THEME 6 : PRATIQUES MEDICALES POUR SAUVER DES VIES Les greffes Page 1 sur 19 DOC 1 Définitions GREFFE Transfert de cellules, de tissus ou d'un organe prélevés soit sur le malade lui-même (autogreffe) ou sur un donneur (allogreffe ou xénogreffe). La personne au bénéfice de la greffe s'appelle receveur. La compatibilité entre donneur et receveur est capitale. La greffe de moelle osseuse est une procédure médicale très délicate utilisée dans le traitement de certaines tumeurs, de leucémies ou du cancer du sein à la suite d'une chimiothérapie intensive. Les cellules de la moelle osseuse, détruite par le traitement ou la maladie sont alors remplacées par des cellules greffées. http://www.futura-sciences.com/magazines/sante/infos/dico/d/medecine-greffe-2705/ GREFFON 18/07/2005 - médecine Nom de l'organe ou du tissu prélevé sur un donneur pour une transplantation. ALLOGREFFE 07/07/2005 - médecine Le préfixe" allo" caractérise l'origine du greffon, c'est à dire humaine mais d'une personne qui n'est pas le malade lui -même. http://www.futurasciences.com/magazines/sciences/recherche/?q%5B0%5D=greffon&filtres%5B0%5D=category%3A %22D%C3%A9finition%22&UseCluster=0&sortBy=pertinence&typeQuery=2&Aspect=D%C3%A9fini tion&synFlag=ok TRAITEMENT IMMUNOSUPPRESSEUR Traitement destiné à combattre les phénomènes de rejet suivant une greffe. Le traitement immunosuppresseur, indispensable tout au long de la vie de la greffe, comporte l'association de plusieurs médicaments. Les protocoles d'immunosuppression varient en fonction de l'état immunologique du receveur, de la période après la greffe, et de l'éventualité d'épisodes de rejet aigu. Le traitement immunosuppresseur, s'il permet habituellement le contrôle de la réaction de rejet, diminue les défenses de l'organisme vis-à-vis des infections et peut faciliter le développement de certaines tumeurs. http://www.futura-sciences.com/magazines/sante/infos/dico/d/medecine-traitement-immunosuppresseur4026/ IMMUNOLOGIE Spécialité biologique et médicale qui étudie l’ensemble des défenses de l’organisme contre les antigènes (agents pathogènes extérieurs) http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/immunologie/41767 THEME 6 : PRATIQUES MEDICALES POUR SAUVER DES VIES Les greffes Page 2 sur 19 DOC 2 Rejet de greffe http://www.futura-sciences.com/magazines/sante/infos/dico/d/medecine-rejet-greffe-14243/ Le rejet de greffe correspond à la destruction du greffon transplanté dans un organisme, du fait d’une réponse immunitaire dirigée contre lui. L’élément étranger est perçu comme un intrus et donc une menace, alors les défenses de l’organisme réagissent. Il constitue la principale complication consécutive à une greffe d’organe, mais peut être limité grâce à des traitements immunosuppresseurs. Différents types de rejets de greffe Après la transplantation d'un organe, le corps réagit parfois très vite, dès les premières heures dans certains cas. Dans les jours et mois qui suivent la greffe, le rejet peut devenir aigu. Le patient souffre alors de divers symptômes, dépendants de l’organe reçu. Ces épisodes peuvent s’arrêter en cas de traitement efficace. Le rejet de greffe chronique se traduit par un arrêt de la circulation sanguine dans l’organe greffé, conduisant inéluctablement à sa nécrose. Là encore, divers symptômes peuvent se manifester. Mécanismes des rejets de greffe À la surface des cellules du greffon, l’organisme receveur reconnaît des anticorps qui ne sont pas les siens, principalement ceux du système HLA. Le système immunitaire se dirige donc vers ces intrus et les détruit progressivement. Traitement du rejet de greffe Pour limiter les risques de rejet de greffe, les patients transplantés sont soumis à un traitement à base de médicaments immunosuppresseurs qui, comme leur nom l’indique, bloquent le système immunitaire. Bien qu’ils s’avèrent efficaces, ils présentent des effets secondaires importants, rendant les patients beaucoup plus vulnérables à toute infection. C’est pourquoi un suivi médical régulier s’impose. THEME 6 : PRATIQUES MEDICALES POUR SAUVER DES VIES Les greffes Page 3 sur 19 DOC 3 Le système immunitaire : qu'est-ce que c'est? Accueil > Maladies > Index des maladies de A à Z Voir le document Renforcer le système immunitaire Les organes du système immunitaire Les étapes de la réponse immunitaire La réponse immunitaire non spécifique La réponse immunitaire spécifique Le système immunitaire est notre meilleur système de défense contre la maladie : il chasse les virus, lutte contre les bactéries, attaque les champignons, tue les parasites ainsi que les cellules tumorales. Le système immunitaire est même un élément essentiel à notre survie sur terre. Invisible à l’oeil nu, il ne peut être identifié à un organe unique, et doit assurer sa présence partout dans le corps, à toute heure du jour et de la nuit. De quoi est-il fait? Comment agit-il? C’est à ces questions que nous allons tenter de répondre. Les organes du système immunitaire haut Invisible à nos yeux, il assure pourtant la garde, de jour comme de nuit. Que ce soit pour guérir une otite ou un cancer, le système immunitaire est essentiel. Le système immunitaire est fait d’un système d’interactions complexes mettant en oeuvre de nombreux organes, cellules et substances différentes. La majorité des cellules ne se trouvent pas dans le sang, mais plutôt dans un ensemble d’organes appelés organes lymphoïdes. La moelle osseuse et le thymus. Ces organes produisent les cellules immunitaires (les lymphocytes). La rate, les ganglions lymphatiques, les amygdales et les amas de cellules lymphoïdes situés sur les muqueuses des voies digestives, respiratoires, génitales et urinaires. C’est habituellement dans ces organes périphériques que les cellules sont appelées à réagir. La rapidité d’action des défenses immunitaires est extrêmement importante. Celle-ci repose entre autres sur l’efficacité de la communication entre les divers acteurs en jeu. Le système cardiovasculaire est la seule voie de passage qui relie les organes lymphoïdes. Bien qu’on ne puisse encore en expliquer tous les mécanismes, on sait aujourd’hui qu’il existe d’importantes interactions entre le système immunitaire, le système nerveux et le système endocrinien. Certaines sécrétions des cellules immunitaires sont comparables à des hormones sécrétées par les glandes endocrines, et les organes lymphoïdes possèdent des récepteurs pour des messages nerveux et hormonaux. Les étapes de la réponse immunitaire haut On peut diviser les étapes de la réponse immunitaire en deux : la réponse non spécifique, qui constitue « l’immunité innée » (nommée ainsi parce qu’elle est présente dès la naissance), agit en ne