Le site archéologique d`Ani vient d`être inscrit au Patrimoine Mondial

Le site archéologique d’Ani vient d’être inscrit au
Patrimoine Mondial de l’UNESCO
armenews.com / AFP 16/7/2016
Le Comité du patrimoine mondial qui tient sa 40e session depuis le 10
juillet à Istanbul (Turquie) a inscrit au cours de sa session de vendredi
après-midi cinq nouveaux sites : un site transfrontalier (Bosnie-
Herzégovine, Croatie, Monténégro et Serbie) et des sites en Espagne, en
Grèce, au Royaume-Uni et en Turquie.
Cimetières de tombes médiévales stećci (Bosnie-Herzégovine, Croatie,
Monténégro, Serbie) - Ce bien en série regroupe 30 sites, situés en Bosnie-
Herzégovine, à l’ouest de la Serbie, à l’ouest du Monténégro et au centre
et au sud de la Croatie, qui représentent des cimetières et les tombes
médiévales, ou stećci, propres à ces régions. Ces cimetières, qui datent du
XIIe au XVIe siècle, sont organisés en rangées, comme c’était la coutume en
Europe depuis le Moyen Age. Les stećci sont pour la plupart sculptés en
pierre calcaire. Ils comportent une grande diversité de motifs décoratifs
et d’inscriptions qui témoignent des continuités iconographiques dans
l’Europe médiévale et de traditions locales particulières plus anciennes.
Site archéologique de Philippes (Grèce) - Les vestiges de cette cité
fortifiée s’étalent au pied d’une acropole située dans l’actuelle région de
la Macédoine-orientale-et-Thrace, sur l’ancienne route qui relie l’Europe à
l’Asie, la Via Egnatia. Fondée en 356 avant J.-C. sous le roi macédonien
Philippe II, la ville se développe ensuite comme une « petite Rome » avec
la création de l’Empire romain dans les décennies qui suivent la bataille
de Philippes, en 42 avant J.-C. Les monuments hellénistiques tels que le
grand théâtre et l’hérôon funéraire (temple) sont alors complétés par des
édifices romains comme le forum. La ville devient ensuite un centre de la
foi chrétienne après la visite de l’apôtre Paul en 49-50 de notre ère. Les
vestiges de ses églises sont un témoignage exceptionnel de l’établissement
primitif du christianisme.
Site de dolmens d’Antequera (Espagne) - Situé au cœur de l’Andalousie dans
le sud de l’Espagne, le site comprend trois monuments mégalithiques : le
dolmen de Menga, le dolmen de Viera et la tholos d’El Romeral, et deux
monuments naturels : la Peña de los Enamorados et El Torcal qui constituent
deux repères visuels au sein du site. Edifiés durant le néolithique et
l’âge du bronze avec de grands blocs de pierre, ces monuments forment des
chambres et des espaces recouverts de linteaux ou de fausses coupoles. Ces
trois tombes, enterrées sous leur tumulus d’origine, constituent l’une des
œuvres architecturales les plus remarquables de la préhistoire européenne
et l’un des exemples les plus importants de mégalithisme européen.
Site archéologique d’Ani (Turquie) - Le site est situé au nord-est de la
Turquie sur un plateau isolé, en surplomb d’un ravin constituant une
frontière naturelle avec l’Arménie. Cette cité médiévale associe des
structures résidentielles, religieuses et militaires, caractéristiques d’un
urbanisme médiéval construit au fil des siècles par les dynasties
chrétiennes puis musulmanes. La ville connaît son apogée aux Xe et XIe
siècles après J.-C. lorsqu’elle devient la capitale du royaume médiéval
arménien des Bagratides et tire sa richesse de la maitrise des échanges
d’une des branches de la route de la soie. Plus tard, sous les
souverainetés byzantine, seldjoukide et géorgienne, elle maintient son
statut de carrefour important pour les caravanes marchandes. L’invasion
mongole et un séisme destructeur en 1319 marquent le début du déclin de la
cité. Ani offre un large panorama du développement architectural médiéval
grâce à la présence de presque tous les types architecturaux qui ont émergé
dans la région entre le VIIe et le XIIIe siècle après J.-C.
Ensemble des grottes de Gorham (Royaume-Uni) - Les falaises calcaires
escarpées, situées dans la partie est du rocher de Gibraltar, renferment
quatre grottes dont les gisements archéologiques et paléontologiques
attestent la présence néandertalienne, pendant une période de plus de 125
000 ans. Ce témoignage exceptionnel sur les traditions culturelles des
Néandertaliens se traduit notamment par des traces de chasse aux oiseaux et
aux animaux marins à des fins alimentaires et par l’utilisation de plumes
ornementales, ainsi que par la présence de gravures rupestres de caractère
abstrait. Les recherches scientifiques menées sur le site ont d’ores et
déjà contribué de manière importante aux débats sur l’homme de Neandertal
et sur l’évolution humaine.
La 40e session du Comité du patrimoine mondial se poursuivra jusqu’au 20
juillet sous la présidence de Lale Ülker, Ambassadeur, Directrice générale
des affaires culturelles et de la promotion à l’étranger au ministère turc
des affaires étrangères.
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