L’enfant face au dopage dans le sport
I. Introduction
Les enfants représentent presque la moitié des licenciés sportifs en France.
- Quelle part des APS vont-elles dans le développement de l’enfant ?
Pour répondre à cette question qui hantent la plupart des parents, il faut d’ores et déjà faire la
distinction entre une pratique sportive modérée (< 10h par semaine) et une pratique intensive
dite de haut niveau (> 10h par semaine) qui ne concernent qu’une fraction infime de la
population des enfants.
Qu’est qu’on entend par enfant ?
Naissance---------------------------------------------------------------------------------------Décès
Passé : Enfant Adulte
Présent : Petit enfant enfant adolescent adulte senior
Futur : Petit enfance enfant pré-adolescence adolescence adulescence
adulte 3è 4è âge.
Adolescence (début : filles 11-13ans, garçons 12-15ans) (fin : dépend facteurs socio
environnementaux, 20 25 ans)
Adulescence : compromis entre l’ado et l’adulte (ex : Tanguy), études longues, dépendent des
parents, crise des logements dans les grandes villes.
enfant : on va parler des personnes pubertaires : jusqu’à 14-15ans.
II. Conséquences hormonales et physiologiques de la pratique du sport
1) Pratique sportive modérée ( < 10h / semaine)
Dans la population pratiquant une activité physique modérée, on peut considérer que
le sport participe au développement physique pubertaire et à l’équilibre affectif et
psychologique de l’enfant.
Il existe en effet une stimulation hormonale notamment de l’hormone de croissance à
l’effort bénéfique à l’organisme en croissance, ainsi il a été mis en évidence la libération de
l’hormone de croissance à l’effort et son rôle anabolisant sur les muscles squelettiques.
Dans des conditions normales de pratique, il n’existe pas de retentissement négatif sur
la taille de l’enfant.
De même, il n’est pas constaté de retentissement négatif sur le développement
pubertaire chez les petits enfants.
Le sport permet d’acquérir une maturité psychologique et psychomotrice plus rapide :
par exemple en ce qui concerne l’appréhension des efforts, le pouvoir de concentration, la
connaissance de son corps et le développement de l’adresse.
Il semble donc que le sport pratiqué de façon modérée soit bénéfique pour les enfants,
tant sur le plan physique, qu’intellectuel ou psychologique.
2) Pratique intensive dite de haut niveau ( > 10h / semaine)
Tout ceci n’est pas forcément le cas lorsque l’on aborde le sport de haut niveau. La
perception de la pratique sportive est bien souvent plus celle de l’entourage familial et de
l’encadrement sportif plutôt que le plaisir et le jeu de l’enfant.
Les enfants se retrouvent dans des structures à fabriquer des champions, (ex :
gymnastes Russie, Chine…) (tennis) dans ces conditions, il n’est pas rare d’observer des
perturbations comme un ralentissement de la vitesse de croissance, avec un retard de la
maturation osseuse et un décalage du développement pubertaire, notamment chez les jeunes
filles. (radio du poignet permet de déterminer âge biologique, maturation osseuse…)
Parallèlement, on observe une recrudescence des accidents de type traumatologique
avec une prédilection au niveau des noyaux de croissance (ostéochondrites) : points de
croissance de l’os.
Enfin cette pratique intensive peut perturber de façon significative l’équilibre affectif et
psychologique de l’enfant et être une porte d’entrée aux comportements de dopage.
III. Le dopage
1) Définition
Il existe différentes finitions du dopage selon que l’on se place d’un point de vue
légal, médical ou éthique. La définition légale, c’est l’utilisation de substances ou de procédés
interdits, qui modifient la performance ; d’un point de vue médical c’est le détournement
d’usage de médicaments ou d’autres procédés ; d’un point de vue éthique c’est tout
simplement une tricherie.