tenant pas compte de la nature du micro-organisme qu’elle combat; la réponse spécifique, qui confère « l’immunité acquise », passe par la reconnaissance de l’agent à attaquer et la mise en mémoire de cet événement. La réponse immunitaire non spécifique haut Les barrières physiques La peau et les muqueuses sont les premières barrières naturelles auxquelles se buttent les assaillants. La peau est le plus grand organe du corps et offre une protection incroyable contre les infections. En plus de constituer une interface physique entre l’environnement et nos systèmes vitaux, elle offre un milieu hostile aux microbes : sa surface est légèrement acide et plutôt sèche, et elle est couverte de « bonnes » bactéries. Cela explique pourquoi l’hygiène excessive n’est pas nécessairement une bonne chose pour la santé. La bouche, les yeux, les oreilles, le nez, les voies urinaires et génitales offrent tout de même des voies de passage pour les microbes. Ces voies ont aussi leur système de protection. Par exemple, les réflexes de la toux et de l’éternuement expulsent les micro-organismes des voies respiratoires. THEME 6 : PRATIQUES MEDICALES POUR SAUVER DES VIES Les greffes Page 4 sur 19 L’inflammation L’inflammation est la première barrière que rencontrent les micro-organismes pathogènes qui franchissent notre enveloppe corporelle. Tout comme la peau et les muqueuses, ce type de réponse immunitaire agit sans connaître la nature de l’agent qu’il combat. Le but de l’inflammation est d’inactiver les agresseurs et de mettre en oeuvre la réparation des tissus (en cas de lésion). Voici les principales étapes de l’inflammation. La vasodilatation et la plus grande perméabilité des capillaires dans la zone atteinte ont pour effet d’augmenter l’afflux sanguin (responsable de la rougeur) et de permettre l’arrivée des acteurs de l’inflammation. La destruction des pathogènes par les phagocytes : un type de globule blanc qui est capable d’englober des microorganismes pathogènes ou d’autres cellules malades et de les détruire. Il en existe plusieurs types : les monocytes, les neutrophiles, les macrophages et les cellules tueuses naturelles (cellules NK). Le système du complément, qui comprend une vingtaine de protéines qui agissent en cascade et permettent de détruire directement les microbes. Le système du complément peut être activé par les microbes eux-mêmes ou par la réponse immunitaire spécifique (voir ci-dessous). Les interférons En cas d’infection virale, les interférons sont des glycoprotéines qui inhibent la multiplication des virus à l’intérieur des cellules. Une fois sécrétés, ils diffusent dans les tissus et stimulent les cellules immunitaires voisines. La présence de toxines microbiennes peut aussi déclencher la production d’interférons. La fièvre est un autre mécanisme de défense parfois présent dans les premiers stades d’une infection. Son rôle est d’accélérer les réactions immunitaires. À une température un peu plus élevée que la normale, les cellules agissent plus rapidement. De plus, les germes se reproduisent moins rapidement. La réponse immunitaire spécifique haut C’est ici qu’interviennent les lymphocytes, un type de globules blancs dont on distingue deux classes : les lymphocytes B et les lymphocytes T. Les lymphocytes B comptent pour environ 10 % des lymphocytes qui circulent dans le sang. Lorsque le système immunitaire rencontre un agent étranger, les lymphocytes B sont stimulés, se multiplient et se mettent à produire des anticorps. Les anticorps sont des protéines qui se fixent sur les protéines étrangères; c’est le point de départ de la destruction du pathogène. Les lymphocytes T représentent plus de 80 % des lymphocytes en circulation. Il existe deux types de lymphocytes T : les cellules T cytotoxiques qui, lorsqu’elles sont activées, détruisent directement les cellules infectées par des virus et les cellules tumorales, et les cellules T facilitatrices, qui contrôlent d’autres aspects de la réponse immunitaire. La réponse immunitaire spécifique crée l’immunité acquise, celle qui se développe au fil des ans en conséquence des rencontres que notre organisme fait avec des molécules étrangères spécifiques. Ainsi, notre système immunitaire garde en mémoire les bactéries et virus particuliers qu’il a déjà rencontrés afin de rendre la seconde rencontre beaucoup plus efficace et rapide. On estime qu’un adulte a 9 11 en mémoire de 10 à 10 protéines étrangères différentes. Ce qui explique que l’on n’attrape pas la varicelle et la mononucléose deux fois, par exemple. Il est intéressant de remarquer que l’effet de la vaccination est de provoquer cette mémoire d’une première rencontre avec un pathogène. Recherche et rédaction : Marie-Michèle Mantha, M.Sc. r Révision médicale : D Paul Lépine, M.D. D.O. Texte créé le : 1er novembre 2004 Bibliographie Association médicale canadienne. Encyclopédie médicale de la famille, Sélection du Reader's Digest, Canada, 1993. Starnbach MN (Ed). The truth about your immune system; what you need to know, President and Fellows of Harvard College, États-Unis, 2004. Vander Aj et al. Physiologie humaine, Les Éditions de la Chenelière inc., Canada, 1995. DOC 4 www.sfo.asso.fr/sites/sfo.prod/files/files/..._/07_greffe_de_cornee.pdf Fiche d’information n°07 Opération de greffe de cornée Madame, Mademoiselle, Monsieur, Vous êtes atteint d'une anomalie de la cornée à l'origine de vos troubles visuels. Votre ophtalmologiste vous propose une greffe de cornée car cette intervention constitue le seul moyen d'améliorer votre vision. Cette fiche contient l'information sur l'opération qui vous est proposée, sur ses résultats et sur ses risques. THEME 6 : PRATIQUES MEDICALES POUR SAUVER DES VIES Les greffes Page 5 sur 19 Les anomalies de la cornée La cornée, comme un verre de montre, est le hublot de l'œil qui permet le passage de la lumière. La cornée peut être altérée par des opacités, par un oedème ou par une déformation. Pourquoi faire une greffe de cornée ? Pour tenter de restituer la transparence et favoriser la transmission de la lumière dans de bonnes conditions. La vision sera alors améliorée si les autres structures oculaires le permettent. L'opération : Elle est réalisée sur le patient alors qu'il est installé sur le dos, en milieu chirurgical stérile et sous microscope. Elle représente un geste chirurgical majeur car elle consiste à ouvrir l'œil et à remplacer l'un de ses éléments, la cornée. Hospitalisation : Votre mode d'hospitalisation vous sera proposé par votre ophtalmologiste en accord avec le médecin anesthésiste. Elle sera en moyenne de 2 à 5 jours selon le type de greffe de cornée. Anesthésie : Elle peut être générale ou locale par