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Démystifier les
médicaments
biosimilaires Guide à l’intention
des rédacteurs
scientifiques
Avant-propos
Quand on pense que nos ancêtres se servaient d’organismes vivants pour fabriquer leur
pain, leur bière, leur vin et leur fromage, on peut dire que la « biotechnologie », d’une
certaine façon, remonte aussi loin que l’histoire de l’humanité. Nombre d’années plus tard,
la médecine biologique – qui permet aujourd’hui de traiter de nombreuses maladies
graves – a également su tirer profit des organismes vivants.
Ce n’est qu’au début du 20e siècle que le terme « biotechnologie » a été utilisé pour la
première fois. D’abord destinée à améliorer la production de denrées alimentaires, la
biotechnologie a étendu son champ d’application au domaine médical dans les années
1940, avec l’avènement de la pénicilline, issue d’un procédé de fermentation profonde.
Tout comme la pénicilline a permis de sauver un nombre incalculable de vies il y a plus
d’un demi-siècle, les médicaments biologiques d’aujourd’hui revêtent une importance
fondamentale pour les patients atteints de graves maladies. Les scientifiques et
ingénieurs qui œuvrent dans ce domaine des plus stimulants s’efforcent d’exploiter le
processus naturel des cellules, des virus et d’autres micro-organismes vivants en vue de
modifier leur patrimoine génétique et d’en tirer des résultats précis.
Lorsque viennent à échéance les brevets qui protègent les médicaments biologiques, de
nouveaux fabricants peuvent concevoir leurs propres versions des produits biologiques
d’origine et les mettre sur le marché. On donne à ces produits le nom de biosimilaires (ou
produits biologiques ultérieurs). Des médicaments génériques font leur apparition après
l’expiration du brevet des médicaments à petites molécules (synthétiques); il faut
cependant savoir que les biosimilaires ne sont pas des copies exactes de produits
d’origine et ne peuvent donc être considérés comme des produits biologiques génériques.
Les médicaments biologiques sont fabriqués à partir de cellules vivantes. Comme pour le
vin ou le pain, les conditions dans lesquelles ils sont fabriqués peuvent modifier
considérablement les caractéristiques des produits finis qui seront administrés aux
patients. Les biosimilaires n’étant pas identiques aux produits biologiques d’origine, ils ne
doivent pas être considérés interchangeables avec ces derniers. Le médecin qui a la
responsabilité d’établir un schéma thérapeutique approprié pour ses patients est la
personne la mieux placée pour choisir le produit qui convient le mieux à chacun d’eux.
Le présent guide vise à « démystifier les médicaments biosimilaires ». Nous espérons
faire profiter le lecteur de données les plus récentes possible sur cette spécialité de
l’avenir qu’est la médecine biologique, de même que sur le rôle confié à son dernier-né :
le biosimilaire.
BIOTECanada
Table des matières – Démystifier les médicaments biosimilaires
L’avènement des médicaments biologiques
1
La production des médicaments biologiques est plus complexe
2
Les médicaments biologiques diffèrent des médicaments synthétiques
Entrée des biosimilaires sur le marché
Les biosimilaires ne sont pas des « produits biologiques génériques »
1
2
3
La substitution peut être préjudiciable pour les patients
3
Fabrication des biosimilaires et approvisionnement
4
La pharmacovigilance et la traçabilité
Le choix du patient et du médecin
Conclusion
Guide de référence rapide
Questions et réponses
Ce que les patients doivent savoir au sujet des médicaments biologiques
Ce que les patients doivent savoir au sujet des biosimilaires
3
4
4
5
6
6
7
Glossaire et liste des acronymes
9
Références
11
Ressources
10
L’avènement des médicaments biologiques
Les progrès révolutionnaires réalisés dans le domaine de la
biotechnologie ont donné naissance à une nouvelle classe de
médicaments dits biologiques. La fabrication de ces produits fait
appel à des cellules vivantes que l’on utilise pour synthétiser des
protéines qui serviront à traiter une maladie donnée. L’insuline est
un exemple de médicament biologique. Avant 1982, l’insuline
utilisée dans le traitement des personnes diabétiques était extraite
du pancréas de vaches ou de porcs, puis purifiée. Par la suite,
les scientifiques ont découvert comment modifier les cellules en
laboratoire de façon qu’elles expriment de l’insuline, ce qui a
mené à la fabrication d’insuline à l’aide de cette méthode1.
Depuis une trentaine d’années, les médicaments biologiques
offrent des options de traitement aux personnes atteintes de
maladies très graves. On peut désormais traiter efficacement des
maladies comme la polyarthrite rhumatoïde, le cancer, les
hémopathies rares, la sclérose en plaques, le diabète, l’infection
par le VIH et le sida, et offrir une meilleure qualité de vie aux
patients. Aujourd’hui, on compte plus de 200 produits biologiques
et vaccins sur le marché à l’échelle mondiale2 . La plupart de ces
produits sont des protéines thérapeutiques.
L’état de santé des patients s’est amélioré de façon remarquable.
Dans le domaine de l’oncologie par exemple, le traitement faisant
appel à ce type de médicaments a réduit de moitié la mortalité
chez les personnes atteintes d’un lymphome non hodgkinien3 .
Les médicaments biologiques ont ralenti la progression de la
polyarthrite rhumatoïde chez les personnes atteintes en freinant
l’usure des articulations4. Même les employeurs en profitent,
puisque le traitement de la polyarthrite rhumatoïde par des
produits biologiques se traduit par une réduction du nombre de
jours de travail perdus et une hausse de la productivité5 .
Plus de 900 médicaments et vaccins issus de la biotechnologie
sont présentement en voie d’élaboration6 . Les médicaments
biologiques pourraient représenter notre plus grand espoir de
concevoir des traitements efficaces contre de nombreuses
maladies pour lesquelles il n’en existe encore aucun.
