Communiqué de presse - Berne, le 25 juin 2007

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C o m m u n i q u è d e p re s s e - Berne, le 25 juin 2007
Nouvelles possibilités de traitement en cas d'attaque
cérébrale – et pourtant, chaque minute compte!
Paralysies, difficultés à la marche, troubles de la vue et de la parole
sont quelques-unes des lésions qui signent éventuellement le passage d’une attaque cérébrale. Cela concerne plus de 12’500 personnes chaque année en Suisse. Comme pour l'infarctus du myocarde, un traitement immédiat peut sauver la vie du patient victime
d'attaque cérébrale et lui éviter un handicap permanent. De nouvelles options thérapeutiques sont très prometteuses. Malgré tout,
le facteur temps reste déterminant!
En moyenne, lors d’une d'attaque cérébrale, environ 5% de toutes les
cellules nerveuses du cerveau meurent, soit presque 2 millions de cellules par minute. Des lésions (cérébrales) permanentes sont souvent la
regrettable conséquence d’un tel événement. Elles peuvent changer
radicalement, d’un jour à l’autre, la vie des patients et de leurs proches.
En dépit des nombreuses possibilités thérapeutiques, chaque minute
compte plus que jamais jusqu'à ce que la victime d'une attaque cérébrale soit prise en charge dans un hôpital ou une Stroke Unit*. Car le
tissu cérébral touché par l’attaque, ou une partie au moins, ne peut être
sauvée que si un traitement d’urgence intervient dans les premières
heures après le début des symptômes.
Le traitement classique d'urgence: la thrombolyse
Le cerveau est dépendant d'un apport permanent d'oxygène et de
substances nutritives grâce à la circulation sanguine. Pour peu que
celle-ci soit interrompue en raison d'un caillot sanguin qui obstrue un
vaisseau, les cellules nerveuses au-delà du caillot ne reçoivent plus
alors suffisamment d'oxygène. Elles meurent en laissant derrière elles
des dommages irréversibles si la circulation sanguine n’est pas rétablie
en quelques heures.
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Le traitement classique d'un vaisseau cérébral obstrué, connu sous le
nom de thrombolyse, dispose de deux méthodes. Avec la thrombolyse
intraveineuse, on envoie dans l'organisme du patient au moyen d’une
perfusion une enzyme qui freine les phénomènes de coagulation et dissout peu à peu le caillot sanguin. En cas d'obstruction de gros vaisseaux
cérébraux ou lorsque la méthode intraveineuse n'a pas donné les résultats escomptés, on peut faire intervenir la thrombolyse intra-artérielle.
Là, on introduit un cathéter dans l'artère fémorale et on le monte jusque
dans le vaisseau cérébral obturé où l'on injecte l’enzyme directement
dans le caillot sanguin. Il est toutefois important, avant d’utiliser l’une
des deux méthodes, d'exclure la présence d’une hémorragie cérébrale
au moyen d'une tomographie computérisée (CT) ou grâce à une tomographie par résonance magnétique (MRT). Les hémorragies cérébrales
font aussi partie des principales complications de la thrombolyse, dans
5% des cas environ, mais sont largement contrebalancées par les
avantages du traitement.
La thrombolyse ne peut être utilisée avec succès, sauf exception, que
dans les trois à six premières heures après la survenue des symptômes
d’attaque cérébrale. Ensuite, une grande partie des tissus cérébraux
concernés est déjà morte et un traitement n'apporte plus aucun avantage.
Alternatives prometteuses
À côté de la thrombolyse classique, on a pu obtenir récemment les premiers résultats positifs d'études prometteuses grâce à la combinaison de
la thrombolyse intraveineuse et de l’émission d’ultrasons au niveau
du crâne dans la zone temporale. Les ondes sonores modifient la
structure du caillot sanguin et favorisent l'action des médicaments anticoagulants. Pour le PD Dr Marcel Arnold, chef de clinique à l’Hôpital
universitaire de neurologie de l'Inselspital à Berne, cette méthode n'est
pas encore homologuée et n'est utilisée que de temps à autre dans le
cadre d'études cliniques, étant donné que l'efficacité du traitement additionnel par ultrasons n’a jusqu'ici été démontrée qu'une seule fois dans
une étude américaine1.
