqué le retour des étrangers Burkinabé (80% des
rapatriements), Maliens, Guinéens et Sénégalais venus pour travailler. 8000 départs
français y compris des bi-nationaux en Novembre 2004 avec la reprise des hostilités
suite au refus du processus de désarmement de Jacques Chirac (données consulaires)
L'émigration en Côte d'ivoire (chiffres la période 95-05)
Les principales destinations sont 26 % France, 20 % Burkina Faso,7 % Bénin, 6 %
Allemagne, 5 % Guinée, 5 % Ghana, 5 % Italie et 4 % Etats-Unis. d'après L’estimation
du Centre sur la migration, la globalisation et la pauvreté (DRC) de l’Université
Sussex. La France est la première destination compte tenu des liens historiques et
linguistiques.(Les émigrés ivoiriens sont principalement des émigrés permanents, car
plus de 40 000 d’entre eux (soit plus de 65 %) ont une durée de résidence supérieure
à 5 ans (OCDE, 2008).
L’émigration de longue durée des ivoiriens vers l’Europe est récente.
Les conséquences des crises en Côte d'Ivoire
Les crises en Côte d’Ivoire ont occasionné de nombreux réfugiés ivoiriens dans le
monde. Leur nombre était estimé à 21 941 en 2008 La majorité d'entre eux sont
restés en Afrique.(HCR, 2008) dont 65,72 % résidant dans les pays africains et 25,26
% en Europe. Les demandes d’asile des ivoiriens ont augmenté jusqu’à 2003 (un pic
de 10 480)
Le rétablissement de la paix en 2004 : chute(HCR,2008b). L’Union européenne est la
région la plus convoitée pour la demande d’asile (44 %) suivie de la Communauté
économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) (28 %) (HCR, 2008a).
La recherche d'emploi est un autre motif de migration suivie du regroupement
familiale concerne le tiers des demandes de visa. La question de l'immigration est
mal gérée, puisque aucun programme de développement n'inclut ce
phénomène. « La Stratégie nationale de développement basée sur les Objectifs du
Millénaire pour le Développement (OMD) et le Document stratégique de réduction de
la pauvreté (DSRP) n’intègrent pas la migration comme axe de développement.
L'adoption d'une politique nationaliste
La question de l'immigration est traité dans le rapport publié au journal le jour
Abidjan numéro d'avril 1999" " le seuil du tolérable est largement dépassé.
D'après un rapport du conseil économique et social l'importance du phénomène de
l'immigration pose problème sur le plan sécuritaire, celui de l'unité nationale et de la
paix sociale. La majorité des immigrés de la colonisation, ont été naturalisé par la
suite. D'ailleurs cette migration s'est poursuivie même après l'indépendance grâce à
la mise en place de politiques favorables à l'entrée de la main-d'oeuvre étrangère tel
que la libre entrée, le transfert du salaire par le premier président Felix HouphouëtBoigny (RDA) et de son successeur Henri Konan Bédié (accords de libre échanges
CEDEO).
Les conséquences de l'immigration en Côte d'Ivoire
Sur l'équilibre démographique:
L'accueil d'une population active importante est selon les responsables politiques
responsable du chômage des nationaux.
L'expression "Étrangers de seconde générations" fait souvent référence aux enfants
issus du métissage avec des ivoiriens né en Cote d'ivoire qui représenterait environ 1
500 000 personnes et serait une menace pour l'équilibre car une fois naturalisé, ils
pourront prôner un libéralisme économique et ainsi " conquérir le pouvoir politique
au détriment des Ivoiriens de souches" , ce qui risque d'avoir des conséquences sur
la vie politique (ceci montre encore une fois les rivalités pour le pouvoir, la volonté
d'accès au pouvoir est omniprésente).
Les conséquences sur l'économie et le social
(commerce, transport routier,entreprises agro-industrielles, boucherie, etc.)
Alors, les immigrés ont un poids considérable dans l'économie du pays. d'ailleurs les
immigrés sont moins touchés selon ce même rapport par le chômage ( 3,6% contre
6,4 pour les nationaux). A ce sujet, le Président de la République : " «En
confectionnant la loi sur la préférence nationale, nous devons nous demander si
l’exercice des petits métiers comme le marchand de charbon ne devra pas être
exclusivement réservé à des jeunes Ivoiriens et ivoiriennes patentes". ( salaires sousévalués, non déclaré à la CNPS ce qui est responsable de la corruption au détriment
de la caisse de l’État)
Les conséquences sur la sécurité et la paix sociale
Le taux d'étranger est un facteur d'insécurité. D'après le dernier recensement de
population de 1998, les quartiers précaires 'reconnus comme nids de malfrats" sont
habités par une grande partie des étrangers. D'après les statistiques sur les
infractions criminelles de 1989 montre l'implication des étrangers dans la
criminalité(69 % des vols avec effraction, 67 % des infractions sexuelles, 58% des vols
à main armée et plus de 50% des coups et blessures sont à l’actif de malfrats
étrangers") Cette études va encore plus loin puisqu'elle précise même l'affiliation
religieuse et estime que 73 % des étrangers sont de confessions musulmanes. Ce qui
peut être repris par des hommes politiques à des fins électoralistes.
Ainsi, à la proposition du CES, la libre immigration a été supprimé, l'obligation du
visa, une politique rigoureuse dans la délivrance des certificats de nationalité, des
passeports, des cartes nationales d'identité et des naturalisations par exemple.
" chaque pays doit, dans son intérêt, prendre les dispositions adéquates pour ne pas
se laisser envahir par l’étranger. Ce n’est pas de la xénophobie, c’est une simple
question de sauvegarde nationale."
En conclusion, on peut dire que la Côte d'Ivoire est un Etat instable d'un point de vue
politique car la culture d'opposition et du multipartisme favorisant la démocratie a
du mal à s'imposer. Sur le plan économique, la corruption nuit gravement à
l'équilibre du pays. Sur le plan social, la xénophonie et l'inter-ethnicité est souvent
génératrice de guerre civile et de conflits qui ne trouvent de solutions que dans les
armes.
Lors de mes recherches, j'ai eu des difficultés à trouver des chiffres récents puisque
les crises de manière générale en particulier n'ont pas permis le recensement de la
population. Les derniers chiffres disponibles au niveau des sources nationales sont
ceux du Recensement général de la population et de l’habitat (RCPH) de 1998.
La question de la paix a toujours été importante en Afrique, la cas de la Côte d'Ivoire
n'est anodin, puisque l'Afrique a connu 200 coups d’État, 101 chefs ont été chassé
par la force. et 35 guerres en Afrique subsaharienne depuis 1970.
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