Vous avez dit « DYSPRAXIE »

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Vous avez dit « DYSPRAXIE » ???
La dyspraxie… un handicap invisible mais réel…
• Comment adapter et personnaliser une scolarité en fonction de l'intensité des difficultés sans
exclure l'enfant du groupe classe, quels sont quelques uns des aménagements possibles ?
• Quelques règles pour ne pas pénaliser un enfant dyspraxique dans sa scolarité.
Qu’est-ce que la dys/praxie ?
• Praxie : intériorisation d’une succession d’actes organisés dans le temps et dans l’espace
dans un but finalisé
- représentation stockée des mouvements appris,
- sorte de modèle interne, qui sert au contrôle dans l’action.
Dyspraxie : absence d’acquisition à l’âge approprié des gestes complexes, qui ne peut être
expliquée ni par un défaut de stimulation, ni par une ataxie, ni par un déficit du contrôle
moteur sélectif, ni par une faiblesse musculaire, ni par une activité motrice involontaire .
-1968 défaut dans l’imagerie interne (J. Ayres)
-2000 défaut d’organisation dans l’exécution ( Mazeau)
• C’est un réel handicap cognitif avec retentissement moteur (V. Leroy-Malherbe)
• Dans le cadre de lésions cérébrales
- Ex. lésions des zones cérébrales touchant la perception ou l’intégration sensorielle,
l’attention visuo-spatiale ou encore les fonctions exécutives.
• Dans le cadre général du développement de l’enfant
– Mauvaise prise en compte des informations (Berthoz 1997)
– Altération du traitement temporel ou spatial de l’information (Habib 1997)
Suspecter une dys… praxie…
• Maladresse (mauvaise tenue du crayon ou des autres outils scolaires, outils souvent parterre,
enfant mal positionné, jeux de ballons difficiles….)
• Écriture difficile ou lente ( geste mal coordonné ou pas automatisé, trace parfois illisible ou
mal lisible en fonction de l’attention ciblée accordée à l’écriture, pas sur les lignes…)
• Dessins approximatifs (souvent plus racontés que tracés, trajectoires des tracés mal
anticipées et mal fermées, défaut de localisation des éléments les uns par rapport aux
autres…)
• Difficultés en géométrie ( repérages sur quadrillages et symétries difficiles, approximatifs,
semble comprendre mais réalise mal…) et pas aidé par la copie.
• Organisation générale difficile (Pages oubliées dans les cahiers, cahier texte, présentation
des documents, rangements dans les classeurs….)
• Alors que l’enfant est :
– Curieux et cultivé
– Meilleur à l’oral
– Apprend facilement par coeur
– Raisonne tout haut
– Peut devenir bavard, instable
- Peine à s’adapter au rythme scolaire
• L’enfant semble « pouvoir » faire.
• mais ne parvient pas à réaliser de façon correcte ce qui lui est demandé.
• L’enfant parfois réussit, parfois non …au delà de l’apprentissage habituel sans
autocorrection efficace.
• L’enfant est dans le doute permanent et toujours dans l’attente de l’avis de l’adulte pour
vérifier ses réalisations…. MANQUE D’AUTONOMIE
L’évaluation est une étape nécessaire car elle permet de déterminer :
À la fois le symptôme pathologique :
• écriture,
• manipulations des outils,
• organisation des cahiers,
• géométrie…
Et le trouble de base :
• contrôle oculaire,
• perception visuo-spatiale,
• analyse visuelle,
• contrôle moteur fin,
• coordination gestuelle, organisation motrice,
• planification de séquences…
différents types de dyspraxies
• Dyspraxie gestuelle (main malhabile…)
La représentation n’est pas ou mal réajustée par le feedback kinesthésique
-Déficit perceptivo- moteur
-Trouble de l’attention du contrôle moteur
-Désordre de la coordination motrice
Dans les gestes appris et parfois surappris…
‡ des T.A.C. (troubles d’acquisition de coordination)
- qui sont globaux et sur tous les gestes même non appris.
