Traitement des méningites bactériennes purulentes Olivier Epaulard Maladies Infectieuses CHU de Grenoble DU de thérapeutique anti-infectieuse 04 février 2015 Objectifs • Établir la place centrale des C3G (hors Listeria) et les doses utilisées • Établir l’urgence • Établir la place des corticoïdes • Connaître les antibiothérapies d’infections plus rares que les méningococcies et pneumococcies Plan • Un peu d’épidémiologie • Antibiotique idéal en théorie • Antibiothérapie des principales situations • Corticothérapie Épidémiologie : prévalence des pathogènes sensibilité aux ATB Épidémiologie générale • Taux d’incidence global en 2006 : 2,23/100000 – – – – – <1 an : 44/100 000 1-4 ans : 6,9/100 000 16-64 ans : 0,64/100 000 > 64 ans : 1,32/100 000 1400 cas par an environ • Peu de variations de l’incidence globale depuis 10 ans • Pneumo 59 %, méningo 25 % • Mortalité globale précoce 21% adultes, 10% enfants – 30% pneumocoque vs 7% méningocoque (Y>C>B) – 25% en cas de purpura fulminans • Séquelles Van de Beeke NEJM 2005 Auburtin CCM 2006 – 40% pneumocoque vs 11% méningocoque • Létalité et taux de séquelles plus élevés au-delà de 65 ans 1,2 1 0,8 H. influenzae N. meningitidis 0,6 S. pneumoniae S. agalactiae L. monocytogenes 0,4 0,2 0 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 données EpiBac 1991-2010 Épidémiologie selon les tranches d’âge EpiBac - 2007 Épidémiologie selon les tranches d’âge enfants Données GPIP 2001-2006 Bactéries 1 à 2 mois 2 à 3 mois 3 à 12 mois 12 à 24 mois 2 à 5 ans 5 à 18 ans TOTAL n=2160 n =164 n = 88 n = 668 n = 294 n = 418 n=528 (8) (4) (31) (14) (19) (24) N. meningitidis 25 (15) 36 (41) 273 (41) 167 (57) 287 (69) 373 (71) 1161 (54) S. pneumoniae 20 (12) 21 (24) 321 (48) 103 (35) 111 (27) 126 (24) 702 (33) Streptocoque B 81 (49) 22 (25) 22 (3) N (%) 31 (4) H.influenzae E. coli 23 (14) 19 (7) 2 10 (2) 10 (2) 7 (1) 1 70 (3) 38 (2) 2 Streptocoque A Listeria 8 (9) 125 (6) 3 3 6 11 (0,5) 2 3 11 (0,5) Méningocoque 2013 en France • 585 infections invasives à méningocoque – 326 B, 146 C, 27 W, 56 Y, – méningites avec ou sans bactériémie (80%) – bactériémie sans autre site positif (25%) – arthrites sans hémoc + (<1%) – purpura fulminans (20%) Avec des recouvrements (chiffres CNR et DO) Evolution des taux d'incidence 1995 - 2013 des infections invasives à méningocoques CNR / BEH Evolution des taux d'incidence 1995 - 2008 des infections invasives à méningocoques Rhône-Alpes CNR Variation saisonnière du nombre d’IIM InVS CNR IIM / sérotype B C Y W135 IIM / âge CNR / BEH Méningites purulentes vs purpura fulminans • Méningite purulente : – Colonisation pharyngée bactériémie sepsis cérébral maladie • Purpura fulminans – Colonisation pharyngée bactériémie maladie Le purpura fulminans • Déterminants multiples – Pathogénicité directe du méningocoque (adhésion endothéliale) – Réaction inflammatoire / coagulopathie délétère • Prédisposition génétique évidente • Tableau de choc avec CIVD – La méningite (quand il y en a une !!) est au second plan • La plus urgente des urgences thérapeutiques infectieuses – Antibiothérapie identique à celle de la méningite à NM • 120 patients en 2013 Méningocoque et résistance • Diminution après 2007 de la proportion de souches de sensibilité diminuée à la pénicilline (CMI entre 0,12 et 1 mg/L) – 25% en 2006 32% en 2007 22% en 2008 24% en 2009 25% en 2010 20% en 2012 ; aucune souche R à la péni G en 2012 • Aucune souche de sensibilité diminuée aux C3G injectables (CMI < 0,12 mg/L) • Aucune souche productrice de pénicillinase • Rares souches résistantes à la rifampicine (CMI > 32 mg/L) (1 seule en 2008, aucune en 2009 et 2010, 3 en 2012) • Rares souches résistantes à la