injection de produits anesthésiques au voisinage de l'œil. Il est exceptionnel de pouvoir se contenter d'une anesthésie par des gouttes. Le choix résulte de l'avis de votre ophtalmologiste et de celui du médecin anesthésiste. Ce choix prend en compte votre souhait lorsque cela est possible. Technique opératoire : Elle diffère selon le type de greffe envisagé par votre ophtalmologiste. Dans la greffe habituelle, le greffon provient d'un donneur humain. Il existe un risque de rejet de la greffe. La greffe peut concerner toute l’épaisseur de la cornée (greffe ou kératoplastie transfixiante) ou une seule partie de l’épaisseur (greffe ou kératoplastie lamellaire antérieure ou postérieure) lorsque seulement une partie de la cornée est altérée. Dans l’exceptionnelle autogreffe, la cornée transparente est prise sur l'un des 2 yeux du patient. Cette technique évite le rejet mais expose aux risques d'une double opération. Dans la plupart des cas, l'ablation de la cornée malade est réalisée à l'aide d'un trépan, parfois automatisé, ou encore à l’aide d’un laser femtoseconde. Le greffon est suturé par des fils. La greffe de la cornée peut être combinée à une opération de la cataracte ou à celle d'un glaucome. La difficulté augmente avec la complexité de l'opération et les risques sont augmentés parallèlement. Une analyse anatomopathologique de la cornée peut être effectuée. Incidents opératoires : - La trépanation de la cornée peut être imparfaite, entraînant des difficultés pour la suture. - Les anomalies découvertes par le chirurgien derrière une cornée opaque peuvent l'obliger à réaliser une opération plus complexe que celle initialement prévue. - Une hémorragie peut se produire qui, en général, se résorbe en quelques jours. Dans des cas très exceptionnels, elle peut aboutir à la perte de la vision ou de l'œil. Une réintervention peut être nécessaire pour compléter la suture ou pour corriger une anomalie non constatée pendant l'opération. De telles situations sont imprévisibles. 2 L'évolution postopératoire habituelle : Dans la très grande majorité des cas l'œil opéré est peu ou pas douloureux. La récupération visuelle est progressive. Les soins locaux sont réduits à l'instillation de gouttes pour plusieurs mois, associée éventuellement à l'application d'une pommade et à la prise de comprimés. Le port d'une protection oculaire est utile les premières semaines. Votre chirurgien vous indiquera les modalités de ce traitement qui peut s'étendre sur plusieurs mois. L'ablation des fils de suture peut être nécessaire. Il est possible de les laisser en place sans inconvénient. Il faut se souvenir qu'un œil greffé sera pour toujours un œil plus fragile nécessitant une surveillance régulière. Les complications de la greffe : Bien qu'elle soit de pratique ancienne et courante, l'opération de greffe de cornée n'échappe pas à la règle générale selon laquelle il n'existe pas de chirurgie sans risque. Il n'est pas possible à votre ophtalmologiste de garantir formellement le succès de l'opération. Les complications graves de l'opération sont assez rares. Elles peuvent cependant aboutir, dans les cas les plus extrêmes, à la perte de toute vision, voire à la perte de l'œil. Le rejet de greffe ne concerne pas l'autogreffe. Il se manifeste à partir des premières semaines après l'opération et jusqu'à 20 ans après celle-ci. Il peut être traité par des médicaments avec une certaine efficacité. En cas d'échec de ce traitement le greffon reste opaque et la vision est très basse. Une seconde greffe est possible mais son risque d'échec est augmenté. Les infections touchent 2 à 5 cas sur 1000. L'augmentation de la pression oculaire. Le traumatisme de l'œil par le patient ou son entourage. La déformation de la cornée greffée (astigmatisme) est très fréquente, parfois réversible à l'ablation des fils ou par une opération. La perte de transparence spontanée du greffon qui traduit une dévitalisation du greffon pour laquelle il n'y a pas de traitement. Une seconde greffe est possible mais son risque d'échec est augmenté. Un oedème rétinien central. Plus spécifiquement en cas de greffe de cornée lamellaire, son échec peut conduire à une reprise ou à une conversion en greffe de cornée transfixiante selon la cause de la complication. Le greffon cornéen provenant d'un donneur a transité par une Banque de Cornée, qui a procédé à tous les tests de qualité requis par les textes officiels. Il n'est cependant jamais possible d'affirmer que ce tissu biologique ne sera pas susceptible de transmettre une maladie bactérienne, mycosique, virale ou à prion dont l'expression peut être immédiate après la greffe ou survenir beaucoup plus tard. THEME 6 : PRATIQUES MEDICALES POUR SAUVER DES VIES Les greffes Page 6 sur 19 • Fumer augmente le risque de complications chirurgicales de toute chirurgie. • Arrêter de fumer 6-8 semaines avant l'intervention élimine ce risque supplémentaire. Si vous fumez, parlez-en à votre médecin, votre chirurgien et votre anesthésiste ou appelez la ligne Tabac-InfoService au 3989 pour vous aider à réduire les risques et mettre toutes les chances de votre côté. Votre ophtalmologiste est disposé à répondre à toute question complémentaire que vous souhaiteriez lui poser. Les dispositions réglementaires font obligation au médecin de prouver qu'il a fourni l'information au patient. Aussi vous demande-t-on de signer ce document dont le double est conservé par votre médecin. Je soussigné ................................................................................................. reconnais que la nature de l'intervention, ainsi que ses risques, m'ont été expliqués en termes que j'ai compris, et qu'il a été répondu de façon satisfaisante à toutes les questions que j'ai posées. J'ai disposé d'un délai de réflexion suffisant et Date et Signature donne mon accord ne donne pas mon accord pour la réalisation de l'acte qui m'est proposé. Ces fiches nationales ont été créées sous l'égide de la Société Française d'Ophtalmologie (SFO) et du Syndicat National des Ophtalmologistes de France (SNOF). Fiche révisée en novembre 2009. http://www.sfo.asso.fr La cornée est le seul tissu dont la greffe nécessite une inscription sur liste d'attente. En 2010, plus de 9.000 cornées ont été prélevées et environ 3.500 patients ont bénéficié d'une greffe de cornée. http://www.futurasciences.com/magazines/sante/infos/dossiers/d/medecine-greffe-greffes-organes-tissus1486/page/8/ THEME 6 : PRATIQUES MEDICALES POUR SAUVER DES VIES Les greffes Page 7 sur 19 DOC 5 http://www.savoirs.essonne.fr/fileadmin/bds/MEDIA/animations/don_organes/BdSDonOrganes.html THEME 6 : PRATIQUES MEDICALES POUR SAUVER DES VIES Les greffes Page 