1
Clotbust study, 2004
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Plusieurs études ont donné de bons résultats concernant la recanalisation mécanique (= la réouverture mécanique d'un vaisseau obturé).
Celle-ci est utilisée principalement quand la thrombolyse médicamenteuse n'a pas montré d’effet. Comme lors de la thrombolyse intra-artérielle, on pousse un cathéter jusqu'au vaisseau obturé. Le caillot sanguin
peut alors être soit aspiré, soit extrait à l’aide d’un cathéter spécial. «Ces
procédures ne se sont pas encore totalement imposées, par défaut de
grandes études au long cours. Elles pourraient amplement améliorer à
l’avenir la thérapie des attaques cérébrales», prédit le Dr Arnold.
Parfois, on peut utiliser en cas de grosse attaque cérébrale une opération destinée à sauver le patient, connue sous le nom d’hémicraniectomie (= enlèvement partiel de la calotte crânienne). «Chez certaines personnes, surtout chez les jeunes patients, le cerveau dans les cinq premiers jours à la suite d’accumulations de liquides peut se mettre à gonfler énormément. Grâce à l'intervention, le tissu cérébral récupère de
l’espace et la pression qui s’exerce sur lui est amoindrie. Le volet de
calotte crânienne est remis en place quelques semaines après», poursuit le Dr Arnold. Toutes les thérapies ne conviennent pas à tous les
patients. Chaque cas doit être considéré individuellement et ce n’est
qu’après une soigneuse pesée du rapport risques-avantages que l'on
décide du traitement approprié.
Chaque minute compte!
Même si l'on découvre à l'avenir de nouvelles thérapeutiques, la capacité de survie des cellules cérébrales dépendra toujours de leur approvisionnement en oxygène grâce à la réouverture rapide du vaisseau obturé. Le facteur temps restera prépondérant! Dans cette optique, le Programme de sauvetage HELP de la Fondation Suisse de Cardiologie
s’investit depuis janvier 2007 pour que la population apprenne à reconnaître correctement les symptômes de l'attaque cérébrale et de l'infarctus du myocarde, afin que confronté à un événement de cette gravité,
l’on ne perde pas de temps et que l’on agisse immédiatement. Dans une
première étape, il faut toujours composer le numéro d'appel d'urgence
144. D'autres informations sur HELP sont disponibles à l'adresse
www.helpbyswissheart.ch.
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Les symptômes les plus fréquents d'une attaque cérébrale sont:
- paralysie soudaine touchant le visage, un bras ou une jambe
- troubles de la parole ou de la vue
- difficultés à comprendre ce qui se dit
- maux de tête soudains, inhabituels et violents
*Les Stroke Units sont des unités hospitalières spécialisées pour les patients
touchés par une attaque cérébrale à qui elles garantissent une thérapie précoce
et immédiatement mise en route. Elles offrent un traitement homogène et ciblé
aux patients chez qui l’on soupçonne une attaque cérébrale.
Indications pour les médias:
Ce texte peut être consulté à l’adresse www.swissheart.ch/medias ou transmis
par e-mail.
Personnes de contact:
Dr des. Caroline Hobi, responsable de projet des programmes
Fondation Suisse de Cardiologie
Schwarztorstrasse 18
case postale 368
3000 Berne 14
Téléphone 031 388 80 99, fax 031 388 80 88
E-mail: [email protected]
www.swissheart.ch, www.helpbyswissheart.ch
Pour des questions d’ordre médical:
Dr Marcel Arnold, PD
Chef de clinique, Clinique universitaire de neurologie
Inselspital
Freiburgstrasse
3010 Berne
Téléphone 031 632 21 11, Fax 031 632 96 79
E-mail: [email protected]
La Fondation Suisse de Cardiologie – active contre les maladies cardio-vasculaires
et l’attaque cérébrale
Nous nous investissons pour qu’il y ait moins de personnes touchées et handicapées par les
maladies cardio-vasculaires, moins de victimes précoces dues à l’infarctus du myocarde et à
l’attaque cérébrale, et pour que les patients puissent mener une vie digne de ce nom. A cet
effet, nous encourageons des projets de recherche prometteurs, effectuons un vaste travail
d’information pour une meilleure prévention de ces maladies, et conseillons les patients qui le
demandent. La Fondation Suisse de Cardiologie est une organisation indépendante reconnue
d’utilité publique par la fondation ZEWO.
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