ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES
Définition :
Une équation différentielle est une équation liant une fonction et sa ou ses dérivée(s). Résoudre une telle
équation signifie déterminer toutes les fonctions qui satisfont à l’égalité. Il s'agit donc d'équation dont
l'inconnue est une fonction.
I. Équations différentielles du premier ordre :
Définition :
On appelle équation différentielle du premier ordre une équation différentielle ne faisant intervenir que la
fonction est sa dérivée.
1°) Équations différentielles du type y + ay = 0 :
a) Solution générale :
Théorème :
Soit y′ + ay = 0 une équation différentielle linéaire du premier ordre à coefficient constant a . Les
solutions de cette équation différentielle sont les fonctions dérivables, définies sur par :
f (x) = keaxk .
Remarque :
Il y a donc une infinité de fonctions solutions d'une telle équation : à chaque valeur de k correspond une
fonction solution.
Démonstration :
Soit (E) l’équation différentielle y′ + ay = 0.
● Soit f la fonctions définie sur par f (x) = keax, f est dérivable sur de dérivée f ' (x) = –kaeax.
f ' (x) + a f (x) = –kaeax + a × keax = 0 donc, f est bien solution de (E).
Les fonctions de la forme x keax sont donc des solutions de (E).
Il reste à montrer qu’il n’y en a pas d’autres. Pour cela, on suppose que g est une fonction définie et
dérivable sur solution de (E) et on va montrer qu’alors elle est de la forme x keax.
Soit h la fonction définie sur par h (x) = g (x)eax. h est dérivable sur de dérivée
h' (x) = g' (x)eax + ag (x)eax h' (x) = eax (g' (x) + ag (x)).
Mais comme g est solution de (E), on a g' (x) + ag (x) = 0 soit h' (x) = 0, ce qui signifie que h est une
constante.
On a alors : h (x) = k g (x)eax = k g (x) = keax.
Exemple :
Résolution de l’équation différentielle : y′ + 4y = 0 :
Les solutions sont du type f (x) = ke−4xk est une constante réelle. Par exemple, f (x) = e−4x ou f (x) =
2e−4x ou encore f (x) =
1
3
e−4x sont des solutions de cette équation différentielle.
Résolution de l’équation différentielle : y′ = 3y :
Cette équation peut s’écrire y′ 3y = 0. Les solutions sont du type f (x) = ke3x k est une constante
réelle.
Résolution de l’équation différentielle : 2y′ + 5y = 0 :
Cette équation peut s’écrire y +
5
2
y = 0.Les solutions sont du type f (x) =
ke5
2x
k est une
constante réelle.
b) Unicité de la solution sous condition initiale :
Théorème :
Soient x0, y0 et a des réels donnés, l’équation différentielle y′ + ay = 0 admet une unique solution f définie
et dérivable sur vérifiant f (x0) = y0.
Cette solution est la fonction définie par f (x) = y0 ea(xx0).
Démonstration :
On sait que la solution générale de l’équation différentielle y′ + ay = 0 est une fonction f définie et
dérivable sur de la forme f (x) = keaxk est un nombre réel.
De plus, f (x0) = y0 keax0 = y0 k = y0 eax0.
D’où f (x) = y0 eax0eax = y0 ea(xx0).
Remarque :
Concrètement, il est inutile d'apprendre par cœur la forme de la solution de l'équation différentielle
y' + ay = 0 avec une condition initiale (f (x) = y0 ea(xx0)). On dira que cette solution est une solution particulière
et on refera à chaque fois la démarche pour trouver la valeur de k qui convient.
Exemple 1 :
Résolution de l’équation différentielle y′ + 2y = 0 dont la solution f vérifie f (0) = 1 :
Solution générale : les solutions sont du type f (x) = ke−2xk est une constante réelle.
Il reste a déterminer quelle valeur de k convient pour que f (0) = 1 :
Solution particulière : on a f (0) = 1 ke−2×0 = 1 k = 1,
D’où f (x) = e−2x.
Exemple 2 :
Résolution de l’équation différentielle y′ + 2y = 0 dont la solution f vérifie f (2) = 4 :
Solution générale : les solutions sont du type f (x) = ke−2xk est une constante réelle.
Solution particulière : on a f (2) = 4 ke−2×2 = 4 k = 4e4,
D’où f (x) = 4e4e−2x que l'on peut aussi écrire f (x) = 4e−2x + 4 ou encore f (x) = 4e−2(x2) (on retrouve
là la forme donnée dans le théorème).
2°) Équations différentielles du type y + ay = b :
a) Solution générale :
Théorème (admis) :
Soit y′ + ay = b une équation différentielle du premier ordre ou a et b sont des réels avec a 0. Les
solutions de cette équation différentielle sont les fonctions dérivables, définies sur par :
f (x) = keax +
b
a
k .
Remarque :
Il y a donc une infinité de fonctions solutions d'une telle équation : à chaque valeur de k correspond une
fonction.
Exemple :
Résolution de l’équation différentielle : y′ + 4y = 3 :
Les solutions sont du type f (x) = ke−4x +
3
4
k est une constante réelle. Par exemple, f (x) = e−4x +
3
4
ou f (x) = 2e−4x +
3
4
ou encore f (x) =
1
3
e−4x +
3
4
sont des solutions de cette équation différentielle.
Vérifions : f (x) = ke−4x +
3
4
, donc f ' (x) = –4ke−4x.