Les médicaments biologiques diffèrent des
médicaments synthétiques
Les médicaments se divisent en produits synthétiques et en
produits biologiques. Les médicaments synthétiques tel ce produit
bien connu qu’est Aspirin® (acide acétylsalicylique) sont fabriqués
à partir d’ingrédients chimiques simples, et on les qualifie de
« petites molécules ». Les médicaments biologiques sont faits à
partir de protéines beaucoup plus grosses et complexes.
Contrairement aux médicaments synthétiques, les médicaments
biologiques ne pénètrent pas facilement les membranes
cytoplasmiques et sont instables dans l’estomac et l’intestin
(le tube digestif). C’est pourquoi ils sont en général administrés
par injection intraveineuse.
Comme ils sont fabriqués à partir de cellules vivantes (animal,
bactérie, levure) et sont sensibles au moindre changement dans
le processus de fabrication, les médicaments biologiques sont
beaucoup plus complexes à produire que les médicaments à
petites molécules (synthétiques). Tout comme la vigne cultivée
dans des régions différentes produira des vins au goût différent,
les petites variations dans la fabrication des médicaments
biologiques peuvent modifier considérablement la nature du
produit fini et son mode d’action dans l’organisme.
Avant de soumettre un produit biologique à Santé Canada aux
fins d’autorisation de la vente au public, il faut recueillir
suffisamment de preuves scientifiques de son innocuité, de son
efficacité et de sa qualité7 . Les exigences ne sont pas les mêmes
pour les produits biologiques que pour les autres médicaments
utilisés chez l’être humain : des données plus détaillées sur la
composition chimique et la fabrication du médicament doivent être
fournies en plus de l’information requise pour les autres
médicaments. Cela est nécessaire pour s’assurer de la pureté et
de la qualité du produit, et pour prévenir une éventuelle
contamination par un microorganisme nuisible ou une autre
substance biologique.
S’il existe suffisamment de données permettant d’appuyer les
allégations relatives à l’innocuité, à l’efficacité ou à la qualité du
produit faisant l’objet d’une présentation de drogue nouvelle
(PDN) ou d’un supplément à une présentation de drogue nouvelle
(SPDN), Santé Canada émet un avis de conformité (AC) et un
numéro d’identification (DIN), indiquant que la vente du produit
biologique est autorisée au Canada.
Santé Canada surveille aussi les effets indésirables des produits
biologiques, enquête sur les plaintes et les rapports sur les
problèmes, assure une surveillance suivant l'approbation du
produit et gère les rappels, si besoin est.
Plus de 900 médicaments et vaccins issus de
la biotechnologie sont présentement en voie
d’élaboration. Les médicaments biologiques
pourraient représenter notre plus grand espoir
de concevoir des traitements efficaces contre
de nombreuses maladies pour lesquelles il
n’en existe encore aucun.
1
La production des médicaments biologiques
est plus complexe
Le processus de fabrication des médicaments biologiques est
généralement plus complexe que celui des médicaments
synthétiques classiques. Il y a plusieurs raisons à cela,
particulièrement la sensibilité des organismes à partir desquels
sont conçus les médicaments biologiques, de même que la
multitude de facteurs qui influencent le comportement de ces
organismes.
Une extrême précision s’impose pour s’assurer de reproduire un
produit identique, d’une fois à l’autre. Les cellules génétiquement
modifiées constituent les « ingrédients de base » de la plupart des
médicaments biologiques. Après avoir sélectionné et modifié une
cellule qui permettra de produire une protéine utile sur le plan
médical, les scientifiques reproduisent cette cellule de façon à
créer une lignée cellulaire unique. Voici les principales étapes
intervenant dans la fabrication des médicaments biologiques :
Le moindre changement apporté durant la production, comme une
légère modification de l’équipement utilisé ou des conditions
environnementales, risque d’altérer l’efficacité, l’innocuité ou la
biodisponibilité du produit final. Les médicaments biologiques
soulèvent une inquiétude particulière sur le plan de l’innocuité du
fait qu’ils sont susceptibles de provoquer une réponse immunitaire
non souhaitée chez les patients. Le processus de fabrication peut
notamment avoir un effet sur la substance active, de même que
sur la nature et la quantité des impuretés produites, tous des
déclencheurs potentiels d’une réponse immunitaire.
Chacune des étapes de la fabrication des médicaments
biologiques commande une surveillance et un contrôle rigoureux
afin d’assurer la qualité et la constance du produit final. De façon
générale, un médicament biologique est soumis à quelque 250
tests en cours de fabrication, comparativement au médicament
chimique, qui n’en subit qu’une cinquantaine8 .
Ce souci du détail dans la fabrication se poursuit jusqu’à
l’approbation du produit par Santé Canada. Dans le cadre du
processus de présentation de drogues nouvelles, les fabricants de
produits biologiques doivent aussi soumettre des renseignements
sur les installations spécifiques aux produits fabriqués qui
décrivent en détail la méthode de fabrication du produit
biologique. Qui plus est, une inspection de l'installation de
fabrication, désignée sous le nom d’évaluation sur place (EP), est
effectuée afin d'évaluer le processus de fabrication et l'installation.
Quelques-uns des plus importants médicaments issus de la
biotechnologie ont perdu ou perdront sous peu la protection
que leur confère leur brevet et pourront être développés et
fabriqués par d’autres entreprises. Les médicaments ainsi
produits seront appelés biosimilaires.
Entrée des biosimilaires sur le marché
Quelques-uns des plus importants médicaments issus de la
biotechnologie ont perdu ou perdront sous peu la protection que
leur confère leur brevet et pourront être développés et fabriqués
par d’autres entreprises. Les médicaments ainsi produits seront
appelés biosimilaires ou produits biologiques ultérieurs (PBU).