8 sur 19 DOC 6 http://www.agence-biomedecine.fr/IMG/pdf/brochure_resultats_risques_vdef.pdf. GREFFE RÉNALE : DES PROGRÈS MAJEURS Les progrès en matière de greffe rénale ont été majeurs au cours de ces quarante dernières années. Ainsi, > La mortalité des patients greffés a considérablement diminué, passant de 20 % à un an dans les années 1970 aux alentours de 4 % en 2010. > La survie du greffon rénal était dans les années 1970 de 80 % à un an et de 40 % à cinq ans. En 2005, elle était de 92 % à un an et de 85 % à cinq ans avec des durées atteignant quinze à vingt ans, voire plus. > Enfin la qualité de vie d’un patient greffé est largement supérieure à celle d’un patient en dialyse avec une mortalité et une morbidité moindres. THEME 6 : PRATIQUES MEDICALES POUR SAUVER DES VIES Les greffes Page 9 sur 19 DOC 7 http://www.frm.org/dossiers-79.html Quels sont les risques ? Il faut d’abord savoir que les risques des transplantations peuvent être liés soit au receveur, soit au donneur. Par exemple, les nourrissons et les personnes âgées sont des receveurs à haut risque. De même, les donneurs porteurs de cicatrice d’infection sont également potentiellement à risque. Cependant, chaque étape de la greffe comporte des risques spécifiques : le processus amont mettant en oeuvre le prélèvement, la conservation, le transport et la transformation du greffon est soumis à une réglementation stricte ; la greffe elle-même pose encore d’importants problèmes de transmission d’infections et des problèmes immunologiques (rejet du greffon) ; enfin, après la greffe, les complications sont d’ordre immunologique et proviennent essentiellement de l’utilisation des médicaments immunosuppresseurs, les complications chirurgicales étant devenues mineures. Le prélèvement, la conservation, le transport et la transformation des greffons font l’objet de règles de Bonnes Pratiques dans le cadre réglementaire européen d’une démarche qualité. La possibilité de conservation prolongée des tissus dans des banques permet d’envisager des techniques de sécurisation après prélèvement : l’inactivation des tissus chaque fois que cela est possible, la mise en quarantaine des tissus ou cellules provenant de donneurs vivants ou d’un prélèvement multi-organes (le "témoin" donneur vivant ou receveur d’organes est re-testé 4 mois plus tard et le greffon est "libéré" si les sérologies sont négatives). Le rejet du greffon reste le risque majeur. Or, la compatibilité donneur-receveur, si elle est simple en ce qui concerne le groupe sanguin (système ABO), fait en revanche encore l’objet de nombreuses recherches en ce qui concerne le complexe majeur d’histocompatibilité (système HLA), principal mécanisme impliqué dans le succès ou l’échec des greffes. Lorsqu’une cellule est introduite dans un organisme, elle y est reconnue comme étrangère. L’organisme receveur produit alors des anticorps et des leucocytes (globules blancs qui reconnaissent les antigènes HLA du donneur et détruisent les cellules qui les portent). Ce phénomène naturel de rejet bénéfique lorsqu’il s’agit d’un microbe, est bien sûr extrêmement dommageable lorsqu’il s’agit d’un organe transplanté. Dans le cas des transplantations, la réaction immunologique du receveur dirigée contre les antigènes portés par le greffon est induite par les lymphocytes T CD4 et CD8 du receveur (les lymphocytes sont des cellules qui jouent un rôle déterminant dans les processus immunitaires de l’organisme), qui vont provoquer des lésions tissulaires caractéristiques et perturber les fonctionnements du greffon. Cette réaction prend d’abord la forme d’une multiplication des cellules T, dont la fonction est de reconnaître le greffon, puis d’un développement des lymphocytes T cytotoxiques, dont le rôle est de détruire les cellules du greffon étranger. Enfin, les lymphocytes T, au contact du greffon, sécrètent des cytokines (interféron y et TNF (Tumor Necrosis Factor) y) et des chimiokines, et rejettent le greffon. Ce rejet est dit "aigu". Ces crises interviennent en général dans le courant de la deuxième semaine ou dans les premiers mois suivant la greffe. Elles ont une incidence de 30 à 50 % et sont réversibles avec un traitement adapté. Une autre forme de rejet est le rejet dit "chronique", c’est-à-dire la dégradation progressive et totale de la fonction de l’organe transplanté. Le résultat de cette altération est la constitution de fibroses et de lésions vasculaires entraînant, à terme, la perte du greffon. Les mécanismes de rejet (en particulier ceux des réactions inflammatoires, chroniques et fibrosantes) sont encore mal connus. La transmission d’infections et de tumeurs pose également un problème central en matière de transplantation à partir d’un donneur en état de mort encéphalique et les infections virales sont fréquentes et particulièrement redoutables. Dans le cas de greffes d’organes, les risques infectieux sont mineurs et portent sur deux grandes classes de virus : les virus Herpès et les virus Papillome. Parmi les virus Herpès, le cytomégalovirus et les Herpès de type 1 et 2 sont actuellement contrôlés par des chimiothérapies antivirales (ce qui n’est pas le cas pour l’infection par le virus d’Epstein Barr – EBV). Or, 90 % des individus adultes sont porteurs de l’EBV ; on ne peut donc éliminer ces sujets des donneurs potentiels. Globalement, l’infection virale liée à la greffe d’organes peut entraîner des cancers à moyen terme (1 à 10 ans) : ainsi, l’EBV peut provoquer des lymphomes, le virus Herpès 8 peut être responsable du sarcome de Kaposi (qui n’est actuellement sensible à aucun traitement), les Human Papilloma Virus (HPV) peuvent être à l’origine de cancers génitaux et cutanés. Ces cancers viroinduits doivent faire l’objet d’une surveillance systématique, THEME 6 : PRATIQUES MEDICALES POUR SAUVER DES VIES Les greffes Page 10 sur 19 ainsi que d’une prévention contre les effets des rayons ultra-violets (l’irradiation constitue elle-même un cofacteur majeur de risque de cancer cutané). Dans le cas des allo- ou des autogreffes de cellules souches, le risque se situe surtout au niveau des infections consécutives à l’aplasie : infections fongiques (candidose ou aspergillose) et septicémies (qui nécessitent l’isolement du patient). Il faut cependant souligner que si le risque relatif de la survenue de ces infections augmente avec les transplantations, il n’en reste pas moins faible au regard du nombre de transplantations réalisées. L’utilisation de marqueurs permet de reconnaître l’état du greffon. D’un point de vue microbiologique, le Sida et les hépatites B et C constituent également des risques majeurs contre lesquels il n’existe encore aucun traitement