Généralités sur les névroses - Vaccin H1N1, les causes d`une

Nevroses
Ce sont des maladies de la personnalité, de gravité mineure, qui n'entraînent pas de troubles graves
du comportement et ne nécessitent pas d'hospitalisation (internement).
Les névroses s'expriment par des troubles dont les malades sont conscients et dont la survenue est
liée à des traumatismes psychologiques (récents ou anciens). Le sujet névrosé a une perception
exacte de la réalité qui l'entoure, de son trouble qu'il peut décrire en général.
Dans l'esprit du névrosé en effet, la réalité ne présente aucune altération profonde mais seulement
une certaine déformation. Les troubles, d'ordre affectif, ne diminuent en rien les facultés du malade. Il
garde toute sa lucidité, toute sa raison, encore que cette dernière apparaisse sensiblement infléchie et
le conduise à vivre sur ce qu'on peut appeler une "logique morose".
Une autre caractéristique des névroses réside dans le fait que le sujet a parfaitement conscience du
mal qui le frappe et le combat en en recherchant les causes autour de lui.
Il existe plusieurs sortes de névroses :
La névrose d'angoisse ;
Le trouble panique ;
L'anxiété chronique ;
La névrose phobique ;
La névrose hystérique ;
La névrose obsessionnelle.
Pour S. Freud, les névroses représentent une expression de l'inconscient. Selon lui, c'est l'angoisse
qui constitue le véritable moteur des névroses. Ainsi les névroses qualifiées de phobiques,
d'obsessionnelles ou même d'hystériques ne représentent jamais que les diverses attitudes du sujet à
l'égard de l'angoisse dont il est assailli.
Pour Henri Ey leur trait essentiel est "qu'il s'agit d'une forme d'existence pathologique qui ressemble à
l'existence normale". La névrose est patente, et par conséquent nécessite un traitement, lorsqu'en
l'absence de toute cause perceptible, l'entourage ou le médecin constatent le ralentissement, voire
l'arrêt, de l'activité du sujet ou une diminution de la quantité de son travail ainsi qu'une altération des
rapports qu'il entretient avec ses semblables.
D'autres signes : insomnie, perte de l'appétit, fatigue, troubles fonctionnels... viennent éventuellement
faciliter ce diagnostic.
La névrose d'angoisse : voir anxiété ;
La névrose hystérique ;
La névrose obsessionnelle ;
La névrose phobique.
La névrose asthénique
Le patient se plaint d'une fatigue accablante, alors que les raisons qu'il invoque ne sont pas
proportionnées. Cette asthénie diminue au cours de la journée, et augmente avec l'inactivité. Le repos
ne soulage pas le patient. C'est une névrose très fréquente.
La névrose hypocondriaque
Elle se présente sous la forme d'une préoccupation angoissante et parfois obsédante manifestée par
le patient au sujet de son état de santé, il craint en permanence une maladie grave. Les consultations
médicales sont nombreuses, les plaintes sont multiples, mais l'examen clinique est normal. Les
examens complémentaires risquent de se multiplier et de fixer l'anxiété du patient sur une maladie
donnée.
On confond souvent névrose et personnalité névrotique. De surcroît, la structuration
névrotique existe chez tout le monde et est un moteur important dans l'évolution psychique de
l'individu. Pour compliquer le tout, les approches diverses de la psychologie et de la
psychiatrie remettent un peu en cause la classification psychose/névrose.
Tout cela vaut bien un petit article explicatif sur ce qu'est la structuration névrotique et ce que
sont les maladies névrotiques.
La structuration névrotique.
On peut considérer sans trop se mouiller que si un individu n'avait pas un minimum l'anxiété
latente, il n'aurait pas de motif de se bouger en dehors des états de besoins naturels. Chaque
acte non « besogneux » de la vie semble être motivé par une contrainte, ou un plaisir, ou un
objectif. L'acte effectué, la contrainte, le plaisir ou l'objectif assouvi, l'individu se trouve autre
chose à faire. Cela dure toute une vie.
Ce comportement permanent laborieux laisse penser qu'il y a un moteur qui pousse l'individu
à bouger. Ce moteur n'est pas reconnu comme tel, et l'individu rapporte son activisme à des
événements extérieurs qui ont une représentation psychique, qui imposent leurs contraintes,
mais qui finalement ne sont que des rationalisations secondaires.
Alors qu'est-ce que la rationalisation secondaire ?