• Dyspraxie constructive « classique »(trouble visuo-spatial)
- troubles dans la construction de dessins ou de cubes
- trouble perceptif
- trouble de l’attention visuelle
- trouble du maniement des données spatiales
• Dyspraxie constructive pure ou syndrome dyséxecutif
– trouble de la construction et de la planification des schèmes d’action
• Dyspraxie visuo-spatiale(oeil inexpert…)(Mazeau 2001)
La représentation interne n’est pas ou mal réajustée par lefeedback visuel
– Est une dyspraxie constructive en relation avec les troubles du regard
– Directionnalité
– Saisie fovéale
- Calibrage des saccades
• Dyspraxie constructive visuo-spatiale (Mazeau 2004)
- trouble perceptif visuel (agnosie visuelle…)
– trouble de l’attention visuo-spatiale
Diagnostic de la dyspraxie
• Examen psychologique:
– questionnaire auprès de l’entourage (famille)
–
WISC IV, et autres tests dits d’intelligence
Devant une discordance QIP/QIV significative au profit du QIV
• Epreuves complémentaires: pour en préciser le type
– Centre de référence des troubles d’apprentissages
– Bilan neuropsychologique
- Bilan d’ergothérapie
La rééducation pourra alors se mettre en place avec les rééducations appropriées : (ortho,
psychomot, orthoptie, ergo…)
Aider l’enfant à identifier les situations problématiques
Lui expliquer la relation entre le symptôme (ce qu’il n’arrive pas à faire) et le trouble
d’origine (pourquoi il n’arrive à le faire)
Trouver avec lui et renforcer les stratégies facilitatrices, en passant par les canaux
efficients (auditivo-verbal / kinesthésique)
Automatiser les stratégies et les transférer dans des situations similaires mais pas
identiques
Répercussions sur la scolarité
• La dyspraxie retentit de façon variable sur les apprentissages scolaires.
• Les difficultés initiales sont compensées par d’autres compétences :
– Capacités verbales et mnésiques
– Aptitudes attentionnelles
– Aptitudes exécutives
• Graphisme
• Reproductions graphiques moins élaborées, pas aidé par un modèle à recopier.
• Besoin de temps pour compenser par développement de l’imagerie mentale et le langage.
• Répercussions dans toutes les matières (graphiques, cartes, frises, schémas…)
• Le tiers-temps s’impose tout au long de la scolarité.
• Écriture
• Écriture a du mal à se mettre en place
• Tenue de crayon difficile
• Trajectoire difficile à reproduire (point de départ, directions, arrêt) pour construire une lettre
• Espaces entre lettres, rapports de tailles (intrinsèque ou entre lettres)
• Gestion des lignes et de la présentation
• Mouvements graphomoteurs incoordonnés
• L’enfant peut passer le cap :
– seul
– avec rééducation
– Ne pas parvenir à gérer une écriture scolaire
• Comment pallier à une écriture déficiente :
– Réduire les prises de notes (photocopies, exercices à trous, pas de recopie de
consignes, partager les temps d’écriture…)
– Par l’utilisation d’un ordinateur (jamais sans apprentissage avant et avec aide en
fonction du niveau scolaire).
– Par l’aide d’un secrétaire
– Par interrogation et vérification des acquis à l’oral
• Lecture
• Troubles oculomoteurs qui gênent la progression des yeux sur la ligne
– Comment pallier à une lecture déficiente :
– Ne pas utiliser de méthode basée sur une méthode visuelle
(globale)
– la lecture rapide reste difficile qui peut être marquée par des retours à la ligne
difficile, des sauts lors des passages de paragraphes (augmenter les interlignes des textes, pas
la police)
- Difficulté de recherche dans un texte pour répondre à des questions ou dans un texte
à colonnes complexes (faciliter l’indexage d’un texte, surligneur…).
