CM Histoire Médiévale
28/09/2011
II. L’ITALIE ET LA FRANCE : DEUX ESPACES CLES POUR LA PAPAUTE
Au niveau pontifical, deux espaces sont étudiés : l’ Italie et le Royaume de France ,
dont les situations et institutions politiques sont contrastées.
L’Italie n’est pas unifiée jusqu’au 19e. A l’époque, il y a 3 entités politiques fort
différentes les unes des autres.
- Au Nord (actuels Piémont, Lombardie, Vénétie) il y a deux royaumes d’origine
carolingienne : le Royaume de Pavie, du nom de la vieille capitale du royaume
lombard. Ce royaume appartient à l’Empire. Les empereurs ont sous leur
domination 3 royaumes (les royaumes d’Arles (Provence), de Vienne et de Pavie)
A priori cet espace est sous pouvoir monocratique. En pratique, les empereurs
ont du mal à assurer leur pouvoir sur les bases et se font rares en Italie : ils
passent rarement les Alpes pour recevoir leur couronne de fer. En Italie du Nord
se développent des pouvoirs urbains : le pouvoir des cités est souverain. C’est
une forme originale de pouvoir que l’on ne trouve guère ailleurs: c’est le pouvoir
des cités-Etats. Les régimes politiques portent le nom de communes. Ces cités
sont gouvernées par une bonne partie de leurs habitants, c’est-à-dire les strates
sociales urbaines les plus aisées : l’aristocratie et les bourgeoisies urbaines. Cela
fonctionne par système de gouvernements collégiaux, avec des conseils et des
magistratures. Les dirigeants élus sont les consuls (en parallèle avec les romains)
Dès 13e les dirigeants sont les potesta qui restent 6 mois maximum au pouvoir, il
y a système de rotation. Ça prévaut en Italie du Nord mais la papauté
désapprouve
- L'Italie du Sud est un royaume aux origines non impériales. Le royaume de Sicile,
c’est la Sicile + l’Italie continentale, de la Campanie aux Abruzzes. Son histoire
diffère du Nord. Elle est en train d’être reconquise par les chrétiens sur les
sarrasins qui en avaient pris possession. Les conquérants chrétiens viennent
reprendre possession de ces terres : ce sont des normands. Ce royaume « des
deux Sicile » est dominé par une monarchie très centralisée sans pouvoir
autonomisé et souverain des communes, comme en Italie du Nord. Ce royaume
voit se succéder plusieurs dynasties toutes d’origines étrangère. D’abord les
normands, puis à l’extinction biologique de cette dynastie, par le jeu des alliances
à la fin 12e, la Normandie se retrouve entre les mains de la dynastie impériale : la
famille des Hohenstaufen. Cette situation est très inconfortable pour la papauté
- Entre les deux premières entités, il y a les Etats pontificaux, en Italie centrale.
Depuis l’époque carolingienne, les papes en sont aussi les souverains temporels.
Ils ont perdu beaucoup de terres après chute carolingienne car ils n’étaient pas
en mesure de les défendre. Mais ils revendiquent la possession de tous les
territoires d’Italie centrale : Latium, actuelle Toscane, Ombrie, Abruzzes. Dans
ces régions, il y a des cités qui ont pris leur autonomie à la période précédant la
nôtre et prétendent s’autogouverner sans rendre de comptes à un souverain. Les
papes s’efforcent de reprendre le pouvoir politique sur ces villes et y exercer
simultanément les pouvoirs spirituel et temporel.
L’espace italien tripartite se développe aux 12e et aux 13e , notamment avec la
querelle du sacerdoce et de l’empire entre les héritiers de Grégoire VII qui
prétendent dominer les empereurs et les empereurs prétendant le contraire. Les