partie Ade Edéfini par
A={x∈E / x /∈φ(x)}
L’application φétant surjective, il existe a∈Etel que A=φ(a). Alors si a∈φ(a),a /∈A
(par définition de A), i.e. a /∈φ(a)(car A=φ(a)) ; et si a /∈φ(a),a∈A(par définition
de A), i.e. a∈φ(a). La supposition faite est donc absurde.
Ce raisonnement rappelle ce qu’on appelle le paradoxe de Russell3ou encore le paradoxe
du barbier4.
Les ensembles dénombrables sont négligeables
Nous avons vu plus haut que l’ensemble des nombres réels était « plus gros »que l’en-
semble des nombres entiers. Nous avons vu aussi que l’ensemble des nombres rationnels
était dénombrable donc a le même « nombre »d’éléments que N. L’ensemble des nombres
rationnels est dense dans R.
Nous allons voir maintenant que les ensembles dénombrables de Rsont négligeables.
Définition 0.8. Soit Eune partie de R. On dit que Eest négligeable si, pour tout > 0,
il existe une réunion finie ou dénombrable d’intervalles (Ii)telle que Esoit incluse dans
la réunion des intervalles
E⊂ ∪iIi
et la somme des longueurs des intervalles Iiest inférieure à .
Commentaires : on dit que (Ii)forme un recouvrement de E. Ce que dit la définition c’est
que pour chaque on peut trouver une famille d’intervalles recouvrant Edont la somme
des longueurs est inférieure à . Les intervalles dépendent de .
Un ensemble constitué d’un seul point est négligeable. Prenons E={a}. Soit > 0.
L’intervalle ]a−/3, a +/3[ contient Eet est de longueur 2/3< .
Un ensemble fini est négligeable. Prenons E={a1, . . . , al}. Soit > 0. Posons Ik=
]ak−/3l, ak+/3l[pour kallant de 1 à l. La réunion des Ikcontient évidemment Eet
la somme des longueurs des intervalles est inférieure à l.2/3 = 2/3< .
L’ensemble Nest négligeable. On ne peut plus prendre des intervalles de longueurs
constantes. La somme des longueurs serait infinie. Il faut donc faire varier la longueur
des intervalles. Pour cela on utilise une série à termes positifs convergente. N’importe
quelle telle série permet de faire le raisonnement qui suit. La série géométrique de rai-
son 1/2de premier terme 1/2(celle qui apparaît dans le paradoxe de Zénon) est un
choix agréable. Posons I0=] −/4, /4[,I1=]1 −/8,1 + /8[,I2=]2 −/16,2 + /16[,
3http://fr.wikipedia.org/wiki/Paradoxe_de_Russell
4http://fr.wikipedia.org/wiki/Paradoxe_du_barbier
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