Santé Canada utilise le terme « produit biologique ultérieur
[PBU] », mais le terme « biosimilaire » est d’usage courant partout
dans le monde, y compris au Canada. D’autres termes, tel
« follow on biologics » (produits biologiques suivants) ont
également été utilisés.
Un biosimilaire est la copie d’un médicament biologique; elle est
toutefois semblable, mais non identique au médicament d’origine.
Selon la définition de Santé Canada, un produit biologique
ultérieur est « un médicament biologique qui fait son entrée sur le
marché après une première version déjà autorisée au Canada et
qui présente une similarité établie avec un médicament biologique
de référence »9.
Les médicaments biosimilaires sont offerts depuis plusieurs
années dans les pays de l’Union européenne. Le cadre législatif
requis pour les biosimilaires a été mis en place en 200510 dans
ces pays, et les premiers médicaments biosimilaires (facteur de
croissance humain) ont été approuvés par la Commission
européenne en avril 200611 .
Les lignes directrices de Santé Canada concernant les
biosimilaires ont été élaborées en 201012 . Santé Canada précise
que les PBU (biosimilaires) ne sont pas considérés comme des
produits biologiques « génériques », et que, même approuvé, le
produit biosimilaire n’est pas déclaré équivalent au produit
d’origine13. À ce jour, un seul biosimilaire a été approuvé et peut
être utilisé au Canada. Santé Canada a émis un avis de
conformité pour le produit OmnitropeMC de Sandoz Canada Inc. en
200914 . L’ingrédient médicinal contenu dans Omnitrope est la
somatropine, une hormone de croissance humaine recombinante.
2
Les biosimilaires ne sont pas des « produits
biologiques génériques »
Comme les médicaments biologiques sont produits à partir de
cellules vivantes, la moindre variation peut avoir une incidence sur
leur innocuité et leur efficacité. Ces variations peuvent n’être
détectées que dans le cadre d’essais cliniques chez l’être humain.
Contrairement aux médicaments génériques (voir plus bas), les
biosimilaires, comme leur nom l’indique, sont semblables, mais
non identiques au produit d’origine.
L’entreprise qui présente des données cliniques appuyant
l’efficacité et l’innocuité de son produit peut être autorisée à
vendre ce produit, mais une telle autorisation de
commercialisation ne signifie pas que le biosimilaire peut être
utilisé de façon interchangeable avec le produit biologique
d’origine.
Comprendre les molécules de synthèse et leurs génériques
L'interchangeabilité et de substitution:
Théoriquement, n'importe quel médicament générique est bioéquivalent au médicament
original. Il peut donc être interchangé avec celui-ci.
Bioéquivalence: les fabricants doivent réaliser des études afin de déterminer si leur version
est bioéquivalente avec le médicament d'origine. Il faut savoir si la version générique
libère son ingrédient actif (le médicament) dans le sang à la même vitesse et en même
quantité que le médicament original.
Les biosimilaires sont similaires… mais non identiques au médicament d’origine
interchangeables sans le consentement du prescripteur »15 . Bien
que Santé Canada ne soit pas en faveur du remplacement d’un
médicament biologique d’origine par un biosimilaire, il incombe à
chaque province de décider si elle autorise la substitution.
Les médicaments biologiques sont des produits complexes, et
même une légère différence entre deux produits peut donner des
résultats imprévus chez le patient qui passe de l’un à l’autre. La
substitution risque d’altérer la réponse du patient au médicament.
Dans de rares cas, des réactions immunitaires indésirables
peuvent exercer des effets néfastes sur la santé du patient.
Il arrive ainsi que l’on doive augmenter la dose du médicament,
d’où une hausse du coût du traitement. Il se peut aussi que
l’organisme commence à percevoir la protéine biologique et la
protéine endogène (produite par le corps humain) comme des
substances étrangères et commande au système immunitaire de
détruire ces « intrus ». Une telle éventualité présente un risque
important pour la santé des patients et vient appuyer la nécessité
de consulter le médecin prescripteur lorsque l’on envisage la
substitution d’un médicament biologique.
Comme nous l’avons mentionné, les changements entre produits
d’origine et biosimilaires présentent des difficultés particulières et
encore mal comprises, tel le risque de réactions immunogènes.
En général, les réponses immunogènes aux médicaments
biologiques sont complexes et peuvent varier considérablement
en fonction du temps et du mode d’expression après la mise en
route du traitement. Pour toutes ces raisons, les pharmaciens ne
doivent pas prendre la décision de substituer sans obtenir le
consentement du médecin prescripteur16.
La substitution peut être préjudiciable pour
les patients
La pharmacovigilance et la traçabilité
Les politiques réglementaires à l’échelle du globe sont unanimes
quant à la nécessité de solliciter la participation du médecin dans
le processus décisionnel. L’Agence européenne des médicaments
a indiqué que « les médicaments biosimilaires et biologiques de
référence n’étant pas identiques, la décision de traiter le patient
au moyen d’un médicament de référence ou d’un biosimilaire doit
être prise suivant l’avis d’un professionnel de la santé qualifié ».
