04/03/2008
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Les psychoses
Compléments sur les attitudes relationnelles
Des personnes handicapées psychiques
Cet exposé introduit une discussion débat avec les membres d’un GEM (groupe d’entraide
Mutuelle). Ce groupe d’entraide mutuelle s’appelle TEJIRA il est situé au Mans 187 rue
Nationale.
Mme ROUILLARD sera intervenante avec un membre du groupe souffrant d’un handicap
psychique.
L’intérêt de cette rencontre est de permettre aux moniteurs d’atelier de prendre en
considération le point de vue de leurs usagers et de leur famille, vis-à-vis du retour au travail
de la personne handicapée psychique.
L’exposé et la rencontre seront suivis de la projection du film de Nicolas Philbert
« La moindre des choses » expérience théâtrale avec des malades mentaux de la clinique
psychiatrique de Laborde.
La projection de ce film sensible donne l’occasion de voir les capacités des malades à
s’inscrire dans un projet. Le théâtre est un prétexte à la motivation et à l’effort. Il offre aussi
un regard sur des moments de la vie quotidienne. Il présente évidemment une option de travail
auprès des personnes handicapées psychiques, cette option revendique les pratiques de la
psychothérapie institutionnelle.
Quelques rappels sur des moments relationnels critiques.
A) Relation dans les situations de « crise ».
1) Crise d’angoisse
Elle se manifeste généralement par
Des sueurs
Des palpitations
Des sensations d’étouffement
Une oppression thoracique
Des nausées, des vomissements, la peur de mourir ou de perdre la raison.
Elle cède normalement au bout d’une à deux heures
Elle doit être signalée auprès des professionnels de l’équipe médicale.
Si la crise persiste au-delà de ce délais , une orientation vers une unité médicale est
nécessaire.
Lors de la crise il est souhaitable, voir parfois indispensable d’extraire la personne de
son poste de travail, de son environnement immédiat, de son équipe, de son groupe
d’activité.
Il est important de pouvoir mettre en place une ambiance calme, avec un
accompagnant qui prend le temps de parler avec la personne de la situation qu’elle vit
Au moment de sa crise. Cette attitude suffit en général à diminuer l’importance de la
crise.
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2) la crise d’agitation
a) l’agitation réactionnelle
elle survient à la suite d’un événement, ou d’une situation de peur, d’agressivité subie,
ou de conflit.
b) l’agitation pathologique
Liée à grande crise d’angoisse due à un délire, un accès maniaque, un état d’ivresse,
ou encore de manque chez un toxicomane.
c) l’agitation somatique
Elle peut être due à un trouble neurologique (épilepsie par exemple), un trauma
crânien, ou encore à une cause toxique (allergie à des produits médicamenteux, ou
chimiques). Elle est parfois le résultat d’un déséquilibre biologique
(dysfonctionnement rénal).
Dans la plupart des cas d’agitation il est important d’évaluer rapidement le degré de
dangerosité pour la personne elle-même ou pour les autres.
En cas de présence d’objets dangereux (outils, armes, objets contendants), il faut protéger la
personne des risques d’agression pour elle-même et pour son entourage immédiat.
Dans le cas d’une agitation délirante, il est utile de rester le plus neutre possible, ne pas rejeter
les éléments délirants énoncés, mais ne pas y adhérer non plus en les acceptants. Il est
important de demander à la personne de nous expliquer le plus concrètement possible ce qui
se passe pour elle, et qui justifie son agitation. Il est favorable de lui manifester une écoute
attentive, on peut favoriser cette écoute en reformulant les propos que tient la personne pour
expliquer son agitation. On prend en compte sa souffrance, son trouble, on l’aide à dépasser
sa difficulté du moment, on lui propose de chercher ensemble des solutions à cette anxiété,
cette angoisse. On fait appel si nécessaire aux référents d’une équipe médicale en le proposant
à la personne. Il est parfois difficile d’appréhender le délire lorsque des faits réels ont
entraînés la crise d’agitation (dans certaines psychoses paranoïaques, ou certaines
schizophrénies).
B) Quelques éléments relationnels quotidiens
1) Rappel du cadre
Proposer régulièrement un entretien favorisant le dialogue avec la personne en
difficulté. Insister sur l’importance du suivi du traitement, et des contacts avec ses
référents médicaux. Spécifier la notion du travail, et de l’accompagnement, un temps
pour chaque chose, les entretiens d’accompagnement et de soutient doivent si possible
ne pas se dérouler sur les espaces de travail.