ciprofloxacine (CMI > 0,06 mg/L) (2 en 2008, 2 en 2009, 1 en 2012) Chiffres du CNRM Pneumocoque Méningite à pneumocoque • 400 à 500 cas d’adulte par an – Incidence 2 fois plus élevée après 65 ans • Diminution des cas chez les enfants < 2 ans – Due à la vaccination heptavalente puis 13-valente conjuguée Méningites à pneumocoque 2001-2008 Effet de la vaccination heptavalente : incidence 0-23 mois Chiffres INVS F. Dorléans Pneumocoques, sérotypes vaccinaux et âges CNR, rapport 2009 EpiBac 2001-2009 – toutes infections invasives Sérotypes 2002-2013 CNR – RA2013 Pneumocoque et résistance • Depuis 2003 : diminution des souches de S diminuée aux -lactamines • Une seule souche résistante aux C3G depuis 2004 dans un LCR – 5% de souches intermédiaires (1-2mg/l) • 1,4% en 2013 – Préoccupation autour du sérotype 19A (qui n’est pas présent dans le vaccin 7v … mais dans le 13v) • Pas de résistance aux glycopeptides PSDP tous prélèvements 2012 : 19% Rapport 2010 du CNR Pneumocoque CNRP, rapport 2010 Infections invasives à pneumocoque : évolution de la résistance aux β-lactamines CMI en 2012 (méningites de l’adulte) Rapport 2013 du CNR Pneumocoque Autres pathogènes de méningite bactérienne Listeria monocytogenes • 50 à 80 cas d’infections neuro-méningées par an, stable – Contexte cependant d’augmentation des listérioses non N-M – 3ème étiologie chez l’adulte • Facteurs de risques classiques – Âge > 50 ans (2006 : sup à 60 ans pour 36/55 cas) – Immunodépression – Cirrhose – Éthylisme – Grossesse : surtout des bactériémies, rarement ME • Mortalité 22% – 9% vs 34% selon terrain à risque ou non Nombre de cas de listérioses déclarés par an et taux d’incidence annuel de 1999 à 2009 BEH 2008 (toutes listérioses sauf de la femme enceinte) BEH 2008 (toutes listérioses sauf de la femme enceinte) Molécules actives sur Listeria • Amoxicilline : – Pas de résistance pour les souches humaines – non bactéricide • Aminosides : – Pas de résistance à la gentamycine (souches humaines) – bactéricide • L’association amox-genta est rapidement bactéricide • L’association coTrimoXazole est moins bactéricide, mais diffuse très bien en neuroméningé – Attention aux rares souches triméthoprime-R • Fluoroquinolones : bactéricides ; résistance 1% • Glycopeptides : bactériostatiques (C3G : résistance naturelle) Haemophilus influenzae • 71 méningites en 2012 (chiffres CNR) – Incidence divisée par 7 à 11 depuis la vaccination (521 cas en 1992 …) • 1/3 de souches amoxicilline R (CMI > 1 mg/L) – Sécrétion d’une pénicillinase – Modification de PLP • Toutes les souches sont sensibles aux C3G en France CNR Haemophilus Rapport d’activité 2011 CNR Haemophilus Rapport d’activité 2011 Et encore … • Streptocoque B : 5 % des cas d’adultes – 40 cas en 2006 • Escherichia coli • Autres entérobactéries • … Pseudomonas aeruginosa Mais il n’y a pas que les cas avérés … • La conférence de consensus n’est pas faite que pour les cas avérés • Mais aussi pour la gestion de toutes les suspicions • CHU Grenoble : – PL : 1856 en 2008, 1916 en 2009 – LCR de dérivation : 1766 en 2008, 1422 en 2009 – La conférence de consensus doit gouverner même au stade de la suspicion ! Choix et maniement de la (des) molécule(s) Virulence Résistances Bactérie Morbi-mortalité Épidémiologie Site infecté Diffusion des antibiotiques Immunité locale Contre-indications Patient Fragilité Molécule Immunité Paramètres PK/PD Dose, rythme, durée L’espace méningé et son Immune privilege • Un site dit d’immunoprivilège – Probablement « pour » éviter une inflammation délétère – Mécanisme multiples • Barrière physique • Absence de draînage lymphatique classique • Production de facteurs limitant la prolifération T