La FDA, quant à elle, a annoncé qu’elle « compte élaborer des
normes visant à prévenir la substitution par inadvertance d’un
produit de référence à des produits qui ne sont pas jugés
L’expérience acquise avec Eprex® (époétine alfa) en Europe
témoigne de ces difficultés et met en évidence l’importance d’avoir
un système efficace de pharmacovigilance. Dans ce cas
particulier, on a signalé en nombre inattendu un effet immunogène
grave appelé érythroblastopénie chronique acquise. Même si
seulement trois agents stimulateurs de l’érythropoïèse étaient
approuvés en Europe à ce moment, il a fallu plusieurs mois de
recherche médico-légale pour retracer le produit responsable. La
fréquence accrue d’érythroblastopénie chronique acquise a
finalement été attribuée à un changement (de stabilisant) apporté
à la préparation. L’arrivée des biosimilaires sur le marché signifie
Lorsque le brevet vient à échéance, on prévoit souvent le
remplacement des médicaments de marque à petites molécules
(synthétiques) par leurs versions génériques. Cette pratique ne
peut être appliquée aux médicaments biosimilaires, qui ne sont
pas des médicaments biologiques génériques et qui, par
conséquent, ne sont pas considérés interchangeables. Rappelons
que la substitution de produits biologiques (ou le remplacement
d’un produit biologique par un biosimilaire) risque de modifier la
réponse du patient au médicament. L’incidence de la substitution
sur les résultats obtenus chez le patient doit être prise en compte,
et les biosimilaires ne doivent être prescrits que si le médecin le
juge opportun.
Il est particulièrement important, dans le cas des médicaments
biologiques, de mettre en œuvre un programme efficace de
pharmacovigilance. Ces produits sont complexes et, à mesure
que s’accroît l’expérience acquise avec ceux-ci, leur profil
d’innocuité se précise et devient mieux connu du fabricant et des
organismes de réglementation. C’est pour cette raison que la
surveillance ou les études post-commercialisation sont
essentielles à l’élargissement des connaissances relatives à
l’innocuité du produit. À titre d’exemple spécifique d’un
médicament biologique, précisons que des effets immunologiques
rares, mais significatifs, peuvent échapper à la détection au cours
des essais cliniques d’envergure traditionnelle menés avant la
commercialisation du produit.
3
qu’un plus grand nombre de produits par classe seront
commercialisés et qu’il sera plus difficile de retracer l’origine des
effets indésirables.
Le domaine des biosimilaires étant en période d’émergence, les
conventions d’appellation font encore l’objet de nombreuses
discussions. En Europe, le produit d’origine et le biosimilaire ont
parfois le même nom en vertu de la DCI (dénomination commune
internationale). Cette pratique pourrait créer de la confusion au
moment d’attribuer un effet indésirable au médicament
responsable et de s’assurer que les patients reçoivent bien le
médicament qui leur a été prescrit. Le dialogue se poursuit entre
Santé Canada, l’Organisation mondiale de la Santé et les
organismes de réglementation d’autres pays pour trouver des
solutions aptes à répondre aux besoins de traçabilité et de
sécurité.
Fabrication des biosimilaires et
approvisionnement
encore qu’aux premiers stades du processus à l’échelle
canadienne, des études fondées sur l’expérience acquise dans
d’autres pays laissent entendre que la différence de prix entre les
médicaments biologiques d’origine et les biosimilaires n’est pas
aussi grande que celle qu’on observe entre les médicaments
synthétiques de marque et leurs versions génériques. Ainsi, bien
qu’on observe des différences s’élevant jusqu’à 80 % entre le prix
d’acquisition des médicaments d’origine et celui des médicaments
génériques traditionnels, on peut s’attendre à ce que les
différences de prix entre produits biologiques d’origine et
biosimilaires se situent entre 15 et 30 %18.
Les données scientifiques et la sécurité du patient – et non le
coût – doivent figurer en tête des éléments à considérer dans le
choix du médicament biologique approprié.
Chaque produit biologique est fabriqué suivant un ensemble
unique de procédés faisant appel à des cellules vivantes et
constitué de plusieurs étapes. Un seul petit changement risque
d’altérer le médicament et son effet particulier dans l’organisme.
Le moindre écart au processus établi peut influer sur l’efficacité,
l’innocuité ou la biodisponibilité du médicament biologique produit.
Seule une expérience approfondie du procédé de fabrication
permet de déterminer lesquels de ces écarts portent à
conséquence. L’exemple d’Eprex® fourni précédemment illustre
bien à quel point toute modification du processus de fabrication
peut influer sur l’issue clinique du traitement.
Les procédés de fabrication, le contrôle de la qualité et les
variances sont la propriété du fabricant du produit d’origine. Cette
information ne devient pas publique une fois le brevet expiré, si
bien que l’entreprise qui souhaite fabriquer un biosimilaire devra
développer ce produit de manière indépendante. Il est donc fort
probable que le procédé de fabrication d’un biosimilaire ne soit
pas en tous points identique à celui du médicament d’origine et
que le produit final soit semblable, mais tout de même différent.
Il est donc essentiel de maintenir un approvisionnement fiable.
Les fabricants ont la responsabilité de mettre en place des
stratégies visant à réduire au minimum le risque de problèmes
d’approvisionnement. Cette règle s’applique à tous les
médicaments, mais revêt une importance critique dans le cas des
produits biologiques ou biosimilaires. Les biosimilaires diffèrent
invariablement des produits d’origine dont ils sont dérivés, et ces
différences peuvent influer sur la posologie, la pharmacocinétique,
l’immunogénicité et les effets indésirables.
Le choix du patient et du médecin
Les biosimilaires enrichissent l’arsenal
thérapeutique, mais n’offrent pas de
nouveau traitement. Ces produits
doivent être soumis à un processus
réglementaire minutieux afin de
s’assurer qu’ils sont sûrs et efficaces
pour être utilisés dans un contexte
approprié et adéquatement surveillé.
Les fabricants de biosimilaires doivent investir dans le
développement clinique, un procédé de fabrication complexe et
des programmes de pharmacovigilance post-homologation
semblables à ceux des médicaments d’origine, ce qui représente
des sommes considérables. S’il est vrai que nous n’en sommes
4
Guide de référence rapide
Faits importants sur les médicaments biologiques et les
biosimilaires
•
•
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•
•
•
•
Un médicament biologique est un médicament fabriqué à
partir de cellules ou d’organismes vivants.