On a donc f ' (x) + 4f (x) = –4ke−4x +
4
(
ke4x+3
4
)
= –4ke−4x + 4ke−4x + 3 = 3.
b) Unicité de la solution sous condition initiale :
Théorème (admis) :
Soient x0, y0, a et b des réels donnés, l’équation différentielle y′ + ay = b admet une unique solution f
définie et dérivable sur vérifiant f (x0) = y0.
Exemple :
Résolution de l’équation différentielle y' = –5y + 2 telle que f (0) = 1 :
Remarquons tout d'abord que cette équation s'écrit aussi y' + 5y = 2
Solution générale : les solutions sont du type f (x) =
ke5x+2
5
k est une constante réelle.
Il reste a déterminer quelle valeur de k convient pour que f (0) = 1 :
Solution particulière : on a f (0) = 1
ke5×0+2
5
= 1
k+2
5
= 1 soit
.
D’où f (x) =
3
5e5x+2
5
.
III. Équations différentielles du second ordre, du type y ′′ + ω 2
y = 0 :
Définition :
On appelle équation différentielle du second ordre une équation différentielle faisant intervenir la fonction
est sa dérivée seconde (c'est-à-dire la dérivée de sa dérivée).
1°) Solution générale :
Théorème :
Soit y′′ + ω2y = 0 une équation différentielle linéaire du second ordre à coefficient constant ω positif.
Les solutions de cette équation différentielle sont les fonctions définies et deux fois dérivables sur
vérifiant :
f (x) = cos(ωx) + sin(ωx) où et sont des constantes réelles.
Remarque :
Il y a donc une infinité de fonctions solutions d'une telle équation : à chaque valeur de et de
correspondent une fonction.
Exemple :
Résolution de l’équation différentielle (E) : y′′ + 4y = 0 :
(E) s’écrit aussi y′′ + 22y = 0, on prend donc = 2.
Les solutions sont du type f (x) = cos(2x) + sin(2x) où et sont des constantes réelles.
Par exemple, f (x) = 3 cos(2x) – 5 sin(2x) est une solution de cette équation.
Vérification :
f (x) = cos(2x) + sin(2x)
f ' (x) = 2 sin(2x) – 2 cos(2x)
f '' (x) = –4 cos(2x) – 4 sin(2x)
On a bien f '' (x) + 4f (x) = 0
Remarque :
Il peut arriver que, pour plus de facilité, on doive obtenir la solution sous la forme en
f (x) = A sin(ωx + ) où A et sont des constantes réelles avec A 0.
Exemple :
Résolution de l’équation différentielle (E) : y′′ + 4y = 0 :
(E) s’écrit aussi y′′ + 22y = 0, on prend donc = 2.
Les solutions sont du type f (x) = A sin(ωx + ) où A et sont des constantes réelles.
Par exemple, f (x) =
3 cos
(
2x+π
3
)
est une solution de cette équation.
Vérification :
f (x) =
3 cos
(
2x+π
3
)
f ' (x) =
6 sin
(
2x+π
3
)
f '' (x) =
12 cos
(
2x+π
3
)
On a bien f '' (x) + 4f (x) = 0
2°) Unicité de la solution sous condition initiale :
Théorème :
L’équation différentielle y′′ + ω2y = 0 admet une unique solution f définie sur vérifiant deux conditions
initiales données.
Remarque :
On aura, en général, des conditions initiales du type :
{
f(x0)= y0
f(x1)= y1
ou
{
f(x0)= y0
f ' (x1)= y1
.
Exemple :
On considère l’équation (E) : 4y′′ + π2y = 0 dont la solution vérifie les conditions initiales
f
(
1
2
)
=
2
2
et
f '
(
1
2
)
=0
.
Solution générale de l’équation différentielle :
(E) y′′ +
(
π
2
)
2
y = 0.
Les solutions sont donc : f (t) = cos
(
π
2t
)
+ sin
(
π
2t
)
.
Solution particulière de l’équation différentielle :
Utilisation de la première condition :
f
(
1
2
)
cos
(
π
4
)
+μsin
(
π
4
)
2
2
2
2=
2
2(λ+μ)
.
Sachant que
f
(
1
2
)
=
2
2
, on obtient + = 1.
Utilisation de la seconde condition :
f ' (t) = –
π
2
sin
(
π
2t
)
+
π
2
cos
(
π
2t
)
donc
f '
(
1
2
)
= –
π
2
sin
(
π
4
)
+
π
2
cos
(
π
4
)
=
π
2λ
2
2+π
2μ
2
2
=
π
2
2
2(μλ)
.
Sachant que
f '
(
1
2
)
=0
, on obtient = 0 c'est-à-dire = .
On obtient le système suivant :
{
λ+μ=1
λ
donc =
1
2
et =
1
2
.
Exemple :
Recherchons la solution à la même équation mais sous la forme f (t) = A sin(ωt + ).
Solution générale de l’équation différentielle :
On a donc f (t) = A sin(
π
2
t + ).
Solution particulière de l’équation différentielle :
Utilisation de la seconde condition :
f '
(
t
)
=π
2A cos
(
π
2t+ϕ
)
.
f '
(
1
2
)
=π
2A cos
(
π
4+ϕ
)
=0
.
Comme A 0,
cos
(
π
4+ϕ
)
=0
donc =
π
4
.
Utilisation de la première condition :
f
(
1
2
)
=A sin
(
π
2+π
4
)
=A sin
(
3π
4
)
=
2
2
donc A = –1.
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