et activant la génération de Treg • Production de facteurs inhibant la diapédèse des GB • Expression de ligands pro-apoptotiques (FasL) • Corrélat : une bactéricidie très limitée – PNN : < 1/mm3 (sang : 4-8000/mm3…) – Immunoglobulines : < 0,1g/l (plasma : 6-12g…) – Complément : absent L’espace méningé et son Immune privilege • Un site dit d’immunoprivilège – Probablement « pour » éviter une inflammation délétère – Mécanisme multiples • Barrière physique • Absence de draînage lymphatique classique • Production de facteurs limitant la prolifération T et activant la génération de Treg • Production de facteurs inhibant la diapédèse des GB • Expression de ligands pro-apoptotiques (FasL) • Corrélat : une bactéricidie très limitée – PNN : < 1/mm3 (sang : 4-8000/mm3…) – Immunoglobulines : < 0,1g/l (plasma : 6-12g…) – Complément : absent LCR et antibiothérapie Le casse-tête Après 50mg/kg d’amox serum LCR Craft AAC 1979 Ricard CID 2006 Paramètres idéaux pour une diffusion méningée • Faible ionisation et haute lipophilie – Cas des FQ, phénicolés, 5-NI, linezolide, rifampicine – Mais pas des -lactamines et aminosides • Amélioré par l’inflammation • Poids moléculaire < 800 – Obstacle à l’utilisation des glycopeptides • Amélioré par l’inflammation • Faible liaison aux protéines – La pire : ceftriaxone : 90% ! • Pas d’efflux actif – Dont les FQ et certaines -lactamines sont la cible Dose et diffusion méningée Classe -lactames antibiotique posologie Conc. dans le LCR (mg/L) % pénétration points critiques (mg/L) (S. p. comme exemple) pénicilline G 2.4 g 6 x / jr 0.8-10 8 0.06 ampicilline 2 g 6 x / jr 0.3-38 4-65 0.06 céfotaxime 2 g 3 à 6 x / jr 1-83 4-55 ceftazidime 2 g 3 x / jr 2-30 14-45 ceftriaxone 2 g 2 à 3 x / jr 2-7 1.5-7 méropenème 2 g 3 x / jr 1-32 11 fluoroquinolones moxifloxacine 400 mg 1 x / jr 3-4 80 0.5 glycopeptides vancomycine 60 mg/kg / jr 0.1-5 0-22 4 oxazolidinones linézolide 600 mg 2 x / jr 6 80 2-4 phénicolés chloramphenicol 1 g 4 x / jr 2-23 20-66 8 rifamycines rifampicine 600 mg 1 x / jr 0.3-5 4-21 0.06-0.5 0.5-2 0.5-2 2 D’après F VanBambeke paramètre prédictif f T > CMI AUC24h/MIC AUC24h/MIC et classe pharmacologique exemple valeur minimale pénicilline 40 % (pénicillines) ceftriaxone 50 % (céphalosporines)** méropenème 30 % (carbapenèmes) Glycopeptides* vancomycine 100 – 400 Oxazolidinones linézolide 80 – 100 Tétracyclines doxycycline non- défini Fluoroquinolones moxifloxacine AUC24h/MIC > 30 (Gram +) >125 (Gram -) Aminoglycosides amikacine -lactamines* Cmax /MIC *Intérêt cependant d’un rapport Concentration/CMI > 5 **95% si pneumocoque de sensibilité diminuée Cmax /MIC > 8 Au total, une molécule … • Rapidement bactéricide • Toxicité faible même à haute dose • Diffusion cérébrale au moins médiocre • Rencontrant peu ou pas de résistance • Suffisamment testée en études cliniques Alors, quel antibiotique? • • • • • Amoxicilline ? C3G ? C3G – Vancomycine ? Fluoroquinolones anti-pneumococciques ? Rifampicine ? • Carbapénèmes ? Antibiothérapie des méningites à pneumocoque • Amoxicilline : non car PSD/RP (35%) • C3G (cefotaxime, ceftriaxone) : – Analyse des échecs dans des séries récentes : • Implication de souches à très hautes CMI, actuellement non rencontrées • Ou sous-dosage (en terme de dose administrée) – Donc utilisation en monothérapie – Céfotaxime 300mg/kg/J • En au moins 4 fois • Voire en continu après dose de charge de 50mg/kg – Ou Ceftriaxone 100mg/kg/j en 1 ou 2 fois Autres arguments contre la vancomycine • Pas de synergie C3G-vancomycine • Auburtin CCM 2006 : pas d’amélioration de la mortalité des méningites à PSDP sous vanco • Faible efficacité de la vancomycine seule « • Néphrotoxicité à hautes