La crise en Côte d`Ivoire, la baisse d`activité dans les ports et le

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Economie / Côte d’Ivoire
Après la crise politique, la crise économique
(MFI / 15.02.11) La situation politique en Côte d’Ivoire, avec son double
gouvernement, plonge le pays dans une crise économique sans précédent. Un
ralentissement général qui a un impact de plus en plus fort sur la vie quotidienne
des Ivoiriens.
Chômage technique, inflation, baisse d’activité dans les ports, pénurie de carburant,
raréfaction des produits de base… Tous les secteurs de l’économie la plus puissante
d’Afrique de l’Ouest sont affectés par la crise. Le cacao, dont la Côte d’Ivoire est le
premier producteur mondial, n’a pas échappé au combat que se livrent Laurent
Gbagbo et Alassane Ouattara. Pour tenter d'asphyxier le régime du président sortant, le
président élu a ordonné l’arrêt des exportations jusqu’à fin février. Comme l’embargo
imposé sur les exportations ivoiriennes de cacao, les sanctions de l’Union européenne
commencent à faire effet, touchant de plein fouet le commerce. La Société nationale
d’opérations pétrolières (Petroci) indique aussi que l’UE pourrait conduire à la
fermeture prochaine de sa raffinerie d’une capacité de 80 000 barils /jour.
Parcourir des kilomètres pour trouver une bouteille de gaz
Les consommateurs ivoiriens payent le prix fort. Ils souffrent chaque jour un peu plus
de l’inflation : « Le coût de la vie a augmenté de plus de 60 % entre fin novembre et
début février. L’huile de palme est passée de 800 à 1 400 francs CFA. Le kilo de sucre
est à 1 200 francs et le prix moyen du kilo de viande à 2 000 francs. Il faut parcourir
des kilomètres pour trouver une bouteille de gaz ou du charbon. Il y a aussi une
raréfaction des denrées de base car les marchandises n’arrivent plus dans les ports »,
affirme Soumahoro Ben N’Fally, de l’Association pour la protection des
consommateurs actifs de Côte d'Ivoire. Les sanctions européennes ont affecté les
importations, un grand nombre de cargos de marchandises étant européens.
Au plan financier, la situation est également des plus dramatiques. En décidant fin
janvier de fermer le robinet de la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest
(BCEAO) à ses agences ivoiriennes, l'Union économique et monétaire ouest-africaine
(Uémoa) a porté un coup très dur au président sortant. La coupure du système
électronique de « compensation interbancaire » qui dépend de la BCEAO et permet
aux banques de la place de travailler ensemble a eu pour conséquence immédiate une
désorganisation profonde du système bancaire ivoirien.
Pour contrer le blocage des activités bancaires, le camp Gbagbo a appelé en urgence
les banques à recourir à la « compensation manuelle ». L’opération s’effectue à
l’agence principale de la BCEAO à Abidjan, placée sous la haute surveillance des
forces de sécurité fidèles à Laurent Gbagbo. L’enjeu est d’alimenter le système en
liquidités. Il y a de moins en moins d’argent pour faire tourner l’économie. Mais la
plupart des banques refusent de recourir à ce système non sécurisé. De nombreux
distributeurs d’argent sont vides et les montants autorisés de retraits ont été limités.
MFI / RFI
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