fréquente dans la RCH que la MC, justifie la réalisation d’une colectomie en urgence [10], la
sensibilité diagnostique de l’endoscopie étant de 93 % et sa valeur prédictive positive de 98 % dans la
RCH et de 90 % dans la MC.
II. Suivi endoscopique de la maladie de Crohn
Quand faut-il refaire une endoscopie au cours du suivi des MICI ?
La répétition des actes endoscopiques est contraignante pour les enfants ayant une maladie de Crohn et
non dénuée de complications potentielles. Aussi, seules doivent être effectuées les endoscopies qui ont
une influence potentielle sur la stratégie thérapeutique. [11]
II-1. Faut-il refaire une coloscopie lorsque le diagnostic initial n’est pas certain ?
Lorsque le diagnostic de MICI n’est pas certain, un nouvel examen est indispensable, soit au
cours de l’épisode initial si le patient ne répond pas au traitement, soit au décours si l’évolution est
favorable. Dans ce cas, une coloscopie normale contre-indique la mise au traitement d’entretien. En
revanche, la persistance des lésions s’inscrit contre une étiologie infectieuse.
Si le diagnostic de MICI a été posé, mais que son type est incertain, il est souvent utile de
répéter l’examen ultérieurement.
II-2. Faut-il contrôler endoscopiquement la cicatrisation des lésions après traitement médical au
cours de la MC ?
Non pour Modigliani et coll. [8], puisqu’il n’existe pas de corrélation entre la sévérité de
l’atteinte endoscopique et l’intensité des symptômes, qu’aucun facteur endoscopique prédictif d’une
réponse au traitement n’a pu être identifié, que la majorité des malades en rémission clinique à l’issue
du traitement d’attaque (corticoïdes 1 mg/kg/j) ne sont pas en rémission endoscopique et que la
prolongation du traitement du seul fait de la persistance de lésions endoscopiques ne modifie pas le
taux de sevrage et ne diminue pas la fréquence des récidives. Pour d’autres, la surveillance de
l'évolution anatomique des lésions intestinales est indispensable d'autant que le site des territoires lésés
se modifient au cours de l'évolution. Les atteintes iléo-coliques passent de 37,5 % à 62,5 % après 4 ans
d'évolution dans la série de Gryboski [6].
II-3. Faut-il faire une coloscopie au cours d’une nouvelle poussée de MICI ?
Non en cas de poussée d’intensité modérée, sauf s’il existe doute quant à une cause
infectieuse (notion de voyage récent, de prise d’antibiotiques) ou médicamenteuse (prise d’AINS).
Oui, s’il s’agit d’une colite aiguë grave. Le contrôle endoscopique d'une MC se justifie aussi
dans les éventualités suivantes : 1. syndrome occlusif bas qui justifie la recherche par coloscopie d’une
sténose colique ; 2. signes d’appel compatibles avec une éventuelle localisation gastroduodénale ; 3.
chaque fois que la mise sous traitement immunosuppresseur est envisagé, afin de confirmer l’absence
d’alternative chirurgicale et de pouvoir apprécier la réponse ultérieure au traitement.
II- 4. Lorsqu’un traitement chirurgical est discuté.
L’étendue des lésions, qui ne peut être complètement appréciée en peropératoire, influence la
décision opératoire et le choix du type de résection. La coloscopie est utile dans le bilan préopératoire
d’une maladie de Crohn iléale, DIA 15 : ulcération longitudinale de l'iléon terminal à la recherche
d’une atteinte colique associée.
II- 5. Suivi postopératoire de la Maladie de Crohn.
Après résection de l’iléon terminal et anastomose iléocolique, une récidive endoscopique survient dans
73% des cas à 1 an. La sévérité des lésions endoscopiques un an après chirurgie est le meilleur élément
prédictif de la récidive symptomatique au cours des années suivantes. Le taux de récidive cumulé 7
ans après chirurgie est de 9 % si le nombre d’ulcérations aphtoïdes est inférieur à 5. Si les lésions sont
sévères (ulcérations longitudinales et/ou profondes) il est de 100 % à 4 ans.
II- 6. Traitement endoscopique des sténoses de la MC.
Des dilatations par ballonnets pneumatiques de sténoses iléales ou coliques, en particulier
post-anastomotiques, ont été proposées et faites comme alternative à la chirurgie. Elles sont efficaces
dans 90 % des cas. L’amélioration des symptômes se maintient à distance dans 45 à 66 % des cas, au
prix parfois de plusieurs séances de dilatations.
II- 7. Surveillance endoscopique de la MC et cancers digestifs
Si le risque global de cancer colorectal est moins élevé en cas de MC que de RCH, le sous-
groupe de MC qui ont une atteinte colique étendue ancienne a un risque comparable à celui observé
dans la RCH (risque relatif est de 20,9 en cas de MC colique révélée avant l’âge de 30 ans). [12] Ce
risque apparaît après environ 15 ans d’évolution chez des malades d’âge médian 55 ans. Il s’agit de