
Italie : 
référendum et loi électorale, deux enjeux majeurs 
Novembre 2016
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élevés, on retrouve la Grèce (7,2 %), l’Espagne (5,1 %), le Portugal et le Royaume-Uni (4,4 %), la 
France (3,5 %) et la Croatie (3,2 %). La Slovaquie a terminé l’année avec un déficit de 3 % du PIB. 
En revanche, 21 États membres respectaient les contraintes du Pacte de stabilité et de croissance, et 
3 se trouvaient même en excédent : le Luxembourg (+1,2 %), l’Allemagne (+0,7 %) et l’Estonie (+0,4 %). 
La Suède était quant à elle à l’équilibre. En ce qui concerne l’Italie, les résultats sont également 
excellents : même si le déficit public est ressorti à 2,6 %, ce pays dégage quasiment chaque année 
un excédent primaire depuis 1997. C’est le seul État de l’UE à afficher une telle performance et une 
telle régularité. Mais il est indéniable que cette politique, extrêmement vertueuse pour la gestion 
des déficits publics et de la dette, a affaibli la croissance économique et le potentiel de croissance 
de l’Italie. Pour 2016, 2017 et 2018, nous prévoyons une croissance du PIB de 0,9 %, 1,1 % et 
1,2 % respectivement. 
Conclusion
Compte tenu du contexte (montée du populisme, situation économique…), un rejet du référendum 
italien est donc largement possible. La probabilité de voir Matteo Renzi rester en poste n’est pas 
négligeable, mais il lui faudra toutefois obtenir soit un vote favorable au référendum (une victoire 
serrée est encore possible), soit une défaite « acceptable ». En cas de large victoire du non, Matteo 
Renzi ne pourra sans doute pas se maintenir au poste de Président du Conseil. Attention toutefois : 
le véritable enjeu politique de l’Italie, ce n’est pas le référendum de début décembre (il y aura, au 
pire, un gouvernement de coalition ou un gouvernement technique), mais plutôt la loi électorale, 
qui est, elle, susceptible de faire basculer le paysage politique entier sur une seule élection (en 
février 2018 ou avant en cas d’élections anticipées)… cela représenterait un changement majeur 
après 5 années de stabilité politique.
La situation politique et la faiblesse de l’économie pèsent sur les marchés financiers depuis le début 
de l’année : alors que le marché des actions allemandes est stable depuis le début de l’année, 
l’indice boursier italien a cédé 23 %. Même si la dette italienne reste protégée par le programme 
d’achat d’actifs de la BCE et continue d’attirer les investisseurs (recherche de rendement et de 
spread), l’écart de taux 10 ans avec l’Allemagne s’est élargi de 90 points de base, alors que le 
spread espagnol n’a progressé que de 6 points de base, un signe tangible que la prime de risque 
s’accroît. Une nouvelle instabilité politique ou plus simplement la perspective d’élections générales 
rapprochées affaiblirait encore davantage non seulement les marchés d’actions et de taux, mais 
également l’économie italienne. L’une des grandes interrogations concerne le système bancaire. 
La création d’une « bad bank », souhaitée par les pays européens, les banques centrales et la 
BCE, s’est heurtée au refus de la Commission européenne, et il s’agit actuellement d’un point 
faible de l’Italie. Une instabilité politique peut-elle inciter la Commission européenne à changer 
de point de vue ? On peut en douter… Comme on peut douter également que la BCE fasse des 
annonces officielles pour « protéger » l’Italie. Dans les faits, on peut néanmoins s’attendre à ce que 
la BCE oriente davantage ses achats vers les pays périphériques, comme elle l’a déjà fait par le 
passé. Autant dit que toute rumeur d’abandon du QE serait à ce stade extrêmement préjudiciable. 
L’annonce de la reconduction du programme actuel serait en revanche un atout considérable pour 
les obligations souveraines italiennes.