Depuis une trentaine d’années, les médicaments
biologiques offrent des options de traitement aux
personnes atteintes de maladies très graves. On peut
désormais traiter des maladies comme la polyarthrite
rhumatoïde, le cancer, les hémopathies rares, la sclérose
en plaques, le diabète, l’infection par le VIH et le sida,
alors qu’aucun traitement efficace n’existait auparavant.
Le processus de fabrication des médicaments
biologiques présente un degré de variabilité plus
important que celui des médicaments à petites
molécules (synthétiques); la structure du produit final est
également plus complexe.
Le processus de fabrication des médicaments
biologiques est complexe, et les moindres changements
peuvent modifier le produit final et sa façon de se
comporter dans le corps humain.
Un biosimilaire est la copie d’un médicament biologique;
elle est toutefois semblable, mais non identique au
médicament d’origine. Santé Canada utilise le terme
«produit biologique ultérieur (PBU) », mais le terme
«biosimilaire » est d’usage plus courant. D’autres
termes, tel « follow on biologics » (produits biologiques
suivants) ont également été utilisés.
Selon la définition de Santé Canada, « un produit
biologique ultérieur est un médicament biologique qui fait
son entrée sur le marché après une première version
déjà autorisée au Canada et qui présente une similarité
établie avec un médicament biologique de référence19 ».
Contrairement aux génériques, qui sont des copies de
médicaments à petites molécules (synthétiques), les
biosimilaires ne sont pas identiques au médicament
biologique d’origine.
Un biosimilaire est la copie d’un
médicament biologique; elle est
toutefois semblable, mais non
identique au médicament
d’origine.
Sites Web de référence
•
•
Santé Canada – Lignes directrices à l’intention des
promoteurs : Exigences en matière de renseignements
et de présentation relatives aux produits biologiques
ultérieurs (PBU).
http://www.hc-sc.gc.ca/dhp-mps/brgtherap/applic-de
mande/guides/seb-pbu/seb-pbu_2010-eng.php
BIOTECanada sert de porte-parole national pour le
secteur de la biotechnologie et se consacre au
développement commercial durable de la biotechnologie
au Canada.
http://www.biotech.ca
5
Questions et réponses
gène est inséré dans une cellule hôte, habituellement
une cellule de hamster ou de souris. Cette cellule
synthétise la protéine désirée à partir de son code
génétique; la cellule ainsi obtenue est mise en culture
pour permettre sa multiplication. La nouvelle lignée
cellulaire est transférée dans une grande cuve
(bioréacteur) où elle est traitée et contrôlée dans des
conditions très précises, jusqu’à l’obtention de la quantité
de protéine voulue. La protéine est extraite du milieu de
culture, puis purifiée et stabilisée.
Ce que les patients doivent savoir au sujet
des médicaments biologiques
Q.
R.
Q.
R.
Q.
R.
Qu’est-ce qu’un médicament biologique?
On conçoit les médicaments biologiques en manipulant
les processus biologiques intervenant dans les cellules
vivantes. Les médicaments classiques à petites
molécules sont élaborés par synthèse chimique et
s’ad-ministrent habituellement par voie orale. Fabriqués
à partir de cellules vivantes, les médicaments
biologiques se composent quant à eux de molécules plus
grosses et plus complexes, et sont généralement
administrés par injection. Les médicaments biologiques
offrent de nouvelles options de traitement aux personnes
atteintes de maladies graves, comme le cancer, la
sclérose en plaques et la polyarthrite rhumatoïde, alors
qu’aucun traitement efficace n’existait auparavant.
Comment agissent les médicaments biologiques?
Les médicaments chimiques traitent habituellement les
symptômes d’une maladie (p. ex., Aspirin soulage la
douleur); les médicaments biologiques ciblent
quant à eux la cause sous-jacente de la maladie.
Certains médicaments biologiques peuvent notamment
remplacer des protéines manquantes ou non
fonctionnelles dans l’organisme. Voici quelques
exemples de médicaments biologiques et les affections
contre lesquelles ils sont indiqués : l’insuline pour traiter
le diabète, le facteur de remplacement pour pallier un
déficit en hormones de croissance, le facteur de
coagulation pour traiter l’hémophilie et les protéines de
remplacement pour traiter la maladie de Gaucher, la
maladie de Fabry et d’autres troubles rares de la
surcharge lysosomale. Certains médicaments
biologiques sont des anticorps qui ciblent des cellules
pathogènes très spécifiques, comme celles qui sont
responsables de la polyarthrite rhumatoïde et de
quelques formes de cancer. Par ailleurs, un interféron
mis au point par génie génétique (interféron bêta) est
capable de renforcer le système immunitaire pour lui
permettre de lutter contre un grand nombre de maladies,
comme le cancer, les hépatites B et C, et la sclérose en
plaques.
Comment sont fabriqués les médicaments
biologiques?
Les médicaments biologiques sont fabriqués à partir de
copies (génétiquement identiques) d’une cellule primaire.
On commence par isoler la « séquence génétique »
(ADN) de la protéine d’intérêt (facteur, anticorps,
cytokine ou autre substance biologique), laquelle
constitue l’ingrédient actif du médicament biologique. Le
Q.
R.
Q.
R.
Comparativement à un médicament chimique, un
médicament biologique est fabriqué à partir d’une
molécule beaucoup plus grosse et plus complexe. La
fabrication d’un produit biologique nécessite le recours à
un organisme vivant. Pour faire du vin, on utilise des
levures; dans le cas d’un médicament biologique, il peut
s’agir d’une levure ou d’une bactérie, mais le plus
souvent d’une cellule de hamster ou de souris. Peu
importe le produit fabriqué, il importe de respecter
l’exactitude des ingrédients et des conditions de
fabrication en vue d’obtenir les résultats souhaités. Toute
variation des ingrédients de base et/ou des procédés
peut modifier considérablement les caractéristiques du
produit final. Enfin, comme il existe toujours un risque de
variation entre les lots, chacun d’eux doit être soumis à
des tests avant d’être libéré afin d’assurer que le produit
satisfasse aux normes de qualité.