doses » !!!! Évolution • Si pneumocoque sensible à l’amoxicilline : passer à l’amox 200mg/kg/j (ou garder C3G) – Faire PL de contrôle si CMI C3G sup à 0,5 • Si mauvaise évolution : – Faire imagerie cérébrale (empyème ? thrombose ?) – Refaire PL si pas de CI – Discuter adjonction de • Rifampicine 10 (adulte) ou 20 (enfants) mg/kg/12h • Ou vancomycine 60mg/kg/j • Ou fosfomycine 200mg/kg/j • Durée de traitement – 10 jours si évolution rapidement OK et souche sensible – 14 jours sinon Antibiothérapie des méningites à méningocoques • Pénicilline A : non recommandée du fait des souches à SD (20%) • Ceftriaxone – 75mg/kg/j – En 1 ou 2 fois • Ou céfotaxime – 200mg/kg/j – En au moins 4 perfusions – Voire en continu après DDC de 50mg/kg Évolution • Traitement pendant – 4 jours si évolution rapidement favorable – 7 jours sinon • Isolement inutile après 24h de C3G – Suppression du portage pharyngé Antibiothérapie des méningites à Haemophilus • Pénicilline A : non car 20-30% de souches R • Céfotaxime 200mg/kg/j • Ou ceftriaxone 75mg/kg/j • Pendant 7 jours Antibiothérapie des méningoencéphalites à Listeria • Bithérapie puis monothérapie – Amoxicilline 200mg/kg/j • En au moins 4 fois par jour • Voire en perfusion continue • Pendant 21 jours – Gentamycine 5mg/kg/j en 1 fois • Pendant les 7 premiers jours • Pour assurer la bactéricidie En cas d’examen direct négatif • Pas d’argument pour Listeria : C3G doses pneumococciques – Enfant<3mois : ajouter aminoside (car possibilité E. coli) • Si arguments pour Listeria (terrain, symptomes, cinétique) : – C3G dose pnmcq + amoxicilline 200mg/kg/j + gentamycine 3mg/kg/j En cas d’allergie … • Ne considérer que les hypersensibilité immédiate à manifestations sévères : – Anaphylaxie (bronchospasme, hypotension, œdème de Quincke) • Pneumocoque : – Vancomycine + fosfomycine +/- rifampicine • Méningocoque : – Levofloxacine ou rifampicine • Listeria : – Cotrimoxazole • Haemophilus, Escherichia coli : – levofloxacine Quel degré d’urgence ? • Une réflexion basée sur – Les modèles animaux – Les études sur d’autres infections – Les études centrées sur les méningites Lapin, méningite à pneumocoque : délai de la perte d’audition (Bhatt, JID, 1992) Crit Care Med 2006 Timing de l’antibiothérapie et pronostic • Aronin Ann Intern Med 1998 : 227 méningites bactériennes • Miner J Emerg Med 2001 : 171 mites bactériennes – Mortalité 12% : Rétrospectif !! • Antibiothérapie aux urgences (en moyenne 1h) : 7,9% • Antibiothérapie après (en moyenne 6h) : 29% • p=0,003, alors que les 2 populations étaient comparables Facteurs associés au décès Proulx QMJ 2005 : 123 méningites bactériennes, 16 décès Proux QMJ 2005 Timing thérapeutique et décès Auburtin CCM 2006 : 153 méningites à pneumocoque en réanimation Timing thérapeutique et décès Koster-Rasmussen JID 2008 : 187 méningites bactériennes, 33% (adultes) ou 3% (enfants) de décès morbidité-+mortalité mortalité Délai entre l’arrivée à l’hôpital et l’antibiothérapie (h) Lepur Infection 2007 : 286 méningites bactériennes, morbidité 43% Lepur Infection 2007 : 286 méningites bactérienne, morbidité 43% Administration : quand ? • Dans l’idéal : moins de 1 h après l’entrée aux urgences • Scanner avant PL : cf risque d’engagement : uniquement – – – – Si troubles focaux Si comitialité Si troubles de conscience (GS≤11) Si traitement anticoagulant (hors conférence de consensus …) • Pas de PL aux purpura fulminans – – – – – Le prélèvement est inutile : le patient souffre de la bactériémie, pas de la méningite Tableau quasi pathognomonique Traitement à doses méningées de toutes façons CIVD = CI Antibiothérapie avant tout prélèvement !!!!!!!!!! • ATB avant PL : – Si CI à la PL – Si troubles hémodynamiques – Si prise en charge hospitalière impossible • ATB avant résultats de PL (à obtenir en moins de 30 mn) : – Si LCR trouble macroscopiquement (= GB>500/mm3) Antibiothérapie des méningites à entérobactéries • Escherichia coli : C3G idem Haemophilus – 21 jours • Autres germes : cadre souvent nosocomial – Dans l’attente de l’antibiogramme : Céfépime voire méropénème + aminoside Méningites staphylococciques • 2 grands cadres : – Endocardite – Infection d’un site opératoire neurochir ou ORL • SAMS : – (cl)oxacilline 200mg/kg/j – +/- rifampicine +/- phosphomycine • SAMR – Vancomycine ... 45mg/kg/j ? + rifampicine – Linezolide ? Sipahi 2012 • 17 cas de méningites à SA ou SCN méti-R • 15 succès microbiologiques à J5 • Pas de décès directement imputable à la méningite dans les 15 succès Antibiothérapie des méningites à Pseudomonas • Antibiotiques anti-Pseudomonas : – Aminosides – -lactamines (C3G, carbapénèmes, Cpéni, Upéni) – Ciprofloxacine – (polymyxine/colimycine ; fosfomycine) • Meilleur choix au vu du compartiment méningé : – ceftazidime 6g/j ou méropénème 6g/j – +/- fosfomycine 12g/j ou Ciprofloxacine 800mg/j Corticothérapie Corticothérapie : le rationnel • Relation inflammation méningée et séquelles (HTIC ++) • La lyse bactérienne aggrave cette inflammation • But : limiter le plus tôt possible cette inflammation … … en confiant par ailleurs la bactéricidie aux antibiotiques (et pas à l’immunité) Corticothérapie : l’étude de 2002 (sujets européens) De Gans & Van de Beeke NEJM 2002 DXM 10mgx4/j 4j Stratification selon score de Glasgow à l’admission Adverse events Étude européenne : les pathogènes Conclusion des auteurs : Étude vietnamienne (Mai, NEJM 2007) • Adultes et adolescents • DXM 0,4mg/kg/12h 4 jours • 63% des patients avaient déjà reçu au moins une dose d’ATB avant la DXM Étude vietnamienne : les pathogènes Effet positif également sur l’incidence de la surdité Pas d’influence du timing de DXM Explication proposée : il s’agirait de méningites tuberculeuses : la DXM seule est délétère Étude au Malawi : Scarborough, NEJM 2007 DXM 16mgx2/j 4j Malawi : les pathogènes Ricard CID 2006 Mais quand même … ? L’effet anti-inflammatoire de la DXM n’altère-t-il pas la diffusion de la vancomycine ? Études … Chez l’humain Chez l’animal Avec DXM Sans DXM La DXM ne semble pas altérer la diffusion de la vancomycine dans l’espace méningé Compilation par Ricard, CID 2006 Corticothérapie : les recommandations Corticothérapie : les recommandations Adulte : si SP ou NM Enfant et nourrissons : si SP ou HI Adultes et nourrissons : si dgstc de méningite purulente sans microbio Molécule : dexaméthasone 1 administration/6h pendant 4 jours - Adulte 10mg - Enfant 0,15mg/kg - en même temps que la 1ère dose d’ATB MAIS … Van de Beeke 2010 Métaanalyse 2029 patients 5 études Van de Beeke 2010 Métaanalyse 2029 patients 5 études Van de Beeke 2010 Métaanalyse 2029 patients 5 études Prise en charge en réanimation ? • Des critères sont proposés par la CC … • Mais toutes les méningites purulentes méritent probablement de passer les 1ères 24 heures en réa (sinon, attention aux mutations la nuit …) Méningite nosocomiales Méningocoque : la prophylaxie de l’entourage • InstructionN° DGS/RI1/DUS/2014/301 du 24 octobre 2014 • Détermination des sujets à traiter : 1) pas de panique (1 à 2% de cas secondaires / an) 2) bon courage dans votre rôle de décideur 3) lisez la circulaire – Le traitement n’a pas de rationnel plus de 10 jours après le contact • Rifampicine 10mg/kg/12h (600mgx2/J adultes) pendant 48h – Pas de CI pour la femme enceinte • ou Ciprofloxacine DU 500 mg – idem • ou Ceftriaxone DU 250mg adulte, 125mg nourrisson