
KH – Chapitre 2 
La croissance économiques est-elle compatible avec l’environnement ?
   
Le  développement  durable  doit 
préserver  l’environnement  pour  être 
vivable  (énergies  renouvelables, 
réduction gaz a effets de serre, etc.), 
il  doit  aussi  être  équitable 
socialement  (fiscalité  redistributive, 
développement  d’emplois,  …)  et 
économiquement.  Il  implique  une 
double  solidarité  entre  les 
générations,  mais  aussi  à  l’intérieur 
d’une génération entre pays du Nord 
et pays du Sud. 
Source : INSEE, 2008 
 C.  Ceux-ci  dépendent  du  stock  de  capital  mais  surtout  du  degré  de 
substituabilité entre les capitaux 
 
Dans  l’analyse  économique  la soutenabilité de la croissance et le développement durable vont 
dépendre de l’interaction entre quatre types de capitaux et de l’évolution de leur stock : 
 
Définitions 
Le capital physique, c’est-à-dire les moyens 
de  productions  durables:  outils,  machines, 
infrastructures disponibles dans le pays. 
 
Le  capital  naturel,  c’est-à-dire  l’ensemble 
des  ressources  naturelles  qui  peuvent  être 
utilisées  dans  la  production  (matières 
premières, plantes, ressources maritimes, ...) 
Le  capital  humain,  c’est-à-dire  l’ensemble 
des connaissances et des compétences que 
les individus utilisent pour produire. 
 
Le  capital  institutionnel,  c’est-à-dire 
l’ensemble  des  règles,  des  normes,  des 
valeurs    qui  encadrent  les  relations  et 
permettent la coopération entre les groupes. 
 
Des capitaux nécessaires à la croissance 
La  gestion  du  stock  de  ces  quatre  types  de  capitaux  est  une  nécessité  pour  assurer  la 
soutenabilité de la croissance et le développement durable. Si le stock de capital qui est légué aux 
générations  futures  est  égal  ou  supérieur  au  stock  de  capital  actuel  alors  la  croissance  est 
soutenable.  Inversement  si  le  stock  diminue,  alors  les  générations  futures  pourraient  ne  pas 
satisfaire leurs besoins. 
Le capital physique est en effet nécessaire pour produire les biens et les richesses qui permettent 
de satisfaire les besoins des individus. Le capital naturel joue lui plusieurs rôles puisqu’il est à la 
fois une réserve de ressources pour la production mais aussi source d’énergie et qu’il assure la 
survie des individus (à travers l’eau, l’air et la protection du soleil). Le capital humain permet de 
réaliser de nouvelles production (il est source d’innovations et de progrès technique), d’accéder à 
des emplois mais aussi d’augmenter la productivité et donc la croissance des pays (cf. chapitre 1). 
Si les économistes s’accordent sur la nécessité de maintenir un stock global de capital suffisant 
pour les générations futures, il existe un désaccord sur la façon de parvenir à maintenir ce stock 
entre deux conceptions du développement durable/soutenable. 
 
Des capitaux substituables entre eux pour les tenants de la durabilité/soutenabilité faible 
Pour  les  tenants  d’une  soutenabilité  faible  l’important  est  que  le  stock  de  capital  global  se 
maintienne et il est possible de remplacer une partie du capital détruit par un autre type de capital. 
Le  progrès  technique  permet  notamment  de  substituer  du  capital  physique  au  capital  naturel 
détruit. Pour assurer le maintien du capital naturel pour les générations futures il suffit alors de 
développer le capital humain et le capital physique et de remplacer le capital naturel détruit. Par 
exemple  si  une  source  d’énergie  s’épuise,  il  suffit  grâce  au  capital  humain  de  développer  des 
innovations  qui  permettront  d’accumuler  un capital  physique  qui  remplacera la  source  d’énergie 
détruite. 
Cette approche est parfois illustrée par la courbe de Kuznets environnementale qui montre que le 
développement d’un pays se traduit d’abord par une augmentation de la pollution, mais qu’ensuite 
les  émissions  polluantes  diminuent  sous  l’effet  du  développement  d’activités  plus  propres  et  de 
nouvelle  technologies.  L’accumulation  de  capital  humain,  de  capital  technologique  permet  de 
limiter la pollution et de trouver des substituts au capital naturel détruit.