Quels sont les avantages des médicaments
biologiques? Dans quelles circonstances pourrait-on
prescrire un médicament biologique?
les médicaments biologiques sont destinés à travailler de
manière très spécifiques de sorte qu'ils sont non
seulement potentiellement plus efficace contre la
maladie, possédent potentiellement moins des effets
secondaires. Par exemple, la chimiothérapie (médica
ments chimiques) agit en ciblant les cellules en division
active, mais parce que son action est «non spécifique»,
elle interfère aussi bien avec les cellules saines que can
céreuses. Les médicaments biologiques, tels que les an
ticorps monoclonaux, régularise la fonction des cellules
défectueuses qui causent la croissance du cancer sans
interférer avec les cellules saines.
Quels sont les risques liés aux médicaments
biologiques? Qu'est-ce qu'un patient devrait savoir?
Comme les protéines sont digérées dans le tube digestif,
la plupart d’entre elles ne peuvent être administrées par
voie orale. De façon générale, les médicaments
biologiques s’administrent par voie intraveineuse ou
sous-cutanée. Après l’injection, les patients présentent
communément des réactions cutanées, comme de la
rougeur, un œdème ou une douleur au point d’insertion
de l’aiguille, de gravité et de fréquence variables.
6
Étant donné que les médicaments biologiques sont
fabriqués à partir de molécules plus grosses et plus
complexes que les médicaments chimiques, l’organisme
est plus susceptible de les percevoir comme des
« intrus » et de déclencher une réaction immunitaire.
Dans la majorité des cas, les symptômes sont légers et
disparais sent après quelque temps.
Q.
R.
Q.
R.
Ce que les patients doivent savoir au sujet
des biosimilaires
Q.
R.
La prise de médicaments biologiques peut entraîner la
production d’anticorps « neutralisants », réaction très
rare, mais grave. Dans ce cas, l’organisme fabrique des
anticorps qui détruisent non seulement le médicament
biologique (la protéine obtenue par génie génétique),
mais aussi toute trace de la protéine naturelle reproduite
par le médicament. Ce phénomène peut menacer le
pronostic vital du fait que la protéine en question n’est
plus accessible à l’organisme sous aucune forme.
Comment les patients peuvent-ils être certains que
leur médicament biologique est sûr et efficace?
Santé Canada évalue l’innocuité et l’efficacité de tout
médicament biologique avant d’en autoriser la
commercialisation. Comme ces produits sont différents
des médicaments chimiques, ils doivent obtenir
l’approbation d’une autorité distincte, soit la Direction des
produits biologiques et des thérapies génétiques
(DPBTG). De plus, tout effet indésirable à un
médicament doit être signalé au fabricant et à Santé
Canada (par le patient et le médecin). Le fabricant doit
analyser et soumettre les rapports reçus à Santé
Canada. Dans certains cas, les patients pourront obtenir
un traitement de leurs effets indésirables et continuer de
recevoir le médicament biologique; il arrive aussi que les
réactions provoquées soient graves au point de
commander l’interruption du traitement, de façon
temporaire ou permanente. Dans tous les cas, la
décision de poursuivre ou non le traitement doit être
prise d’un commun accord entre le médecin et son
patient, en fonction des risques et des bienfaits
éventuels, de même que des traitements de
remplacement existants.
Les médicaments biologiques sont-ils aussi
sûrs d’emploi que les médicaments chimiques?
Tous les médicaments offerts sur le marché doivent avoir
reçu l’approbation de Santé Canada, prouvant ainsi qu’ils
satisfont à des normes strictes en matière d’innocuité,
d’efficacité et de qualité. Les usines où sont fabriqués les
médicaments biologiques sont également inspectées
pour garantir que leurs installations répondent aux
critères établis. Enfin, l’organisme de réglementation
mandatée examine tous les lots de médicaments
biologiques afin de s’assurer que chacun d’eux se
conforme aux normes de qualité prédéfinies, notamment
au point de vue de la pureté et de la puissance du
produit.
Q.
R.
Qu’est-ce qu’un biosimilaire?
Lorsque vient à échéance le brevet d’un médicament
biologique, d’autres fabricants ont le droit de produire et
de vendre des copies de ce médicament. Pour obtenir
l’approbation de vendre un biosimilaire, le fabricant doit
démontrer qu’il s’agit d’un « produit biologique médicinal
semblable » à un médicament biologique déjà
homologué (le médicament d’origine). Il revient à Santé
Canada de déterminer la « similitude » de chacun des
produits qui lui est présenté aux fins d’examen.
L’organisme utilise le terme « produit biologique ultérieur
(PBU) », mais le terme « biosimilaire » est d’usage
courant partout dans le monde, y compris au Canada.
D’autres termes, tel « follow on biologics » (produits
biologiques suivants) ont également été utilisés.
Pourquoi les biosimilaires ne sont-ils pas considérés
comme des versions génériques du médicament
biologique d’origine?
Lorsque vient à échéance le brevet d’un médicament à
petites molécules (synthétique), d’autres fabricants ont le
droit de produire des versions génériques de ce
médicament à partir de la même formule. Un
médicament générique est fabriqué à partir des
mêmes ingrédients et possède la même structure
chimique que le médicament d’origine. Pour faire
homologuer un produit générique, il n’est pas nécessaire
de le soumettre à des essais cliniques (études réalisées
chez des patients afin de démontrer l’efficacité et
l’innocuité du produit). Il suffit de prouver que la version
générique libère son ingrédient actif dans l’organisme à
la même vitesse et en même quantité que le médicament
d’origine. La version générique est généralement
considérée comme étant bioéquivalente (identique dans
la façon dont elle agit dans l’organisme) au médicament
d’origine.