2) Raisons et motifs du dopage
Actuellement, aucun sport n’est à l’abri du dopage, même si l’on considère que
certains sont plus particulièrement concernés. (Cyclisme, football américain). Il existe bien
évidemment des facteurs favorisant les pratiques dopantes qui sont diverses et variées : enjeux
financiers, exploitation professionnelle, médiatique, surcharge d’entraînement,
l’automédication…
Les motifs du dopage retrouvés chez l’enfant sportif sont essentiellement la pression
familiale, la pression de l’encadrement sportif ou à l’inverse le désintéressement familial. On
y retrouve très souvent un détournement de la notion du sens du sport vers la victoire coûte
que coûte, vers la « gagne ».
Au niveau comportemental, cela se traduit par l’instauration d’un phénomène de
surentraînement favorisé par la mauvaise structuration de l’encadrement sportif, une
récupération insuffisante, des sollicitations physiques et psychologiques inadaptées, une
mauvaise hygiène de vie.
On a tous un rôle très important par rapport à cela.
Le surentraînement se traduit par des symptômes sur l’organisme, l’effet global étant
caractérisé par la baisse des performances ; les effets psychiques par une fatigue néralisée,
une irritabilité, une déprime pouvant aller jusqu’à la dépression.
Les effets somatiques / psychosomatiques (répercussions corporelles aboutissant à une
maladie du fait de problèmes non traités, non gérés…) (exemple du burnout) (troubles
musculo-squelettiques : petites douleurs dues à des épisodes de stress) :
o effets au niveau squelettiques ou musculaires : fractures de fatigue,
épiphysite de croissance
o au niveau immunitaire avec la baisse des défenses immunitaires, les
infections ORL
o au niveau biologique et hormonaux : anémie…
3) Substances et conséquences
(infos sur dopage.com)
Les conséquences sur la santé des enfants du dopage sont diverses en fonction des
caractéristiques des substances utilisés, on a pour habitude de classer ces différentes
substances par catégories :
- les stimulants : favorise éveil, stimuler : amphétamines
- les narcotiques : cannabis, cocaïne…
- la testostérone et les stéroïdes anabolisants : développer masse musculaire
- les diurétiques et les produits masquant : favorise l’élimination
- les anesthésiques locaux : contre la douleur
- les corticoïdes : anti-inflammatoire
- les béta-bloquants : contre asthme, action cardiaque
- les hormones peptidiques et analogues : EPO, hormone de croissance
Le dopage chez l’enfant concerne essentiellement trois catégories de substances : les
stimulants, les narcotiques et les stéroïdes anabolisants.
o Les stimulants :
Les faits qui sont recherchés, c’est essentiellement l’accroissement de la concentration
et de l’attention, la réduction de la sensations de fatigue et l’augmentation de l’agressivité
(Consommation de Redbull).
Les effets secondaires de ces stimulants se caractérisent par des troubles du système
cardio-vasculaire, des troubles du système neurologique et psychique, agressivité, nervosité,
épuisement.
o Les narcotiques :
Les principaux effets recherchés restent l’analgésie majeur (diminue sensations de
douleurs).
Les effets secondaires des narcotiques sont les risques de dépressions respiratoires,
d’accoutumance, des risques de dépendance, et une diminution de la concentration et de la
capacité de coordination.
o Les anabolisants :
Les effets recherchés sont essentiellement l’augmentation de la masse musculaire, la
stimulation de l’agressivité, et l’augmentation de la VO2max.
Les effets secondaires peuvent être dramatiques avec une stérilité, le cancer du foie,
rupture tendineuse, infarctus du myocarde, les troubles de la libido, les troubles psychiques :
agressivité, excès de colère.
4) Vulnérabilité et âge critique
Il existe une vulnérabilité individuelle et un âge critique (aux alentours de 14-15ans
jusqu’à la fin de l’adolescence) pouvant conduire à un comportement de dopage. Cette
inégalité devant la vulnérabilité peut être comparé à des comportements de toxicomanie
(tous différents vis à vis de dépendance de quoique ce soit) pour lequel l’héroïne a remplacé
la pratique sportive qui agissait déjà comme une drogue (ex athlètes de sport études). Les
raisons invoqués sont multiples : d’une part le sport pratiqué au quotidien comme une
canique répétitive empêcherait la pensée douloureuse et l’anesthésierait comme peut le
faire l’héroïne.