satisfaisant. C’est pourquoi des mesures réglementaires européennes ont été prises pour leur dépistage. L’utilisation de médicaments immunosuppresseurs est l’une des causes majeures des complications postgreffe. Destinés à diminuer l’intensité des réactions immunologiques de l’organisme contre le greffon, ces médicaments ne sont jamais sans risque. C’est pourquoi leur prescription obéit à des stratégies thérapeutiques de recherche du risque minimum au sein d’un rapport optimal bénéfice/risque (les possibilités d’alternative_voir chapitre suivant_ à la transplantation sont donc d’abord toujours recherchées). Dans la mesure où ces traitements associent généralement une bi- ou une tri-thérapie par corticoïdes, azathioprine et un inhibiteur de la calcineurine (ciclosporine ou FK 506), les effets secondaires propres à chacun sont nombreux et sévères. Ainsi, la corticothérapie, utilisée à forte dose en phase aiguë, induit des risques osseux importants (comme l’ostéonécrose des têtes fémorales, l’ostéoporose, des tassements vertébraux), ainsi que des risques d’obésité, de diabète, d’altérations cutanées, de cataractes ; l’azathioprine peut entraîner une diminution des leucocytes ; la ciclosporine, systématiquement associée en raison du caractère relativement spécifique et important de son effet immunodépresseur, provoque des effets difficiles à gérer (variables selon les individus), notamment d’insuffisance rénale, d’hypertension artérielle, d’hirsutisme et de tremblements, ainsi que certains signes neurologiques. En outre, le FK 506 provoque une insuffisance rénale, les antimétabolites des insuffisances médullaires avec leucopénie, ainsi que des diarrhées. Mais l’alternative à ces effets secondaires est le risque de rejet qui, dans certains cas peut signifier la mort. Les complications de la chirurgie sont relativement rares (moins de 10 % des cas) et sont généralement rencontrées en phase initiale de greffe : sténoses de l’artère rénale ou de l’uretère dans les transplantations rénales, hémorragie intra-abdominale, thrombose de l’artère hépatique, complications biliaires, ischémie dans les transplantations hépatiques, défaillance cardiaque globale ou droite isolée dans les transplantations cardiaques ; elles peuvent parfois entraîner la nécessité de pratiquer une nouvelle transplantation. THEME 6 : PRATIQUES MEDICALES POUR SAUVER DES VIES Les greffes Page 11 sur 19 DOC 8 LA GREFFE À PARTIR D’UN DONNEUR VIVANT : UNE PRATIQUE ENCORE PEU DÉVELOPPÉE EN FRANCE Malgré ses nombreux avantages, la greffe à partir de donneur vivant a mis plus de temps à se développer en France que chez la plupart de nos voisins européens. Dans un contexte de pénurie, elle offre pourtant aux patients en attente de greffe une alternative thérapeutique efficace. Le nombre de greffes rénales issues de donneurs vivants a régulièrement augmenté depuis l’année 2004. En 2012, 357 greffes de ce type ont été effectuées contre 302 en 2011 (+ 18 %). En 2012, l’activité de greffe rénale à partir de donneur vivant représente 12 % des greffes rénales. Le cap des 10 % a été franchi en France en 2011. La greffe à partir de donneur décédé représente aujourd’hui encore l’essentiel de l’activité de greffe d’organes en France. Evolution de la répartition des sources de greffons rénaux entre 2003 et 2012 en France. La comparaison de cette activité à l’échelle internationale montre qu’en France, elle est très inférieure à celle observée dans la plupart des pays européens.(2) http://www.agence-biomedecine.fr/IMG/pdf/brochure_resultats_risques_vdef.pdf THEME 6 : PRATIQUES MEDICALES POUR SAUVER DES VIES Les greffes Page 12 sur 19 DOC 9 GREFFE DE CELLULES SOUCHES DU SANG Le traitement de certains cancers inclut la greffe de cellules souches du sang (on parlait anciennement de greffe de moelle). Qu'est-ce qu'une cellule souche? Contrairement à la plupart des cellules, les cellules souches sont capables de se renouveler indéfiniment et de réparer des tissus abimés, voire de les créer de toute pièce. On les trouve à plusieurs niveaux (embryon, foetus, moelle osseuse, différents organes). Les cellules souches qui régénèrent continuellement le sang sont situées dans la moelle osseuse. La greffe de cellules souches La greffe proprement dite est précédée d'une chimiothérapie, accompagnée ou non d’une irradiation corporelle totale pour détruire un maximum de cellules cancéreuses. Mais ces traitements détruisent aussi les cellules souches du sang. C'est pourquoi une greffe de cellules souches est ensuite indispensable pour permettre la régénération du sang en globules rouges, globules blancs et plaquettes. Le traitement et les soins liés à cette technique exigent des connaissances très spécifiques. L’intervention a donc lieu exclusivement dans des hôpitaux spécialisés. Deux types de greffe La greffe autologue Elle utilise les cellules souches du patient. Celles-ci sont prélevées au moment où les effets de la maladie ont été, le plus possible, atténués. Ce type de greffe peut être envisagé jusqu’à environ 65 ans. Avantage : les cellules souches proviennent du corps du patient, avec un risque d’effets secondaires et de complications nettement plus faible qu’en cas de greffe allogénique provenant d'un donneur. Inconvénient majeur : la présence éventuelle, malgré les traitements préalables, de cellules cancéreuses résiduelles parmi les cellules souches. Le risque de récidive est donc plus élevé que dans le cas d’une greffe allogénique. La greffe allogénique (ou allogreffe) Elle utilise les cellules souches d’un donneur compatible. Il s’agit de préférence d’un donneur apparenté (frère ou soeur). À défaut, il est possible d’utiliser les cellules souches d’un donneur compatible non apparenté. Ce type de greffe peut être envisagé jusqu’à 50 ans. Avantage : les cellules du donneur sont capables d’éliminer les cellules cancéreuses qui pourraient encore être présentes dans l’organisme. On appelle cela "l'effet greffon contre cancer". Le greffon diminue le risque de récidive (réapparition) de la maladie. Inconvénient: il existe un risque de réaction du greffon contre l’hôte. Il s’agit d’une complication importante. Les cellules du donneur attaquent les organes et les tissus normaux du patient. Le degré de sévérité va d’inoffensif à mortel ! Pour contrôler ce risque, le patient devra, pendant un certain temps, prendre des médicaments spécifiques. Ensuite, le greffon “s’habitue” à l’hôte et le risque d’attaque contre l’organisme diminue. En résumé, bien qu’une greffe allogénique comporte effectivement des risques en termes d’effets secondaires et de complications, elle offre davantage de chances de guérison. C’est pourquoi, elle est souvent