1. Centre ville historique de Paramaribo (Suriname) (C 940rev)
Année d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial 2002
Critères (ii)(iv)
Année(s) d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril ant
Décisions antérieures du Comité voir page http://whc.unesco.org/fr/list/940/documents/
Assistance internationale
Demandes approuvées : 0
Montant total approuvé : 0 dollars EU
Pour plus de détails, voir page http://whc.unesco.org/fr/list/940/assistance/
Fonds extrabudgétaires de l’UNESCO
Néant
Missions de suivi antérieures
Août 2013 : mission de conseil de l’ICOMOS
Facteurs affectant le bien identifiés dans les rapports précédents
Cadre juridique
Système de gestion
Matériel d’illustration voir page http://whc.unesco.org/fr/list/940/
Problèmes de conservation présentés au Comité du patrimoine mondial en 2016
L’État partie a soumis un rapport sur l’état de conservation du bien le 6 janvier 2016, disponible à
http://whc.unesco.org/fr/list/940/documents/, qui aborde les questions suivantes :
Des progrès ont été réalisés dans la mise en œuvre du Plan d’urgence de 2014 qui consistait en
des mesures à court terme en matière de gestion, de conservation, de sensibilisation du public, de
cadre juridique, de gestion de la circulation et du stationnement et de planification urbaine du
centre historique de Paramaribo. Beaucoup reste à faire et la ville doit faire face à de nombreux
problèmes notamment en ce qui concerne sa gestion et sa conservation. L’absence de
financement constitue un obstacle majeur à la préservation et à l’entretien régulier des nombreux
édifices monumentaux appartenant au gouvernement. Un certain nombre de monuments relevant
du domaine privé ont été restaurés ;
Les paramètres de la révision de la Loi sur les monuments de 2002 restent à définir. Un nouveau
Comité des bâtiments de la ville a été désigné en novembre 2015, il est désormais opérationnel et
l’Autorité en charge de la gestion du site y siège. Il est précisé dans le rapport que le Ministre a
reçu plusieurs demandes de démolition d’un monument situé sur le territoire du bien mais
qu’aucune autorisation n’a été accordée ;
Une proposition d’extension des limites de la zone du patrimoine mondial a été soumise par
l’Autorité en charge de la gestion, avec l’inclusion une bande de 50 mètres de rivière le long des
berges et une extension de la zone tampon. Toutefois, l’Autorité en charge de la gestion du site a
été informée que le Gouvernement n’était pas favorable à l’expansion de la zone tampon et, par
conséquent, le projet ne pourra se poursuivre ;
S’agissant du projet de réaménagement des berges de la rivière avec la construction d’un hôtel,
d’un parking et d’un centre commercial, bien qu’un secteur ait été désigné à cette fin et que des
plans soient consultables sur Internet, aucun permis de construire n’a été accordé ;
En ce qui concerne le monument commémoratif le long des berges de la rivière, une
documentation a été envoyée au Centre du patrimoine mondial pour examen par l’ICOMOS qui n’a
pu être achevé faute de soumission par l’État partie des détails demandés. La construction a été
lancée en 2013 mais a été interrompue à plusieurs reprises ;
L’État partie et la Banque interaméricaine de développement (Interamerican Development Bank -
IDB) ont lancé l’élaboration du « Programme de réhabilitation urbaine de Paramaribo ». Les
différents éléments du programme visent à : (i) consolider le cadre institutionnel actuel de gestion
du centre ville historique ; (ii) réhabiliter les principaux bâtiments et paysages dans la zone de
protection ; et (iii) améliorer les principaux services et infrastructures dans le centre ville historique
et en lien avec le reste de la ville. Un aide-mémoire a été signé à cette fin en juin 2014, mais aucun
progrès n’est à noter depuis lors ;
Enfin, s’agissant de la reconstruction de l’ancien bâtiment du parlement, la phase de conception a
été lancée et il a été décidé que le bâtiment historique reconstruit accueillerait tous les services
opérationnels, la documentation et l’information, tandis que le nouveau bâtiment accueillerait la
salle dans laquelle le parlement se réunit.
Analyse et conclusions du Centre du patrimoine mondial, de l’ICOMOS et de l’ICCROM
Les progrès réalisés dans la mise en œuvre du plan d’action d’urgence de 2014 sont salués. Toutefois,
il est à noter qu’un grand nombre d’actions n’ont pas encore été mises en œuvre ou ne sont pas encore
achevées, en particulier, celles visant à renforcer la structure de gestion, à améliorer la réglementation
et la législation, et à financer la mise en œuvre du plan de gestion et des actions de conservation. Il est
regrettable qu’un manque chronique de financement persiste pour restaurer et conserver les bâtiments
historiques du gouvernement et pour mettre en œuvre pleinement le plan d’action.
Il est préoccupant de constater qu’aucun progrès conséquent n’a été réalisé dans la mise à jour et
l’harmonisation des cadres législatif et réglementaire. La Loi sur les monuments de 2002 doit encore
être révisée et, à ce jour, aucune disposition légale ne définit le rôle et la position de l’Autorité en charge
de la gestion du site.