Un biosimilaire n’est PAS une copie générique du
médicament biologique d’origine et ne lui est pas
bioéquivalent, et ce, pour plusieurs raisons.
Comparativement à un médicament chimique, un
médicament biologique est fabriqué à partir d’une
molécule beaucoup plus grosse et plus complexe. Dans
le cas des produits biologiques, il n’y a pas que la
structure chimique de la protéine qui détermine son
mode d’action; la façon dont la molécule est enroulée im
porte aussi. Le procédé de fabrication des produits
biologiques est si complexe qu’il est pratiquement
impossible de produire un biosimilaire identique au
médicament biologique d’origine.
7
Q.
R.
Les biosimilaires et les médicaments biologiques
d’origine sont-ils interchangeables? Peut-on
substituer un biosimilaire à un produit biologique
d’origine?
Des médicaments sont considérés interchangeables
lorsqu’un peut en substituer un à l’autre parce qu’on
s’attend à ce qu’ils produisent le même effet (bienfait
pour la santé) et qu’ils soient identiques sur le plan de
l’innocuité (effets indésirables ou issues défavorables à
longue échéance). De nombreuses versions génériques
des médicaments chimiques sont considérées
interchangeables avec le médicament breveté d’origine,
bien que ça ne soit pas toujours le cas pour tous les
génériques et tous les patients.
La substitution est une pratique répandue qui consiste à
remplacer un médicament par un autre, souvent pour
des questions de coût ou d’approvisionnement. La
substitution générique peut être effectuée par un
médecin, un pharmacien ou par le gestionnaire d’un
régime d’assurance médicaments (celui qui paie pour le
médicament).
Q.
R.
Q.
R.
modifier le risque d’immunogénicité que comporte le
biosimilaire en comparaison du médicament biologique
d’origine.
Les biosimilaires coûtent-ils moins cher que les
médicaments biologiques d’origine?
Étant donné qu’un seul biosimilaire a été lancé au
Canada jusqu’ici, il est difficile de se prononcer quant à
la façon dont les fabricants de biosimilaires établiront le
prix de leurs produits. Cela dit, un biosimilaire est
beaucoup plus complexe à produire qu’une version
générique d’un médicament à petites molécules et
requiert des coûts de développement plus élevés. Il est
donc peu probable que les économies soient de
même échelle.
Contrairement aux médicaments chimiques génériques,
les biosimilaires ne sont pas considérés bioéquivalents
au médicament d’origine. Les organismes de
réglementation d’Europe (Agence européenne des
médicaments) et du Canada (Santé Canada) n’évaluent
pas et ne déclarent pas l’interchangeabilité ou la
substituabilité par rapport au médicament biologique
d’origine.
Quels facteurs doit-on prendre en considération au
moment de choisir entre un biosimilaire et le
médicament biologique d’origine?
Un biosimilaire est approuvé par les autorités
réglementaires en fonction des similitudes cliniques et
non cliniques qu’il présente par rapport au médicament
d’origine. Toutefois, un biosimilaire n’est pas une copie
exacte du médicament biologique d’origine, si bien qu’il
revient au médecin prescripteur et au patient de choisir
celui qui convient le mieux en fonction de facteurs per
sonnels tels que la cause de la maladie, l’état de santé
du patient et sa manière de réagir à la maladie, de
même que sa perception de la tolérabilité et de la com
modité du traitement et de son incidence sur son
fonctionnement et sa qualité de vie.
Un médicament biologique peut provoquer une réaction
immune à l’ingrédient actif, à un stabilisant ou à un autre
ingrédient, ou encore à une impureté issue du procédé
de fabrication. Le profil d’innocuité du médicament
d’origine peut ne pas se retrouver dans le biosimilaire,
notamment en ce qui a trait à l’immunogénicité. Le
moindre écart au procédé original peut se traduire par
des variations importantes du produit final, ce qui peut
8
Glossaire
Acide aminé : Type de molécules qui s’assemblent en chaîne
pour former les protéines. Au total, 20 acides aminés différents
entrent dans la composition des protéines.
biologiques, à des organismes vivants ou à des dérivés de ceux-ci
pour fabriquer ou modifier des produits ou processus à des fins
précises.
Agence européenne des médicaments (AEM) : Organisme
responsable de l’évaluation des demandes visant l’approbation de
la commercialisation des produits médicinaux dans les pays de
l’Union européenne.
Direction des produits biologiques et des thérapies
génétiques (DPBTG) : Organisme fédéral canadien faisant partie
de Santé Canada qui est responsable de la réglementation des
produits biologiques (dérivés de sources vivantes) et
radiopharmaceutiques à usage humain au Canada, qu’ils soient
ou non fabriqués au Canada.
ADN (acide désoxyribonucléique) : Acide nucléique qui contient
l’information génétique nécessaire au développement et au
fonctionnement de tous les organismes cellulaires. Des systèmes
moléculaires interprètent la séquence des acides nucléiques pour
produire des protéines.
Anticorps : Les anticorps (également appelés immunoglobulines
[Ig]) sont des protéines présentes dans le sang et d’autres
liquides organiques. Ils sont utilisés par le système immunitaire
pour repérer et neutraliser les corps étrangers tels que les
bactéries et les virus.
ARN (acide ribonucléique) : Acide nucléique qui joue un rôle
fondamental dans la synthèse des protéines.
Avis de conformité (AC) : Avis envoyé au fabricant pour l’aviser
que sa demande répond aux exigences des sections pertinentes
du Règlement sur les aliments et drogues. Un avis de conformité
est délivré après l’examen réussi du dossier. Un médicament ne
peut être vendu au Canada sans avis de conformité.