Par ailleurs le dépassement des limites provoquent chez le sujet la sécrétion
d’endorphines (hormones du bonheur), véritable drogue endogène secrété par l’organisme,
on peut donc penser qu’il existe un lien entre le sport, le dopage et la toxicomanie et que tous
les sportifs ne sont pas égaux vis à vis de ces différents risques.
Le facteur tempérament (pour faire simple, c’est la nature de la personne) ; c’est
l’ensemble des caractéristiques d’un individu, qui détermine le choix d’une conduite plutôt
qu’une autre, dans une situation donnée. Ainsi il existe des individus à forte réactivité, qui
aurait tendance à préférer les situations à fortes valeurs de stimulation et inversement.
Zucherman : notion de recherche de sensations, expérience nouvelles et intenses dirigés par
le besoin d’atteindre et de maintenir un niveau d’activation élevé (moyens de désinhibition :
alcool, drogues…).
5) Prise de risque, comportement alimentaire et hyperactivité
Chaque individu possède sa propre personnalité et un niveau de vulnérabilité vis à vis
des drogues et du dopage. L’adolescence est caractérisé comme une période de vulnérabilité
maximale au dopage, cette période est caractérisé par des bouleversements esthétiques et
psychologiques en rapport avec des modifications hormonales importantes. Ceci peut
expliquer au titre de l’esthétique, l’utilisation de produits tel que les anabolisants, pour
modifier la masse musculaire et l’apparence physique.
C’est également une période de vulnérabilité vis à vis des produits narcotiques compte
tenu des troubles psychologiques qui peuvent accompagner l’adolescence.
Néanmoins les différentes études et enquêtes biologiques, essentiellement mené aux
USA et Canada, ne confirment pas une prévalence d’utilisation de drogue dure ou d’alcool
chez les sportifs par rapport au non sportifs.
De la même façon, peut on faire le parallèle avec l’utilisation de produits dopants chez
les sportifs et l’existence d’une prédisposition aux troubles psychopathologiques ou peut on
attribuer certains de ces troubles à l’utilisation de produits dopants ? (marche sûrement dans
les deux sens…).
On retiendra essentiellement des troubles du comportement alimentaire de type
anorexique retrouvé chez les jeunes gymnastes et les pratiquants de la course de fond pouvant
faire considérer la pratique du sport elle même comme une forme de dopage.
Il semblerait que des enfants ayant présentés des troubles de type hyperactivité avec
des troubles de l’attention soit plus vulnérable face aux produits dopants tout comme aux
drogues par la suite. Ces différents éléments soulignent que certains sportifs sont plus
particulièrement vulnérables face au dopage en dehors même des déterminants sociologiques
usuellement cités.
Conclusion
On peut considérer la riode de l’enfance comme étant une période clé dans la lutte
contre le comportement dopant. Il convient de sensibiliser l’ensemble des acteurs du sport
français : les clubs, les fédérations, les entraîneurs, l’encadrement médical, tous les sportifs du
loisir ou haut niveau et surtout les parents. Tous ces acteurs du monde sportif doivent
permettre de placer l’être humain au centre de leur préoccupations. Les entraîneurs doivent
connaître chaque sportif et ses limites et ainsi moduler l’entraînement et la récupération et
participer à l’épanouissement du sportif sur le même plan que l’amélioration de sa technique
et de ses performances. l’encadrement médical doit veiller à une pratique sportive sans
danger. Les sportifs eux mêmes doivent apprendre à connaître et respecter leur corps, et enfin
les parents doivent rechercher au travers du sport une contribution au bonheur de leurs enfants
et non pas une projection au travers de leurs exploits.
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