2) Faire référence au projet individuel.
Ceci permet de référer la relation à un travail de l’institution et de l’équipe
professionnelle qui accompagne la personne, cela donne à l’accompagnant référent la
possibilité de conserver une certaine distance, même si l’empathie est très présente.
Cela permet aussi à la personne qui bénéficie du suivi et de l’accompagnement de se
situer dans la relation, et de considérer clairement le rôle de son accompagnant. C’est
un professionnel qui est rétribué pour lui apporter de l’aide et un soutien. C’est cette
raison qui pousse à réfléchir en équipe à l’aide des intervenants bénévoles, car
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l’accompagnant professionnel ne peut pas avoir une intervention équivoque, il n’est
pas ami, copain ou parent de la personne qui bénéficie de l’accompagnement.
C) Quelques grands troubles de la personnalité.
C’est au travers la description de ces principaux troubles que l’on peut repérer les
difficultés auxquelles peuvent être confrontés les moniteurs qui accompagnent les
personnes handicapées psychiques dans leur milieu de travail. Ces notions
élémentaires sont avant tout des indications et ne marquent pas forcément des
symptômes de maladies psychiatriques. Elles doivent être considérées avant tout
comme des repères dans le travail d’accompagnement de ces personnes.
Les traits de personnalité regroupent les composantes cognitives, émotionnelles et
pulsionnelles de chacun. Elles fixent les modalités relationnelles de chaque sujet dans
son environnement familial, social et professionnel.
a) Les grands types de personnalité.
Personnalité dépendante
Incapacité importante dans l’autonomie, attitude soumise, parfois passive, avec une
peur intense de la solitude et des ruptures.
Personnalité évitante
Ne supporte pas l’échec, supprime les situations d’initiative par peur du risque
Timidité maladive, fuite des émotions, effacement, célibat, faible estime de soi
Personnalité narcissique
Besoin excessif d’être admiré, manque d’empathie vis-à-vis des autres.
On parle de personnalité narcissique face aux comportements associés suivants
o Sentiment de supériorité
o Fantaisie, et pouvoir illimité, amour idéal
o Besoin excessif d’admiration
o Attente excessive de satisfaction des désirs
o Utilise et manipule les autres
o Envie
o Attitude hautaine et arrogante
Personnalité borderline
Humeur changeante, relations humaines conflictuelles, comportement auto-agressif.
Souvent révoltés, parfois de manière injustifiée. S’installe souvent à partir de carence
affective dans l’enfance, des maltraitances, voir des abus sexuels.
Personnalité antisociale
Indifférence vis-à-vis des normes sociales communes. Comportement impulsif.
Personnalité paranoïaque
Méfiance soupçonneuse envahissante envers les autres, caractère rigide dans les
raisonnements et les relations. Doutes permanents vis-à-vis de ses proches, de ses
collègues. Réticence à se confier, à partager ses idées. Se sent menacé ou humilié,
rancunier, colérique, tendance à la jalousie excessive et souvent injustifiée.
Personnalité schizoïde
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Trouble grave de la personnalité, solitude et isolement, désintérêt pour les relations
sociales. N’exprime pas ses émotions, indifférence aux marques de sympathie, loisirs
solitaires, difficultés à s’intégrer à une équipe ou un groupe de travail.
Personnalité schizotypique
Trouble grave de la personnalité qui se définit autour de cinq manifestations mises en
évidence :
o Croyances bizarres
o Idées de méfiance et de persécution
o Pauvreté affective
o Comportement excentrique et singulier
o Anxiété excessive
NB : les personnalités ci-dessus sont décrites des formes les plus communes aux plus
complexes et proches d’une pathologie mentale.
D) Symptômes plus graves associés aux psychoses
o Syndrome dissociatif schizophrénique (déjà traité avec les psychoses)
o Hallucinations : perception fausse sans objet à percevoir, peuvent toucher tous les
sens.
o Automatisme mental : la personne est convaincue que quelqu’un ou quelque chose
guide ses actes.
o Phobies impulsives : crainte obsédante de commettre un acte délictueux ou
dangereux.
o Clinophilie : besoin irrésistible de rester coucher, sans dormir (ne pas confondre
avec l’hypersomnie où il y a un état de sommeil profond)
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