Bioéquivalence : Les fabricants de médicaments synthétiques
(à petites molécules) doivent mener des études pour déterminer si
leur version d’un médicament est bioéquivalente au médicament
d’origine, c’est-à-dire si la version générique libère son ingrédient
actif (le médicament) dans la circulation sanguine à la même
vitesse et en même quantité que le médicament d’origine20.
Biologique : Se dit d’un produit dérivé d’un organisme vivant (de
source animale ou d’autre source biologique) qu’on utilise dans le
diagnostic, la prévention ou le traitement de maladies. Les
protéines recombinantes, les antiallergiques injectables, les
vaccins et les facteurs de croissance hématopoïétiques sont des
exemples de médicaments biologiques.
Biosimilaire : Terme désignant un produit qui tente de reproduire
un médicament biologique novateur homologué au terme d’un
processus réglementaire, et dont la présentation aux autorités
peut s’accompagner d’un ensemble de données abrégées. Le
nom complet qui lui a été donné dans l’Union européenne est «
produit médicinal biologique similaire ».
Biotechnologie : Technologie reposant sur la biologie qu’on
utilise plus particulièrement dans les domaines de l’agriculture,
des sciences alimentaires et de la médecine. La Convention des
Nations Unies sur la biodiversité définit la biotechnologie comme
suit : toute application technologique faisant appel à des systèmes
Dénomination commune internationale (DCI) : La dénomination
officielle non exclusive ou le nom générique donné à une
substance pharmaceutique, tel qu’approuvé par l’Organisation
mondiale de la Santé (OMS).
Effet indésirable : Manifestation indésirable, désagréable ou
mettant en danger la vie du patient survenant en réaction à un
produit médicinal.
Efficacité : Incidence souhaitée d’un médicament ou d’un
traitement administré à un être humain.
Essai clinique : Période d’expérimentation durant laquelle on
administre un médicament à des êtres humains dans le but de
déterminer comment il se comporte dans l’organisme et de
mesurer la nature et l’ampleur des conséquences attendues et
inattendues.
Exclusivité des données : Terme désignant la période suivant
l’approbation d’un médicament novateur au cours de laquelle un
fabricant ne peut s’appuyer sur les données d’essais cliniques
réalisés par la société innovante pour faire approuver une copie
du médicament original.
Interchangeabilité : Des médicaments sont considérés
interchangeables lorsqu’un peut en substituer un à l’autre parce
qu’on s’attend à ce qu’ils produisent le même effet (bienfait pour la
santé) et qu’ils soient identiques sur le plan de l’innocuité (effets
indésirables ou issues défavorables à longue échéance). De
nombreuses versions génériques des médicaments chimiques
sont considérées interchangeables avec le médicament breveté
d’origine, bien que ça ne soit pas toujours le cas pour tous les
génériques et tous les patients.
Lignes directrices : Document émis par un organisme de
réglementation pour fournir une interprétation d’une loi qu’il est
responsable d’administrer et/ou de faire appliquer, et formuler des
recommandations visant à orienter les décisions sur des points
particuliers.
Médicament à petites molécules : Composé chimique qui
possède une structure et des caractéristiques bien définies.
Médicament chimique : Médicament qu’on fabrique sans avoir
recours à des organismes vivants.
9
Pharmacovigilance : Volet scientifique pharmacologique qui
s’intéresse à la détection, à l’évaluation, à la compréhension et à
la prévention des effets indésirables, et plus particulièrement des
effets indésirables à long et à court termes des médicaments.
Présentation de drogue nouvelle (PDN) : Demande
d’approbation visant la commercialisation d’un nouveau
médicament biologique au Canada présentée à Santé Canada. La
demande doit être accompagnée d’un dossier incluant une
description des essais cliniques et des résultats de ces essais, la
formulation, la posologie, la durée de conservation du produit, les
protocoles de fabrication, les renseignements sur le
conditionnement et d’autres données.
Santé Canada : Organisme fédéral responsable de l’amélioration
et du maintien de la santé des Canadiens dans le respect des
circonstances et des choix individuels.
Substitution : Remplacement par le pharmacien d’un
médicament de marque ou novateur par un médicament
générique ou biosimilaire sans avoir reçu l’approbation du
médecin prescripteur.
Système immunitaire : Ensemble des mécanismes du corps
ayant pour rôle de le protéger contre la maladie en repérant et en
attaquant les substances qui lui sont étrangères. La réponse
immunitaire désigne la façon dont l’organisme reconnaît et
neutralise les bactéries, les virus et les substances qui lui
paraissent inconnues et nuisibles.
Vaccin : Préparation biologique utilisée pour conférer ou
améliorer l’immunité à une maladie donnée.
Liste des acronymes
AC – Avis de conformité
ADN – Acide désoxyribonucléique
AEM – Agence européenne des médicaments
ARN – Acide ribonucléique
DIN – Numéro d’identification du médicament
DPBTG – Direction des produits biologiques et des thérapies
génétiques (Santé Canada)
OMS – Organisation mondiale de la Santé
PDN – Présentation de drogue nouvelle
R.-D. – Recherche et développement
Ressources
BIOTECanada
1, rue Nicholas, bureau 600
Ottawa ON K1N 7B7
www.biotech.ca
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613-230-5585
Santé Canada
http://www.hc-sc.gc.ca/dhp-mps/brgtherap/index-fra.php
LA RÉALISATION DE CE DOCUMENT A ÉTÉ RENDUE
POSSIBLE GRÂCE À UNE SUBVENTION ACCORDÉE PAR
Amgen Canada
10
Références
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2
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Santé Canada. Lignes directrices à l’intention des promoteurs : t Exigences en matière de renseignements et de présentation relatives aux produits biologiques
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Santé Canada. Lignes directrices à l’intention des promoteurs : Exigences en matière de renseignements et de présentation relatives
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13
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11
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