un hôpital ayant une unité spécialisée» explique le Dr Roman Sztajzel,
médecin-chef de la clinique neurologique des Hôpitaux universitaires de
Genève. «Les nouveaux résultats d'études montrent aussi qu'une sur-
veillance hospitalière d'au moins 48 heures est souhaitable. C’est précisément
là que les mesures préventives d’une attaque cérébrale peuvent être prises.
En cas de besoin, un traitement urgent peut être instauré sans perte de
temps».
Une urgence également lorsque les signes sont passés
Si une AIT est soupçonnée, le patient ou quelqu'un de son entourage devrait
prendre contact immédiatement avec son médecin de famille. Si celui-ci n’est
pas atteignable, il faudra appeler le service des médecins d'urgence ou le
numéro d'urgence 144 – même si la durée des symptômes est de seulement
quelques minutes et si les intéressés semblent bien se porter. Une AIT débute
le plus souvent par l’apparition d’une faiblesse soudaine d’un côté du corps ou
des troubles de la sensibilité de la tête ou de la partie supérieure du corps,
des troubles de l’élocution ou de la compréhension, des troubles de la vue,
des difficultés à maintenir son équilibre ou à coordonner ses mouvements
(voir encadré). Les signes apparaissent rapidement, sans avertissement
préalable et disparaissent généralement après quelques minutes.
Les jeunes aussi
En Suisse, au moins 3000 personnes sont touchées par une AIT chaque
année. La cause la plus fréquente en est un rétrécissement athéroscléreux ou
l’occlusion d’une artère carotide, qui irrigue le cerveau, ou encore l’occlusion
d’une artère cérébrale par un caillot sanguin. Des caillots peuvent également
se former si des maladies cardiaques, notamment une fibrillation auriculaire,
sont présentes. Les plus touchés sont généralement celles et ceux de plus de
soixante ans, ayant un ou plusieurs facteurs de risque tels qu’une tension
élevée, un diabète, un tabagisme ou une maladie coronaire. Mais des plus
jeunes peuvent aussi être victimes d’une AIT, par exemple suite à une
dissection aortique ou carotidienne, à savoir une déchirure dans la paroi
vasculaire, ou en cas de présence d’un foramen ovale ouvert dans le coeur.
Cette particularité physique est à l’origine des attaques chez la moitié de ceux
chez qui d’autres causes n’étaient pas identifiables.