Il est recommandé que le Comité félicite l’État partie pour l’adoption officielle du Plan de gestion du
patrimoine mondial de Paramaribo 2011-2015 par le Conseil des ministres en janvier 2014. Toutefois,
l’État partie devrait être instamment prié d’intégrer le plan de gestion au sein des plans de
développement locaux et nationaux et de prévoir des dispositions budgétaires pour sa mise en œuvre.
En outre, une mise à jour du plan de gestion pour la période 2016-2020 devrait être envisagée.
De même, il est recommandé que l’État partie soit instamment prié de mettre en œuvre l’élaboration
d’un plan de zonage et de réglementations urbaines comme le prévoit le Plan d’action d’urgence.
Note a été prise de la désignation, en novembre 2015, d’un Comité des bâtiments auquel siège l’Autorité
en charge de la gestion.
La révision et l’extension des zones tampon et la modification mineure des limites de la zone du
patrimoine mondial afin d’intégrer 50 mètres de rivière, ce qui constitue un moyen de protéger le
paysage urbain depuis la rivière, sont considérées comme de la plus grande importance. Cela s’avère
particulièrement urgent au vu des potentiels projets de construction dans ce secteur qui auraient de
graves conséquences sur l’intégrité et l’authenticité du bien. Il est extrêmement préoccupant qu’un
terrain sur le bord de la rivière ait été concédé à une société privée afin qu’elle y construise un centre
commercial, un hôtel et un parking. Il conviendrait de recommander vivement à l’État partie de procéder
à l’extension des limites, de retirer le permis accordé à la société privée et de revoir les réglementations
appropriées.
Il est noté qu’aucune autorisation de démolition de structures monumentales sur le territoire du bien du
patrimoine mondial n’a été accordée au cours de la période couverte par le rapport, il est vivement
conseillé à l’État partie de poursuivre cette politique.
S’agissant du « Monument aux victimes » sur le bord de la rivière, il est recommandé que le Comité
regrette qu’aucune documentation complémentaire n’ait été soumise, comme précédemment demandé,
et que l’ICOMOS n’ait pas été en mesure d’achever l’examen technique du projet et de l’emplacement
du bâtiment. S’il était confirmé que le bâtiment était en cours d’achèvement, une évaluation serait
demandée afin de déterminer s’il affecte la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien et de ses
attributs.
L’élaboration du Programme de réhabilitation urbaine de Paramaribo, avec le soutien de la Banque
interaméricaine de développement, est considérée comme un développement positif. L’autorité en
charge de la gestion du bien devrait être étroitement associée à la conception et à la mise en œuvre du
projet et, si nécessaire, des conseils devraient être sollicités auprès du Centre du patrimoine mondial
et des Organisations consultatives.
Décision adoptée: 40 COM 7B.9
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC/16/40.COM/7B,
2. Rappelant la décision 38 COM 7B.47, adoptée à sa 38e session (Doha, 2014),
3. Félicite l’État partie pour l’adoption du Plan de gestion du patrimoine mondial de Paramaribo 2011-
2015 et du Plan d’action d’urgence 2014 ;
4. Prie instamment l’État partie de prendre les mesures nécessaires à leur mise en œuvre, en
prenant également en considération les recommandations de la mission de conseil ICOMOS de
2013 et en accordant une attention toute particulière au renforcement de l’Autorité en charge de la
gestion et à la mise à disposition du financement de ses opérations, ainsi qu’aux indispensables
travaux urgents de conservation et de restauration des bâtiments monumentaux appartenant au
gouvernement ;
5. Exprime ses plus vives préoccupations quant à l’aménagement immobilier de la zone située au
bord de l’eau et prie instamment et fortement l’État partie de retirer le permis accordé à une société
privée, de prendre les mesures nécessaires à la conservation appropriée de la zone au bord de
l’eau et de poursuivre le projet d’extension du bien du patrimoine mondial afin d’inclure une bande
de rivière d’au moins 50 mètres ;
6. Invite l’État partie à soumettre l’extension ci-dessus mentionnée sous la forme d’une modification
mineure des limites, conformément aux paragraphes 163-165 des Directives opérationnelles, pour
examen par le Comité du patrimoine mondial ;
7. Regrette que l’examen technique du « Monument aux victimes » dans la zone au bord de l’eau
n’ait pu être achevé par les Organisations consultatives en raison d’une documentation incomplète
fournie par l’État partie et demande à ce dernier de fournir d’urgence les informations relatives à la
construction de ce monument ;
8. Accueille avec satisfaction l’initiative de l’État partie consistant à élaborer, avec le soutien de la
Banque interaméricaine de développement, un grand programme de réhabilitation urbaine auquel
l’Autorité en charge de la gestion du bien devrait être étroitement associée et invite également
l’État partie à solliciter des conseils auprès du Centre du patrimoine mondial et des Organisations
consultatives sur sa conception et sa mise en œuvre ;
9. Demande également à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er
décembre 2017, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en œuvre
des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 42e
session en 2018.
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