privilégiée. Cliquez ici pour savoir comment se déroule une greffe de cellules souches. Mini-greffe Les "mini-greffes" ou "greffes à intensité réduite" sont parfois effectuées après une chimiothérapie plus légère, accompagnée ou non d’une radiothérapie également plus légère. Cette "mini-greffe" est toutefois suffisante pour neutraliser le système immunitaire et permettre la croissance des cellules du donneur. Ces greffes comportent moins d’effets secondaires immédiats et peuvent donc également être utilisées chez les patients plus âgés. THEME 6 : PRATIQUES MEDICALES POUR SAUVER DES VIES Les greffes Page 13 sur 19 - See more at: http://www.cancer.be/greffe-de-cellules-souches-du-sang#sthash.5VlLZpDo.dpuf http://www.cancer.be/greffe-de-cellules-souches-du-sang DOC 10 Une problématique mondiale Développer le nombre de transplantations est un souci récurrent pour les dirigeants des pays du monde entier. Rien que dans l’Union Européenne, 4 000 patients décèdent chaque année par manque d’organes. Selon l’analyse de "Global Industry Analysic, inc", seulement 31 379 greffes d’organes ont été pratiquées en Europe en 2010. Fin 2011, 69 000 citoyens étaient en attente d'un rein. Il y a nécessité à enrayer les problèmes inhérents à ce manque d’organes : le trafic et le tourisme de la transplantation. L’OMS estime que ces pratiques représentent 10% du total des greffes de reins sur la planète. Un nombre grandissant de malades vont acheter, dans des pays pauvres, des organes provenant de donneurs vivants. Cette pratique demande à être vivement combattue par les pouvoirs publics, qui, au contraire donnent le sentiment de vouloir minimiser son importance. Il est urgent de mettre fin à une dérive qui, à terme, remettra en cause les principes fondateurs du don d’organes auxquelles FRANCE ADOT est très attachée, et qui font la spécificité et la grandeur du système français, et qui ont été adoptés par de nombreuses nations depuis la Loi Caillavet de 1976. A la suite des recommandations du Conseil de l’Europe et des Nations Unies d’octobre 2009, on sait qu’actuellement s’élabore un outil juridique international établissant une définition du trafic d’organes, de tissus et de cellules, et énonçant les mesures à prendre pour prévenir ce trafic et protéger ses victimes. Déclaration d'ISTANBUL, signée par 150 représentants issus de 70 pays, en mai 2008 "Le don d’organes cadavérique devrait être développé au maximum pour s’adapter aux besoins de transplantation de chaque pays. La transplantation ne doit pas avoir pour conséquence la paupérisation des victimes du trafic d’organes et du tourisme de transplantation. Elle doit plutôt rendre hommage au don de santé d’un individu à l’autre. Le trafic d’organes et le tourisme de transplantation violent les principes d’égalité, de justice, et de respect de la dignité humaine". Résolution adoptée en mai 2004 par la 57ème assemblée générale de l'OMS Elle a été signée par 192 états membres. "C’est la première fois qu'autant de pays expriment leur volonté de voir avancer le don d'organes ". Traduite dans les 6 langues officielles, la résolution souhaite notamment : l’harmonisation des pratiques, la création de comités d'éthique, la surveillance du tourisme de transplantation, la protection à l'encontre des plus pauvres, l’amélioration de la qualité et de la sécurité, l’accession de la greffe pour chaque individu de la planète, la facilitation de la coopération internationale. La journée mondiale du don d’organes La première journée mondiale du don d'organes est née à GENEVE, en octobre 2005, à l'initiative de l'OMS, en présence de plusieurs centaines de participants venus du monde entier. Parmi eux cinq citoyens Français, dont le vice-président national de FRANCE ADOT. Chaque année, l'objectif de cette journée est "d’attirer l'attention sur les problématiques de la solidarité humaine par le don d'organes : malades en attente, manque d'organes à greffer, accès équitable pour tous à la greffe, respect de la volonté du donneur, éthique commune, interdiction de tout trafic". Le 17 octobre, les bénévoles de FRANCE ADOT se mobilisent Dans de nombreux autres pays (Algérie, Allemagne, Belgique, Québec, Tunisie, et bien d'autres), des mouvements associatifs marquent la journée mondiale par des colloques ou des manifestations ouverts au grand public, confortant ainsi les propos d'un orateur à GENEVE : "Pour augmenter le taux des transplantations dans les pays, il y a bien sûr la législation, l'organisation hospitalière, mais il est possible de compter en premier lieu sur un maillon indispensable : les associations". Une journée Européenne A l'initiative de la direction de la qualité des soins du Conseil de l'Europe, une Journée Européenne du don d'organes est instituée. L'idée est d'aider, chaque année, un état membre différent afin d'encourager le débat et l'information sur le sujet de la solidarité du don d'organes. Pas de frontières pour le don Il faut avoir conscience qu’un malade Français en liste d’attente a une probabilité, certes faible, de bénéficier d’un organe prélevé sur un généreux donneur hors de nos frontières. A l’inverse, un citoyen Français pourra, si les circonstances le permettent, donner ses organes dans un hôpital à l’étranger, au profit d’un ou plusieurs êtres humains qui attendent de revivre. THEME 6 : PRATIQUES MEDICALES POUR SAUVER DES VIES Les greffes Page 14 sur 19 DOC 11 http://www.france-adot.org/don-international.html Greffe : une méthode de "super-rafraîchissement" pour conserver les organes Le 02 juillet 2014 à 09h00 - par Emilie Cailleau Une nouvelle technique pourrait permettre de "garder au frais" des organes pendant trois jours contre moins de 24 h avec les technologies actuelles. La conservation des organes avant leur transplantation sur des patients est une problématique à laquelle sont confrontés les médecins. Il se pourrait qu'une solution facilite les greffes : le super-rafraichissement des organes en attente de transplantation. Dans la revue scientifique Nature medicine, le Dr Dr Korkut Uygun, de la Harvard Medical School décrit une minirévolution qui pourrait permettre de partager les greffes d'organe à travers le monde. Dans l'expérience du Britannique, un foie de rat a réussi à être conservé dans le froid à -6 degrés. Cette réfrigération a permis de garder l'organe intact pendant trois jours, contre 24heures actuellement. La technique de super rafraichissement combine le froid et le pompage de nutriments et d'oxygène à travers les vaisseaux sanguins au moyen d'une machine connectée à l'organe. Jusqu'ici quand on extrait un organe d'un corps, ses cellules dégénèrent au fur et à mesure. Le refroidissement