Le rapport de mission note les innovations législatives et réglementaires de l’État partie mais conclut
que, le temps que soient élaboré et mis en œuvre le plan de gestion et légalement approuvées les
nouvelles réglementations, le système administratif en place pour l’octroi des permis de construire peut
compromettre le tissu urbain de l’ensemble de la zone de patrimoine mondial. Il recommande les
mesures urgentes suivantes : aucune nouvelle construction ne devrait être autorisée ni aucun permis
délivré lors de cette période de transition ; et il conviendrait que soient instaurées des réglementations
de restriction appropriées, des procédures et un suivi clairs et transparents pour application par les
administrations locales du ‘décret gouvernemental 314/2012’ qui est entré en vigueur le 1er janvier
2013, et en particulier des règles de conclusion d’accords avec des partenaires (un plan de partenariat)
avant de réaliser des projets en matière d’aménagement urbain ou de règlementation, afin d’empêcher
toute détérioration grave de la cohérence architecturale et urbaine.
b) Démolition et nouveaux aménagements
L’État partie rapporte qu’il n’y a eu aucune démolition ni permis délivré dans le ‘quartier juif’ durant la
période considérée. Aucune construction significative n’a eu lieu mais deux projets importants sur la rue
Dob ont fait l’objet d’une opposition importante. Au n°19, cela concerne la restauration de la façade sur
rue, ainsi que l’élévation de la couverture de la cour intérieure et le remplacement de l’aile sur cour par
un nouveau bâtiment de quatre étages affecté à des boutiques et appartements. Le permis a été
confirmé en appel mais est désormais suspendu en vertu d’une révision judiciaire. Au n°21, un permis
d’aménagement du bâtiment en ruine en une auberge de jeunesse complétée par des infrastructures
commerciales et de divertissement a été délivré. Le permis n’a pas été confirmé en appel et fait
également l’objet d’une révision judiciaire. Le travail de réhabilitation historique des deux édifices est en
cours et les phases de démolition, recherche et fouilles seront officiellement supervisées.
Pour le n°21 de la rue Klauzal, un permis de réhabilitation a été délivré, avec construction d’un étage
supplémentaire sur l’aile sur cour. La rénovation d’édifices dans Gozsdu-udvar et dans le centre
d’Erzsebetvaros a été entreprise et plusieurs bâtiments historiques classés ont été convertis en cafés.
Au n°10 de la rue Dohany et aux nos8-10 de la rue Sip, les démolitions autorisées ont eu lieu mais les
façades sur rue ont été conservées. Après l’effondrement du dernier étage du n°10 de la rue Sip, les
autorités ont imposé une obligation de reconstruction.
La démolition envisagée dans la rue Bécsi a initialement été réduite de cinq à trois bâtiments mais les
permis pour ces trois derniers ont été refusés. Par conséquent, il n’y a pas de permis de démolition ni
construction associé à ce projet d’aménagement.
Le rapport de mission conjointe rend compte de ce qui précède mais déclare qu’en dépit du retrait des
projets de démolition dans la rue Bécsi, l’état de détérioration des bâtiments continue à susciter de
profondes préoccupations. Il considère que le simple retrait des projets de démolition ne contribue guère
à la protection de cette zone et suggère que la négligence des propriétaires est parfois un plan délibéré
pour rendre l’effondrement, et donc, la réhabilitation, inévitables.
c) Rue de Culture
Ce programme de conservation concernant la rue Kazinczy, soutenu par des fonds de l’Union
européenne, a été mené à bien en 2012 et a porté sur la rénovation de la synagogue orthodoxe, du
musée de la Technologie électrique et de deux autres bâtiments ainsi que de la façade de l’université
Loránd Eötvös. Une amélioration et une réduction de la circulation au sein des espaces publics et du
paysage urbain ont été entreprises.
d) Autres développements au sein du bien du patrimoine mondial et de la zone tampon
Le rapport de l’État partie indique qu’un projet de parc pour le musée de Budapest bordant la place des
Héros et le parc de la ville dans la zone tampon en est au stade de conception préliminaire et que des
informations détaillées seront envoyées au Centre du patrimoine mondial dès que disponibles. Les
détails sur quatre projets qui affectent le bien et qui ont été soumis au Centre du patrimoine mondial en
août 2012, conformément au paragraphe 172 des Orientations, sont également joints au rapport. La
restauration des pavillons du jardin du palais royal, le réaménagement de la place Kossuth afin de mieux
refléter le concept architectural original et d’en améliorer l’accès, le stationnement et l’information, un
nouveau parc du musée et la restructuration de la place Szechenyi dans l’optique de réduire la
circulation et d’en améliorer l’accès serviront, comme le suggère l’État partie, à renforcer la valeur
universelle exceptionnelle (VUE) du bien.
La mission recommande que des détails complémentaires soient envoyés au Centre du patrimoine
mondial, incluant des évaluations d’impact sur le patrimoine, pour étayer le projet du jardin royal, et des
études des sols, de la géologie et de l’hydrologie pour appuyer les projets de la place Kossuth et du
centre d’information du Parlement. Par leur échelle, les projets sont susceptibles d’avoir un impact
préjudiciable sur la VUE du bien s’ils ne sont pas soigneusement conçus ni évalués.