• Orthographe
– Difficulté de gérer en simultané écriture et orthographe
– Orthographe difficile à visualiser et meilleur si travaillé à partir de l’épellation
– La copie n’aide en rien à la mémorisation des mots
• Comment pallier à une orthographe déficiente :
Se baser sur l’épellation au départ pour faciliter l’automatisation de l’écrit
• Calcul
• Difficulté de dissociation entre dénombrement et pointage
• Difficulté à effectuer un étiquetage spatial de l’objet par un balayage visuel
stratégique
• Mise en place de la constance et la conservation du nombre alors mise à mal
• Pose des opérations difficiles et décalées
• Comment pallier à un calcul déficient :
• Organiser les dénombrements en ligne et groupés ou en constellation repérés par des
couleurs laissées plus longtemps à la disposition de l’enfant.
• Favoriser des procédures de proche en proche, le report de repères et s’appuyer sur des
configurations qui évaluent les quantités plus que le dénombrement.
• Favoriser la prise d’indice toujours identiques comme repères autres que spatiaux.
• Favoriser le calcul mental et par coeur
• Donner des grilles pour la pose d’opération ou les poser directement.
• Géométrie
• La manipulation des outils peut être approximative
• La localisation et le repérage spatial peuvent être faux et leraisonnement juste
• Le dénombrement de carreaux et les mesures seront difficiles
• Géométrie topologique et intuitive très difficile
• Comment pallier à une géométrie déficiente :
– Ne pas s’acharner et procéder avec méthode
– Favoriser la géométrie construite et raisonnée contrôlée par le langage (travail sur les
définitions stables, et sur desprocédures de réalisation…)
– Ne pas demander de graphiques ou de dessins impossibles
• SVT / Techno / Physique / musique / arts plastiques…..
Dans ces matières aussi il existe des répercussions très variables selon l’enseignement
proposé et même selon les temps différents de l’enseignement.
Quelles adaptations dans la scolarité ?
• Ne proposer que les adaptations justes nécessaires (ex. autoriser une calculette les
résolutions de problèmes).
• Garder des exigences en rapport avec les apprentissages possibles dans le domaine (ex :
même si la calligraphie est chaotique savoir en dissocier le contenu).
• Préciser et hiérarchiser ses attentes comme repères incontournables et faciles à vérifier (ex :
créer des fiches de procédures d’activité).
• Adapter en fonction de chaque matière différemment et considérer le niveau possible dans
chaque domaine.
• Ne pas pénaliser un apprentissage du fait de difficultés spécifiques dans un autre. (ex. à ne
pas faire: ne pas faire passer un enfant en CP s’il est pénalisé pour apprendre à écrire, mais
pas en lecture…)
• Permettre à l’enfant de comprendre à chaque fois ce qui est attendu et noté.
• Noter toujours de la manière la plus juste pour l’enfant et en lien avec les repères du groupe.
(Ex :en cas de notation à l’oral, se définir des critères d’évaluation avant d’interroger l’enfant)
• Savoir apporter des aides ponctuelles plus importantes si les exigences de vitesse sont plus
grande (ex : documents semi-rédigés, secrétaire ponctuel, exercices moins nombreux…)
Pourquoi personnaliser la scolarité?
• Pour que l’enfant sorte du doute et puisse ajuster ses façons de faire et acquérir des capacités
d’auto vérifications fiables.
• Pour que l’enfant se construise comme un élève possible et pas comme « le plus nul de tous
les nul » dans tel ou tel domaine.
• Parce que dès que l’enfant n’a plus besoin d’une adaptation, il sait facilement l’exprimer.
Comment ne pas pénaliser ?
• Ne pas rejeter d’emblée ce qui paraît aberrant.
• Toujours interroger l’enfant sur ses procédures pour comprendre les raisons qui l’ont poussé
à agir ainsi.
• Être à la fois tolérant et exigeant de manière facilement repérable par l’enfant.
• Savoir faire varier les adaptations et les prévoir à l’avance sans les laisser au bon vouloir de
l’enfant.
• Ne pas oublier que l’enfant doit comprendre avant d’apprendre.
6/02/08
C. Boutruche
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