retarde ce processus naturel en ralentissant le métabolisme des cellules. Cette expérience soulève d'immenses espoirs pour les transplantations d'organes. "Cela améliorerait le circuit entre les donneurs d'organes et les receveurs, en réduisant les rejets d'organes et les complications", explique le Dr Uygun à la BBC. Il arrive en effet que des organes soient rejetés car ils ne "survivent" pas sur la table de transplantation. On pourrait éviter cela avec la technique de super-rafraichissement. http://www.topsante.com/medecine/medecine-divers/hopital/greffe-une-methodede-super-rafraichissement-pour-conserver-les-organes-61255 THEME 6 : PRATIQUES MEDICALES POUR SAUVER DES VIES Les greffes Page 15 sur 19 DOC 12 Quelles sont les voies d’avenir ? http://www.frm.org/dossiers-80.html Deux voies sont actuellement envisagées pour accroître et optimiser l’activité de transplantation : en amont, une politique forte de santé publique en matière d’organisation du prélèvement visant à augmenter la disponibilité des greffons ; en aval, une recherche pharmacologique visant à diminuer la toxicité des traitements immunosuppresseurs et augmenter leur spécificité. La voie des xénogreffes, visant à long terme à obtenir une homogénéité génétique de greffons à partir de donneurs animaux est, pour l’instant, surtout utile à l’avancée des connaissances en matière immunologique. Les autres voies soit ne constituent pas des solutions applicables de la même manière à tous les organes (les dispositifs médicaux de suppléance), soit ont déjà atteint un fort degré de développement (les techniques chirurgicales), soit au contraire n’offrent encore aujourd’hui que des perspectives limitées (les techniques de conservation d’organes). Enfin, la greffe de cellules est une thérapeutique de plus en plus utilisée qui permet d’envisager un élargissement des indications à un nombre croissant de malades. Les voies envisagées actuellement Il s’agit d’abord de mettre en place une politique de santé publique destinée à restaurer la confiance de l’opinion publique en se dotant de moyens capables de faire évoluer les perceptions et les pratiques. Cette voie apparaît aujourd’hui comme la plus productive et la plus réaliste. Elle s’appuie sur trois modalités majeures d’action : l’optimisation de l’organisation hospitalière, l’intensification de la politique de sécurité sanitaire, l’amélioration de la qualité des prélèvements. En 1994, la responsabilité donnée à l’Établissement français des Greffes d’organiser l’activité de greffe a permis la mise au point d’un système de fonctionnement aujourd’hui tout à fait opérationnel et parfaitement intégré dans la pratique des équipes hospitalières. De la même façon, le vote récent de la loi du 14 janvier 1998 relative au renforcement de la veille sanitaire et du contrôle de la sécurité sanitaire des produits destinés à l’homme est un pas supplémentaire vers l’amélioration des conditions sanitaires des transplantations qui vient renforcer les dispositions déjà prévues par la loi de bioéthique de 1994. Enfin, une meilleure information des équipes hospitalières devrait permettre de mieux gérer les décès par mort encéphalique et d’augmenter le nombre de prélèvements en vue de greffe. L’ensemble de ces dispositions devrait être relayé par une politique d’information-sensibilisation en direction du grand public. En revanche, en France, la solution consistant à développer le don à partir de donneurs vivants (en intensifiant cette pratique et en élargissant aux époux le cadre légal du don) est culturellement mal acceptée (moins de 5 % des organes sont prélevés sur des donneurs vivants, contre 30 % aux États Unis et 70 % en Norvège). Dans le champ pharmacologique, l’amélioration de la tolérance par la recherche de nouveaux traitements immunosuppresseurs est également considérée aujourd’hui comme l’une des voies les plus fécondes. Là encore, d’énormes progrès ont été réalisés. Les recherches actuelles portent sur la phase post-opératoire aiguë et la surveillance au long cours. Les recherches portant sur la phase aiguë visent à empêcher l’attaque du greffon par l’organisme en bloquant la réaction immunitaire de façon la plus sélective possible. Afin de ne pas compromettre l’ensemble des défenses immunitaires, il s’agit d’intervenir sur les facteurs strictement impliqués dans la réaction de rejet, et non sur ceux agissant contre l’infection d’une façon générale qui doivent au contraire être préservés. Parallèlement, les travaux dans ce domaine sont destinés à permettre le bon fonctionnement à long terme de l’organe, notamment en cherchant à écarter les effets toxiques habituellement associés à l’effet immunosuppresseur (voir les risques_chapitre précédant_ ). Cette voie pharmacologique est aujourd’hui porteuse de nombreux espoirs, puisqu’une dizaine de molécules sont actuellement en cours d’évaluation, et certaines possibilités d’associations sont à l’étude (comme ciclosporine et Rapamycine). On attend de ces molécules en cours de développement une amélioration sensible de la tolérance, ainsi qu’une action spécifique THEME 6 : PRATIQUES MEDICALES POUR SAUVER DES VIES Les greffes Page 16 sur 19 sur le rejet chronique. La difficulté réside maintenant dans la mise au point des schémas d’administration, encore sujets à controverses. THEME 6 : PRATIQUES MEDICALES POUR SAUVER DES VIES Les greffes Page 17 sur 19 DOC 13 Dons, prélèvements et greffes : que dit la loi ? http://etatsgenerauxdelabioethique.fr/le-prelevement-et-la-greffe/dons-prelevements-et-greffes-que-dit-laloi.html Les lois de bioéthique du 29 juillet 1994 et du 6 août 2004 encadrent le don, le prélèvement et la greffe d’organes, de tissus et de cellules . Trois principes majeurs ont été posés dans un souci de respect de la personne : la gratuité du don, l’anonymat entre donneur et receveur, et le consentement présumé. La gratuité du don Pour garantir le respect de la dignité humaine, la loi interdit que l’on vende ou que l’on achète les éléments du corps humain. Ainsi on ne peut que donner certains éléments de son corps : il s’agit d’un geste de générosité visà-vis d’une personne malade qui en a besoin. D’ailleurs, par essence même, le don est un geste gratuit. L’anonymat du don La loi déclare aussi que le don est anonyme. La famille du donneur ne peut connaître l'identité du receveur, ni le receveur celle du donneur. Aucune information, susceptible de rompre cet anonymat, ne peut être transmise. Ce principe paraît nécessaire pour éviter toute pression psychologique, affective et financière entre la famille du donneur et le receveur. Les dons d’organes de son vivant et les dons de moelle osseuse entre frères et