On peut définir la rationalisation secondaire comme un prétexte inconscient. Prenons un
exemple : une personne va avoir des angoisses vespérales comme beaucoup de personnes,
sans objet, c'est à dire existentielles, sans cause précise. Par un phénomène de réflexion
analogique, il va rapporter ces angoisses vespérales à son contexte de vie à l'heure où il les
subit. Il peut rapporter cela à son conjoint, à ses enfants ou au contenu du flash info télévisé.
Selon la cause alléguée, son comportement sera très différent, s'il incrimine son conjoint, ces
angoisses vespérales pourront être source de disputes. S'il incrimine les événements
internationaux, il continuera à suivre les informations. S'il se sépare de son conjoint, il
prendra le risque de retrouver tôt ou tard la même problématique, sauf s'il transfert ses
angoisses vespérales sur le flash info.
Cette notion de rationalisation secondaire est très importante car elle met en évidence le fait
que l'angoisse préexiste aux problématiques environnantes, qu'elle est un moteur important
d'activité et que son activité sera directement fonction de l'interprétation qu'il aura des cause
de ce phénomène anxieux. L'interprétation dépendra des circonstances et de son vécu.
Beaucoup de personnes, à travers l'apprentissage de la vie, vont mettre en place des
mécanismes de défense qui lui permettront de ne pas subir cette angoisse essentielle. Ils vont
la plupart du temps, déclencher des activités avant que ne survienne le raptus anxieux. Ce sera
peut-être aller sur le Net, ça pourra être aussi prendre un psychotrope : l'apéritif, la cigarette.
Tout cela est tout à fait normal, ce sont les dérives qui peuvent être pathologiques.
Quant à l'essence de cette anxiété latente, c'est un vaste sujet qui trouve peut-être ses origines
dans la prime enfance, à moins que bébé fasse déjà de la rationalisation secondaire sans le
savoir.
La Maladie névrotique
La maladie névrotique va être caractérisée par le dérapage de ce système de fonctionnement
de l'individu qu'est la structuration névrotique. Si le moteur de la structuration névrotique est
l'anxiété ou l'angoisse, la principale cause et le principal symptôme de la maladie névrotique
va être la perte du contrôle par le patient du symptôme « angoisse ».
Cette angoisse va s'exacerber, évoluer par crises incontrôlables, devenir ingérable et orienter
le patient vers deux grands types de dérives : le repli ou la transformation de l'angoisse en un
activisme pathologique, qu'il soit moteur (obsessionnel ou compulsif) ou interprétatif
(hypochondrie). => voir article sur l'angoisse.
Ces transformations vont être les seuls moyens pour l'individu de rester intégré et socialisé.
Le repli engendrera une perte notable des capacités de l'individu. Il réduira considérablement
ses interfaces relationnelles.
La dépression ne fait pas partie de la maladie névrotique mais l'angoisse qu'elle amène en plus
peut être à l'origine d'une décompensation névrotique.
Généralités sur les névroses
PLAN
I- Généralités sur la pathologie psychiatrique
o 1/ Les grands chapitres des maladies psychiatriques
o 2/ La pathologie névrotique
o 3/ Les principales névroses
II- La névrose : une entité clinique discutée
o 1/ La position de la psychiatrie française classique
o 2/ Les approches « américaines »
III- En pratique
I- Généralités sur la pathologie psychiatrique
1/ Les grands chapitres des maladies psychiatriques
Il existe plusieurs manières de classer et de présenter les maladies. La névrose est un des
grands chapitres de la pathologie psychiatrique classique.
En simplifiant, il y a :
Les pathologies psychotiques avec la schizophrénie et la paranoïa.
Les névroses et très proches, les troubles anxieux.
Les troubles de l'humeur, dépression, manie, psychose maniaco-dépressive, qui peuvent
selon les écoles être un chapitre autonome ou être rattachés selon les maladies soit à la
pathologie psychotique soit à la pathologie névrotique.
Il y a aussi le chapitre des troubles de la personnalité qui peut aussi être autonomisé ou
selon les personnalités, être rattaché aux névroses ou aux psychoses.
Les divergences, la diversité des écoles, les courants de pensée qui s'opposent, sont plus nets
en psychiatrie que dans les autres disciplines médicales.
Le diagnostic psychiatrique est uniquement un diagnostic clinique basé sur l'entretien avec le
malade. Cela reste donc subjectif et il est bien difficile d'avoir des certitudes. Il n'y a pas
d'examen complémentaire (radio, biologie, etc.) qui puisse venir confirmer un diagnostic
psychiatrique. Il n'y a pas de lésion anatomo-clinique confirmée qui puisse aider à mieux
classer et différencier les pathologies.