sœurs ne répondent pas à cette règle. Le consentement présumé pour le don d’organes et de tissus après la mort D’après la loi, toute personne est considérée comme consentante au don d’éléments de son corps après sa mort en vue de greffe. C’est ce que l’on appelle le consentement présumé. En adoptant ce principe, le législateur a compté sur la solidarité des citoyens. Toutefois la loi prévoit la possibilité de s’opposer au don en s’inscrivant sur le registre national des refus. Si le défunt n’était pas inscrit, la loi exige que les équipes médicales s’adressent aux proches du défunt pour savoir s’il était ou non opposé au don de ses organes. La greffe à partir d’un donneur de vivant: qui peut donner ? Chaque année, près de 13 000 malades ont besoin d’un organe alors que 4 600 sont greffés. Dans ce contexte de pénurie d’organes, le législateur, dans la loi d’août 2004, a souhaité favoriser la greffe à partir d’un donneur vivant. Selon la loi de 1994, les donneurs ne pouvaient être que des parents du 1er degré (parent, enfant, frère ou sœur et les époux uniquement en cas d’urgence). Depuis 2004, le cercle a été élargi aux personnes suivantes : les époux (sans notion d’urgence), un grand-parent, l’oncle ou la tante, le conjoint du père ou de la mère et toute personne vivant depuis plus de deux ans avec le receveur. Seules les personnes majeures peuvent faire ce don. La loi de 2004 a renforcé la protection du donneur par la création d’un comité chargé d’autoriser le prélèvement appelé « comité d’experts donneurs vivants ». Ce comité (où ne siègent pas que des médecins) reçoit le donneur et vérifie qu’il a bien mesuré les enjeux et les risques de l’opération pour lui. Le donneur doit également confirmer son consentement au don devant le tribunal de grande instance. Le tribunal s’assurera que le donneur n’a subi aucune pression de la part de son entourage pour faire ce don. THEME 6 : PRATIQUES MEDICALES POUR SAUVER DES VIES Les greffes Page 18 sur 19 DOC 14 Greffe d’utérus : «Ici, on espère commencer vraiment en 2015» INTERVIEW Après la première naissance grâce à une transplantation en Suède, état des lieux des progrès réalisés en France avec le Dr Pascal Piver. C’était il y a huit jours. Pour la première fois au monde, une femme a donné naissance à un enfant après avoir subi une transplantation d’utérus. La mère, une Suédoise de 36 ans, était née sans utérus en raison d’une affection génétique. Grâce à cette greffe, après 31 semaines de grossesse, elle a accouché d’un garçon pesant 1,775 kg. Cette première a été réalisée par une équipe conduite par le professeur Mats Brännström, spécialiste de gynécologie obstétrique à l’université de Göteborg, après plus de dix ans de recherche. L’utérus transplanté provenait d’une amie de la famille âgée de 61 ans, ménopausée depuis sept ans. En France, c’est une équipe du CHU de Limoges, autour du docteur Pascal Piver, responsable de l’aide à la procréation, et du chirurgien Tristan Gauthier, qui est la plus en pointe sur ces nouvelles greffes. Après de longues années d’expérimentations et des premières greffes au monde de tissus ovariens, ils attendent maintenant le feu vert des autorités sanitaires. Le docteur Piver fait le point. Avez-vous été surpris par l’annonce de cette naissance en Suède ? On s’y attendait, c’était dans le timing. L’équipe de Göteborg est la plus avancée ; les premiers transferts d’embryons avaient été réalisés il y a un an sur neuf femmes, à qui on avait greffé un utérus. On savait que deux d’entre elles avaient eu des problèmes de rejet, mais pour les autres, tout allait bien. Après, il fallait attendre… le temps d’une grossesse. Et vous ? Votre équipe est-elle prête ? Nous continuons selon le calendrier que l’on s’est fixé. Avec le docteur Tristan Gauthier, spécialisé en chirurgie gynécologique, nous avons déposé une demande de protocole de recherche, et la réponse pourrait intervenir avant la fin de l’année. En attendant, on continue. C’est-à-dire ? Nous avons beaucoup progressé sur les essais sur les animaux. Le docteur Gauthier a refait ces derniers mois des autogreffes sur des brebis : il retire un demi-utérus, puis le réimplante. Nous continuons à faire des prélèvements sur des patientes décédées, et nous travaillons avec les autres équipes de prélèvement pour faire en sorte que nos interventions ne gênent pas le prélèvement d’autres organes. Enfin, il y a une série de gestes techniques à bien maîtriser. A la différence de l’équipe suédoise, vous avez choisi de faire des prélèvements sur des patientes décédées, plutôt que vivantes. Pourquoi ? Pour plusieurs raisons. Même si cela n’a pas été le cas, il peut y avoir des complications pour les donneuses vivantes. Ensuite, le prélèvement sur une personne décédée est plus simple, on peut recueillir plus de vaisseaux autour, et surtout cela prend moins de temps : autour d’une demi-heure. Alors que dans le cas de l’équipe suédoise, le prélèvement sur donneuse vivante est délicat, il a duré plus de douze heures. Enfin, on peut avoir des donneuses plus jeunes que sur des patients non décédés, toutes ménopausées. Et après, sur la greffe elle-même ? On va se servir des modèles existants sur les autres organes. Le délai de l’intervention, entre le prélèvement et la greffe doit être court, comme pour le cœur ou le poumon. D’autres équipes en France s’y préparent ? Sûrement… Le professeur René Frydman à l’hôpital Foch [de Suresnes, ndlr] dit y travailler, mais son modèle est plutôt à partir de donneuses vivantes. Il n’y a pas de concurrence, c’est un sujet qui nous passionne, et le succès THEME 6 : PRATIQUES MEDICALES POUR SAUVER DES VIES Les greffes Page 19 sur 19 suédois nous confirme que c’est possible. On espère qu’en 2015, après l’acceptation, on pourra vraiment commencer. Quelles femmes pourraient en bénéficier ? Nous allons les sélectionner de façon stricte. D’abord, nous ne retiendrons que des femmes en état de produire des ovules. Pour les indications, cela reste ouvert, aussi bien des femmes nées sans utérus, ou celles qui ont dû subir une hystérectomie, après un cancer. Nous avons juste exclu les femmes ayant eu un cancer d’origine virale. L’annonce suédoise change-t-elle la donne ? Depuis dix jours, nous recevons une ou deux demandes par jour. Est-ce que les réticences symboliques autour de cette greffe sont moins présentes ? Il y en a, et c’est normal. Une greffe pour une naissance, ce n’est pas rien. Mais notre métier est de trouver une réponse médicale à l’infertilité. Et nous sommes là pour donner des réponses médicales à une souffrance. http://www.liberation.fr/vous/2014/10/13/greffe-d-uterus-ici-on-espere-commencer-vraiment-en2015_1120907