2/ La pathologie névrotique
→ C'est un trouble fréquent.
→ La limite entre le normal et le pathologique est floue et subjective.
→ Le plus souvent, la névrose est peu invalidante et assez bien tolérée par le sujet et son
entourage, à la différence de la pathologie psychotique. Mais il existe des formes graves.
→ Il n'y a pas de grave désorganisation de la pensée et de la relation avec la réalité. Le sujet
est critique, c'est à dire qu'il a conscience de ses troubles et de leurs caractères pathologiques.
Il est demandeur de soin. Cela aussi est à relativiser.
→ Les signes névrotiques sont plus faciles à comprendre. Ces signes sont banals et tout le
monde peut en avoir.
→ Les symptômes peuvent entraîner une souffrance et une gène et susciter une demande de
soin.
Il s'agit ici de généralités. En pratique, il existe des cas de pathologies névrotiques graves,
invalidantes avec des malades qui n'ont aucune demande de soin.
Il est classique d'opposer la névrose à la psychose.
La psychose est plutôt une pathologie lourde, invalidante avec une désorganisation de la
pensée et de la relation avec la réalité (délire). Les soins peuvent être imposés au sujet
lorsqu'il ne peut pas saisir le caractère pathologique de ses troubles.
3/ Les principales névroses
1. La névrose d'angoisse. Les anxieux, les crises d'angoisse.
2. L'hystérie. Des troubles somatiques sans cause organique.
3. La névrose phobique. Les phobies, des "peurs idiotes".
4. La névrose obsessionnelle. Les obsessions, des "idées idiotes".
5. La névrose traumatique. Un peu à part, après un événement traumatique.
6. les autres, nombreuses plus variables selon les auteurs, les courants et les écoles. Névrose
dépressives, névrose hypocondriaque, psychasthénie, etc.
A part : les névroses infantiles.
II- La névrose : une entité clinique discutée
Névrose est un terme médical ancien. Il prendra sa signification actuelle au début du XXe
siècle avec la psychanalyse.
1/ La position de la psychiatrie française classique
La psychiatrie française classique va largement incorporer les acquis de la psychanalyse.
La pensée clinique de Sigmund Freud, l'inventeur de la psychanalyse domine la réflexion sur
la notion de névrose.
Il existe classiquement une conception unitaire de la névrose. Dans l'approche psychiatrique
classique et dans la psychanalyse, il y a d'abord la névrose, un ensemble qui peut
secondairement se subdiviser en plusieurs sous-catégories, névrose hystérique, phobique,
obsessionnelle, etc.
En pratique clinique, le terme de névrosé est souvent employé. Le patient dit « névrosé »
n'entre pas obligatoirement dans un tableau clinique précis et ne renvoie pas forcément à une
des névroses classiques (hystérie, phobique, etc.).
Dans l'approche classique :
• La névrose est une affection psychogène (opposé à organique) où les symptômes sont
l'expression symbolique d'un conflit psychique.
• Le conflit est inconscient.
• Le symptôme est un compromis entre un désir inconscient et une défense contre ce désir.
• Les origines du conflit peuvent être mieux comprises en connaissant l'histoire infantile du
sujet.
Dans l'approche psychiatrique classique une névrose particulière est souvent associée à une
personnalité. La personnalité est une manière d'être en relation avec soi et avec les autres et
elle serait le reflet extérieur d'une organisation psychique particulière. Le tableau clinique
classique d'une névrose, c'est une personnalité avec des symptômes. Par exemple l'hystérie
associe une personnalité hystérique - théâtralisme, labilité des affects, etc.- avec des
symptômes, les conversions hystériques.
Des névroses asymptomatiques (sans symptômes) sont possibles dans l'approche classique. Le
diagnostic de névrose est posé devant un certain type de personnalité. Dans d'autres
approches, il est parlé d'une « structure névrotique », correspondant à une certaine
organisation psychique. Il peut ainsi être décrit des névrosés sans que ne soit mis en avant tel
ou tel symptôme.
2/ Les approches « américaines »
Il existe de plus en plus d'influences diverses qui vont à l'encontre des approches classiques et
psychanalytiques. L'influence du comportementalisme puis du cognitivisme, le
développement de la neuropharmacologie et des neurosciences contribuent à une divergence
entre une clinique classique influencée par la psychanalyse et une clinique américaine (USA)
devenue internationale.
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